L’appel de Dieu pour notre Église et pour notre mission

« L’Église va ralentir le travail du Comité Central Mennonite » m’a-t-on dit lors de la réunion de consultation New Wineskins, MCC New Wine 2008, à Winnipeg. « Si l’on veut être une ONG plus efficace, il faut pouvoir être indépendant de l’Église. » 

C’est vrai, l’Église n’est sans doute pas très efficace selon les critères des ONG et du point de vue de la gestion professionnelle structurée, mais elle incarne la méthode de Dieu, celle qui amène à une transformation sociale réelle et durable.

De plus, la mission, dans la vision anabaptiste, est menée par l’Église, témoin du Christ dans le monde. Elle ne peut pas être déléguée à des spécialistes ou à des institutions indépendantes. Le MCC et la CMM partagent ce point de vue qui sous-tend des années de collaboration entre ces deux organisations.

Histoire commune

La CMM et le MCC ont tous deux commencé pour répondre à la violence exercée sur les mennonites et à leur persécution en Europe et en Russie dans les années 1920.

Le MCC était dans les années 1920 la branche sociale des églises d’Amérique du Nord et il venait en aide aux réfugiés mennonite touchés par la guerre et la famine dans ce qui est aujourd’hui l’Ukraine.

En 1925, la CMM est née pour rassembler les mennonites, sur l’idée que la foi multiculturelle en Jésus pouvait vaincre les nationalismes et le racisme.

Tout au long de leur histoire, le MCC et la CMM ont mis l’accent sur la solidarité inter-mennonite, le partage de leadership, le soutien mutuel et l’union des églises autour d’objectifs communs. Ces objectifs convergents découlent de la compréhension ecclésiologique anabaptiste de la mission.

La mission au centre

Le Christ a inauguré une création eschatologique mondiale et multiculturelle. Elle dépasse les nationalismes et d’autres types de frontières, facilite l’interdépendance, l’amour et la préoccupation les uns pour les autres.

En devenant une communion mondiale, la CMM manifeste aujourd’hui cette réalité eschatologique.

La CMM est l’église mondiale de tradition anabaptiste, c’est le lieu où toutes les églises membres se retrouvent autour de la table sur un plan d’égalité peu importe leur origine ethnique, leur capacité financière et de leurs caractéristiques anabaptistes. C’est là que la théologie, le service, l’éducation, le travail pour la paix, l’implantation d’églises, les soins de santé, l’accompagnement pastoral, le culte, les ministères des femmes et des jeunes et d’autres activités d’église ont lieu à l’échelle mondiale et interculturelle. C’est une alternative communautaire mondiale aux États de notre monde.

Collaboration inter-anabaptiste

De nouvelles possibilités de collaborations mondiales inter-anabaptistes ont émergé ces dix dernières années entre la CMM, le MCC et d’autres agences anabaptistes au sein du Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN) : coordination entre agences des interventions lors de catastrophes naturelles ou autres crises, opportunités de service dans des programmes transculturels communs, aide aux églises dans la création de leurs propres structures d’action sociale et renforcement des capacités des agences d’entraides anabaptistes.

Alors que nous entamons le deuxième centenaire du MCC et bientôt celui de la CMM, osons rêver ensemble d’équipes anabaptistes multiculturelles qui servent ensemble pour apporter secours, éducation, santé, paix, création d’églises et développement social. C’est l’appel de Dieu pour notre Église et pour notre mission.

—Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par César García, secrétaire général de la CMM. La version complète de cet article sera publiée dans le numéro d’automne 2020 d’ Intersections: MCC theory and practice quarterly, publication du Comité Central Mennonite. Utilisé avec permission.

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