Les cloches ont retenti dans toute la ville, qui était remplie d’anabaptistes. Environ 3 500 personnes, voire plus, ont envahi les rues de la vieille ville de Zurich le jour de l’Ascension, le 29 mai 2025, pour commémorer le 500e anniversaire de l’anabaptisme.
« Aujourd’hui, nous, mennonites de Suisse, sommes une petite communauté », ont déclaré Gladys Geiser et Lukas Amstutz, coprésidents de la Konferenz der Mennoniten der Schweiz, en ouvrant le culte. La ville hôte est le lieu des premiers baptêmes d’adultes connus du mouvement anabaptiste. « Mais, comme nous pouvons le voir dans ce culte, nous faisons partie d’un mouvement qui est devenu diversifié et international. »
Toutes les nations ensemble
Ágape Band, Paraguay
TIARA (The Indonesian Anabaptist peRforming Art), Indonesia
Eastern Mennonite University (EMU) Chamber Singers, USA
Eastleigh Fellowship Centre (EFC) Mennonite Church Choir, Kenya
Songs of Peace, Switzerland
Depuis ses débuts avec quelques croyants courageux en Europe, la Conférence Mennonite Mondiale compte désormais 111 églises membres dans 61 pays à travers le monde, après la réunion du Comité Exécutif qui s’est tenue quelques jours plus tôt en Allemagne « Aujourd’hui, nous tous nous pouvons nous rassembler ici : toutes les nations, comme il dit dans sa parole, toutes les nations, toutes les tribus, toutes les langues ensemble ici.
Seul le seigneur peut faire les choses comme ça », a déclaré Jean-Claude Ambeke, un Frère mennonite d’Angola qui vit actuellement en France.
Les nuages du matin ont laissé place à une journée ensoleillée, idéale pour se promener dans les rues historiques, se serrer dans les salles de conférence ou écouter les chorales. L’Église réformée a même fourni un vendeur ambulant qui distribuait des glaces.
Les participants ont pu se dégourdir les jambes en suivant une visite historique à pied ou en jouant des scénarios« À la poursuite de l’histoire », tandis que plus d’une douzaine d’ateliers offraient des perspectives sur l’anabaptisme : témoignages, aperçus historiques et questions d’actualité. En outre, la théologienne et journaliste suisse Judith Wipfler a réfléchi sur « un monde en feu ». Les responsables anabaptistes d’aujourd’hui qui vivent dans des zones de conflit et de défi.
Cinq chorales du monde entier ont donné un concert en intérieur et extérieur et se sont jointes à une chorale massive pour le culte. Elles ont interprété des chants préférés de l’Assemblée, tels que « Ewe Thina » et « Kirisuto no heiwa ga ». Un nouveau chant a été présenté par Songs of Peace avec un refrain appelant « Nous voulons la justice, nous voulons la paix ! ».
Une église importante
Les files d’attente pour le culte de clôture ont commencé en milieu d’après-midi. La Grossmünster, qui compte 1 200 places, était pleine à craquer, tout comme les salles annexes (Predigerkirche 350, Friedenskiche 250, FEG 100 et Helferei 130, ajoutée à la dernière minute) — et des centaines de personnes sont restées dehors, assises sur la place ou dispersées dans les cafés, regardant le service sur leurs téléphones portables.
Pendant ce temps, partout dans le monde, des milliers de personnes se sont connectées en ligne chez eux ou se sont réunies dans des églises, des bureaux (comme Everance et MCC) ou des musées (comme Mennonite Life et le Mennonite Heritage Village Museum).
Avec la présence de représentants de 13 communions mondiales et de trois organisations œcuméniques multilatérales en tant qu’invités d’honneur, le culte n’était pas seulement consacré à l’anabaptisme, mais aussi à une nouvelle étape sur le chemin de la réconciliation.
Un cheminement vers la réconciliation
« Nous avons tous hérité d’un lourd passé marqué par les divisions de la Réforme. Nous savons que des différences théologiques et pratiques subsistent, mais nous nous réjouissons du cheminement vers la réconciliation que nous avons parcouru ensemble », a déclaré Janet Plenert lors de la liturgie.
Le service a réuni des dirigeants de la Fédération luthérienne mondiale et de la Communion mondiale des Églises réformées, ainsi qu’un message du pape Léon XIV, apporté par le cardinal Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens. « Je vous assure de ma prière pour que nos relations fraternelles s’approfondissent et grandissent. », a lu le cardinal.
Alors que John D. Roth, de la CMM, et Hanns Lessing, de la CMER, ont confessé le « témoignage commun de l’unité de l’Église » de leurs communautés, les secrétaires généraux César García et Setri Nyomi se sont lavé les pieds « en signe tangible de notre engagement en faveur de la réconciliation », a déclaré J. Nelson Krabyill.
Une autre expression concrète de soutien a été la mise à disposition gratuite des bâtiments de l’Église réformée, y compris l’emblématique Grossmünster.
« Se retrouver dans le Grossmünster 500 ans après la division, désormais en tant que “famille réconciliée”, a créé un nouveau moment fort dans notre mémoire collective qui, je l’espère, changera la façon dont la prochaine génération racontera notre histoire », a déclaré John D. Roth.
La rencontre, délibérément placée sous le signe de la commémoration, s’est ainsi terminée dans une ambiance festive. Des chœurs venus de cinq régions ont formé un tunnel de chants à la sortie de l’église, sur la place, et les invités ont pris congé en chantant « Siyahamba » (« Nous marchons dans la lumière de Dieu »)
La Conférence Mennonite Mondiale (CMM) a conclu son Conseil Général (CG) triennal, qui s’est tenu du 26 au 28 mai 2025 à Schwäbisch-Gmünd, en Allemagne, avec des perspectives claires pour l’avenir. Les réunions ont été entourées d’une célébration et d’une commémoration.
Un programme spécial, le 25 mai 2025, a célébré la manière dont la première Conférence Mennonite Mondiale, il y a 100 ans, est devenue une communion mondiale d’anabaptistes. Les responsables, enracinés dans la Réforme radicale du XVIe siècle, continuent de vivre la vision audacieuse qui consiste à rechercher l’unité dans la diversité.
Les membres du Conseil Général, venus de 52 pays du monde entier, ont représenté l’Église d’aujourd’hui et de demain lors de la commémoration du 500e anniversaire à Zurich, en Suisse, le jour de l’Ascension, le 29 mai 2025. Le Comité Exécutif (CE)* s’est réuni les 23 et 24 mai 2025 pour approuver le plan opérationnel de la CMM pour 2025-2028, qui est basé sur la stratégie 2025-2031 discutée lors du Conseil Général. Le Conseil Général de la CMM est composé de délégués issus de toutes les églises membres. Ce groupe de responsables d’églises se réunit tous les trois ans pour donner forme à la mission de la CMM, échanger des préoccupations et des idées, et prier ensemble.
De plus, les Réseaux Anabaptistes Mondiaux pour l’éducation (GAEN), la mission (GMF), la paix (GAPN) et l’entraide (GASN) ont tenu des sessions de planification et de ressourcement en même temps que le Conseil Général, tout en participant aux moments de culte. Des représentants de communions chrétiennes mondiales et d’organismes œcuméniques multilatéraux ont assisté aux réunions du Conseil Général en tant qu’observateurs (Communion anglicane, Alliance Baptiste Mondiale, Disciples du Christ, Comité Mondial des Amis [Quakers], Fédération Luthérienne Mondiale, Communion Mondiale des Églises Réformées, Forum Chrétien Mondial, Organisation des Églises d’Afrique, Forum Chrétien Mondial et Alliance Évangelique Mondiale). Chacun a transmis les salutations de son Église ou de son organisation au début de chaque session. Le troisième jour, ils ont présenté leurs perspectives sur l’identité anabaptiste et les relations œcuméniques lors d’une table ronde animée par César García, Secrétaire General de la CMM. Des représentants du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens (Église catholique romaine), de la Conférence des évêques vieux-catholiques/Union d’Utrecht, du Conseil mondial de l’unité de l’Église morave, de la Fraternité pentecôtiste mondiale, de l’Armée du Salut, du Conseil méthodiste mondial et du Conseil œcuménique des Églises se sont joints à la délégation œcuménique pour le culte à Zurich.
« Nos rencontres triennales avec les responsables d’Églises sont des moments d’apprentissage mutuel et de construction d’une vision commune pour être ensemble Église dans le monde », a déclaré César García, secrétaire général de la CMM.
Le Conseil Général est parvenu à un consensus sur la nouvelle orientation de la CMM, qui consiste à forger des liens solides entre les Églises, à s’engager pour la sauvegarde de la création et à renforcer les réseaux de la CMM et les jeunes.
Deux documents pédagogiques, « Dieu a tant aimé le cosmos » (sur la protection de la création dans le contexte de la crise climatique) et « Restaurer l’intégrité de notre famille : la recherche d’un témoignage commun. Déclaration commune de confession, de gratitude et d’engagement » (issu des dialogues avec la Communion mondiale d’Églises réformées) ont été approuvés.
Le Conseil Général a approuvé les cahiers des charges (Terms of Reference, TOR) des réseaux. Proposés pour la première fois en 2012, les cahiers révisés fournissent un objectif plus clair et une structure cohérente pour les réseaux de la CMM en 2025.
« Cela permettra aux organisations membres de se concentrer plus facilement sur leur objectif : une collaboration plus forte, le partage des meilleures pratiques, la mise en commun des possibilités de formation et la réalisation ensemble de choses que chacune ne peut tenter individuellement », a déclaré J. Ron Byler, coordinateur des secrétaires de Commission de la CMM.
(Lors de ses précédentes réunions, le CE avait décidé de dissoudre le Réseau mondial anabaptiste pour la santé en raison de son incapacité à prendre forme.)
Le plan « Part équitable » 2025-2028 et les projections financières ont également été approuvés. Au cours de la discussion, il a été rappelé aux délégués que la « part équitable » pouvait être négociée.
« La négociation est particulièrement pertinente pour les églises membres qui sont en guerre ou victimes de catastrophes naturelles, ou celles dont les moyens financiers sont inférieurs aux indicateurs économiques de leur pays. Dans le même temps, dans l’esprit de 2 Corinthiens 8. 13-15, nous encourageons les églises qui ont plus de moyens financiers à donner plus que leur part équitable », a déclaré Bruce Campbell-Janz, responsable du développement de la CMM.
« La CMM entamera les trois prochaines années sur une base financière solide grâce à l’augmentation des dons de la part des fondations et des particuliers, et nous remercions nos donateurs et nos sympathisants pour leur soutien au travail de la CMM », a déclaré Jeanette Bissoon, directrice financière de la CMM.
Plusieurs propositions concernant l’engagement des jeunes étaient à l’ordre du jour. Depuis la mise en place du Comité YABs en 2011, son rôle n’a cessé d’être affiné.
Le Conseil Général a approuvé la reconduction des membres du Comité YABs (Jeunes anabaptistes) pour un cycle de trois ans (au lieu de six). Deux membres actuels du Comité YABs resteront en fonction pour un second mandat de trois ans afin d’assurer la continuité.
Ce changement fait suite à la décision de faire du Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) une rencontre triennale (au lieu de tous les six ans) qui se tiendra en même temps que le Conseil Général.
« Pour les jeunes adultes d’aujourd’hui, la probabilité que des changements importants surviennent dans leur vie au cours d’un mandat de six ans est élevée : études, travail, passage du célibat à la vie de famille, déménagement dans une autre ville ou même dans un autre pays. Trois ans est une durée d’engagement plus réaliste », a déclaré Ebenezer Mondez, mentor des YABs.
La proposition de modifier la Constitution de la CMM pour inclure des délégués YABs au sein du Conseil Général n’a pas fait l’objet d’un consensus. Au cours de la discussion qui a suivi, les membres du Conseil Général ont affirmé le travail des YABs et l’importance de former les jeunes adultes aux postes de responsables.
Cependant, il y avait une réticence à accueillir un jeune adulte comme délégué supplémentaire avec droit de vote au Conseil Général pour chaque église membre à part entière.
La décision a été reportée pour davantage de discernement.
« Si cela était accepté, ce serait formidable », a déclaré Tusia Andina, déléguée des YAB de la JKI, en Indonésie. (Les YAB ont tenu des réunions parallèles au Conseil Général.) « Nous aurions la “pensée des jeunes” dans les discussions ; des questions critiques sur les décisions, une vision plus large sur tout. »
« Lorsque nous fonctionnons par consensus, nous devons croire que le Saint-Esprit agit, même lorsqu’une proposition est rejetée ou reportée », a déclaré Erik Loewen, délégué des YAB de l’Asociación Hermandad Evangélica Menonita — Filadelfia, du Paraguay.
Depuis 2022, plusieurs églises ont entamé le processus d’adhésion à la CMM et ont été approuvées par le Comité Exécutif. Le Conseil Général a accueilli de nouveaux membres de la CMM :
Mennonite Church Burundi — membre à part entière (approuvé par le Comité Exécutif en 2024)
Kanisa La Mennonite La Kiinjili Tanzania — membre à part entière (approuvé par le Comité Exécutif en 2023)
Église Frères mennonites d’Ukraine — membre associé (approuvé par le Comité Exécutif en 2023)
La réunion du Comité Exécutif a également approuvé l’église membre associée Iglesia Cristiana Menonita del Perú, portant le total à 111. Cependant, l’église péruvienne implantée par des ouvriers colombiens dans le ministère des enfants sera présentée au Conseil Général en 2028.
« Même si les sessions d’information ont demandé beaucoup de travail, elles ont reflété le souci et l’engagement sincères pour l’église mondiale », a déclaré Tigist Tesfaye, présidente de la Commission Diacres et membre du comité d’écoute.
Thomas R. Yoder Neufeld, président sortant de la Commission Foi & Vie, a animé une session de ressourcement sur la manière dont les Évangiles et les lettres de Paul parlent de la nature du baptême et de la vie à la suite de Jésus.
« Le baptême est indivisiblement lié à l’unité et à la diversité au sein du corps du Christ », a-t-il déclaré. « Notre défi est de rendre le baptême opérationnel dans nos églises et au sein même de la CMM. Nous sommes les mains et les pieds de Dieu dans notre monde. »
Les commissions ont animé un temps de louange pour ouvrir chaque journée et la « vie dans l’Église » a clôturé la journée avec des témoignages du monde entier.
Entre autres, Tom Eshleman et Hyacinth Stevens, de LMC, ont parlé d’agir avec amour au milieu de la diversité sur la « ligne de fracture » de la polarisation aux États-Unis, tandis que Roman Rakhuba, de l’Association des Églises Frères mennonites d’Ukraine, a parlé des pasteurs qui servent en première ligne en Ukraine, partageant l’amour de Dieu avec les enfants et les soldats touchés par la guerre.
« Nous avons prié lorsque les gens nous ont raconté leur histoire. Nous avons prié lors de nos sessions de délégués. Nous avons prié lors de nos réunions de caucus. Nous avons prié lors de nos réunions de famille anabaptiste. Lors de ces réunions, nous avons prié », a déclaré J. Ron Byler, membre du comité d’écoute.
Un Comité Exécutif est élu au sein du Conseil Général, et se réunit annuellement. Deux membres de chaque région continentale sont élus au sein du Conseil ; un Président et un Vice-président sont également élus par le Conseil. Le trésorier et le Secrétaire Général sont également membres du Comité Exécutif.
Le culte marquant l’aboutissement des célébrations organisées à Zurich, en Suisse, par la Conférence Mennonite Mondiale pour le 500e anniversaire sera retransmis en direct. Le culte aura lieu le jeudi 29 mai 2025, à 15 h UTC.
« Vous pouvez vous connecter depuis n’importe où dans le monde », explique Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM. « Nous encourageons les assemblées locales à organiser une projection afin que les membres puissent regarder ensemble, célébrant là où deux ou trois sont réunis. »
La langue sur scène sera l’anglais ; une retransmission séparée sera disponible avec interprétation en allemand, français et espagnol.
« Ce sera un culte qui commémore les débuts du mouvement anabaptiste et son expression mondiale contemporaine dans un esprit d’œcuménisme, de joie, de repentance et d’espérance. »
John D. Roth, coordinateur des rencontres « Renouveau »
À travers des lectures de la Bible, des prières, des chants et des déclarations de repentance et de réconciliation, le culte proclamera « Le courage d’aimer ».
Tenue dans l’église historique du Grossmünster, près du lieu où ont eu lieu les premiers baptêmes anabaptistes, la cérémonie célébrera également notre cheminement vers la réconciliation avec d’autres communautés d’Églises. Des représentants des Églises catholique, luthérienne et réformée participeront à la cérémonie.
Connectez-vous en direct tard dans la nuit en Asie, en début de soirée en Europe et le matin dans les Amériques.
« Saisissez cette occasion pour participer à ce rassemblement historique et approfondir votre engagement avec la famille spirituelle mondiale anabaptiste », déclare César García, Secrétaire General de la CMM. « Nous prions pour que cela vous encourage également à trouver de nouvelles façons de soutenir la CMM dans l’édification de communautés spirituelles florissantes à travers le monde. »
À Lancaster, aux États-Unis, le public peut assister à une retransmission en direct dans la salle communautaire Mennonite Life.
« Nous invitons toutes les organisations et églises à organiser une “séance de visionnage” pour suivre la retransmission en direct », déclare Liesa Unger.
L’enregistrement de la rencontre sera mis en ligne au cours de la première semaine de juin pour ceux qui ne peuvent pas y assister en personne ou la suivre en temps réel.
Le dialogue entre la CMM et la CMER résulte en une déclaration et un guide d’études
« La recherche de la paix commence d’abord au sein du corps du Christ », déclare Tom Yoder Neufeld, président de la Commission Foi et Vie de la CMM. Alors que la Conférence Mennonite Mondiale célèbre ses 100 ans d’existence et de vivre l’unité dans la famille anabaptiste, nos responsables travaillent aussi sur notre mission de faire du lien avec d’autres familles chrétiennes au niveau mondial.
Le travail de réconciliation entre mennonites et luthériens, abouti à Stuttgart en 2010, a servi d’exemple et permis l’ouverture vers d’autres communautés chrétiennes mondiales. En lien avec la préparation du 500ème anniversaire à Zurich, les responsables de la CMM sont entrés en dialogue avec la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER).
Le travail commun entre les délégations mennonites et réformées a abouti à une déclaration commune pour la commémoration du centenaire, le 29 mai 2025 à Zurich. Il a également produit un guide d’étude, pour aider nos assemblées locales à célébrer un culte en commun avec leurs frères et sœurs de l’église réformée, dans leurs contextes locaux.
Les anabaptistes et les réformés ont tous deux vu le jour dans le même cercle de réformateurs et d’étudiants de la Bible à Zurich dans les années 1520, note Tom Yoder Neufeld, qui est également coprésident de la commission du dialogue CMM/CMER.
« Le désir d’un dialogue n’était pas de revenir sur les questions qui nous ont divisés… mais de rétablir le cercle d’étude biblique », explique Tom Yoder Neufeld.
Tom Yoder Neufeld, président de la Commission Foi et Vie de la CMM
“We believe that sharing our reflection and praying together contributes to healing the wounds of estrangement and hostility, especially enabling us to discover opportunities of common witness and peace,” says Anne-Cathy Graber, MWC secretary for ecumenical relations.
“There was real hunger to find opportunities to witness together to justice and peace in a world buffeted by oppression, violence and war,” says Tom Yoder Neufeld.
Le titre de la déclaration résume bien ces impulsions : « Restaurer l’intégrité de notre famille : la recherche d’un témoignage commun – Déclaration commune de confession, reconnaissance et engagement »
Divers facteurs, notamment des changements de personnel et la pandémie, ont retardé le début du dialogue. Une réunion en présentiel a rassemblé trois responsables réformés et quatre responsables mennonites en Colombie-Britannique, au Canada, en 2023. D’autres réunions ont eu lieu sur Zoom.
« Malgré tout, nous avons appris à nous connaître et à beaucoup nous apprécier. Ce fut un cadeau de pouvoir travailler intensément ensemble en tant que sœurs et frères mennonites et réformés. Il est apparu à maintes reprises que ce qui nous unit en Christ est bien plus fort que ce qui nous divise », déclare Tom Yoder Neufeld.
“We believe that sharing our reflection and praying together contributes to healing the wounds of estrangement and hostility…”
Anne-Cathy Graber, secrétaire de la CMM pour les relations œcuméniques
« Nous espérons que cette déclaration servira de catalyseur pour que les communautés se rencontrent et travaillent ensemble à notre mission commune d’œuvrer pour la paix », ajoute-t-il.
Les participants au dialogue ont produit conjointement un document de 24 pages intitulé « Un guide pour l’étude, le culte et le dialogue ». Ce guide d’étude est destiné à être utilisé par les assemblées locales qui recevrons la déclaration. Il comprend une description du contexte historique et des ressources liturgiques pour une célébration commune entre les congrégations anabaptistes et réformées.
« Les dialogues œcuméniques ne sont pas seulement des débats d’idées », déclare Anne-Cathy Graber. Le guide d’étude, qui comprend des ressources pour le culte commun, « est un aspect unique de ce document et, espérons-le, favorisera la rencontre entre les chrétiens mennonites et réformés ».
« Accueillir cette déclaration au niveau local et dans son propre contexte est un défi important », ajoute-t-elle.
« Il y avait une vraie soif de trouver des occasions de témoigner ensemble de la justice et de la paix dans un monde secoué par l’oppression, la violence et la guerre. »
Tom Yoder Neufeld, président de la Commission Foi et Vie de la CMM
Les églises tout autour du monde organisent des façons de marquer les 500 ans du début de l’anabaptisme, avec des conférences, des hymnes et des évènements régionaux.
L’une des églises membre de la CMM, Iglesia Mennonita del Perù, a accueilli l’évènement « Celebrar, equipar, adorar » à Cusco, au Pérou, du 18 au 22 janvier 2025, pour marquer les 500 ans du début de l’anabaptisme.
Des membres de communautés originaires de seize pays d’Amérique se sont joints à l’évènement. Des communautés indigènes du Pérou et de l’Equateur ont également participé. César Garcia, secrétaire général, et Andrew Suderman, secrétaire de la Commission pour la Paix, tous deux délégués régionaux de la Conférence Mennonite Mondiale, étaient également présents.
Les orateurs de la rencontre sud-américaine étaient Jaime Prieto (théologien et historien, Costa Rica), Alix Lozano (théologien et pasteur, Colombie) et C. Arnold Snyder (historien, Canada).
« C’était un moment précieux pour se souvenir des pères et mères dans la foi, qui nous ont montré un chemin parsemé de sang, de sueur et de larmes, et l’engagement à suivre Jésus Christ », dit Jaime Prieto.
Les participants et les organisateurs ont pu constater la portée de l’Evangile et de l’identité anabaptiste jusque dans les assemblées indigènes, surtout au Pérou et en Equateur. Ces communautés ont gagné en profondeur dans leur compréhension de l’anabaptisme, et aussi de sa multiplicité, même dans une région où l’on parle en grande partie la même langue.
Deux jeunes, en service avec YAMEN (un programme commun à la CMM et au Comité central mennonite) ont transmis leur expérience de cette rencontre dans la lettre de nouvelles de la CMM en Bolivie :
« Ces 500 ans sont emplis d’une histoire difficile ; des personnes ont souffert pour le Christ, mais cela n’a pas empêché la Parole de Dieu d’atteindre les déserts », a déclaré Vilma Pop (Guatemala).
« Pour moi, ce qui a compté le plus, c’était de voir des gens avec des contextes culturels différents, qui se sont rappelé les débuts de l’anabaptisme et qui ont constaté les changements arrivés au fil du temps. Nous avons mis la lumière sur des problèmes, des solutions, et par-dessus tout, des sujets importants pour nos vies en communautés, tout en gardant toujours nos principes anabaptistes comme fondement de nos réflexions. », a rapporté Yuri De Araùjo (Brésil).
Théologienne colombienne
Un sommet sur la paix et une rencontre pour les femmes (MTAL) ont fait suite à la rencontre anniversaire. MTAL (Movimiento de Mujeres Anabautistas Haciendo Teología desde América Latina) est un réseau de femmes théologiennes anabaptistes qui est né après le rassemblement de la CMM au Zimbabwe en 2003.
Comment est célébré le 500ème anniversaire de la naissance de l’anabaptisme dans votre région ? Envoyez-nous vos photos et vos témoignages sur le renouvellement de vos engagements envers l’Evangile d’après cette tradition.
Il y en aura pour tous les goûts à l’événement d’une journée Le courage d’aimer pour célébrer le 500e anniversaire de l’anabaptisme le 29 mai 2025. Les activités de cet événement gratuit et sans inscription à Zurich comprendront une table ronde et un sentier d’histoires « Story Trail ».
Un monde en feu
« La plupart des premiers anabaptistes prônaient un témoignage non violent dans un contexte de bouleversements spirituels, politiques et économiques. Aujourd’hui, nous nous trouvons également dans un monde en feu et nous sommes en quelque sorte pris au milieu des conflits », déclare Simon Rindlisbacher, coordinateur des communications pour la Conférence Mennonite Suisse et organisateur de la table ronde.
Un petit groupe d’experts engageront une discussion sur ces questions lors de l’événement d’une journée de la Conférence Mennonite Mondiale à Zurich (Suisse), le 29 mai 2025.
Des anabaptistes du Myanmar, du Mexique, du Burkina Faso, de Suisse et des États-Unis s’exprimeront sur la question d’être une église de paix aujourd’hui. Une église de paix doit-elle être neutre ? Comment vivons-nous la non-violence ?
« Parler et crier est de plus en plus fréquent alors qu’écouter et comprendre est en déclin », déclare Hansuli Gerber (Suisse), membre du groupe d’experts, alors que des menaces, telles que le climat et la création, la nouvelle menace nucléaire, la prolifération des armes et, en étroite relation, la domination des entreprises prennent la politique en otage. « Notre table ronde pourrait être un test sur la façon dont nous pouvons parler les uns aux autres de nos différents angles et perspectives. »
À qui faire confiance ? Story Trail, le sentier des histoires donne vie à l’histoire
Les visiteurs de Zurich peuvent chausser les souliers des anabaptistes. Pour cette journée de commémoration de la Conférence Mennonite Mondiale à Zurich, les visiteurs peuvent se joindre à des équipes de 2 à 8 personnes pour parcourir un sentier d’histoires.
« Il s’agit d’une expérience narrative interactive, à la manière d’un livre dont vous êtes le héros, se déroulant dans le contexte de Zurich en pleine effervescence spirituelle, au cœur des bouleversements de la Réforme dans le monde chrétien, explique David Stutzman, le créateur de l’activité.
Les participants choisissent un personnage – un visiteur de Zurich comme eux – pour cette activité de 30 à 60 minutes. Un livret les guidera dans la prise de décision narrative et la résolution d’énigmes au fur et à mesure qu’ils découvriront les sites de Zurich.
« Nous avons développé deux personnages à ce stade, chacun arrivant à Zurich en tant qu’étranger pour ses propres raisons. L’un cherche son frère, qui a disparu après avoir été attiré à Zurich par les réformes en cours. L’autre est un déserteur de la Guerre des paysans, attiré à Zurich en quête de refuge et d’un nouveau départ », déclare David Stutzman.
L’activité séduit tous les âges, mais les concepteurs ont veillé tout particulièrement à ce qu’elle soit amusante pour les jeunes et les jeunes adultes.
Les participants doivent se demander : « À qui faire confiance ? Que peut-on révéler ? Dois-je craindre les anabaptistes ? »
Les concepteurs de Story Trail, David Stutzman et Chris Blickensdoerfer, sont tous deux des passionnés de jeux avec une expérience dans l’organisation d’événements de groupe, tels que les retraites de jeu Power Up ! David Stutzman dirige une petite communauté mennonite à Mannheim. Son travail est en lien avec l’Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Gemeindenen Allemagne et Virginia Mennonite Missions. Chris Blickensdoerfer est un travailleur social et ancien pasteur de jeunesse qui crée ses propres jeux d’évasion.
David Stutzman est ravi de participer à l’événement mondial marquant le 500e anniversaire. En tant qu’Américain vivant en Allemagne et ayant auparavant exercé son ministère auprès d’une église indonésienne aux États-Unis, il est reconnaissant pour ces connexions internationales. « Le mouvement qui a commencé ici en Europe est aujourd’hui une véritable communion mondiale », dit-il.
En savoir plus
De plus amples informations seront publiées sur le site Web de Zurich dès qu’elles seront disponibles.
La célébration de clôture (à 17 h HAEC) sera diffusée en direct, de sorte que les gens du monde entier pourront y participer depuis chez eux ou organiser une séance de visionnage.
Consultez également la section « événements parallèles dans le monde », où vous trouverez des événements spéciaux marquant l’anniversaire dans le monde entier.
Dans le monde entier, les anabaptistes célèbrent les 500 ans de notre marche avec Jésus par des cultes, des conférences sur notre histoire et des rassemblements régionaux.
Pour la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), cette année anniversaire coïncide avec la réunion triennale du Conseil Général. De plus, 2025 est un double anniversaire : il marque aussi les 100 ans de communion des anabaptistes au sein de la CMM.
Quelque 200 responsables d’églises anabaptistes du monde entier seront présents en tant que délégués du Conseil Général. La rencontre fraternelle commence par une célébration du 100e anniversaire et se termine par une journée de rassemblement sans inscription, ouverte à tous, à Zurich (Suisse).
Réunions triennales
Le Conseil Général se réunit du 26 au 28 mai 2025 à Schwäbisch Gmünd (Allemagne). Ces délégués nommés par les unions d’églises membres et associées de la CMM forment l’organe qui régit la vie, le travail et l’organisation de la CMM. Les délégués du Conseil Général ont un mandat de six ans qui couvre deux réunions : l’une en même temps que l’Assemblée mondiale et l’autre à mi-chemin entre les deux.
« Ces réunions constituent un élément important de notre vie en tant qu’églises qui suivent ensemble dans la tradition anabaptiste », dit César García, secrétaire général de la CMM.
Les résolutions du Conseil Général de cette année comprennent une proposition importante concernant l’inclusion officielle des délégués YABs (Jeunes Anabaptistes) qui nécessite des changements constitutionnels. La proposition de changement de nom, examinée par le Conseil Général en 2018, continue d’être discernée par le Comité Exécutif et ne passera pas devant le Conseil Général pour le moment.
Les réunions triennales contiennent beaucoup d’informations : partage des recommandations pour le Conseil Général, nouvelles des Commissions et des Réseaux et collecte d’informations statistiques de toutes les églises. L’assistante administrative Ana María Morales Villarreal, qui est membre de Iglesias Hermanos Menonitas de Colombia, a rejoint temporairement l’équipe d’administration de la CMM jusqu’à la fin de la rencontre.
Soutenez les dirigeants de partout dans le monde. Chaque voix compte alors que le Conseil Général discerne collectivement selon le modèle du consensus. Votre don permet à un dirigeant de prendre part à la communion, à l’adoration, au témoignage et à l’unité vécue au sein de la Conférence Mennonite Mondiale.
« Le courage d’aimer », le culte du 500e anniversaire, présentera la musique d’anabaptistes du monde entier et comprendra une déclaration commune de réconciliation entre la CMM et la Communion mondiale d’Églises réformées.
« Notre culte sera un avant-goût de l’Assemblée. Nous invitons les assemblées et les particuliers à organiser une rencontre pour assister à cet événement spécial », explique Liesa Unger, responsable des événements internationaux. « Débutant à 17 h heure locale (CEST), le culte se déroulera le matin pour les Amériques, en début de soirée pour l’Afrique, et plus tard dans la soirée voire dans la nuit plus vous vous dirigez vers l’est de l’Asie ».
Part B: Origin of Anabaptists/Mennonites in your own country
Part C: WCRC and MWC Common Statement of Confession, Gratitude and Commitment
Part D: A Responsive reading of gratefulness, based on Psalm 136
Ce dossier a pour but de contextualiser les 500 ans de l’anabaptisme — celui d’hier et d’aujourd’hui. Nous vous invitons à utiliser autant de ce matériel que vous le désirez, en fonction de votre situation locale. N’oubliez pas de mentionner l’histoire de l’anabaptisme dans votre pays et la genèse de votre propre église.
Partie A : L’origine de l’anabaptisme en 1525
Le mouvement anabaptiste a commencé dans le cadre d’un mouvement de renouveau au sein de l’Église catholique en Europe au début du XVIe siècle. Une partie de son inspiration vient de la tradition catholique : le fort sens de la discipline et de la communauté que l’on retrouve dans le monachisme, par exemple, l’attention portée sur le Saint-Esprit que l’on pourrait trouver dans le mysticisme catholique, ou l’accent mis sur le fait de suivre Jésus dans la vie quotidienne dans L’Imitation du Christ, de Thomas á Kempis. L’anabaptisme doit également beaucoup à Martin Luther et au premier mouvement de la Réforme, en particulier en ce qui concerne l’accent mis par Luther sur l’autorité des Écritures et son insistance sur la liberté de la conscience chrétienne. Ce mouvement a aussi été façonné par de profonds troubles sociaux et économiques de l’époque, menant à la guerre des paysans de 1524-1525.
Les anabaptistes eux-mêmes, cependant, auraient dit qu’ils essayaient simplement d’être de fidèles disciples des enseignements de Jésus et de suivre l’exemple de l’église primitive.
Un événement en 1525 vient marquer symboliquement les débuts du mouvement anabaptiste : un petit groupe de réformateurs chrétiens s’est réuni pour un culte secret à Zurich, en Suisse. Le groupe était frustré par l’hésitation de leur chef, Ulrich Zwingli, à adopter les changements aux rituels catholiques qu’ils étaient tous convaincus que la Bible exigeait, en particulier en ce qui concerne la messe et le baptême des enfants. D’après leur lecture des Écritures, le vrai baptême chrétien suppose un engagement conscient à suivre Jésus — ce dont aucun enfant n’est capable. Ainsi, le 21 janvier 1525, ce petit groupe accepta de se baptiser à l’âge adulte.
Bien qu’il faille un certain temps avant que la pleine signification du baptême ne devienne claire, les premiers anabaptistes avaient compris que cet acte symbolisait la présence du Saint-Esprit dans le don de la grâce de Dieu, un engagement à mener une vie de disciple au quotidien et l’appartenance à une nouvelle communauté du peuple de Dieu.
Nommés par leurs détracteurs
Les membres du mouvement se désignaient généralement eux-mêmes sous le nom de « Frères » (Brüder) — ou plus tard par le terme plus descriptif « du baptême » (Taufgesinnten). Leurs opposants les ont qualifiés d’anabaptistes (= re-baptiseurs), en partie parce que le « rebaptême » était une infraction pénale dans le Saint Empire romain, passible de la peine de mort. Au début, le groupe a résisté au terme « anabaptiste » car dans leur esprit, ils ne rebaptisaient pas, mais baptisaient correctement pour la première fois. Mais avec le temps, le nom est resté.
Aujourd’hui, anabaptiste est un terme français qui englobe tous les groupes issus de la Réforme qui pratiquaient le baptême des croyants (plutôt que des enfants), et les dénominations qui en descendent comme les Amish, les Mennonites et les Huttérites.
Une identité forgée par nécessité
Au fil du temps, cependant, un mouvement cohérent a émergé. Son identité s’est forgée, en partie au moins, de par la nécessité de répondre à plusieurs besoins spécifiques.
Premièrement, en réponse aux accusations d’hérésie par les autorités religieuses et politiques dans la première moitié du XVIe siècle, les anabaptistes se sont rapidement définis comme des chrétiens fidèles et croyant en la Bible.
Deuxièmement, des voix militantes parmi eux, prêtes à imposer le changement social et religieux par la violence, ont forcé les anabaptistes à clarifier leur identité en tant que chrétiens pacifiques, respectueux des lois et non-violents dont la seule arme était l’amour.
Et enfin, face aux dissidents spiritualistes qui privilégiaient une expérience religieuse interne qui pouvait éviter les disputes théologiques et passer inaperçus par les autorités, les anabaptistes ont été obligés de défendre la nature publique et visible de l’église.
Trois courants émergent
Malgré la diversité évidente de la théologie et de la pratique parmi la première génération d’anabaptistes, trois groupes cohérents ont émergé dans les années 1540 : les Frères suisses dans les territoires germanophones ; les Huttérites en Moravie ; et les mennonites des Pays-Bas et de l’Allemagne du Nord qui guidés par Menno Simons. Bien que ces groupes diffèrent sur des points importants, ils se reconnaissent néanmoins comme membres de la même tradition religieuse, de sorte que leurs désaccords internes prennent souvent la forme d’une querelle de famille.
— Extraits de Stories : How Mennonites Came to Be, de John D. Roth, Herald Press, 2006. Adapté et utilisé avec la permission de l’auteur.
Au cours des 500 années qui ont suivi, l’anabaptisme s’est répandu dans de nombreux pays à travers le monde, avec pour chacun d’entre eux sa propre histoire. La Conférence mennonite mondiale a été créée il y a 100 ans pour rassembler les nombreuses églises issues des différents courants de l’anabaptisme en vue de la communion fraternelle, de la louange, du témoignage et du service.
Plus de lecture:Anabaptist World: 2mars 2015, «The Birth of Anabaptism» (enanglais)
Partie B : L’origine des anabaptistes/mennonites dans votre pays
N’oubliez pas de parler de l’histoire de votre assemblée et du développement des églises anabaptistes/mennonites dans votre pays.
Des résumés utiles sont disponibles sur l’Encyclopédie anabaptiste mennonite mondiale électronique (GAMEO). Cherchez le nom d’un pays pour en savoir plus sur les mouvements anabaptistes de la région.
Une déclaration commune de confession, de gratitude et d’engagement
La Conférence mennonite mondiale a envoyé plusieurs personnes pour participer au dialogue œcuménique en cours avec la Communion mondiale d’Églises réformées (CMER). Il s’agit de l’une des Églises d’État qui, dans les années 1500, a persécuté les premiers anabaptistes en Europe.
Ce groupe de théologiens de la CMER et de la CMM a préparé un communiqué commun qui sera rendu public le 29 mai 2025 à Zurich (Suisse).
Le titre du texte est « Rétablir l’unité de notre famille : à la recherche d’un témoignage commun ». Cette déclaration comprend des passages dédiés à la reconnaissance et à la célébration de notre confession commune de Jésus comme Seigneur, à la confession et à la lamentation, et elle se termine par l’appel de Dieu à l’unité et à la paix. Le communiqué peut être consulté sur le site de laCMM :
Plutôt que de « résoudre » les divergences théologiques historiques qui nous ont divisés avec la CMER, la CMM souhaite à présent mettre l’accent sur les endroits dans le monde où les mennonites et les églises réformées sont des témoins ensemble.
Partie D : Une liturgie de gratitude par la CMM
Inspirée du Psaume 136
C’est la fidélité de Dieu et son message du salut par Jésus-Christ que nous célébrons, car il a été transmis de génération en génération pendant plus de 500 ans, pour nous parvenir aujourd’hui.
Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,Car sa fidélité est pour toujours*
Célébrez le Dieu des dieux,Car sa fidélité est pour toujours
Célébrez le Seigneur des seigneurs,Car sa fidélité est pour toujours
Il est l’auteur intelligent des cieux et de la terre,Il a construit son église pour être le corps du Christ sur la terre,Il renouvelle l’église à travers les âges,Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,Car sa fidélité est pour toujours
Il a inspiré les réformateurs radicaux par le témoignage du Saint-Esprit il y a 500 ans, leur donnant une vision renouvelée de ce que veut dire suivre JésusIl a permis de mieux comprendre l’appel de Dieu dans nos vies,Fondé sur Jésus, sur la Bible, sur le discernement communautaire, le discipulat et l’amour des ennemis.Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,Car sa fidélité est pour toujours
Par l’Esprit, il a appelé des témoins pour partager la bonne nouvelle à travers le monde.Il a inspiré de nouvelles assemblées à témoigner de l’amour de Dieu pour toutes les cultures et toutes les terres,Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,Car sa fidélité est pour toujours
Il est Seigneur sur [nom de l’église] en [nom du pays]Il nourrit et renforce notre assemblée pour répondre à l’appel de Dieu dans nos vies.Fondé sur Jésus, sur la Bible, sur le discernement communautaire, le discipulat et l’amour des ennemis.Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,Car sa fidélité est pour toujours
Il œuvre à travers la famille mondiale de foi que nous appelons la Conférence Mennonite MondialeIl fait pousser une église qui transcende les barrières de la race, de l’ethnie et de la langue,Il nous appelle ensemble en communion (koinonia) à suivre Jésus, vivre l’unité et construire la paix.Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,Car sa fidélité est pour toujours
Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,Célébrez le Dieu des dieux,Célébrez le Seigneur des seigneurs,Car sa fidélité est pour toujours
—-
*Le refrain « Car sa fidélité est pour toujours » peut être remplacé par « Car l’amour de Dieu n’abandonne jamais » pour toutes lesréponses.
En 2025, le mouvement anabaptiste mondial se penchera sur les 500 ans de son existence. La Conférence mennonite mondiale invite à marquer l’événement le jour de l’Ascension, le 29 mai 2025, à Zurich, en Suisse.
Même si nous regardons vers un long passé, l’actualité du mouvement anabaptiste doit être mise en avant lors de cet anniversaire.
Qui sommes-nous aujourd’hui en tant que communauté mondiale ?
Qu’est-ce qui est important pour nous ?
Dans quoi nous engageons-nous pour ce monde ?
En nous arrêtant sur les 500 ans de notre mouvement, nous voulons partager ce que nous sommes et ce que nous avons à offrir. Et pas seulement avec d’autres Églises. L’engagement dans ce monde pour la paix, pour la réconciliation, pour l’unité, où l’on peut entrevoir la venue du royaume de paix du Christ — cela fait partie des éléments clés de ce que comprennent les anabaptistes comme une vie de disciple.
Nous regroupons ces engagements sous le thème « Le courage d’aimer ».
Il faut du courage pour s’engager en faveur de la réconciliation dans une société déchirée par la polarisation des discours.
Il faut du courage pour se placer au cœur des conflits, d’écouter et essayer de comprendre les raisons de chacun.
Il faut du courage pour miser sur l’amour plutôt que sur l’influence, le pouvoir et le contrôle.
Dans un monde où l’on nous demande de choisir son camp et de se distinguer de ceux à qui l’on ne veut pas être identifié, il faut du courage pour miser sur l’amour. L’amour qui est prêt à donner sa vie pour les ennemis, tout comme le Christ a donné sa vie.
La non-violence signifie un engagement courageux pour un monde dans lequel l’amour de Dieu est vécu. Comme, par exemple, celui des frères et sœurs d’Éthiopie qui, au milieu de la violence d’une guerre civile, rendent public le fait qu’ils ne portent pas d’armes.
Ou celui des personnes qui cherchent à suivre le Christ au cœur des conflits au Myanmar ou en Ukraine, où ils créent des espaces loin des lieux communs et recherchent des voies pour dépasser la violence.
Et nous ici aujourd’hui ?
Où est-ce que notre action courageuse dans l’amour est requise ?
Comment pouvons-nous nous interposer utilement au sein des conflits, comment témoigner d’un Dieu qui se donne pour réconcilier le monde avec lui ?
—Jürg Bräker est secrétaire général de la Conférence mennonite suisse, représente l’Europe pour le comité exécutif de la CMM et est membre du comité qui organise l’évènement.
Une version de cet article a d’abord été publiée dans le bulletin électronique mensuel de Konferenz der Mennoniten der Schweiz / Conférence Mennonite Suisse.
« Les anniversaires sont l’occasion de s’arrêter et de réfléchir : nous nous rappelons d’où nous venons, nous considérons qui nous sommes aujourd’hui et nous anticipons ce à quoi Dieu nous appelle », dit César García, secrétaire général de la CMM.
« Le courage d’aimer », voilà le thème de l’anniversaire de la Conférence Mennonite Mondiale en 2025.
Pour plus d’informations sur la journée de commémoration de la CMM en Suisse ou sur les autres événements organisés tout au long de l’année, visitez le site mwc-cmm.org/anabaptism500.
Les activités de la journée comprendront des chorales, une table ronde, des promenades historiques dans la vieille ville de Zurich, des ateliers et un jeu interactif « Trouvez l’église secrète ». La journée se terminera par une célébration avec des invités internationaux et œcuméniques dans l’église Grossmünster.
Vous pouvez vous rendre à Zurich pour participer à cette journée en voyage organisé ou par vous-même. Le culte de clôture sera retransmis en direct en anglais, en français, en espagnol et en allemand.
Tout au long de l’année, des événements seront organisés dans le monde entier pour célébrer le mouvement anabaptiste et réfléchir à ce qu’il est devenu aujourd’hui.
» Nous sommes stimulés par la façon dont « Le courage d’aimer » nous incite à agir à la manière du Christ aujourd’hui, tout autant qu’il y a 500 ans. Les Églises nationales ou les assemblées locales peuvent utiliser ce thème pour leurs propres événements en 2025 », dit Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM.
Un ensemble de rassemblements
Avant l’événement, le Conseil Général de la Conférence Mennonite Mondiale (composé des responsables de chaque Église nationale membre dans le monde) se réunira pour prendre des décisions et pour apprendre. Après l’événement, les jeunes se réuniront pour un Sommet mondial de la jeunesse — c’est la première fois que cet événement a lieu en dehors d’une année d’Assemblée.
Deux anniversaires
2025 est l’occasion d’une double célébration pour la CMM. Il y a 500 ans, Conrad Grebel, Georg Blaurock et Felix Manz ont pris l’initiative courageuse de se « rebaptiser » les uns les autres pour exprimer leur conception de la foi. Cet acte a marqué symboliquement le début du mouvement anabaptiste, qui compte aujourd’hui environ 2,13 millions de croyants dans plus de 80 pays à travers le monde.
Cela fait également 100 ans que la Conférence Mennonite Mondiale a été créée. Son premier événement était une conférence : un rassemblement de responsables d’églises mennonites d’Allemagne, de France, des Pays-Bas, de Suisse et des États-Unis. Le thème de leur première rencontre : « Comment pouvons-nous améliorer la vie spirituelle de nos assemblées ? »
Les chrétiens anabaptistes d’un quartier majoritairement musulman de 137 000 habitants à Nairobi mettent en pratique « Le courage d’aimer » au quotidien. « Notre petite assemblée anabaptiste est confrontée à des difficultés d’inclusion, d’évangélisation et de fusion culturelle », explique George Ochieng, directeur de la chorale de l’église mennonite d’Eastleigh Fellowship Centre (EFC). « Malgré cela, nous avons été appelés à faire preuve de courage pour manifester de l’amour dans cet environnement ».
La chorale EFC issue d’une église mennonite de Nairobi est l’un des cinq ensembles musicaux sélectionnés pour représenter la musique des églises anabaptistes du monde entier lors du 500e anniversaire qui aura lieu à Zurich en 2025. « Notre chorale est impatiente de mettre en pratique ses dons musicaux pour partager l’amour du Christ à travers un mélange d’éléments culturels », dit-il.
Lors de la journée du 29 mai 2025, chaque chorale se produira deux fois : un concert en salle à la Predigerkirche ou à la Friedenskirche et un concert en plein air sur la Zwingli Platz, devant le Grossmünster, sans aucune amplification. Les chœurs participeront également au culte final à la cathédrale de Grossmünster, qui sera retransmis en direct.
La chorale de l’EFC définit son style comme de l’afrofusion « parce qu’il fait appel à diverses cultures musicales provenant de différents pays d’Afrique », explique George Ochieng. Les membres de la chorale représentent eux-mêmes différentes cultures du Kenya. Ils voyagent dans tout le Kenya pour se produire dans les églises et les festivals.
« Nous prions de tout notre cœur pour que notre ensemble obtienne les visas nécessaires pour 2025 », déclare George Ochieng. Seuls 7 de leurs 36 membres avaient reçu un visa pour se rendre aux États-Unis afin de se produire lors de l’Assemblée de la CMM en Pennsylvanie en 2015. « Le privilège [d’assister à un événement de la CMM] nous permet d’en apprendre beaucoup plus sur la communauté des croyants anabaptistes », dit George Ochieng.
Les cinq ensembles se produiront dans une assemblée locale le dimanche 1er juin 2025.
« La musique dépasse les barrières, servant de témoignage du Royaume de Dieu et encourageant l’unité au-delà des frontières raciales, linguistiques et nationales », dit George Ochieng. « Nous prions pour la paix dans le monde à un moment où le monde en a le plus besoin depuis la Seconde Guerre mondiale. »
Autres ensembles :
Amérique Latine
Le Ágape Band est originaire d’Asunción, au Paraguay. Leurs styles musicaux variés mêlent pop, rock, latin, funk et folk. Sept musiciens et un ingénieur du son. Plusieurs sont membres de Iglesia Hermanos Menonitas Concordia et diplômés du CEMTA (Centro Evangélico Menonita de Teología Asunción).
« Le nom de notre groupe évoque le type d’amour décrit dans 1 Corinthiens 13. Beaucoup de nos chansons parlent de cet amour de Dieu qui se donne. Nous savons que le véritable amour est pour ceux qui ont du courage. Nous ne pouvons nous sentir comblés que lorsque notre relation avec notre Dieu définit nos valeurs et notre identité », explique Carlos Arce Penner, fondateur du groupe.
Ê l’âge de 22 ans, il a dirigé un ensemble qui a animé le culte lors du sommet mondial de la jeunesse de 2009 au Paraguay et a joué avec différentes délégations lors de l’Assemblée.
Amérique du Nord
Eastern Mennonite University Chamber Singers de Harrisonburg, Virginie, États-Unis. Il s’agit d’une chorale à voix mixtes, principalement acapella, qui chante surtout de la musique sacrée de styles, d’époques et de cultures variés. Les 20 membres sélectionnés sont des étudiants de différentes filières.
« Une grande partie de notre musique est également axée sur des thèmes importants pour l’anabaptisme, notamment la paix, la justice, le discipulat et la protection de la création et de tous les êtres humains », explique le directeur Benjamin Bergey. « L’une des façons les plus fondamentales d’être des ouvriers de paix dans ce monde est d’aimer. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de nous associer à ce thème merveilleux et d’actualité, ainsi qu’aux autres groupes musicaux du monde entier ».
Benjamin Bergey était le coordinateur musical de l’Assemblée 2022 de la CMM en Indonésie. La chorale de l’UEM a chanté lors de l’Assemblée de la CMM de 1967 à Amsterdam (Pays-Bas).
Eastern Mennonite University Chamber Singers
Europe
Songs of Peacea débuté comme un nouveau projet musical au Bildungszentrum Bienenberg à Liestal, en Suisse. Aujourd’hui, c’est une association indépendante dirigée par le couple Dennis Thielmann et Karin Franz, avec des musiciens d’assemblées mennonites locales.
« Nous valorisons les sons naturels et réduits, combinés à des éléments électroniques dans notre musique (principalement chantée en allemand) », explique Dennis Thielmann. Nous essayons également d’utiliser la musique et la mise en scène pour façonner les valeurs du Royaume de Dieu telles que la simplicité, la gratitude, l’authenticité, l’inclusion, la patience, l’écologie et la conscience globale.
Dennis Thielmann a fait partie de l’équipe musicale de l’Assemblée de la CMM au Paraguay en 2009. « En partageant notre musique avec les invités de la CMM à Zurich, nous inviterons nos auditeurs à ralentir et à chercher la résonance de la présence de Dieu dans tout ce qui nous entoure », dit-il.
Songs of Peace
Asie
TIARA (The Indonesian Anabaptist peRforming Art) est un groupe de 8 membres de l’église GKMI Anugerah à Jakarta, en Indonésie. Les membres, qui chantent, jouent d’instruments traditionnels (angklung) et dansent, viennent de plusieurs régions du centre de Java et sont régulièrement impliqués dans la musique de louange de leurs assemblées locales.
« Nous voulons partager l’amour de Dieu et ses œuvres puissantes dans notre pays à travers des œuvres qui contiennent de la beauté, de la diversité et de la sagesse », explique le coordinateur du groupe, Eliezer Pranawa (Prana) Setiawan. « Nous espérons que chaque morceau que nous présenterons à Zurich 2025 sera un don d’amour pour les églises et la communauté anabaptistes mondiales ».
« Ce fut un privilège de participer à l’Assemblée de la CMM en Indonésie en 2022 », ajoute-t-il. « Lors de cet événement fascinant, nous avons réalisé que nous avions une famille et une communauté mondiales à travers les églises anabaptistes. »
TIARA (The Indonesian Anabaptist peRforming Art)
Commémorons 500 ans d’anabaptisme
Samedi 29 mai 2025
Zurich, Suisse
Les ateliers
concerts
représentations théâtrales
tables rondes se termineront avec un culte œcuménique.