Des historiens appellent à préserver les documents de l’Église

« L’Église mondiale fonctionne mieux quand toutes ses membres se sentent impliqués dans le partage de leurs histoires », dit Patrick Obonde, directeur des missions au Centre anabaptiste d’éducation au leadership au Kenya.

C’est justement ce qu’historiens, pasteurs et archivistes ont fait du 17 au 19 juin lors d’un symposium à Goshen College en Indiana intitulé « Pouvoir et Préservation : Favoriser l’accès aux sources qui sont à la base de nos histoires. » Ce colloque organisé par l’Institut pour l’étude de l’anabaptisme mondial (ISGA – Institute for the Study of Global Anabaptism), a comporté 16 présentations sur l’état des sources historiques et des récits dans les églises et organisations anabaptistes d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Amérique latine.

Les conférenciers ont parlé des ressources, des problèmes d’accès et du niveau d’engagement à préserver l’histoire qu’ils voient dans leur contexte. Bien que chacun ait soulevé des préoccupations particulières, des thèmes communs sont ressortis.

  • L’histoire orale est une priorité. La numérisation des sources présente un grand potentiel de plus grande préservation et accessibilité, mais elle nécessite également des ressources financières importantes.
  • L’amour du pouvoir ou la peur de sa perte peuvent rendre difficile l’accès aux documents historiques.
  • La tradition de localisme est un obstacle à la préservation. « Tout le monde se sent à l’aise avec la situation », a déclaré Ursula Giesbrecht, archiviste de la colonie de Menno à Loma Plata, Paraguay. « Il est toujours difficile de s’éloigner de ses coutumes. »

Bock Ki Kim (Corée du Sud), Abe Dueck (Canada) et Pamela Sari (Indonésie) partagent leurs idées sur la déclaration du groupe.  Photo : Laura Miller

A l’issue du colloque, le groupe a rédigé une déclaration synthétisant les thèmes qui y ont été abordés.

« En tant que disciples de Jésus-Christ, notre histoire nous relie, nous rappelle l’activité de l’Esprit parmi nous et nous appelle à aller de l’avant dans l’avenir « , déclare-t-elle. « Les archives jouent un rôle crucial pour nous aider à comprendre l’inséparabilité des histoires de l’Église et de la mission. »

Cette déclaration affirme l’importance de l’identité historique, l’urgence de documenter les histoires et la nécessité de l’accès aux sources pour une communauté d’églises saine. La déclaration reconnaît également les obstacles auxquels se heurtent les églises dans la préservation et l’accès aux sources historiques, et conclut par une liste d’engagements signés par 29 participants de 12 pays.

Selon John D. Roth, directeur de l’Institut pour l’étude de l’anabaptisme mondial, l’idée du symposium est née de conversations avec Anicka Fast, une doctorante dont les recherches sur les missions mennonites au Congo ont été entravées à divers moments par un accès limité ou restreint aux archives et par la précarité de nombreux documents relatifs à l’histoire de l’Église. Avec Bruce Yoder, qui a récemment terminé un doctorat sur l’histoire des missions mennonites au Nigeria, les organisateurs ont cherché à élargir la discussion sur la préservation et l’accès, ainsi que sur la question plus large de savoir comment les récits historiques façonnent l’identité de l’Église mondiale.

Pamela Sari, une nouvelle doctorante qui a fait des recherches sur l’Église Jemaat Kristen Indonesia (Église membre de la CMM en Indonésie), est optimiste quant à l’avenir des archives mennonites. « L’Église est vraiment dotée de leaders, de missionnaires, de membres, d’universitaires, d’archivistes qui se soucient profondément de son histoire. Je prie pour que Dieu continue d’augmenter notre capacité à rester ancrés dans l’amour et la vérité du Christ et de sa Parole. »

—Un communiqué de la CMM par Laura Miller / Goshen College

Cliquez ici pour lire la déclaration.

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