Le mouvement anabaptiste en plein essor en Corée du Sud

Goshen, Indiana (É.-U.) – Le 30 janvier 2016, près de 100 personnes se sont réunies au centre-ville de Séoul en Corée du Sud pour participer à la première conférence anabaptiste coréenne. D’après Bock Ki Kim, directeur du Centre anabaptiste coréen et organisateur de l’événement, le but de la rencontre était « de présenter la théologie et les valeurs anabaptistes dans un cadre public et académique » et « de se laisser interpeler en tant qu’anabaptistes coréens en examinant qui nous sommes et ce que nous avons à faire en Corée du Sud. »

Les participants ont écouté les présentations de cinq orateurs sur le thème « Qu’est-ce que l’anabaptisme et pourquoi est-ce nécessaire en Corée? », et y ont répondu. Les orateurs étaient John D. Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie de la CMM et directeur de l’Institute for the Study of Global Anabaptism au Goshen College; Byung Doo Nahm, historien de l’Église du Séminaire baptiste; Sang Kyu Lee du Presbyterian Kosin Theological Seminary; Ki Hyun Kim, organisateur de conférences et professeur baptiste; et Won Bum Jung du Daejeon Theological Seminary.

La question de la non-résistance a été l’objet des échanges les plus vigoureux. Au cours des 60 dernières années, les Sud-Coréens ont vécu à l’ombre de la puissance nucléaire au nord. Par conséquent, le service militaire occupe une partie importante de l’identité culturelle coréenne, notamment chez les jeunes hommes. L’emprisonnement demeure la seule alternative pour les objecteurs de conscience, un choix récemment effectué par Sang Min Lee de l’Église mennonite Grâce et Paix à Séoul, mais qui reste toutefois un sujet très controversé parmi les anabaptistes coréens.

Aujourd’hui, la Corée du Sud abrite l’une des expressions les plus créatives et dynamiques de l’anabaptisme contemporain dans le monde, ayant le potentiel d’une croissance fulgurante dans l’avenir. Il est possible de retracer les multiples sources de l’origine de l’anabaptisme coréen. Pendant les décennies qui ont suivi la Guerre de Corée (1950-1953), le Comité central mennonite a eu une présence modeste dans le pays. Dans les années 1980, plusieurs leaders coréens importants, au contact du personnel du MCC, ont débuté des études théologiques indépendantes sur la tradition anabaptiste. Plusieurs d’entre eux ont poursuivi leurs études dans des séminaires mennonites en Amérique du Nord. En 2001, une relation plus officielle avec Mennonite Church Canada Witness, associée au leadership énergique de Jesus Village Church, a mené à la création du Centre anabaptiste coréen qui depuis lors constitue une importante ressource pour le mouvement en plein essor.

Dae Jang Gan Press a supervisé la traduction et la publication en coréen de près de 100 livres anabaptistes-mennonites. D’ailleurs, avant que la conférence débute, des responsables d’églises et d’autres personnes ont célébré le lancement de la traduction en coréen du livre de John D. Roth : Beliefs: Mennonite Faith and Practice.

Grâce à cette conférence anabaptiste coréenne, divers groupes anabaptistes se sont réunis pour offrir une seule voix dans le contexte chrétien coréen plus général.

« Les gens souhaitent voir une église saine et biblique, une justice sur la place publique et une communauté réelle enracinée dans le mouvement anabaptiste », dit Bock Ki Kim. « Nous espérons que la conférence ait un rôle catalyseur pour l’avenir du mouvement et que les participants se sentent invités à suivre Jésus dans leur vie de tous les jours. »

- Communiqué de la CMM par l’Institute for the Study of Global Anabaptism

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La célébration du Dimanche de la Fraternité Mondiale à Jesus Village Church, une des plus anciennes églises anabaptistes en Corée du Sud. Photo: Bock Ki Kim.

 

Un participant formule un commentaire à la toute première conférence anabaptiste coréenne en janvier 2016. Photo: Austin Headrick.

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