Auteur/autrice : mennworldcon

  • La pandémie de COVID-19 est le moindre des soucis des habitants de l’île Sumba. Grâce à leur éloignement géographique, seule une dizaine de cas confirmés a été signalée sur l’île à la date du 4 août 2020. Cependant, cette communauté est touchée de plein fouet par l’impact économique des mesures de confinement liées au coronavirus.

    Les membres des cinq églises issues de Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI) Ekklesia (Bali) implantées sur l’île, sont, pour la plupart, producteurs de maïs et d’algues ou tisseurs traditionnels. Tous ont vu leurs revenus diminuer. Leurs récoltes ne sont pas entièrement liquidées sur les marchés et le marché du tissage a complétement disparu avec l’arrêt du tourisme.

    « Avant la COVID-19, les habitants de l’île étaient déjà confrontés à des phénomènes inédits. Le réchauffement climatique a pour conséquence une diminution des récoltes d’algues et les longues sécheresses sont de plus en plus problématiques. Ces populations ont également un accès limité à l’eau potable et à l’éducation. » explique Agus Mayanto, modérateur du synode GKMI.

    Le Fonds de Solidarité COVID-19 du Fonds de Partage de l’Église Mondiale a permis à la GKMI de distribuer des paniers de denrées alimentaires contenant du riz, des nouilles, des céréales et d’autres produits à une centaine de familles membres de leurs paroisses. La première distribution de paniers devrait avoir lieu la semaine du 9 août 2020 et deux autres sont prévues à des intervalles de deux à quatre semaines selon le retour des bénéficiaires lors de la première distribution.

    Selon Agus Mayanto, « ces paniers alimentaires sont la première étape de ce que nous espérons voir devenir un ministère transformateur sur l’île de Sumba. Nous voulons aussi agir pour l’accès à l’eau propre, à l’éducation et au développement économique. C’est une région très pauvre et aucune autre organisation non-gouvernementale n’y apporte de l’aide. »

    Le Fonds de solidarité COVID-19 de la CMM

    La Conférence Mennonite Mondiale a créé le groupe de travail COVID-19 avec le soutien de 10 organisations internationales anabaptistes pour répondre aux besoins causés par la pandémie dans les pays du Sud.

    La Commission Diacre de la CMM dirige le groupe de travail composé de délégués du monde entier. Ensemble, ils déterminent les critères de suivi des projets et organisent les réponses aux propositions reçues. Cette action inter-organisationnelle permet de maximiser la capacité des différentes organisations, de s’appuyer sur les réseaux existants et d’atténuer la concurrence pour obtenir des financements alors qu’ils sont limités.

    Cliquez ici pour faire un don en soutien à cette action

    Cliquez ici pour en savoir plus sur le fonds de solidarité COVID-19 de la CMM

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Le rapport du dialogue trilatéral parle de dons et de défis  

    Le rapport final de la conversation trilatérale entre les églises luthérienne, mennonite et catholique romaine vient d’être publié. Cinq années de consultations théologiques entre les trois dénominations sur la compréhension et la pratique du baptême à la lumière des défis pastoraux et missionnaires contemporains auxquels font face ces trois communautés chrétiennes y sont consignés.

    « Le rapport montre qu’aujourd’hui, ces trois Églises coïncident sur le fait que le baptême est pour le discipulat. Une question, alors, se pose à chacune de ces trois Églises : peut-on trouver une reconnaissance de nos différentes pratiques du baptême de sorte à faire croitre l’unité pour laquelle Jésus priait ? » interroge Larry Miller, membre de la délégation mennonite.  

    Des représentants de l’Église catholique (Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens), de la Fédération luthérienne mondiale (LWF) et de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) se sont réunis entre 2012 et 2017 pour débattre de leur compréhension et pratique du baptême.

    La rapport intitulé Baptême et incorporation dans le Corps du Christ, l’Église résume les discussions qui se sont tenues au cours de ces cinq années autour de trois thèmes fondamentaux :

    1. La relation entre baptême et le péché et le grâce.
    2. La célébration du baptême et la communication de la grâce et de la foi dans le contexte de la communauté chrétienne.
    3. La façon de vivre le baptême dans le discipulat chrétien.

    Dans la partie du rapport consacrée à la réflexion mennonite, on peut lire : « Nous sommes reconnaissants pour le don de confiance, de patience et de réceptivité que nos partenaires catholiques et luthériens nous ont fait. Nous accueillons le défi que ce dialogue a mis en lumière, nous voyons que le travail pour l’unité de l’Église renforce notre fidélité à l’évangile. »  

    Selon le secrétaire général de la CMM, César García, « ces dialogues ont pour but de promouvoir une meilleure compréhension mutuelle entre nos dénominations et de conduire à une plus grande fidélité envers Jésus Christ. Nous sommes convaincus que ce rapport aidera nos églises membres à valoriser l’harmonie trouvée entre les dénominations luthérienne, catholique et mennonite malgré les différences et à mieux comprendre nos propres convictions et pratiques du baptême. »

    Ce rapport fait suite au rapport bilatéral entre luthériens et mennonites, Healing Memories (Souvenirs qui guérissent), qui a débouché sur un culte de réconciliation en 2010 et au dialogue bilatéral entre mennonites et catholiques romains qui a donné lieu à la publication de Appelés ensemble à faire œuvre de paix.

    « Ce fut l’occasion d’approfondir nos propres convictions et, en même temps, de respecter les convictions de nos sœurs et frères en Christ d’autres traditions, » témoigne John D Rempel, membre de la délégation de la CMM.

    Ces dialogues ont incité Larry Miller à « se souvenir de son baptême ! Même si les catholiques et les luthériens baptisent souvent les jeunes enfants, ils incitent les croyants – à un moment donné de l’année, tous les ans – à se rappeler de leur baptême dans leur vie de disciple… Peut-être est-ce là un exemple des dons que ces Églises peuvent nous apporter ?

    « Ce rapport n’est pas fait pour être simplement rangé sur une étagère » déclare John D Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie. La Commission Foi et Vie va concevoir des outils pour que les églises puissent étudier les « dons reçus » et les « défis acceptés » par la Conférence Mennonite Mondiale lors de sa participation à ces dialogues.

    Cliquez ici pour télécharger le rapport.

    Les participants

    Catholique

    • Sister Prof. Dr. Marie-Hélène Robert, NDA (France);
    • Archbishop Luis Augusto Castro Quiroga, IMC (co-chair, Colombie);
    • Revd. Prof. William Henn, OFM Cap (Etats-Unis/Italie);
    • Revd. Prof. Luis Melo, SM (Canada);
    • Revd. Avelino Gonzalez (co-secretary, Etats-Unis/Vatican).

    Luthérien

    • Revd. Dr. Kaisamari Hintikka (co-secretary, Finlande / Suisse);
    • Prof. Dr. Friederike Nüssel (co-chair, Allemagne);
    • Bishop Emeritus Dr. Musawenkosi Biyela (Afrique du Sud);
    • Prof. Dr. Theodor Dieter (France).
    • Rev Prof. Peter Li (Hong Kong / Chine)
    • Revd Raj Bharath Patta (Inde / Royaume-Uni)

    Mennonite

    • Revd. Rebecca Adongo Osiro (Kenya);
    • Prof. Dr. Alfred Neufeld (co-chair, Paraguay);
    • Prof. Dr. Fernando Enns (Allemagne / Pays-Bas);
    • Prof. Dr. John Rempel (Canada);
    • Revd. Dr. Larry Miller (co-secretary, France);
    • Prof. Dr. Alfred Neufeld (co-chair, Paraguay).

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale à partir de documents de la Fédération luthérienne mondiale

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    Réconciliation avec la réforme radicale

    Appelés Ensemble à Faire Œuvre De Paix

    Les dialogues sur le baptême se concluent dans la prière et avec des apprentissages 

    Intégration dans le corps du Christ

     

  • Remise de diplômes scolaires, conférences d’église, sensibilisation à la criminalité et réunions de prière : c’est dans le bâtiment de notre église que tout cela a lieu, avec la participation des églises locales de différentes dénominations. Nous avons de nombreuses occasions d’être artisans de paix dans notre région en travaillant aux côtés d’autres églises pour répandre l’Évangile.

    Mon histoire

    Après avoir quitté le Zimbabwe pour l’Afrique du Sud en 2001 (afin d’y poursuivre des études à l’Université de Johannesburg) je suis devenu professeur de mathématiques, d’histoire et de psychologie dans le secondaire. Mais l’Église Frères en Christ de Hillbrow (BIC), qui connaissait des problèmes avec ses responsables, m’a appelé à être son pasteur en 2002.

    Nous avons organisé de nombreux ateliers et séminaires sur le leadership, et les problèmes se sont apaisés.

    Début 2008, l’église m’a engagé comme pasteur à plein temps de la branche BIC de Hillbrow. Lorsque les églises Frères en Christ d’Afrique du Sud ont formé une union en 2011, j’ai été élu évêque.

    Nous avons alors commencé à travailler avec d’autres dénominations afin de prêcher l’évangile de Jésus-Christ autour de Hillbrow, Yeoville, Berea et le centre de Johannesburg.

    Débuts du ministère interconfessionnel

    Nous avons formé un groupe interconfessionnel de quatre églises, dont Hillbrow (BIC), les ministères Rock of Ages et ceux de la Délivrance Complète de l’Église de Dieu.

    Nous avons parrainé de grands événements communs, des réveils et des ministères de sensibilisation à Hillbrow et dans les environs.

    Avec la collaboration des services de police sud-africains (SAPS), nous avons organisé des marches très réussies autour de Hillbrow contre la drogue et la criminalité. Nous avons aussi participé à des programmes de sensibilisation à la criminalité en partenariat avec les services de police sud-africains (SAPS) au poste de police de Hillbrow.

    Notre bâtiment est aussi un bureau de vote, ce qui en a fait une église de la communauté.

    Des réunions fraternelles de pasteurs et des nuits de prières ont lieu dans nos locaux, principalement parce que nous sommes la seule église de la région à avoir un bâtiment.

    Les écoles élémentaires et maternelles louent nos locaux pour les remises de diplôme et des réunions de parents. Différentes dénominations les louent aussi pour leurs conférences et leurs réunions pour un coût minime (participation aux frais d’eau et l’électricité).

    Les réunions de la communauté ont lieu gratuitement dans notre bâtiment.

    Les jeunes des églises BIC, Église de Dieu et Rock of Ages se réunissent de temps en temps pour des cultes spéciaux et des vigiles.

    Travail pour la paix

    De 2011 à aujourd’hui, des jeunes de 14 églises ont créé la Rainbow Soccer Christian League (Ligue chrétienne de football de l’Arc-en-Ciel). Cette ligue est composée de membres d’églises Frères en Christ, des Assemblées de Dieu, de la Mission de foi apostolique, de l’Armée du Salut, des Ministères de la foi en Dieu (FIG) et Ministères Foi et Feu. Le football a rapproché les églises, c’est un outil efficace pour gagner des âmes.

    Après m’être présenté au commandant du poste de police de Hillbrow, il m’a demandé de venir m’adresser aux policiers et aux policières. En tant que pacificateurs, nous apportons ainsi une contribution aux communautés que nous servons.

    Avec d’autres églises, nous avons écrit des articles sur les attaques xénophobes et sur d’autres problèmes sociaux. Cela a fait connaître notre travail pour la paix dans la région.

    Nous avons également travaillé avec la communauté zimbabwéenne d’Afrique du Sud pour sensibiliser les résidents et les membres de l’église à la criminalité. L’église s’est associée à des ONG pour lutter contre la dépression et les traumatismes chez les garçons et les hommes. Et Hillbrow a invité d’autres églises à se joindre à elle pour mettre en place un programme de soupe populaire pour nourrir les sans-abris de notre quartier.

    Enfin, la BICC vient de demander son adhésion au Conseil des Églises d’Afrique du Sud. Ce sera bien utile pour apporter l’évangile de Jésus-Christ à travers tout le pays.

    —Benedict Ndlovu est pasteur de l’église Frères en Christ d’Hillbrow (BIC), Johannesburg (Afrique du Sud). Il représente l’église BIC au Conseil général de la CMM.

     

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2020 de Courier/Correo/Courrier. Cliquez ici pour lire d’autres articles de ce dossier.

  • Verso 1: Esuno Kokoro uchini (El corazón de Jesús está reflejado en mi corazón)

    Verso 2: Esuno Heiwa uchini (Tengo la paz de Jesús en mi corazón).  

    Mitsuru Ishido a écrit ce chant pour encourager Nasu Keiko, autre membre de l’assemblée mennonite, qui coud des masques pour les donner aux réfugiés, aux étudiants étrangers et à un membre de l’église souffrant de problèmes pulmonaires. Il a basé la musique sur l’échelle pentatonique d’Okinawa et la joue sur le sanshin, un instrument japonais traditionnel utilisé dans la région de l’île d’Okinawa au Japon.

    Okinawa a une histoire de paix et de guerre. Autrefois Royaume de Ryukyu, c’était une île pacifique et sans armes. Pendant 300 ans, Ryukyu a gardé son indépendance grâce à sa diplomatie de la musique et de la danse plutôt que de l’épée.

    Le cœur de Jésus en tant que ‘prince de la paix’ et le ‘cœur de la paix’ des îles de Ryukyu ont ce même témoignage. J’ai donc essayé d’utiliser l’échelle traditionnelle de Ryukyu [pour composer un chant chrétien]. Je joue ce chant sur le shamisen d’Okinawa (sanshin), un instrument à trois cordes avec un tambour en peau de serpent.

    Mitsuru Ishido avec un sanshin, un instrument à trois cordes,
    utilisé dans la région de l’île d’Okinawa au Japon.

    De nos jours, le royaume Ryukyu est annexé au Shimadzu Han du Japon. Avant la seconde Guerre mondiale, on y fabriquait du matériel militaire, et aujourd’hui, une base stratégique appelée ‘Clé de voûte du Pacifique’ y a été construite, à l’opposé des traditions de paix de l’île.

    Pendant la seconde Guerre mondiale, la bataille terrestre la plus intense au Japon a eu lieu à Okinawa. La protection du quartier général principal de la partie continentale de Tokyo a entraîné la mort de nombreux civils et de soldats (au cours de longues opérations). Ils s’étaient cachés dans des grottes de calcaire appelées Gama, mais à la fin, les civils ont été forcés de choisir la mort plutôt que d’être pris par l’ennemi et de potentiellement divulguer des informations. Cela a conduit à l’ordre de ‘l’autodétermination de masse.’ Les hommes devaient tuer leur mère ou leur fille et finalement ils tentaient de se suicider. C’est une tragédie qui a laissé de profondes séquelles.

    Après la guerre, les habitants de l’île ont été détenus dans des camps de concentration. Ils ont beaucoup souffert de la faim car les militaires de la base américaine s’étaient emparés des maisons et des champs. Cependant, tout en survivant péniblement dans les camps de concentration, les prisonniers d’Okinawa ont puisé dans leur tradition de paix par la musique. Ils ont survécu en créant des instruments de musique fabriqués à partir de boîtes ramassées dans les tas d’ordures. Ils les ont appelés Trash Can Sanshin. L’esprit de la musique et de la paix d’Okinawa n’est jamais mort. Bien que piétié à plusieurs reprises, le désir de vivre fondé sur la paix et la musique a maintenu leur musique jusqu’à nos jours.

    —Mitsuru Ishido est le représentant au Conseil Général de Tokyo Chiku Menonaito Kyokai Rengo, une paroisse mennonite du Japon.

     

    Cette histoire a été publiée dans le Materiel pour le culte du dimanche de la paix 2020

    Cliquez ici pour écouter la chanson de Mitsuru Ishido

  • En Amérique latine, il existe une grande diversité œcuménique qui découle des différents contextes socio-politiques, historiques et bien sûr, économiques. Le contexte religieux colore aussi la dynamique œcuménique. J’aborde ce sujet à propos de la ville de Mexico.

    Occasions de cohésion

    Les changements politiques qui eurent lieu en 1997 dans mon pays sont importants pour mieux comprendre le contexte historique. Cette année-là, l’ingénieur Cuauhtémoc Cárdenas Solórzano, un homme de gauche, a été élu chef du gouvernement de la capitale. Il a cherché à développer la cohésion sociale et le dialogue pour assurer plus d’unité entre les différents secteurs sociaux ainsi qu’entre les différentes institutions religieuses. Durant son mandat, il a proposé des processus alternatifs pour un changement social, économique et politique. Un mouvement social plus fort émergea donc, mouvement qui sut se montrer habile dans ses interactions avec les instances détenant le pouvoir.

    Dans ce contexte, des réunions œcuméniques ont été organisées avec des représentants des différentes institutions religieuses. Elles avaient pour but de développer un dialogue interreligieux qui puisse se faire entendre dans le cadre de ce mouvement social.

    Une vision théologique anabaptiste

    En tant qu’anabaptiste, j’ai toujours été convaincu que notre perspective théologique serait pertinente dans ces circonstances. Lors de ces réunions, tous, hommes et femmes, ont pu faire entendre leur voix et ont été écoutés. Que l’on pense que les chrétiens devraient intervenir – ou non – dans le domaine socio-politique, comme dans ce cas, il est toujours enrichissant d’être en contact avec d’autres, surtout avec des personnes différentes.

    Au Mexique de manière générale, les églises chrétiennes ont tendance à se méfier les unes des autres, ce qui est un obstacle au mouvement œcuménique. Cependant, il y a des responsables de dénominations qui comprennent que l’œcuménisme peut être un espace de dialogue, de travail et d’accompagnement mutuel dans le cheminement spirituel. Et en fait, plusieurs dialogues réunissant des luthériens, des méthodistes, des presbytériens, des anglicans, des baptistes, des pentecôtistes et des catholiques ont eu lieu. Les responsables partagèrent leurs expériences ecclésiales et sociales et plusieurs d’entre eux sont restés mes amis et frères spirituels dans la construction du Royaume de Dieu sur terre.

    Cet accompagnement mutuel nous a aidé à élargir notre vision et notre compréhension de l’œcuménisme au-delà des réunions et à l’incorporer pour développer des projets de service et de plaidoyer social et politique.

    Suivre Jésus, notre espérance

    L’impératif œcuménique se base sur la prière de Jésus à Gethsémané. Il a déclaré sans équivoque que les chrétiens doivent s’aimer lorsque, durant les heures de la passion, il pria Dieu pour ses disciples afin « qu’ils soient un pour que le monde croie » (Jean 17/21). Cette prière interpelle les chrétiens en général et, bien sûr, les anabaptistes en particulier.

    Notre réponse dépend de la manière dont nous exerçons le ministère du Royaume de Dieu dans ce monde. Le rêve œcuménique ne se réalise pas avec de bonnes intentions, mais plutôt en choisissant délibérément des chemins communs avec ceux qui sont différents.

    Fernando Pérez Ventura was a pastor in Mexico City, Mexico, for 34 years. For three years, he has worked with Mennonite Mission Network in several countries in Latin America. Along with his wife Rebeca González Torres, he coordinates CITA (Comunidad de Instituciones Teológicas Anabautistas), an Anabaptist theological network for Latin Americans. He is currently serving with Mountain States Mennonite Conference in the USA.

     

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2020 de Courier/Correo/Courrier. Cliquez ici pour lire d’autres articles de ce dossier.

  • « Les premiers anabaptistes pratiquaient le lavement des pieds comme les bénédictins le font aujourd’hui! » s’exclama Père Augustinus [Sander], un moine bénédictin que j’ai rencontré en Suisse. Il venait de faire des recherches sur Michael Sattler sur internet.

    « Ce n’est pas étonnant, » dis-je, « Michael Sattler faisait partie de l’ordre des bénédictins. »

    Michael Sattler est le principal auteur de la Confession de Schleitheim (1527), dans laquelle les anabaptistes en appellent à la vérité, au rejet de la violence, à la responsabilité mutuelle dans la communauté, à la séparation de l’Église et de l’État et à une vie sainte dans l’obéissance à Jésus ; des convictions qui, pour le frère Augustinus, ressemblent fort aux pratiques de son ordre religieux.

    Les premiers anabaptistes ont quitté de gré ou de force les monastères et les congrégations religieuses de l’église catholique romaine, souvent dans des circonstances douloureuses, parfois aux risques de leur vie. Mais les anabaptistes ont conservé cet idéal très monastique : il est possible – essentiel même – pour les chrétiens de prendre au sérieux le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5-6) et d’autres enseignements du Nouveau Testament concernant l’éthique, la non-violence, la communauté et la sainteté.

    Père Augustinu et J. Nelson Kraybill

    Les anabaptistes ne voulaient pas se débarrasser des idéaux monastiques qui impliquent un style de vie discipliné, mais plutôt que tous les chrétiens vivent cette même obéissance à Jésus.

    Je me réjouis de ce que mennonites, catholiques, luthériens, réformés et d’autres chrétiens trouvent souvent aujourd’hui des moyens de communier et de collaborer en tant que sœurs et frères en Christ. Nous avons beaucoup à apprendre d’Augustinus, et d’autres chrétiens dans le monde, qui partagent un niveau élevé d’obéissance à Jésus.

    Augustinus et moi étions des invités œcuméniques à un rassemblement luthérien. Demandez aux luthériens ce qui distingue leur tradition, et vous entendrez très probablement « le salut par la foi, par grâce ».

    C’est aussi une conviction pour les mennonites.

    Mais parfois, nous insistons tellement sur le service et les actions pour la paix comme caractéristiques de l’Évangile, que nous oublions la grâce. Nous oublions que nous sommes toujours des pécheurs dont la relation juste avec Dieu et avec les autres êtres humains est le résultat de la grâce par la puissance du Saint-Esprit, et non de nos remarquables efforts.

    —J. Nelson Kraybill est président de la CMM (2015–2021). Il vit en Indiana (États-Unis).

     

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2020 de Courier/Correo/Courrier. Cliquez ici pour lire d’autres articles de ce dossier.

  • Au mois d’août 2020, nous soulignons le 75e anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki au Japon. La Conférence Mennonite Mondiale (CMM) s’est jointe à une vaste coalition de communautés confessionnelles du monde entier qui demande aux gouvernements de ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

    « Les armes nucléaires ne créent pas la paix, elles intensifient plutôt le fléau et la menace de la guerre dans notre monde, nos vies et nos communautés », affirme la déclaration.

    « En tant qu’Église historique de paix, la CMM s’oppose à la guerre et à la violence comme moyen de résoudre les problèmes sur le plan personnel ou sur le plan de l’État, a déclaré César García, secrétaire général de la CMM. Les armes nucléaires, qui provoquent une destruction aveugle des êtres humains et de la création longtemps après leur décharge, ne doivent être un outil pour aucun pays. La CMM dénonce officiellement les menaces nucléaires depuis des décennies. »

    « Nous réaffirmons que la présence d’une seule arme nucléaire viole les principes fondamentaux de nos différentes traditions religieuses… Les armes nucléaires ne sont pas seulement un risque pour l’avenir, leur présence ici et maintenant sape les fondements éthiques et moraux du bien commun. »

    La déclaration appelle les gouvernements à s’engager pour un monde « plus pacifique, plus sûr et plus juste » – sans armes nucléaires.

    Ê la fin de 1945, 213 000 personnes avaient trouvé la mort à la suite des bombardements au Japon. Les attaques ont causé des douleurs, des souffrances et davantage de morts tant chez les humains que dans l’environnement au cours des années suivantes. La déclaration reconnaît le témoignage des survivants de ces attaques sur les dommages causés par les armes nucléaires.

    « Nous déplorons le racisme et le colonialisme qui ont poussé les États dotés d’armes nucléaires à tester leurs armes sur des collectivités qu’ils jugeaient non indispensables, qui vivent loin d’eux, des vies qui importaient moins, des vies qui ont été prises pour la poursuite du pouvoir destructeur de quelques-uns. Nous reconnaissons l’immense souffrance, l’oppression et l’exploitation auxquelles sont confrontées les communautés autochtones du monde entier dont les corps, les terres, les eaux et l’air ont servi de test pour les ambitions de ceux qui dominent par la force », affirme la déclaration.

    L’Organisation des Nations Unies a adopté le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires en 2017 ; le traité entrera en vigueur 90 jours après que 50 pays l’auront ratifié.

    Quelques mots de la CMM contre les menaces nucléaires :

    Message de la Commission Paix, XIe assemblée, Strasbourg 1984

    « … La menace d’une guerre nucléaire et la pollution nucléaire potentielle de l’environnement ont été décrites comme les principaux problèmes moraux de notre époque. Les armes nucléaires ne tuent pas seulement, elles détruisent toute vie. En tant que peuple de Dieu, nous servons avec espoir même face à la menace nucléaire… »

    Lettre signalant une préoccupation, troisième conférence mennonite asiatique, Taipei 1986

    « … en tant que chrétiens, indépendamment de notre nationalité, de nos politiques ou de nos points de vue, nous nous sentons obligés de nous exprimer contre la production d’énergie nucléaire… 

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale


    PDF icon Cliquez ici pour lire la déclaration commune interconfessionnelle


    Cliquez ici pour lire les ressources sur le culte du Dimanche de la Paix de la CMM

    grey window view with small paper cranes
  • Il n’y avait pas une « théologie anabaptiste » au 16e siècle – il y avait plusieurs théologies anabaptistes, dit Astrid von Schlachta.

    L’historienne mennonite dirige la commémoration du mouvement anabaptisme qui célébrera son 500e anniversaire en 2025. « Oser » est le thème de cette commémoration, projet commun des mennonites et des baptistes, qui examine ce que signifie un mouvement anabaptiste pour l’église d’aujourd’hui à la lumière de son histoire.

    « Il y avait des différences dans la théologie, des différences dans les attitudes à l’égard de l’utilisation de l’épée, des différences dans d’autres domaines », dit Astrid von Schlachta. « En 500 ans, depuis 1525, les anabaptistes ont vécu des expériences totalement différentes dans différentes parties du monde. Nous pouvons être fiers de la diversité, mais elle pose des défis. »

    « Nous voulons nous rappeler le passé, mais regarder aussi vers l’avenir », ajoute Astrid von Schlachta. « Quels sont les défis aujourd’hui et comment l’histoire pourrait-elle nous aider à cheminer vers l’avenir ? Il n’y a pas de renouveau sans audace. »

    Les mennonites, les baptistes et d’autres groupes anabaptistes œcuméniques avec le Conseil des Églises chrétiennes en Allemagne ont prévu une série d’événements étalés sur cinq ans :

    • 2020 : Oser vivre avec maturité. : baptême, libre arbitre, liberté de religion
    • 2021 : Oser vivre ensemble : égalité, responsabilité, autonomie
    • 2022 : Oser vivre de manière cohérente : tourné vers Jésus, non conformiste, confesser la foi, martyre
    • 2023 : Oser vivre sans violence : église de paix, résistance, réconciliation
    • 2024 : Oser vivre avec espoir : royaume de Dieu, utopie, renouveau

    Chaque année, les églises collaboratrices publieront un volume sur les thèmes ci-dessus. Les événements aboutiront à une célébration à Zurich le 29 mai 2025.

    L’événement de 2020 est prévu le 10 octobre 2020 à Hambourg, en Allemagne. Le livre thématique, écrit par Astrid von Schlachta et portant sur les mennonites de la Réforme jusqu’au 21e siècle, a été publié. L’événement explorera des questions telles que « à quoi ressemble la liberté de religion sans restriction dans une société pluraliste sur le plan de la religion ? », « quelles influences de la tradition anabaptiste ouvrent des perspectives sur l’interaction humaine pour une coexistence juste ? », « que signifie vivre fidèlement en tant que chrétiens matures aujourd’hui ? ».

    Astrid von Schlachta est directrice du Centre de recherche mennonite à Weierhof, en Allemagne, et l’autrice de plusieurs livres sur l’histoire anabaptiste.

    Les autres mennonites impliqués dans la planification de l’événement sont Liesa Unger (CMM), Johannes Dyck (Bibelseminar Bonn), Walter Jakobeit (Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Brüdergemeinden Deutschland) et Ulrike Arnold (Mennonitischer Geschichtsverein). Pour plus d’information, voir www.taeuferbewegung2025.de.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Mise à jour 25 aout 2020: ajouté « Conseil des Églises chrétiennes »

    इतिहासकार अस्ट्रिड वोन श्कलाक्टा व न्यूवेयड मेनोनाइट ब्रदरन चर्च के पास्टर वाल्टर जाकोबाइट के बीच बातचीत। फोटोः जे नेलसन क्रेयबिल
  • « L’intervention de l’Église est unique parce qu’il ne s’agit pas simplement d’une distribution de denrées mais bien d’un accompagnement qui nous permet de cheminer ensemble, d’alimenter le corps et l’âme durant cette période où le désespoir amène beaucoup à perdre de vue le sens de la vie, » explique Yanett Palacios, présidente de Iglesia Evangélica Menonita de Guatemala.

    Le groupe de travail inter-organisations de la Conférence Mennonite Mondiale pour l’action COVID-19 a approuvé 21 propositions d’actions humanitaires dont celle de Yanett Palacios de IEMG, une union d’églises membre de la CMM au Guatemala.

    L’aide alimentaire et les besoins en assainissement figurent dans toutes les demandes émanant des églises anabaptiste membres en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Grâce au fonds de solidarité COVID-19, les paroisses de quatre pays vont pouvoir venir en aide à des milliers de familles, partager l’amour du Christ de façon concrète avec les membres de l’église et leurs prochains.

    • De l’aide alimentaire, un soutien psychologique et des prières pour les victimes de l’éruption volcanique de 2018 au Guatemala.
    • Des kits d’hygiène et des denrées de bases pour les réfugiés vénézuéliens en Colombie ainsi que des formations en gestion de conflits et en petit entreprenariat. 
    • Distribution d’aide alimentaire, sensibilisation à la prévention des contagions et soutien psycho-social aux familles vulnérables en République Dominicaine.
    • Aide alimentaire, masques et savons pour les populations du Ghana.
    • Rations alimentaires pour des familles boliviennes.
    • Installations de dispositifs publics pour se laver les mains devant les églises et aide alimentaire pour les foyers vulnérables en Java Centrale, Indonésie.
    • Impression et distribution de dépliants et d’affiches visant à informer la population des zones rurales de Tanzanie sur les mesures de protection à adopter.
    • Matériel de protection et aide alimentaire pour les foyers ayant à leur tête une femme, une personne âgée ou un enfant au Malawi. 
    • Denrées alimentaires distribuées à 300 familles parmi les plus vulnérables des trois églises membres de la CMM au Nicaragua.
    • Aide alimentaire d’urgence distribuée aux familles qui ont perdu leur travail dans les 5 unions d’églises membres de la CMM du Mexique (43 paroisses; 1 300 gens). 
    • Aliments distribués à 1500 veuves et personnes âgées des zones rurales et isolées du Guatemala qui ne reçoivent pas d’aide d’État. 
    • Soutien ponctuel aux moyens de subsistance et distribution de matériel de sécurité sanitaire à 80 familles et d’aide alimentaire à 350 enfants à travers le ministère de l‘église mennonite de Iquitos, Pérou.
    • Distribution de matériel pédagogique à utiliser à la maison pour les enfants, et mesures de sécurité sanitaire pour faciliter la réouverture des écoles encadrées par les églises en Zambie. 

    « Dans la plupart des cas, les membres des paroisses avaient déjà des liens forts avec leurs voisins les plus vulnérables. En donnant de la nourriture et du matériel, ils renforcent encore plus ce lien et rendent visible le message d’amour de Jésus en se montrant solidaires en période de besoin et de manque. »  Henk Stenvers, secrétaire de la Commission Diacres.  

    La perte d’emploi et le manque de nourriture touchent également les membres des églises. « L’aide provenant du Fonds de Partage de l’Église Mondiale permet aux responsables d’église et à leurs paroisses de tendre la main à leurs membres et à leurs prochains dans ce moment de crises multiples : pandémie, ralentissement économique, catastrophes environnementales, » explique la presidente de la Commission Paix, Joji Pantoja. 

    Les bénéficiaires du premier Fonds de solidarité COVID-19 du Fonds de Partage de l’Église Mondiale sont :

    • Guatemala: Iglesia Evangélica Menonita de Guatemala – Convención
    • Bolivie: Iglesia Evangélica Menonita Boliviana
    • Colombie
    • République Dominicaine: Conferencia Evangélica Menonita, Inc.
    • Ghana Mennonite Church
    • Guatemala INEMGUA
    • Malawi: Brethren in Christ Church / Mpingo Wa Abale Mwa Kristu
    • Mexique: Conferencia de Iglesias Evangélicas Anabautistas Menonitas de México, Conferencia Cristiana Anabautista Menonita, Conferencia Evangélica Misionera de México, Conferencia Evangelica Anabautista Mision Esperanza, Iglesia Cristiana de Paz en México (Mennonite Brethren)
    • Nicaragua: Comité Anabautista de Emergencia CAE
    • Pérou: Iglesia Cristiana Menonita de Colombia
    • Zambie Brethren In Christ Church

    Le Fonds de solidarité COVID-19 de la CMM

    La Conférence Mennonite Mondiale a créé le groupe de travail COVID-19 avec le soutien de 10 organisations internationales anabaptistes pour répondre aux besoins causés par la pandémie dans les pays du Sud.

    La Commission Diacre de la CMM dirige le groupe de travail composé de délégués du monde entier. Ensemble, ils déterminent les critères de suivi des projets et organisent les réponses aux propositions reçues. Cette action inter-organisationnelle permet de maximiser la capacité des différentes organisations, de s’appuyer sur les réseaux existants et d’atténuer la concurrence pour obtenir des financements alors qu’ils sont limités.  

    Cliquez ici pour faire un don en soutien à cette action

     

    Cliquez ici pour en savoir plus sur le fonds de solidarité COVID-19 de la CMM

     

    Cliquez ici pour lire la mise à jour du 16 juillet 2020
  • De plus en plus d’églises membres de la CMM agissent face au changement climatique.

    Voici quelques exemples.


    En Éthiopie, les paroisses de Meserete Kristos Church (MKC) prennent part au défi lancé par le gouvernement intitulé Green Legacy Challenge (héritage vert) dont l’objectif est de planter 5 milliards d’arbres durant la saison des pluies 2020. « Nous croyons que planter des arbres relève de notre devoir de protection de l’environnement, » peut-on lire dans la lettre de nouvelles de l’église Meserete Kristos Church.

    L’équipe du bureau de la MKC et la paroisse de Misraek ont planté 2 000 arbres en 2019. Ils espèrent en planter 3 000 cette année.

    Les membres de l’église MKC participent
    à un projet de reforestation éthiopien

    Les paroisses de Mehal Asella et de Arbaminch qui appartiennent à la MKC, ont planté des arbres fruitiers sur le terrain de leur église. Les membres prennent soin des arbres qui, à la fois produisent de la nourriture et enrichissent les sols.

    La MKC veut mobiliser les jeunes de ses églises pour qu’ils plantent des arbres, non seulement sur le terrain de leurs églises, mais qu’ils sollicitent également les gestionnaires de terrains publics pour y planter des arbres.

     


    MDS Indonésie encourage les paysans
    à adopter un mode de vie durable

    Dans le village de Toro ou à Ngata Toro dans le Sulawesi central, les Services de Diaconie Mennonites (MDS) ont mené une initiative de reboisement des flancs de la montagne Kulawi pour prévenir les risques d’éboulement durant la saison des pluies. En partenariat avec une paroisse locale, ils ont également formé la tribu à la protection de la forêt et à l’exploitation durable de la terre.

    Ê présent, dans le village, on doit planter cinq jeunes arbres à chaque fois qu’un arbre est abattu pour construire une maison. Une formation à la permaculture est en cours pour encourager l’utilisation d’engrais biologiques et les associations entre la culture du riz, l’élevage de bétail et la pisciculture.

    « Nous faisons tout cela pour que la communauté puisse vive durablement de la terre et pour atténuer le risque de changement climatique, » explique le président de MDS, révérend Paulus Hartono.

     


    Fort Garry solar panels
    Des panneaux solaires génèrent de
    l’énergie pour une église canadienne

    Ê Winnipeg, au Canada, l’assemblée de Fort Garry Mennonite Fellowship a installé des panneaux solaires sur le toit de leur église pour générer de l’électricité. Cette assemblée qui n’emploie aucun pasteur, a réussi à lever 40 000 $ en dons pour couvrir les frais d’installation des panneaux, somme complétée par une subvention des autorités locales de l’énergie.

    Au sein de la paroisse, ce projet a été mené par Peter Sawatzky. Pour lui, en tant que disciple de Jésus, c’était tout simplement « ce qu’il fallait faire ». Les panneaux solaires couvrent largement les besoins en énergie de l’église. « Ils s’inscrivent dans une stratégie plus large d’un mode de vie durable, avec le compost, le jardinage et le recyclage des piles. »  

    Cette année, la paroisse projette de planter des arbres.


    Groupe de Travail pour la Protection de la Création

     

    Cliquez ici pour en savoir plus sur le groupe de travail pour la protection de la création de la CMM

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Un jour, marchant sur un pont, j’ai vu un homme debout sur le parapet, sur le point de sauter. Alors, j’ai couru et j’ai crié : « Arrêtez ! Ne faites pas ça ! »

    « Pourquoi pas ? » a-t-il demandé.

    « Eh bien, il y a tellement de raisons de vivre… »

    « Lesquelles par exemple ? »

    « Eh bien, êtes-vous religieux ? » Il a dit oui. J’ai dit : « Moi aussi ! Êtes-vous chrétien ou bouddhiste ?. »

    « Chrétien… »

    « Moi aussi ! Êtes-vous catholique ou protestant ? »

    « Protestant. »

    « Moi aussi ! Êtes-vous épiscopalien ou baptiste ? »

    « Baptiste. »

    « Ça alors ! moi aussi ! Êtes-vous de l’église baptiste de Dieu ou de l’église baptiste du Seigneur ? »

    « Église baptiste de Dieu ! »

    « Moi aussi ! Êtes-vous une église baptiste de Dieu d’origine, ou êtes-vous une église baptiste réformée de Dieu ? »

    « Église baptiste réformée de Dieu ! »

    « Moi aussi ! Êtes-vous de l’Église baptiste réformée de Dieu, réforme de 1879, ou de l’Église baptiste réformée de Dieu, réforme de 1915 ? »

    Il a répondu : « Église baptiste réformée de Dieu, réforme de 1915. »

    Alors je lui ai dit : « Meurs, hérétique ! » et je l’ai poussé dans l’eau.

    Divisions dans le corps du Christ

    Cette histoire est une blague, écrite par le comédien Emo Phillips, nommée la 44e blague la plus drôle de tous les temps par GQ magazine en 1999.

    De façon humoristique, Emo Phillips illustre bien la manière dont le monde perçoit les divisions dans le Corps du Christ. Elles n’ont vraiment pas de sens dans une entité qui parle d’amour, de pardon et de réconciliation. De plus, la fragmentation de l’Église remet en question la validité même de son message.

    En fait, Jésus lui-même a lié la crédibilité de sa vie à la qualité des relations entre ses disciples :

    ‘— moi en eux et toi en moi — pour qu’ils soient accomplis dans l’unité et que le monde sache que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.’

    (Jean 17/23)

    Notre relation avec les autres églises a un impact direct sur notre témoignage missionnaire. C’est une des raisons (parmi bien d’autres) pour lesquelles la CMM entre en dialogue avec des chrétiens d’autres traditions. Que Jésus soit crédible est plus important pour nous que notre fierté par rapport à la doctrine, l’éthique ou le martyre.

    C’est trop important pour le garder pour nous !

    Cela ne signifie pas que nous devions faire des compromis avec nos convictions anabaptistes. Nous pouvons mettre en valeur nos convictions, notre éthique et notre passé de manière à nous permettre de les partager sans crainte avec les autres. Ce que nous a apporté l’expérience de disciple de Christ est trop important pour le garder uniquement pour nous.

    Lors de nos dialogues, les chrétiens de traditions différentes reçoivent de nous, tout comme nous apprenons d’eux et de la richesse de leurs traditions.

    Cet échange renforce notre identité tout en nous apprenant à l’humilité dans notre expérience de disciple du Christ.

    Dans ce numéro du Courrier, nous avons choisi de mettre en avant notre expérience de dialogue avec les autres églises chrétiennes car c’est dans les échanges avec les autres que nous approfondissons notre identité et la valeur de notre propre tradition.

    C’est ma prière que notre Église mondiale se souvienne toujours que l’Esprit de Dieu était déjà à l’œuvre dans son Église avant la Réforme du XVIe siècle et au-delà des limites physiques de notre Église.

    —César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener, Ontario, Canada.

     

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2020 de Courier/Correo/Courrier. Cliquez ici pour lire d’autres articles de ce dossier.

  • La Conférence Mennonite Mondiale a engagé un premier dialogue officiel avec l’Alliance baptiste mondiale en1989. Depuis, la CMM a entre tenu des conversations avec la Fédération luthérienne mondiale, les adventistes du septième jour, les catholiques et, plus récemment, avec les catholiques et les luthériens dans le cadre d’un dialogue trilatéral de cinq ans. En raison de la valeur de ces dialogues, la Commission Foi et Vie a élaboré ce document pour permettre aux conférences nationales des églises et aux assemblées locales de la CMM de mieux comprendre le fondement théologique de l’hospitalité œcuménique, et pourquoi nous pensons que ces conversations sont conformes aux valeurs anabaptistes. Le document a été approuvé comme ressource pédagogique de la CMM par le Conseil Général de Limuru, au Kenya, en avril 2018. 


    Lorsque nous parlons de l’Église mondiale du Christ dans le contexte de la Conférence Mennonite Mondiale, la première lettre de Paul à l’église de Corinthe apporte un élément de référence utile. Au chapitre 13, qui traite du thème de l’amour, Paul reconnaît que toute connaissance humaine–même chrétienne, théologique ou confessionnelle, est limitée. En faisant de la théologie, nous connaissons seulement « en partie » (1 Corinthiens 13/9), nous voyons la vérité « dans un miroir » (1 Corinthiens 13/12). Notre connaissance et notre capacité à comprendre sont toujours influencées par notre point de vue. Dans la présence éternelle de Dieu, ce sera différent (1 Corinthiens 13/12). Mais pour l’instant, nous devons nous contenter de cela. Dans nos trajectoires d’êtres humains, limitées parle temps, l’espace et nos cinq sens, notre connaissance est toujours partielle et notre compréhension de la Vérité est façonnée par notre contexte et notre point de vue personnel.

    C’est pourquoi nous devons être prévenants, patients, empathiques et, surtout, aimants avec les autres. « Les prophéties, dit Paul, elles seront abolies… Ê présent, nous voyons dans un miroir et de façon confuse…Ma connaissance est limitée, alors, je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant donc ces trois-là demeurent : la foi, l’espérance et l’amour. Mais l’amour est le plus grand. » (1 Corinthiens 13/8-13)

    Ainsi, chaque fois que des chrétiens de traditions théologiques différentes se rencontrent et dialoguent, nous devons le faire dans l’esprit des trois grandes vertus chrétiennes qui de meurent. Paul note également qu’en tant que chrétiens nous parlons différentes langues – littéralement et aussi sur le plan de nos identités théologiques, de nos développements historiques et de nos contextes variés. « Il y a je ne sais combien d’espèces de mots dans le monde, écrit Paul, et aucun n’est sans signification. Or, si j’ignore la valeur du mot, je serai un barbare pour celui qui parle, et ce lui qui parle sera pour moi un barbare. » (1 Corinthiens 14/10-11)

    Ce sont de véritables limitations. Mais reconnaître cela peut aussi devenir une expérience libératrice – je suis libre de réaffirmer mon identité et mon point de vue, car « c’est le seul que j’ai ». Mais je suis également libre de reconnaître la possibilité que les autres aient leurs propres compréhensions, leur propre point de vue, leurs propres limites historiques et contextuelles. Et c’est aussi libérateur de savoir que tout cela peut se faire dans l’esprit et le pouvoir de « la foi, l’espérance et l’amour ».

    1. Nous avons besoin d’une identité de confession chrétienne

    On peut déplorer la scission de l’église chrétienne en autant de confessions et de traditions. Mais cette réalité, après 2000 ans de christianisme, n’est pas forcément une mauvaise chose, tant que nous nous souvenons de la prière du Seigneur pour l’unité des chrétiens dans Jean17. En effet, les identités confessionnelles peuvent être utiles et aussi nécessaires :

    1.1. Aucune église ou confession n’est capable de saisir toute la richesse de Dieu; la diversité est essentielle pour construire l’unité. Pour que le corps fonctionne bien, l’œil doit être un œil; l’oreille doit être une oreille; la main doit être une main (1 Corinthiens 12/15-20). Si ces différences sont abolies, le corps ne peut pas survivre.

    1.2. Tout au long de l’histoire, les confessions ont contribué à appliquer la règle de l’Évangile à des situations spécifiques. Par exemple, à une époque où l’église était riche et mêlée à la politique, les franciscains voulaient vivre radicalement les paroles de Jésus dans le Sermon sur la montagne. Ê une époque où certains chrétiens payaient pour le pardon des péchés, Luther a redécouvert l’Évangile de la grâce gratuite. Les anabaptistes ont osé insister sur la pratique biblique du baptême volontaire et de la non-violence, rompant avec le statu quo adopté par les églises d’État catholiques et protestantes, même au prix de sévères persécutions et d’exils. Les méthodistes ont surgi à une époque où un réveil était grandement nécessaire; et les pentecôtistes sont apparus dans un contexte de discrimination raciale et de rigidité institutionnelle.

    1.3. Les confessions chrétiennes apportent des correctifs : à ses débuts, chaque confession a émergé pour corriger des problèmes spirituels ou éthiques dans l’église. C’est pourquoi les confessions doivent rester flexibles. Ce qui était vrai et nécessaire à un moment donné peut devenir mauvais et inutile dans un contexte historique ou culturel différent. C’est arrivé au peuple d’Israël avec le serpent d’airain : un symbole du salut pendant un temps qui deviendra plus tard un objet d’idolâtrie. C’est pourquoi les confessions doivent être ouvertes au renouveau – pour corriger ce qui ne va pas et aborder les éventuels manques bibliques – si elles veulent rester fidèles à l’esprit de leurs mères et de leurs pères fondateurs.

    1.4. Chaque confession est porteuse de dons et de grâces spécifiques qui doivent être partagés au bénéfice de tous. Le « banquet » chrétien interconfessionnel est un véritable et merveilleux cadeau pour l’Église mondiale parce que nous pouvons apprendre tellement les uns des autres : l’érudition des jésuites, par exemple, ou le style de vie simple des franciscains ; le mysticisme centré sur le Christ de Meister Eckhart, de Jean de la Croix et de Gerhard Tersteegen ; le zèle pour la mission, l’éducation chrétienne et la spiritualité des piétistes ; le biblisme, la non-violence et les convictions de l’église des croyants anabaptistes ; sola fide, sola gratia et sola scriptura des luthériens ; la souveraineté et la gloire de Dieu de la tradition calviniste ; la « méthode » chrétienne des méthodistes ; l’évangélisation personnelle des baptistes ; le discernement communautaire des quakers ; la simplicité des amish ; la dimension transcendantale du pouvoir divin des pentecôtistes ; le royaume « inversé » des communautés latino-américaines, etc.

    Par conséquent, ce n’est pas l’uniformité, mais la diversité qui contribue à l’édification du corps unique du Christ (Éphésiens 4/1-16).

    2. Nous avons besoin d’une œcuménicité centrée sur le Christ

    Les églises et les confessions ne doivent pas rester seules et isolées les unes des autres. Elles ont besoin de l’hospitalité et du dialogue interéglises.

    2.1. Les églises devraient célébrer le corps unique du Christ. Éphésiens4/4-6 nous rappelle qu’il n’y a qu’un seul Esprit, un seul espoir, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême et un seul Père divin. Quand le Christ reviendra, les gens de « toutes les nations, tribus, peuples et langues » s’uniront pour former une communauté de louanges pour l’accueillir (Apocalypse 7/9). D’autres passages des Écritures affirment qu’il n’y a qu’une seule « épouse de l’Agneau » (Apocalypse 19,7), un « peuple de Dieu » (1 Pierre 2/9-10), une «famille spirituelle » (Galates 6/10), un «corps du Christ » (Romains 12/5), un « royaume des cieux » (Matthieu 16/19). Au-delà là de l’histoire des confessions chrétiennes, l’Église est une unité existentielle unie par sa rédemption dans le Dieu trinitaire.

    2.2. Cela signifie qu’en tant qu’enfants de Dieu, nous sommes tous « frères et sœurs » . Éphésiens 3/14-15 nous informe que notre parenté commune avec Dieu fait de nous une famille. Le dicton « vous pouvez choisir vos amis, mais vous ne pouvez pas choisir votre famille » est valable pour les relations interéglises : quiconque appartient à Christ est mon frère ou ma sœur. D’un point de vue éternel, il n’y a pas de « cousins germains », de « cousins au second degré » ou de « parents éloignés » dans la « maison de Dieu ».

    2.3. Des églises et des traditions distinctes peuvent potentiellement se compléter. Romains 12/4-5 et 1 Corinthiens12/12-20 insistent sur le fait que les membres d’un même corps sont différents, mais que leur diversité permet au corps de fonctionner comme il se doit. Bien s√ªr, tous les membres ne sont pas égaux par leur nature et leur fonction : une tête coordonne un travail divin. Pourtant, pour que le corps fonctionne, les différences entre les membres sont essentielles. Personne ne peut négliger un autre membre du corps de Christ comme s’il pouvait se passer de lui. Personne ne possède tous les dons nécessaires. Le corps est bien plus qu’une oreille, une bouche ou des yeux. C’est vrai aussi bien pour l’église locale que pour le parcours commun de différentes traditions chrétiennes.

    2.4. Les églises sont appelées à s’entraider et à se construire l’une l’autre. Les membres faible sont besoin des forts ; et il y a des moments où la faiblesse ou la vulnérabilité d’un membre du corps révèle le caractère du Christ. Comme l’écrit Paul, « même les membres du corps qui paraissent les plus faibles sont nécessaires, et ceux que nous tenons pour les moins honorables, c’est à eux que nous faisons le plus d’honneur. » (1 Corinthiens 12/22-23)

    Conclusion

    Dans la famille de Dieu (ecumene), nous devons être prêts à vivre une « diversité réconciliée » , en étant à la fois courageux en revendiquant l’héritage et la contribution de notre confession, et humbles en reconnaissant que notre compréhension est limitée.

    Toute vérité que Dieu a placée dans les différentes confessions et leur histoire doit être entendue, préservée et articulée. Les minorités ne devraient pas être dominées par les majorités. Alors même que nous reconnaissons la diversité comme saine, il y a aussi un besoin d’humilité. Dans nos histoires confessionnelles spécifiques, tout n’est pas bon, biblique et agréable à Dieu. De nombreuses divisions auraient pu être évitées. Maintes mémoires doivent être guéries. De nombreuses condamnations appellent à la repentance et à la réconciliation. Les péchés et les erreurs du passé doivent être confessés et pardonnés. Après tout, l’Église a reçu le ministère de la réconciliation (2 Corinthiens 5/18-19). Et si notre témoignage veut être crédible pour le monde qui regarde, le travail de réconciliation doit commencer dans la « maison de Dieu » (Ephésiens 2/19). S’engager pour le ministère de réconciliation prendra sans doute plusieurs formes. Dans certains cas, cela peut signifier une unité complète et formelle dans tous les aspects de la vie d’église ; avec d’autres groupes, il peut s’agir simplement d’une unité fonctionnelle, dans laquelle nous acceptons de collaborer sur un nombre limité d’initiatives. Mais dans tous les cas, notre orientation ecclésiale ira dans le sens de la réconciliation plutôt que dans celui d’une identité ancrée principalement dans nos différences.

    Alfred Neufeld Friesen d’Asunción(Paraguay), est président de la Commission Foi et Vie de la CMM, et ancien de l’Église des frères mennonites. Il est président de l’Universidad Evangélica del Paraguay (université protestante) (au moment de la rédaction de cet article).


    «Œcuménicité» est compris ici comme une tendance et une bonne volonté à l’égard du dialogue et de la coopération avec les autres confessions chrétiennes ou traditions d’église. Le mot « œcuménicité » provient du grec oikos (maison) et menein (habiter) et équivaut à « l’entière famille chrétienne qui habite dans la maison de Dieu. »

    1 Corinthiens 13/12 : « dans un miroir » – signifie littéralement « comme une énigme » du grec ainigmati.



    23 juillet 1955–24 juin 2020  

    La Conférence Mennonite Mondiale (CMM) a perdu Alfred Neufeld Friesen, auteur prolifique, théologien, historien, enseignant et grande influence dans le domaine de la théologie anabaptiste au niveau mondial. Il est décédé le 24 juin 2020 à Münster, en Allemagne où il était hospitalisé pour un cancer du foie et des problèmes rénaux.