Étiquette : Conseil Général

  • Harrisburg, Pennsylvanie – Pendant quatre jours de réunions, juste avant le Rassemblement de la CMM (juillet 21-26), le Conseil général a fait des pas de plus sur le chemin vers l’interdépendance dans la communion mondiale.

    « Alors que je travaillais à l’implantation d’une nouvelle paroisse à Bogota, » a commenté César García, secrétaire général de la CMM, « je rêvais du jour où elle serait assez mature pour devenir indépendante, autonome et capable de se reproduire …. Un peu plus tard, j’ai entendu que, outre ces trois caractéristiques, une assemblée arrive à maturité quand elle est aussi en mesure de définir sa propre théologie ».

    « Cependant, il m’a fallu de nombreuses années pour découvrir ce qui est évident dans le processus de développement de tout organisme vivant. On n’atteint pas la vraie maturité quand on est indépendant dans tous les domaines de la vie, mais quand on est capable de donner et de recevoir, de partager avec les autres ce que l’on a, et quand on peut apprécier ce que les autres peuvent apporter… en d’autres termes, lorsque l’on est interdépendant. »

    120 représentants d’Églises membres de la CMM du monde entier participaient à la réunion du Conseil Général. Pendant la moitié du temps, les participants ont apporté des témoignages et ont réfléchi sur les thèmes de l’unité et de la diversité.

    Alfred Neufeld (Paraguay) a tiré les leçons de quatre domaines historiques de conflit : l’église ethnique et l’église missionnaire ; le militarisme; la génération émergente et celle qui quitte [l’église]; le renouveau piétiste et le libéralisme éclairé.

    Fernando Enns (Allemagne) a médité sur la différence entre l’unité ‘à bon marché’ et l’unité ‘coûteuse’. « Ce ne sont pas nous qui créons l’unité, elle est créée en entrant dans la relation d’amour de Dieu. La difficulté est de déterminer les limites de la diversité. La seule justification aux divisions, est lorsque la seigneurie du Christ est mise en question. » Il a exhorté la tolérance des différences concernant la plupart des autres questions.

    Martin Junge, le secrétaire général de la Fédération Luthérienne Mondiale, a souligné que l’Église est toujours à la fois locale et mondiale. « Mettre uniquement l’accent sur le local (contextualité) en ignorant le mondial (universalité) conduit au provincialisme Et l’accent sur le mondial sans l’aspect local conduit à l’impérialisme. » a t-il déclaré.

    Les membres du Conseil général ont entendu des témoignages d’Ukraine, du Zimbabwe, du Panama, d’Angola, du Venezuela, d’Inde, de Corée du Sud et d’autres pays. Le thème constant était la gratitude pour les prières et les manifestations de solidarité des autres églises membres de la CMM.

    Lors de ses séances de travail, le Conseil Général a cherché à renforcer les structures qui permettent d’avoir des relations mondiales.

    César García pense que la CMM « veut développer une structure mondiale qui, comme le squelette d’un organisme vivant, facilite la croissance et le développement de cet organisation interdépendante que nous appelons la CMM, sans la noyer dans une institutionnalisation excessive… La structure que la CMM a développé cherche à éviter la tentation d’être rigide et exactement semblable dans chaque contexte local. Nous cherchons à être sensible à la réalité de nos paroisses dans chaque région, nous adaptant aux différentes réalités auxquelles la communauté est confrontée. »

    Chacune des quatre commissions de la CMM – Foi et Vie, Mission, Paix, Diacres –mises en place depuis seulement six ans, a fait un rapport sur sa vision et son travail : de nombreux engagements avec des fonds limités.

    Il a aussi été mentionné que les relations entre les églises membres ont été améliorées par le travail des représentants régionaux sur chaque continent. En fonction de la disponibilité financière, des représentants régionaux supplémentaires seront nommées en Afrique et en Amérique latine.

    Pour financer le travail de la CMM, il est demandé à chaque église membre de verser sa ‘part équitable’ basée sur la parité du pouvoir d’achat dans chaque pays. Toutes les contributions des individus et des paroisses des églises membres de la CMM entrent dans la part équitable.

    Lors d’une soirée, le Conseil Général a exprimé son appréciation envers Danisa Ndlovu (Zimbabwe), qui termine son mandat de six ans comme président de la CMM. Le nouveau président, Nelson Kraybill (États-Unis) a commencé son mandat immédiatement après le Rassemblement. Le Conseil Général a également élu Rebecca Osiro (Kenya) vice-présidente de la CMM, qui succède à Janet Plenert (Canada).

    Ron Rempel, Communiqué de presse

  • Bettingen, Suisse –Sur la rive de la Limmat à Zurich (Suisse), près de l’endroit où le martyr anabaptiste Félix Manz a été noyé, Hanspeter Jecker, un historien mennonite suisse, parlait avec passion de cette histoire du XVIe siècle devant un groupe international de responsables d’églises.

    Tout à coup, Joly Birakara I?owa (République démocratique du Congo) s’exclama : « Je suis très heureux d’être ici. Si je n’étais pas déjà baptisé, je voudrais l’être ici et maintenant. » Au Congo, il a découvert ses ‘ancêtres anabaptistes’ et parlé de ce sujet, mais maintenant qu’il se trouvait sur la terre où ils avaient vécu, cette histoire prenait une tout autre dimension.

    I?owa, vice-président de la Communauté Mennonite au Congo, était dans l’un des trois cars de délégués partis pour une journée (lors de la réunion du Conseil général de la CMM) visiter des sites historiques anabaptistes du XVIe siècle.

    L’enracinement historique et théologique était un des points forts de cette réunion triennale du 20 au 26 mai, au Centre de Conférence St. Chrischona de Bettingen, près de Bâle, une ville suisse sur la frontière entre l’Allemagne et la France.

    Le symbolisme du lieu était incontournable. Bâle était un carrefour important pour les premiers anabaptistes persécutés qui émigraient. Depuis un siècle et demi, des mennonites et d’autres descendants théologiques des anabaptistes viennent ici pour se former à divers ministères.

    C’est également à St. Chrischona qu’ont eu lieu le premier et le cinquième rassemblements de la CMM, en 1925 et en 1952, à une époque où les participants étaient presque exclusivement blancs. En revanche, le Conseil Général de cette année comptait 105 délégués de 48 des 54 pays membres de la CMM ; environ 80 % d’entre eux venaient du Sud. Étaient présents aussi 45 membres de commissions et de nombreux invités.

    « Revenir à notre vision » était, à juste titre, le thème des trois présentations des membres de la Commission Foi et Vie : des ressources pour les Églises membres de la CMM qui veulent explorer le ministère holistique, la tradition anabaptiste, et le sens du terme biblique ‘koinonia’ (communion).

    Ressourcement pour les responsables

    Plutôt que de revenir aux anciennes façons de faire de l’église, les documents concernant les discussions et les décisions ont évoqué les nouveaux modes d’être église ensemble dans un monde en mutation rapide.

    La nomination de César Garcia (Colombie) l’année dernière a apporté une nouvelle dynamique pour adapter les structures administratives et les styles de travail en réseau, afin de développer davantage de relations inter-églises, en particulier entre les rassemblements mondiaux qui ont lieu tous les six ans.

    Dimanche soir, dans son allocution d’ouverture, César a déploré le ‘caudillisme’ (style de leadership autoritaire, qui se prétend au-dessus des lois) qui prévaut dans son pays, entretenant la réputation violente de la Colombie.

    « Quel type de responsables Dieu veut-il dans la société et dans l’église ? » a demandé César. Partant de la vision apocalyptique de ‘l’agneau sur le trône’ d’Ap 7/9-17, César s’est engagé -et a appelé les délégués- à exercer un pouvoir marqué par la vulnérabilité, l’amour et l’hospitalité. « Jésus invite les foules, il crée un espace dans sa gloire pour les recevoir, il concentre son attention sur eux, il souffre avec eux et il offre ses blessures pour leur guérison. »

    Les jours suivant, la plupart des points discutés dans les caucus régionaux et adoptés par consensus concernaient les structures, afin que les 101 églises membres et membres associées travaillent ensemble de manière continue sur des sujets communs et des questions d’identité.

    César a présenté la nouvelle structure du personnel, suite au déplacement du siège social de Strasbourg (France), à Bogotá (Colombie) qui sera achevé en août. « Afin de développer les capacités administratives », dit César, « il y aura un représentant de la CMM dans chaque continent. Ils travailleront avec une équipe de responsables qui partagera le travail administratif et multipliera les occasions de développer le réseau mondial de la CMM.

    Les quatre commissions du Conseil, nommées il y a trois ans au Paraguay, ont reçu un soutien renouvelé et des mandats plus clairs. Outre les présentations de la Commission Foi et Vie, les délégués ont entendu des rapports et ont pris des mesures concernant le large éventail des travaux des commissions.

    La plus spectaculaire de ces mesures est sans doute celle-ci : la Commission Mission a pris sous son chapeau le Réseau d’Entraide anabaptiste mondial nouvellement formé – un groupe d’organisations locales d’entraide de chacun des cinq continents de la CMM- dont les représentants se sont rencontrés une semaine auparavant. Le réseau existant, déjà en lien avec la Commission, est la Fraternité Missionnaire Mondiale.

    La Commission Foi et Vie a accepté d’être le groupe de référence pour un projet de recherche ‘Profil anabaptiste mondial’, qui sera dirigé par l’Institute for the Study of Global Anabaptism à Goshen College, à Goshen en Indiana. Cet institut est dirigé par John Roth, également secrétaire de la Commission Foi et Vie.

    Cette commission aidera aussi à faciliter et à promouvoir les dialogues interdénominationnels, comme les conversations récentes avec les Adventistes du Septième Jour sur l’histoire commune, et le dialogue avec les luthériens et les catholiques sur le baptême.

    La Commission Diacres a reçu l’accord pour un protocole qui guidera son engagement avec les Églises membres et leurs organisations, confrontées à de graves problèmes. Le but du protocole est d’assurer une communication rapide et une collaboration efficace dans la réponse aux besoins.

    La Commission Paix a fait un ‘audit de la paix’ pour évaluer l’engagement des églises membres et leur désir de promouvoir la paix. En outre, le Conseil Général a soutenu un protocole développé par la Commission Paix pour guider son éventuelle implication dans les conflits internes des Églises membres.

    Tout est question de communication

    Pour ce travail, il est nécessaire d’investir davantage dans la communication. Ce sujet est revenu souvent, que ce soit lorsque les participants insistaient pour que tous les documents soient disponibles bien à l’avance dans les trois langues officielles de la CMM (anglais, espagnol et français), ou pour demander davantage de récits/témoignages.

    Ron Rempel, Directeur de la Communication, a présenté une proposition de communication stratégique avec la mise à jour de la communication électronique en vue d’une diffusion plus rapide et plus facile des témoignages. Le site internet de la CMM est actuellement en cours de mise à jour afin qu’outre les informations et les récits, il s’y trouve des liens avec les médias sociaux et qu’il puisse servir comme une station de travail interactive pour les quatre commissions.

    Mais Ron est aussi conscient que de nombreux membres de la CMM, en particulier dans les zones rurales d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, n’ont pas encore d’accès facile à internet, ou même n’en ont pas du tout. Des ressources-clés imprimées, telles que le magazine trimestriel Courrier-Courrier-Correo, continueront à être nécessaire.

    16e Rassemblement et au-delà, élection du futur président

    Les rencontres face-à-face continueront à être l’un des piliers de la vie de la CMM. Des plans approuvés concernant le 16e Rassemblement de 2015 ont également été présentés au Conseil Général. Dick Thomas, président du Conseil Consultatif National du 16e Rassemblement, et Howard Good, Coordonnateur National, ont montré des diapositives et des projets pour le Rassemblement, prévu du 21 au 26 juillet 2015, dans le complexe Pennsylvania State Farm Show à Harrisburg, en Pennsylvanie.

    Les délégués ont apporté leur soutien à ces projets, mais ils ont exhorté les cinq églises hôtes des États-Unis à faire tout leur possible pour faciliter l’obtention des visas, en particulier pour les délégués des jeunes. Liesa Unger, responsable des événements internationaux, a confirmé qu’un comité spécial consacré à la question des visas sera mis en place, mais elle a également souligné que chaque Église doit travailler avec diligence et bien à l’avance pour accorder les autorisations à ses membres pour assister au Rassemblement.

    Sous réserve d’une étude de faisabilité, le Conseil a également accepté l’invitation des trois synodes mennonites d’Indonésie d’accueillir le 17e Rassemblement en 2021.

    Les finances dans une économie mondiale

    Len Rempel, responsable des opérations, a indiqué que l’état des finances de la CMM est relativement bon, compte tenu des difficultés du contexte économique mondial et des dépenses supplémentaires dues à la transition de leadership ces trois dernières années.

    Et pourtant, les délégués de presque toutes les régions ont reconnu qu’il est difficile de payer la ‘part équitable’ (d’autant plus que les dépenses augmenteront fortement pendant les deux ans précédant le 16e Rassemblement). La formule, basée sur les chiffres de la Banque mondiale concernant le revenu moyen, fixe la contribution en dollars de chaque église membre.

    Même les délégués des pays riches ont mentionné ce problème : en Europe, l’économie est fluctuante, et les églises nord-américaines varient dans leur niveau d’engagement envers la CMM, car elles doivent faire face à une baisse du soutien de leurs propres activités.

    Selon le trésorier, Ernst Bergen (Paraguay), « les mennonites ont le don de savoir gagner de l’argent ; de nombreux membres de notre famille sont très riches. Malheureusement l’argent de leur compte ne va pas dans notre compte. Je voudrais vous demander de nous aider à parler à ceux qui pourraient donner de l’argent pour le travail du Seigneur. ».

    Len Rempel a ajouté : «Si la CMM est vraiment nôtre, nous allons y arriver. Si nous ne pouvons pas relever ce défi, nous allons négocier. »

    Autres mesures importantes du Conseil général :

    R+H5atification de la décision du Conseil Exécutif d’accepter comme membre l’Église Mennonite du Chili, et comme membre associé International Brethren in Christ Association.

    • Célébration de l’avancement du projet d’Histoire Mennonite Mondiale, avec la publication de quatre des cinq livres sur les régions continentales ; le cinquième doit être achevé cette année. Neuf traductions sont déjà terminées, d’autres sont en cours.

    • Remerciements à Pakisa Tshimika (RD Congo) pour ses longues années de travail avec la CMM dans divers secteurs ; récemment pour sa vision et son engagement dans la mise en place du Réseau d’Entraide Anabaptiste Mondial.

    Félicitations pour le travail accompli par les jeunes anabaptistes (YABs), dont les six membres du comité se sont rencontrés la semaine précédente pour travailler sur le réseau international et pour planifier le prochain Sommet Mondial de la Jeunesse, qui se tiendra en lien avec le 16e Rassemblement aux États-Unis en 2015.

    • Autorisation au caucus Asie de fusionner avec la Conférence Mennonite d’Asie, qui s’est réunie pendant plus de 20 ans et dont les mandats se recoupent avec ceux du caucus.

    • Titre de secrétaire général émérite de la CMM à Larry Miller en reconnaissance de ses 22 années de service, avant que César Garcia ne le remplace en janvier 2012. Larry, qui est maintenant secrétaire général du Forum chrétien mondial, a été remercié avec son épouse, Eleanor, lors d’un d√Æner spécial mercredi soir.

    Byron Rempel-Burkholder

    Communiqués de Presse de la CMM