La première consultation francophone sur la formation théologique mennonite

Kinshasa, RD Congo – Pendant trois jours à Kinshasa, du 26 au 28 février 2014, a eu lieu la première consultation du réseau mennonite francophone sur la formation théologique. Quarante cinq personnes sont venues de neuf pays : Bénin, Burkina Faso, Canada (Québec), Congo (Kinshasa), Côte d’Ivoire, Etats-Unis (où existent des assemblées mennonites francophones), France, Suisse et Tchad. Un culte d’ouverture et un culte de clôture ont « entouré » la consultation, ce qui a permis à des mennonites de Kinshasa d’être associés à l’événement.

En dehors du CEFOR-Bienenberg et plusieurs Instituts bibliques mennonites congolais, il n’y a pas de lieu de formation théologique mennonite francophone. Beaucoup d’anciens, pasteurs et prédicateurs se forment ailleurs, dans des facultés ou instituts inter-dénominationnels évangéliques. Ainsi, plusieurs écoles où se forment des mennonites, ou des écoles où des mennonites enseignent ont aussi été représentées : l’Ecole de Théologie Evangélique de Montréal, la Faculté Libre de Théologie Evangélique (Vaux sur Seine), l’Université Chrétienne de Kinshasa, le Centre Universitaire de Missiologie (Kinshasa), la Faculté de Théologie Evangélique de l’Alliance Chrétienne (Abidjan), l’Ecole Supérieure de Théologie Evangélique Shalom (Ndjamena), et l’Institut Biblique du Bénin (Cotonou).

A part le « géant » congolais (autour de 235 000 membres), les mennonites francophones se trouvent souvent en petit nombre dans leurs pays.  Pour mieux se connaître, chaque pays ou Ecole s’est présenté à partir de questions précise ::. 

·       Quelle est la situation des mennonites dans votre pays ?
·       Où  formez-vous les dirigeants de vos assemblées ?
·       Existe-t-il des lieux de formation mennonites ?
·       Y a-t-il un complément de formation « anabaptiste » si un pasteur étudie dans une école non-mennonite ?
·       Qu’en est-il du matériel francophone disponible dans une perspective anabaptiste-mennonite ?
·       Comment gérez-vous votre identité mennonite dans le concert plus large des Eglises qui vous entourent ?

En plus des présentations de contextes, chaque jour a vu le développement d’un thème particulier. 

·       « La formation théologique, un regard congolais » (Nzuzi Mukawa du Centre Universitaire de Missiologie). Quelle formation théologique correspond au contexte congolais et africain ?  Comment former dans un pays qui connaît énormément de difficultés, mais qui est riche d’un nombre de chrétiens impressionnant ?

·       « Formation théologique et rencontre avec l’Islam » (Siaka Traoré du Burkina Faso).  Dans presque tous les contextes des trois continents présents, la rencontre avec l’Islam est une réalité quotidienne. Comment former les chrétiens pour vivre concrètement le message de la paix du Christ ?

·       « Formation théologique et identité anabaptiste : regards sur l'histoire mennonite » (Neal Blough).  Les lieux de formation ont une véritable influence sur l’identité des Eglises mennonites. Comment maintenir une identité théologique claire tout en collaborant positivement avec d’autres chrétiens ?

La consultation a généré un enthousiasme véritable pour le réseau mennonite francophone.  Les participants ont constaté les possibilités d’une véritable collaboration. L’importance de la formation théologique a été soulignée, pour le bien de nos Eglises et pour le bien de leur mission.  Les écoles non-mennonites africaines (Bénin, Abidjan, Ndjamena, UCKin et CUM) ont toutes manifesté un véritable intérêt pour l’approche théologique anabaptiste et le désir de l’incorporer dans leur cursus.  En fait, le contexte sociopolitique de plusieurs pays pousse vers la recherche une théologie qui annonce et vit la paix, la réconciliation et le pardon.  Les « non-mennonites » nous invitent à participer à leurs programmes pour développer l’enseignement dans cette perspective. Enfin, il a été constaté que l’identité mennonite se vit avec les autres chrétiens, en collaboration et non pas en concurrence.  La paix, le pardon et la réconciliation s’appliquent aussi à la vie entre chrétiens d’origines différentes. 

Un comité de continuation et quatre groupes de travail ont été mis en place pour explorer les pistes de collaboration qui ont été évoquées : le développement de cours en ligne, l’amélioration des bibliothèques, la nécessité de la publication de ressources théologiques francophones, l’échange d’enseignants…

Le travail va donc se poursuivre. Une rencontre est prévue pour ceux et celles des participants qui seront présents au rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale à Harrisburg en juillet 2015. Une deuxième consultation est envisagée en 2016 dans un pays africain autre que le Congo.

Le réseau mennonite francophone fonctionne sous les auspices de la Conférence Mennonite Mondiale. La consultation de Kinshasa a démontré les possibilités de collaboration et d’entraide dans le monde mennonite. Le financement de la consultation a été rendu possible par plusieurs instances missionnaires ou autres : Africa  Inter-Mennonite Mission, Eastern Mennonite Missions, le CMMF, les SMM, Mennonite Mission Network, Witness (Canada), le MCC, la fondation Shalom (USA), les écoles et organismes participants, et des contributions individuelles.  Une belle expérience de l’Eglise mondiale !

Neal Blough

Mundedi Badia Ngundu (à gauche) de la RD Congo, a présidé le service de communion finale, assisté de Richard Lougheed du Canada et Max Wiedmer de la Suisse 

 

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