Auteur/autrice : mennworldcon

  • SangMin Lee, Objecteur de conscience    

    C’est l’un des passages retraçant la semaine de la passion de Jésus qui a conduit SangMin Lee à envisager pour la première fois le chemin de la paix. Peu après être devenu chrétien, SangMin Lee a été touché par l’enseignement de Jésus sur l’amour de nos ennemis, en particulier par la réprimande qu’il a adressée à Pierre pour l’avoir défendu avec une épée dans le jardin de Gethsémané. 

    Au fur et à mesure qu’il en apprenait davantage sur la foi chrétienne, l’engagement de Lee en faveur de l’évangile de la paix s’est approfondi, ce qui l’a mis en porte-à-faux avec le gouvernement coréen. SangMin Lee, 27 ans, membre de l’église mennonite Grace and Peace à Séoul (Corée du Sud), a été jugé pour avoir refusé d’effectuer son service militaire. 

    Depuis le début de la guerre de Corée en 1950, la Corée du Sud a exigé de tous les hommes valides qu’ils servent pendant un certain temps dans ses forces armées, sans possibilité de service alternatif. En 1953, la guerre s’est terminée par un armistice plutôt que par un traité de paix, ce qui signifie que la péninsule est techniquement toujours en guerre. En effet, les craintes d’une invasion potentielle de la Corée du Nord restent grandes. 

    SangMin Lee est devenu le premier mennonite de Corée du Sud à être emprisonné pour ses convictions. Dans un entretien, SangMin Lee a fait remarquer que la formation et la culture de l’armée sont intrinsèquement violentes. Selon lui, le fait de participer volontairement à cette structure changerait son identité et ferait de lui ‘une victime autant qu’un agresseur’. 

    Compte tenu de son casier judiciaire, SangMin Lee sait qu’il aura ‘une mauvaise réputation dans la société’ et que de nombreuses carrières lui seront probablement interdites pour le reste de sa vie. Plus douloureux encore, il s’est rendu compte que sa décision l’amènerait à être en conflit avec sa famille. « Je crains que ma famille ne s’effondre à cause de ma décision », a déclaré M. Lee. 

    Pourtant, il est resté ferme dans ses convictions. « Je veux que la prochaine génération puisse vivre dans de meilleures conditions, dans le respect des choix et des décisions individuelles », a-t-il déclaré. 

    En avril 2014, SangMin Lee a été condamné à 18 mois de prison pour son refus, ancré dans sa foi, d’effectuer le service militaire obligatoire. L’Église mondiale et d’autres personnes sensibles au témoignage de paix de SangMin Lee ont réagi en lui écrivant des lettres et en priant pour lui. Au cours d’une campagne épistolaire soutenue par Bearing Witness, Justapaz et la Conférence Mennonite Mondiale, au moins 48 personnes de neuf pays différents se sont engagées à écrire des lettres à Sang-Min au cours de son emprisonnement. 

    Les prières de beaucoup ont été exaucées puisque SangMin Lee a été libéré le 30 juillet 2015, avec trois mois d’avance ! Les services rendus par SangMin Lee dans le salon de coiffure de la prison ont été déduits de sa peine d’emprisonnement de 18 mois, ce qui lui a permis de sortir plus tôt que ne le prévoyait sa peine. 

    Le cas de SangMin Lee est un exemple des possibilités de coopération internationale autour de la question de l’objection de conscience. Bearing Witness a lancé la campagne d’envoi de lettres, la Conférence Mennonite Mondiale a fréquemment envoyé des demandes de prière à l’Eglise mondiale pendant le procès de SangMin Lee, et Justapaz a mis SangMin en contact avec des objecteurs de conscience en Colombie qui sont également confrontés à des difficultés en raison de leur position contre le service militaire. 

    Ê l’âge de 35 ans, SangMin est décédé le 14 août 2022 à la suite d’un accident de vélo. Il laisse derrière lui sa femme Song Sem et un jeune fils. 

    « J’essaie de vivre une vie normale, de trouver une réponse plus simple à la façon de vivre », a-t-il déclaré environ six mois après sa libération, fin 2015, lors d’un événement organisé par le Institute for the Study of Global Anabaptism (Institut d’étude de l’anabaptisme mondial) et le Goshen College. « J’essaie d’être reconnaissant pour chaque jour et de faire en sorte que chaque jour soit aussi important que le précédent. »   

    —Par Elizabeth Miller  Une version de cet article a été publiée pour la première fois sur www.martyrstories.org. Utilisée avec l’autorisation de l’auteure. Actualisé en 2023 par Ebenezer Mondez. 


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  • L’Histoire des Anabaptistes  

    Le 21 janvier 1525, une douzaine d’hommes avancent lentement dans la neige. Tranquillement mais avec détermination, seuls ou à deux, ils se rendent de nuit chez Felix Manz, près de Grossmünster, en Suisse. Le froid du vent d’hiver soufflant sur le lac ne pouvait égaler le frisson de déception qui s’emparait du petit groupe en cette nuit fatidique.

    Les événements dramatiques de cette rencontre inoubliable ont été conservés dans la Grande Chronique des Frères Houttériens. Le récit porte les marques d’un témoin oculaire, qui était probablement George Blaurock, un prêtre récemment arrivé à Zurich en provenance de Coire. 

    Ils étaient ensemble, jusqu’à ce que l’inquiétude les saisisse, car ils avaient le cœur serré. Ils se mirent alors à fléchir les genoux devant le Dieu Très-Haut qui est au ciel et l’invoquèrent en tant que Révélateur des cœurs, et ils prièrent pour qu’il leur donne sa volonté divine et qu’il leur fasse miséricorde. Car ce n’est pas la chair, le sang et la volonté humaine qui les animaient, puisqu’ils savaient très bien ce qu’ils auraient à souffrir à cause d’eux.

    Après la prière, Georges de la Maison de Jacob se leva et demanda à Conrad Grebel, par amour de Dieu, de le baptiser du vrai baptême chrétien, sur la base de sa foi et de sa connaissance. Lorsqu’il s’agenouilla avec une telle demande et un tel désir, Conrad le baptisa, puisqu’à cette époque il n’y avait pas de ministre consacré pour accomplir cette tâche. 

    Après son baptême par les mains de Grebel, Blaurock procéda au baptême de tous les autres présents. Les nouveaux baptisés s’engagèrent alors, en tant que véritables disciples du Christ, à vivre séparés du monde, à enseigner l’Évangile et à conserver la foi. 

    L’anabaptisme était né. Avec ce premier baptême, la première église des Frères suisses a été constituée. 

    Il s’agit clairement de l’acte le plus révolutionnaire de la Réforme. Aucun autre événement ne symbolise aussi complètement la rupture avec Rome. Pour la première fois au cours de la Réforme, un groupe de chrétiens a osé former une Église selon ce qui était considéré comme le modèle du Nouveau Testament. Les Frères insistaient sur la nécessité absolue d’un engagement personnel envers le Christ, essentiel au salut et préalable au baptême. 

    —Par William R. Estep Publié à l’origine sur www.anabaptists.org/history


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  • Les jeunes anabaptistes du monde entier partagent leurs préoccupations et leurs joies pour la  prière communautaire.

    Amérique latine 

    Salvador 

    • Pour que nous puissions privilégier et reconnaître l’importance de notre relation avec Dieu et du service aux autres, au lieu de ne penser qu’à nous-mêmes. 
    • Que nous puissions faire une différence notable dans notre société ; que nous puissions être sel et lumière où que nous soyons ; et que par nos actions nous reflétions l’amour de Dieu de telle sorte que les gens veuillent venir et servir Dieu. 
    • Que dans un contexte politique marqué par la haine et la division, les jeunes agissent pour les autres par l’amour et par des actions porteuses de bien-être et de santé pour la communauté.  

    Colombie 

    • Pour nos pasteurs et les responsables des conférences nationales. 
    • Les nouveaux responsables issus de la jeunesse et les programmes que nous mettons en œuvre pour développer la maturité et l’esprit d’initiative. 
    • Les nouvelles opportunités pour le Royaume de Dieu de progresser dans notre pays grâce à notre conférence et à la génération qui se lève, passionnée par la mission de Dieu. 

    Costa Rica 

    • Que les jeunes soient remplis du feu de l’Esprit Saint et qu’ils puissent continuer avec Dieu malgré les difficultés familiales que cela implique dans de nombreux cas. 

    Uruguay 

    • Pour que naisse une nouvelle passion, celle de connaître Dieu, de lire sa Parole et d’être transformé par l’Esprit. 
    • Que nous puissions rester fermes dans nos convictions chrétiennes au-delà des pressions d’une société de plus en plus relativiste. 
    • Que les jeunes puissent trouver dans l’Eglise un lieu où ils se sentent valorisés et accompagnés. 

    Amérique du Nord

    • Pour que les jeunes trouvent leur valeur dans leur Créateur et non dans l’approbation des autres. 
    Photo : Tiz Brotosudarmo

    Asie 

    Corée du Sud  

    • Une usine d’armement est en cours de construction dans une zone rurale de Corée du Sud. Les militants pacifistes et l’Église mennonite travaillent ensemble pour l’arrêter : priez pour notre courage et notre audace. 

    Hong Kong 

    • Pour que les gens retrouvent l’espoir, car Hong Kong se sent désespérée en général (surtout à cause du gouvernement). Les gens partent vers d’autres pays ; l’église est affectée par cette migration.  

    Inde 

    • Cette année, des élections ont lieu en Inde : priez pour que nous ayons un gouvernement qui travaille en faveur des chrétiens et qui les traite équitablement. Le gouvernement actuel a décidé de faire de l’Inde une nation hindoue: directement ou indirectement, il torture les chrétiens pour les convertir. 

    Afrique 

    • Qu’il y ait des processus équitables et une désignation judicieuse dans tous les pays d’Afrique qui tiendront leurs prochaines élections en 2024. 
    • Que les jeunes des églises d’Afrique comprennent plus profondément ce que signifie être du Christ. 
    • Que Dieu bâtisse les églises en Afrique, tant physiquement que spirituellement, car les gens essaient, mais en vain. « Si le SEIGNEUR ne bâtit la maison, ses bâtisseurs travaillent pour rien. » (Psaume 127/1). 
    • Que Dieu ouvre des voies d’emploi pour les jeunes d’Afrique qui cherchent à soutenir les églises. 

    Ghana 

    • Que nous puissions être soulagés des difficultés économiques sur tout le continent. 
    • Que Dieu renforce les églises du pays pour qu’elles progressent même dans les moments difficiles. 

    Tanzanie 

    • Pour la présence de Dieu alors que nous évangélisons. 

    Ouganda 

    • Que l’Eglise mennonite d’Ouganda puisse trouver des volontaires (couples, équipes ou individus) qui puissent aider dans un ministère auprès des enfants le plus tôt possible. 
    • Qu’il y ait une école biblique pour la formation de nos responsables. 
    • Que la paix et l’unité règnent en Ouganda malgré les différences théologiques, culturelles, sociales et économiques. 
    • Que Dieu nous apporte un partenaire pour le développement de l’Eglise mennonite d’Ouganda. 
    • Qu’il y ait une stabilité politique après le début d’un coup d’état entre deux groupes cherchant à se défaire l’un de l’autre. 

    Europe

    • Que les jeunes adultes se sentent liés à leur église et sachent qu’ils appartiennent à une communauté de foi.  
    • Que les églises s’ouvrent aux jeunes adultes et les accueillent.   

    Semaine de la Fraternité des YABs 2023 Matériel pour le culte

     

  • Colombie 

    ‘Et maintenant, Israël, qu’est-ce que le SEIGNEUR ton Dieu attend de toi ? […] que tu l’aimes et le serves de tout ton cœur, de tout ton être, en gardant ses commandements […] Oui, au SEIGNEUR ton Dieu appartiennent les cieux et les cieux des cieux, la terre et tout ce qui s’y trouve.’ (d’après Deutéronome 10/12-14, TOB) 

    Que signifie adorer Dieu et marcher dans ses voies tout en gardant à l’esprit que « les cieux et la terre et tout ce qu’elle contient appartiennent à  Dieu » ? Et quelles en sont les implications pour nous aujourd’hui en tant que chrétiens ?

    Depuis 2016, un petit groupe de notre assemblée mennonite de Teusaquillo à Bogotá (Colombie), a commencé à se réunir pour étudier la protection de la création. Nous étions préoccupés par les crises environnementales que nous voyions dans le pays et dans le monde (sécheresses ou inondations fréquentes) et leur grave impact – en particulier sur les communautés moins privilégiées où nos frères et sœurs  vivent aussi. 

    Nous avons commencé à discuter entre nous de ce que nous savions de la crise climatique et de son impact, et à l’étudier à la lumière de la Bible. 

    Nous avons lu ensemble des chapitres de livres tels que : Salvation Means Creation Healed de Howard A. Snyder, Earth Trek : Celebrating and Sustaining God’s Creation de Joanne Moyer, Creation : The Apple of God’s Eye de Justo Gonzalez, et le Call to Action de Latin American Lausanne/WEA Creation Care Network. De ce groupe d’étude, un ‘Comité sur la Protection de la Création’ est né afin de promouvoir cette question au sein de  la paroisse. 

    Dès le début, il était clair pour nous que nous voulions porter cette question devant toute l’assemblée, non seulement la théorie, mais afin de la mettre en pratique dans nos propres vies. 

    On nous a donné l’occasion de présider un culte : nous avons choisi des chants, des textes bibliques et un enseignement sur  ce thème.

    Ensuite nous avons embauché une couturière de notre assemblée locale pour fabriquer des sacs en tissu afin que les membres de la paroisse puissent transporter leurs achats. Ces sacs portent ce slogan : ‘En protégeant la création, nous suivons JésusChrist. Genèse 9/16 : Réévaluez, rejetez, réduisez, réutilisez et recyclez’. 

    Les sacs ont un double objectif : éduquer et présenter une alternative pratique aux sacs plastiques jetables quand on fait ses achats. Certains sacs ont été offerts en cadeau de remerciement aux personnes qui ont eu différents ministères dans l’assemblée au cours de l’année, et d’autres ont été vendus aux membres de la paroisse qui en ont fait  la demande. 

    Pendant la pandémie de COVID-19, nous avons diffusé sur YouTube les services dominicaux de notre assemblée locale. Cela a donné à notre Comité de Protection de la Création une merveilleuse occasion de continuer à fournir des informations et des suggestions pratiques à la paroisse. 

    Pendant des mois, nous avons préparé de courtes vidéos (2-3 minutes), et nous les avons présentées avant la fin de chaque culte virtuel. Nous avons inclus des sujets tels que : une consommation consciente, la protection de l’eau, la réduction et la gestion des déchets dans nos maisons, la déforestation et l’exploitation minière. 

    Nous avons organisé des ateliers en présentiel sur l’alimentation saine et le recyclage. Ce dernier atelier a été réalisé en collaboration avec des membres de l’assemblée locale qui gagnent leur vie en collectant ce qui est recyclé. Nous avons apporté des emballages, des bocaux et du papier, et nous avons appris à distinguer ce qui peut être recyclé de ce qui ne le peut pas. Ce faisant, nous avons aussi découvert la quantité incroyable d’emballages inutiles utilisés dans les supermarchés et  les magasins. 

    Nous avons aussi appris de nos frères et sœurs qui gagnent leur vie en recyclant à quel point ce travail est pénible et mal payé. De nombreux recycleurs vivent dans des situations précaires, alors qu’ils rendent un service essentiel. 

    Nous enseignons aux membres ce qu’ils peuvent faire à la maison, mais en plus, nous réfléchissons à nos pratiques en tant  que paroisse. 

    Par exemple, le dimanche à la fin du culte, nous prennons un café tout en discutant. Nous nous sommes demandés : quelles tasses devrions-nous utiliser pour servir le café ? Du polystyrène, du papier ou du plastique dur ? Finalement, nous avons opté pour des gobelets en plastique dur réutilisables, reconnaissant que cette alternative nécessite l’utilisation d’eau et que quelqu’un doit les laver à chaque fois. Nous sommes conscients qu’il n’y a pas d’actions pures et exemptes d’impact environnemental, et que nos choix auront toujours des avantages et des inconvénients, mais nous essayons d’y apporter constamment des améliorations. 

    Nous avons récemment réalisé, en groupe, une auto-évaluation méthodique et guidée de l’impact de notre bâtiment et de nos pratiques sur l’environnement, ce qui nous a amené à identifier plusieurs domaines à améliorer. Nous avons remplacé l’éclairage par des ampoules LED et inclus des dispositifs d’économie d’eau dans les réservoirs des toilettes, entre autres changements. Tout cela nous aide à atteindre une plus grande cohérence paroissiale. 

    Le Comité sur la Protection de la Création a connu des difficultés. Souvent, les activités professionnelles et familiales rendent difficile le maintien de la cohérence que nous aimerions avoir, mais cette structure minimale nous a aidés à maintenir notre objectif. 

    La reconnaissance de notre action et son soutien par le pasteur et le groupe de responsables ont aussi été essentiels. Nous avons surtout mis l’accent sur nos pratiques personnelles et collectives pour sauvegarder le ciel et la terre de Dieu. Mais nous sommes aussi conscients qu’une grande partie des dommages environnementaux et de leurs solutions sont entre les mains des entreprises et des gouvernements, ainsi que dans les pratiques sociales qui vont au-delà de nos efforts individuels. 

    Comment pouvons-nous influencer les politiques et les pratiques sociales et commerciales pour exercer une plus grande responsabilité environnementale ?

    Comment pouvons-nous, en tant qu’église, faire preuve de solidarité et aider ceux qui souffrent le plus de la rareté des ressources ou de la détérioration de l’environnement ? 

    Nous continuons à réfléchir à ce sujet et cherchons des moyens d’honorer Dieu et de suivre son chemin.  

    —Écrit par le Comité sur la Protection de la Création de l’église mennonite de Teusaquillo, Bogotá (Colombie) 


  • Indonésie

    Je ne peux oublier l’inondation suite au raz de marée des 23-25 mai 2022. 

    Moi qui suis pasteure de la GKMI Sidodadi à Semarang dans la province centrale de Java (Indonésie), je parle encore de l’angoisse et de la panique de notre communauté. Notre bâtiment d’église est à seulement 10 minutes à pied du port maritime de Tanjung Mas, d’où est venue l’inondation. 

    La marée a monté incroyablement vite, passant par-dessus l’embarcadère et la jetée et submergeant tout autour. Notre église et les habitations ont été inondées. L’eau est arrivée au niveau de la taille d’un adulte. Cela a été un choc terrible, surtout pour ceux qui travaillaient près de la jetée. 

    Les ouvriers ont paniqué lorsqu’ils ont vu les vagues se précipiter soudainement dans l’usine. Aucun des ouvriers n’est sorti de l’usine avec ses vêtements secs. Certains ont même eu besoin de l’aide de véhicules lourds. C’était vraiment chaotique. 

    La rupture de la digue, due à la forte pression et à la montée du niveau de la mer, a envahi les maisons, et ne s’est pas retiré avant trois jours.

    C’est dans l’après-midi que la mer a commencé à monter et à inonder les logements des résidents et elle n’a recommencé à se retirer que vers minuit. Ce raz de marée a duré trois jours. L’électricité a dû être coupée. Personne ne pouvaient travailler pendant ce temps. 

    De nombreuses personnes ont été contraintes de déménager temporairement pour des raisons de santé et de sécurité. 

    Quel est le coupable du changement climatique ?

    Selon l’Agence de météorologie, de climatologie et de géophysique (BMKG), la cause de ce raz de marée est le phénomène naturel du périgée : lorsque la terre est la plus proche de la lune.   

    Ces dernières années, le niveau de la mer a augmenté et la digue du port n’a pas pu retenir l’eau. Cette hausse est aussi probablement due au réchauffement climatique. 

    Les habitants de la zone portuaire savaient que la côte au nord de Semarang et de la région voisine de Sayung et Demak est souvent durement affectée par les très grandes marées. 

    Le long de la côte de nombreuses maisons doivent être abandonnées par les propriétaires car cette région – autrefois agréable à vivre – est maintenant submergée. 

    Ce raz de marée a perturbé les activités de la communauté. Sauver les membres de sa famille et ses biens est devenue l’activité principale. De nombreuses maisons et appareils électroménagers ont subi des dommages permanents. 

    Aujourd’hui, nous sommes reconnaissants que les digues ait été réparées pour que l’eau ne puisse plus atteindre nos maisons. Les activités communautaires sont redevenues normales. La population doit cependant être vigilante car les raz de marée peuvent survenir à tout moment. Nous sommes conscients que le volume croissant de l’eau de mer et sa pression dans le contexte du changement climatique peuvent à nouveau détruire notre communauté.  

    Porter les fardeaux les uns des autres 

    Le premier et le deuxième jour de l’inondation, ces familles n’avaient pas suffisamment de nourriture parce que tout était trempé. Le troisième jour, la situation s’est améliorée parce qu’elles ont commencé à recevoir de l’aide de différents groupes et d’autres paroisses de la GKMI. 

    Comme ma maison n’a pas été inondée, j’ai pu cuisiner chez moi et distribuer des produits de première nécessité aux membres de notre assemblée locale et aux communautés environnantes touchées par la catastrophe. 

    Nous avons reçu des denrées tels que du riz, des œufs, des nouilles, des produits de nettoyage et des matelas. Les membres de notre paroisse les ont emballé et distribué aux 55 familles et aux autres habitants de notre communauté. 

    Cela faisait chaud au cœur de voir que, bien qu’ils aient été éprouvé par l’inondation, les membres de notre église pouvaient s’entraider et même aider les autres au-delà des frontières religieuses et ethniques. 

    Je suis convaincue que Dieu veut que nous nous venions au secours les uns les autres avec amour dans les moments difficiles. L’apôtre Paul dit que nous devons ‘porter les fardeaux les uns des autres’ parce que de cette manière nous ‘accomplirons la loi de Christ’ (Galates 6/25). Dieu a manifesté sa puissance en aidant notre paroisse pendant le raz de marée. Nous servons non seulement nos membres mais aussi ceux qui sont dans le besoin. 

    En pensant à cette catastrophe naturelle, je me rends compte que le ministère d’amour nous invite à pratiquer la justice envers les autres. Mais je sais aussi que la rupture de la digue démontre que la nature et que notre environnement vont mal. 

    Quelle que soit la solidité de la digue, un jour, elle ne pourra pas arrêter la force des vagues et les pressions marines dont les volumes continuent d’augmenter en raison du changement climatique mondial. 

    Notre terre souffre. Le comportement des êtres humains a entraîné de graves dommages écologiques. En outre, notre cupidité provoque l’exploitation de la terre. En tant que peuple de Dieu, nous devons nous rappeler que Dieu nous a donné le devoir et la responsabilité de ‘travailler et de prendre soin, de la terre et de tout ce qui s’y trouve. Nous ne devons pas détruire les richesses de la terre. Nous devons les restaurer. Si la nature est en colère, nous en subiront les conséquences.  

    Basaria Sianturi est pasteure à Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI) à Sidodadi dans le nord de Semarang, Java central (Indonésie).


  • Canada

    Début janvier, j’ai emmené mes enfants patiner à notre patinoire intérieure locale. L’endroit était bondé et les gens étaient frustrés. Assez vite, nous avons été chassés de la patinoire pour laisser place à un match de hockey ayant lieu l’après-midi. La patinoire publique était ouverte seulement une heure [dans la journée] et ce n’était manifestement pas suffisant pour répondre aux besoins de la communauté. Ce n’est que lorsque nous sommes rentrés à la maison que nous avons réalisé que la patinoire était bondée parce que personne ne pouvait patiner à l’extérieur.  

    Dans notre partie du monde [Canada], il n’est pas rare qu’un parc soit recouvert d’une couche de glace, que des familles inondent une partie de leur cour, ou que les étangs gelés soient utilisés comme patinoires de hockey. 

    Cette année, nous n’avons rien eu de tout cela. Il n’a tout simplement pas fait assez froid. Maintenant, nous comptons sur la réfrigération. 

    Lorsqu’une rivière déborde alors que cela n’arrive qu’exceptionnellement, lorsqu’une forêt brûle plus violemment ou plus rapidement qu’elle ne le devrait, lorsqu’une tempête apporte davantage de vent et de pluie que d’habitude, lorsqu’une sécheresse ne semble pas se terminer, lorsque les étangs ne gèlent pas, nous nous demandons : « Est-ce le changement climatique ? » Et inévitablement, les météorologues hésitent et balbutient et essaient d’expliquer des concepts trop difficiles pour le temps dont ils disposent à l’antenne. 

    Les météorologues savent qu’une réponse définitive est attendue, même s’il n’est pas possible d’attribuer un événement météorologique particulier au changement climatique. Les gens veulent une réponse parce qu’ils veulent davantage de soutien pour leur politique. L’histoire du changement climatique en Amérique du Nord anglophone est une histoire de désaccord et de partisanerie. 

    Katharine Hayhoe, une climatologue canadienne vivant au Texas, explique souvent l’impact du changement climatique sur le temps en disant que c’est comme de jouer avec des dés truqués. Dans le jeu de société de la météorologie et de la vie, il nous arrivera plus souvent de tomber sur des mauvais numéros. 

    Le site en ligne Carbon Brief, basé au Royaume-Uni, propose une carte utile qui, dans le monde entier, lie les phénomènes météorologiques violents à des études formelles explorant la relation entre ces événements et le changement climatique. Zoomez sur l’Amérique du Nord et vous verrez des références connectant les inondations en Colombie-Britannique en 2021, les pluies torrentielles dues à la tempête tropicale Imelda en 2019, les incendies de forêt en Alberta en 2016, les très nombreux incendies de forêt en Californie au cours des dernières décennies, la diminution relativement récente du débit du fleuve Colorado, l’ouragan Katrina en 2005 et bien d’autres phénomènes météorologiques catastrophiques. 

    Lorsque vous rapprochez tout cela, il est clair que les dés ne roulent pas comme ils le faisaient autrefois. La météo d’Amérique du Nord montre davantage d’extrêmes. Nous perdons plus de traditions que le patinage à l’extérieur. 

    Il y a quelques années, j’ai interviewé plus d’une douzaine de responsables chrétiens pour découvrir quels obstacles empêchaient leur communauté de faire plus pour la sauvegarde de la création de Dieu. Quelques-uns ont déclaré que leur communauté ne voyait pas le lien entre prendre soin des êtres humains et prendre soin de leur environnement naturel. Quelques-uns ont dit qu’avec la baisse de la participation dans les églises, ils n’avaient ni l’énergie ni les ressources nécessaires pour entreprendre quoi que ce soit de nouveau. Ce qu’ils ont presque tous dit, cependant, c’est que la sauvegarde de la création était considéré comme une question politique controversée et un facteur de divisions.

    Le changement climatique a un impact sur notre monde, mais de nombreux responsables hésitent à s’engager. 

    Une partie de la raison pour laquelle la protection de la création, y compris la réponse au changement climatique, est si controversée est que de nombreux Nord-Américains essaient toujours de se réconcilier avec leur histoire. Un article récent publié dans The Lancet Public Health postule que le l’hémisphère Nord est responsable de 92% des émissions excédentaires de CO2 dans le monde. Il est difficile pour nous de savoir comment répondre à une telle accusation, et donc nous la nions, nous la contestons et nous brouillons les pistes. 

    Pourtant, c’est là, devant l’injustice et la complaisance, que notre théologie et nos pratiques anabaptistes nous incitent à nous engager.

    Les anabaptistes et d’autres chrétiens sont convaincus que l’histoire de la création implique que le rôle des créatures humaines est de prendre soin et de sauvegarder la création de Dieu. Notre théologie anabaptiste nous pousse à l’action face aux souffrances causées par la richesse et la consommation galopante de notre nation. Nous prions aussi pour que l’action de l’Esprit de Dieu mette en évidence les ruses de division du Malin et appelle nos communautés à la repentance, à se détourner de la cupidité destructrice pour se tourner vers une forme de shalom orientée vers la sauvegarde de la création.

    —Anthony Siegrist est un ancien pasteur mennonite qui travaille maintenant pour A Rocha Canada, et fait partie d’un groupe mondial d’organisations environnementales chrétiennes. 


  • J’ai le corps usé, le cœur aussi ;
    mais le soutien de mon cœur, mon patrimoine,
    c’est Dieu pour toujours. (Psaume 73/26)

    Sœurs et frères bien-aimés :

    Une église membre de la CMM dans un pays africain n’est pas reconnue par le gouvernement et fonctionne donc dans des conditions difficiles. Récemment, la BBC a rapporté qu’un pasteur de cette église membre de la CMM était décédé chez lui après une longue période d’emprisonnement. Dans un premier temps, la famille n’a pas été autorisée à enterrer leur proche.

    En tant que famille de foi à travers le monde, nous partageons le chagrin des proches de ce pasteur décédé.

    Nous ne connaissons pas les difficultés auxquelles nos frères et sœurs sont confrontés quotidiennement alors qu’ils suivent Jésus avec foi et espoir. Nous ne connaissons ni leurs noms ni leurs visages. Pourtant, nous savons que nous ne faisons qu’un dans le corps du Christ. En ces temps de lutte, nous sommes solidaires. En ce temps de deuil, nous élevons nos prières pour tous les chrétiens anabaptistes-mennonites de cette région qui sont en danger à cause de leur foi.

    Dieu de miséricorde, Jésus notre frère, Saint-Esprit notre consolateur.

    Accorde à ces frères et sœurs

    La foi dans les épreuves de tous les jours

    L’espérance face aux défis et aux dangers,

    La paix malgré la violence,

    et l’encouragement de la solidarité de la famille mondiale pour persévérer dans la fidélité.

    Nous prions pour toutes les personnes de foi de cette région qui sont persécutées pour leurs croyances.

    Nous te remercions, Dieu, pour les serviteurs que tu as équipés et que tu équipes en tant que serviteurs de l’Evangile.
    Puisses-tu multiplier les semences et accroître la récolte (2 Corinthiens 9/10).

    Kyrie eleison. Seigneur, entends notre appel à l’aide et aie pitié.

    Dans le nom de Jésus, notre paix,

    Henk Stenvers, président, Conférence Mennonite Mondiale

  • Entourés par la beauté de la création de Dieu, le Comité exécutif (CE) de la Conférence Mennonite Mondiale, les représentants régionaux, le Comité YABs (Jeunes Anabaptistes), les responsables et les volontaires du développement se sont réunis au Camp Squeah en Colombie-Britannique, au Canada, pour les délibérations annuelles sur la gouvernance.

    La joie de se retrouver en personne après les années de pandémie et les réunions Zoom a été tempérée par la tristesse de voir des membres du Comité exécutif et des représentants régionaux absents. Des problèmes de visa ont empêché la venue de tous les invités d’Afrique et d’Asie, à l’exception de l’un d’entre eux pour chaque continent.

    « Il était très décourageant de voir tant de visas retardés ou refusés par le gouvernement canadien », a déclaré David Martin, consultant bénévole pour le développement. « Il est difficile pour nous de fonctionner comme une communion mondiale de foi quand on ne retrouve pas à la table des décisions la population d’anabaptistes la plus nombreuse de la CMM. La CMM devra trouver des moyens créatifs pour relever ces défis afin de pouvoir réellement fonctionner comme une communion de foi mondiale. »

    Des mots pour la vision 

    La modératrice Betty Pries (PDG de Credence & Co.) a animé des sessions de brainstorming autour d’un nouveau slogan pour la CMM. « Betty nous a aidés à trouver des mots nouveaux pour notre vision. Ce processus a complété la discussion sur le changement de nom de la CMM », dit César García. Le CE présentera une recommandation de changement de nom au Conseil Général en 2025.

    Nombre de membres

    Les églises membres de la CMM sont maintenant au nombre de 108. Le CE a approuvé la recommandation de faire passer deux églises nationales en statut inactif, faute d’engagement (Concilio Nacional Menonita Faro Divino en République Dominicaine ; Liga de Iglesias Anabautistas de Bolivia). Mennonite Church Burundi (Église mennonite du Burundi) a été acceptée comme membre à part entière. (Voir ‘Comment rejoindre notre famille’ pour en savoir plus sur le processus d’adhésion à la CMM)

    Une plus grande implication des jeunes

    Le nouveau Comité YABs a proposé une plus grande implication des jeunes. Leur cahier des charges révisé suggère des délégués jeunesse (18-30 ans) au Conseil Général, et l’intégration du Sommet Mondial de la Jeunesse au sein de l’Assemblée principale. Après l’acceptation du Comité Exécutif, la décision sera soumise au Conseil Général en 2025.

    Le Comité Exécutif a également approuvé les comptes audités et le rapport financier pour 2022 ainsi que le budget pour 2023, et les cahiers des charges pour les réseaux émergents.

    L’engagement de nouveaux visages

    De nombreux serviteurs mettent leur énergie et leurs talents au service de l’Église mondiale par l’intermédiaire de la CMM.

    Les commissions ont été complétées par la nomination de Reinhard Kummer (Mennonitische Freikirche Österreich, Autriche) aux Diacres et de Kari Traoré (Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso) à la Paix, tous deux représentants du Conseil Général.

    Le protocole d’accord entre la CMM et le Mennonite Central Committee (Comité Central Mennonite) a été mis à jour et renouvelé pour cinq ans. Le délégué Werner Franz (Vereinigung der Mennonitengemeinden von Paraguay) a terminé son mandat de représentant de la CMM au Conseil Conjoint des Ministères, remplacé par Danisa Ndlovu (Brethren In Christ, Zimbabwe). 

    Reinhard Kummer, Kari Traoré, Danisa Ndlovu
    Anicka Fast, J Ron Byler, Pilar Aguirre

    John D Roth a reçu un cadeau et des mots de remerciement. Il a été secrétaire de la Commission Foi et Vie depuis ses débuts en 2009, et a ensuite assumé le rôle de coordinateur des secrétaires de la Commission, jusqu’à la fin mars 2023. Il continue à organiser les événements du Renouveau, y compris les commémorations des débuts anabaptistes en 2025, et à être le secrétaire du dialogue œcuménique de la CMM avec la Communion Mondiale des Églises Réformées. Anicka Fast a pris ses fonctions de secrétaire de Foi et Vie en avril 2023. J Ron Byler prend le rôle de coordinateur des secrétaires des commissions.

    Pilar Aguirre, de Kitchener (Ontario, Canada), a pris ses fonctions de responsable du développement en mars. « Elle complète notre équipe de développement alors que nous continuons à travailler pour atteindre notre objectif de construire ensemble l’Église mondiale », a déclaré Bruce Campbell-Janz. Parlant couramment l’espagnol et l’anglais, elle a une grande expérience des organisations à but non lucratif, ayant plus récemment travaillé avec ShareWord Global en tant que chef de projet pour l’Amérique latine et le Moyen-Orient.

    Le comité exécutif a soutenu à l’unanimité l’offre d’un mandat à durée indéterminée à César García pour qu’il poursuive son travail de secrétaire général. « Nous pensons que la capacité de César à laisser une place généreuse aux diverses opinions, son engagement profond dans sa foi en Jésus-Christ, ses valeurs anabaptistes et sa forte croyance en l’unité de cette communion mondiale font de lui le meilleur responsable pour guider notre famille mondiale de foi », dit Lisa Carr-Pries, vice-présidente de la CMM.

    César García a accepté l’appel. Lisa Carr-Pries déclare : « Nous sommes reconnaissants pour son engagement, sa présence douce et pastorale et son service continu à l’Église. »

    « Lors des réunions du CE, les affaires sont menées de manière collégiale, tous les membres disposant d’une possibilité égale de s’exprimer, sans être gênés par les connexions Internet. C’est une immense bénédiction de pouvoir être ensemble lors de ces réunions », dit Henk Stenvers, président de la CMM. « Nous reconnaissons qu’il y a un coût environnemental et financier à faire venir des gens du monde entier. Cependant, notre diversité trouve son unité lorsque nous pouvons nous connaître en tant qu’amis partageant des repas ensemble. »Contempler l’Église mondiale


    Pour en savoir plus sur l’événement 2023 Renouveau à Abbotsford et les visites d’églises du lendemain :

    Contempler l’Église mondiale

  • Cet article est né d’une conversation au sein du Groupe de travail pour la Protection de la Création de la CMM sur la question de savoir si un guide sur l’utilisation de l’énergie solaire pour les assemblées locales produit par le Mennonite Creation Care Network (Réseau mennonite Nord-Américain pour la protection de la création) pour le contexte de l’Amérique du Nord serait approprié pour un public mondial. 

    Comment l’énergie solaire améliore la vie dans les pays du Sud 

    L’anxiété climatique est peut-être un nouveau terme inventé dans les pays du Nord, mais ce n’est pas une nouvelle expérience pour les communautés qui dépendent des précipitations pour leur agriculture de subsistance. J’ai commencé à m’inquiéter du temps, ainsi que le font les adultes de ma famille, quand j’avais 8 ans. 

    Dans les communautés agricoles, parler du temps n’est pas bavarder – c’est essentiel. La météo est un facteur important dans la qualité de la vie : il affecte la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique. Quand la saison des plantations arrive en retard, nous sommes anxieux. Dans mon enfance, chaque jour [sans pluie] après le 25 novembre était annonciateur de malheur : le potentiel de la récolte de maïs diminuait considérablement jour après jour. 

    Quand j’étais jeune, j’étais attirée par les complexités de la sécheresse et de ses implications pour le bien-être et la survie de mes proches et de leurs communautés dans le Matabeleland rural. D’autres peurs ont aussi hanté ma jeunesse. J’avais peur de la prolifération des meurtres génocidaires et du discours traumatisant dans les communautés urbaines envers les migrants climatiques. Bon nombre de membres de ma famille ont été déplacés à la fois à cause de la sécheresse et menaces de mort. 

    Tout cela était inextricablement lié. 

    Quand j’étais enfant, je voulais être assez puissante pour contribuer à apporter une solution aux problèmes complexes que je voyais. Par conséquent, plus tard, j’ai étudié la planification rurale et urbaine, et j’ai travaillé et fait des recherches sur le développement rural et urbain depuis 1996. J’ai beaucoup réfléchi à ce à quoi ressembleraient la durabilité et la résilience authentiques dans mon contexte. Je pense que ces principes peuvent également être adaptés à d’autres régions. 

    Ma vision de l’Afrique Australe comporte trois éléments interdépendants: un accès général à des solutions innovantes comme l’énergie solaire ; l’autonomisation et le respect des femmes et des filles dans les sites locaux travaillant sur la paix et le développement ; et le ré-équipement et l’agrarisation pour atténuer les impacts négatifs de l’émigration des communautés rurales. 

    Dans cet article, je voudrais montrer ce qui lie ces trois problèmes et ce que cela impliquerait pour les communautés rurales du Zimbabwe si elles pouvaient accéder à des panneaux solaires et aux compétences nécessaires pour les entretenir. 

    Aux États-Unis, une église de la classe moyenne qui passe au solaire a la satisfaction de savoir qu’elle n’ajoute pas de carbone à l’atmosphère. Une fois que les panneaux sont payés, elles ont davantage de fonds pour leurs ministères ; mais l’utilisation d’énergie renouvelable ne modifiera pas le niveau de vie des membres ou n’affectera pas leurs opportunités d’emploi et d’éducation. 

    Au Zimbabwe, près de la moitié de la population n’a pas accès à l’électricité.1 Pourtant, avec plus de 320 jours de soleil par an, c’est une solution hors réseau évidente. L’accès aux énergies renouvelables peut autonomiser les femmes, transformer la vie de tous, développer l’accès à l’éducation, relancer le développement et protéger la terre. 

    L’énergie solaire peut aider les communautés rurales à protéger leurs écologies locales et leurs bassins hydrographiques. Les panneaux solaires ne sont pas parfaits, mais à ce stade, ils constituent la forme d’énergie la plus propre et la moins destructrice que nous connaissions. Une église alimentée par l’énergie solaire témoigne du désir de Dieu de shalom pour tous. Les vies sont améliorées par l’énergie produite à moindre coût environnemental, à une échelle qui invite à vivre dans les limites des dons gratuits de Dieu.    

    Le solaire concerne les femmes 

    En Afrique australe, pendant la période coloniale, les travailleurs, principalement des hommes, ont été recrutés comme main-d’œuvre pour l’exploitation minière et le travail urbain rémunéré. La guerre de brousse et plus tard, le nettoyage tribal affectant les Midlands et la région occidentale du pays ont forcé davantage d’hommes à fuir pour se réfugier dans les pays voisins. Selon les normes culturelles patriarcales, les femmes restaient à la maison pour occuper leur terre et s’en occuper. 

    Au Zimbabwe, près de 70% de la population est rurale et la plupart de cette population est composée de femmes et de filles. Il leur incombe alors de faire le gros du travail de production alimentaire, de trouver du bois de chauffage, de transporter de l’eau et de se procurer leur nourriture. Toutes ces tâches peuvent prendre des heures et nécessiter de parcourir de grandes distances. 

    Cela fait de la transformation énergétique une question qui concerne les femmes et qui nécessite leur implication.

    Le solaire ouvre la voie à l’éducation et au développement  

    Lorsque les femmes et les filles des communautés rurales peuvent accéder à l’énergie, cela libère du temps pour d’autres tâches. Avec une pompe et un puit pour avoir de l’eau potable propre, d’autres types de développement d’infrastructures comme l’irrigation deviennent aussi plus faciles.  

    Que pourraient faire les femmes et les filles avec davantage de temps ? Il peut être réapproprié. L’éclairage électrique peut permettre d’avoir davantage de temps pour étudier une fois les corvées terminées. Les femmes et les filles seront en meilleure santé lorsque les feux des cuisines enfumées seront remplacés par de l’énergie propre. L’accès à l’énergie peut attirer des enseignants vers les écoles rurales qui manquent d’énergie et d’eau. Cet accès permettra aussi aux centres de santé de mieux fonctionner. 

    L’énergie solaire réduit la déforestation et les émissions de carbone 

    Les femmes sont responsables en partie de la déforestation due au peu de bois de chauffage pour cuisiner. Elles ont besoin d’aide pour se détacher des sources de carburant non durables.

    L’électrification rurale est un programme stratégique en cours du gouvernement du Zimbabwe depuis 2002 ; cependant, cela n’a pas été aussi rapide que prévu. La déforestation galopante menace à la fois les zones rurales et urbaines. Les solutions hors réseau telles que les projets solaires sont une option plus rapide pour combler le déficit énergétique qui perdure en raison de la dépendance excessive au bois de chauffage à usage domestique. 

    Le solaire peut permettre le établissement de la relation entre la terre et ses habitants

    Je crois que nous devons accompagner les communautés rurales dans l’entretien de leur espace et de leur sol, et dans la guérison des relations interpersonelles et intergroupes. Nous devons les aider à se soutenir mutuellement et à protéger la terre. J’aimerais que nos communautés continuent de réfléchir à ce que nous pouvons faire avec les ressources disponibles localement. L’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs ; le changement climatique frappe le monde entier. Les solutions hors réseau peuvent réorienter la production et ouvrir une voie à l’innovation avec ce que nous avons déjà. 

    Les voies d’accès à l’énergie solaire 

    Les femmes doivent s’engager dans la solution  

    Les églises doivent beaucoup à la participation des femmes. Les structures gouvernementales sont majoritairement dirigées par des hommes et semblent marginaliser les femmes. Cependant, les programmes sur le terrain dépendent beaucoup de l’engagement des femmes, composant la majeure partie de la population sur place. 

    Donner aux femmes l’accès à l’exploitation de l’énergie solaire est un moyen très direct de réhumaniser et de rendre leur dignité aux femmes et aux filles en tant que partenaires égales et respectées du développement. Le pouvoir collaboratif entra√Ænant un accès responsable aux moyens de production contribuera probablement beaucoup à connecter les femmes à leur économie locale et à sa monétisation. 

    Ce pouvoir collaboratif pourrait recevoir un coup de pouce en favorisant l’accès aux responsabilités des femmes et des filles audelà des barrières qui enferme la conception de leur r√¥le et de leur participation. Les filles scolarisées et non scolarisées ont besoin d’entendre que nous avons besoin qu’elles soient fortes et soutenues lorsqu’elles prennent leur place de productrices, de nourricières et de consommatrices dans les communautés locales et au-delà. 

    Un pouvoir réel sur la production devrait être accessible aux femmes et aux filles en tant que productrices de biens et de services marchands. J’aimerais voir des femmes et les filles devenir ingénieures solaires, créer différents outils, et apporter des solutions hors réseau. Je veux qu’elles aient la capacité d’entretenir un barrage et des stations de pompage ou de faire fonctionner un système d’irrigation. Elles doivent être des partenaires à part égale dans la contribution à la subsistance des ménages.   

    Les églises et les écoles doivent s’engager dans la solution

    Les églises ont un pouvoir de longue date au niveau de la base. Si la solarisation des églises pouvait commencer, cela renforcerait le travail des clubs de femmes, des groupes d’épargne et de prêt et d’autres projets communautaires importants qui ont lieu dans les espaces sûrs des structures des paroisses. 

    D’autres structures communautaires pourraient aussi être de bons partenaires. Les écoles locales, y compris les écoles bibliques et les séminaires, peuvent fonctionner de manière plus durable en produisant leur propre alimentation. Cela diversifierait les sources de revenus, réduirait les frais de scolarité et encouragerait le personnel à  rester à long terme. La solarisation peut se développer en même temps que le reboisement intensif et d’autres interventions de recouvrement des bassins versants. 

    Des réseaux de soutien

    Des réseaux dynamiques qui partagent des informations et des témoignages concernant leur contexte, qui forment des partenariats pour aider leurs communautés à accéder aux ressources pour exploiter l’énergie solaire sont un facteur essentiel de l’organisation pour la durabilité. Grâce à des représentants régionaux et à des connexions mondiales, la CMM offre ces ponts et ces canaux de soutien. 

    J’aimerais démarrer une telle collaboration entre les organisations anabaptistes, dans le cadre de stratégies destinées à soutenir la prise en charge holistique de la création dans tout le continent africain. Les églises, les écoles, les agences anabaptistes et les communautés associées sont libres de me contacter à okuhlen@icloud.com pour créer un mouvement vers une meilleure fa√ßon de répandre l’Évangile en ayant la protection de la création à cœur. 

    ‚Äî‚ÄØSibonokuhle Ncube, de Bulawayo (Zimbabwe), est membre du groupe de travail pour la Protection de la Création de la Conférence Mennonite Mondiale et co-directrice régionale de Mennonite Mission Network en Afrique et en Europe.   

    1 Données de 2019, www.macrotrends.net/ countries/ZWE/zimbabwe/electricity-accessstatistics 


  • ‘Éloigne de moi fausseté et mensonge, ne me donne ni indigence ni richesse ; dispense-moi seulement ma part de nourriture, car, trop bien nourri, je pourrais te renier en disant : « Qui est le SEIGNEUR ? » ou, dans la misère, je pourrais voler, profanant ainsi le nom de mon Dieu.’  (Proverbes 30/8-9, TOB) 

    Quand que j’ai commencé à écrire, le cyclone Freddy faisait des ravages au Malawi et au Mozambique. En pensant à nos paroisses là-bas, je me suis souvenu des paroles que j’ai entendues prononcées par un participant à notre dernière Assemblée : « La protection de la création est un sujet d’intérêt pour les églises du Nord. Nous sommes plus intéressés par les questions spirituelles. » C’est ainsi qu’un responsable de l’une de nos églises membres a exprimé son désaccord avec la façon dont la Conférence Mennonite Mondiale a inclus la protection de la création comme thème principal de l’Assemblée mondiale de 2022. 

    Compte tenu de la réalité du changement climatique, et des crises qu’il a provoquées ces dernières années, une telle déclaration m’a surpris. Les enjeux climatiques sont devenus un autre enjeu de polarisation politique dans nos sociétés. Sur fond de peur et de culpabilité, de faits avérés et de fausses nouvelles, est-il possible que ce monde divisé trouve l’espoir et la guérison ? Pouvons-nous parler de notre appel à protéger la création comme d’un enjeu profondément spirituel qui va au-delà de la crise climatique actuelle ? 

    Suivant les enseignements de l’Écriture, les disciplines spirituelles de vie simple et de contentement font partie de la spiritualité anabaptiste depuis de nombreuses années. On peut rappeler ici les concepts bibliques de vivre avec le nécessaire (cf. Luc 11/3), d’arrêter de travailler pour se reposer (cf. Exode 20/10), d’éviter l’accumulation (cf. Luc 12/15-21), de ne pas s’inquiéter de nos besoins économiques (cf. Luc 12/22-31) et de pratiquer la générosité (cf. Luc 18/22-25). Ces enseignements bibliques et d’autres ont façonné les disciplines chrétiennes de vie simple et de contentement pendant des siècles. Elles vont directement à l’encontre des valeurs d’une société qui gaspille et consomme à outrance, qui encourage la recherche du bonheur dans le matériel et l’accumulation égocentrique de richesses comme moyen d’accéder à la sécurité. La crise climatique qui menace aujourd’hui de détruire notre planète est avant tout le résultat de notre appétit vorace qui consomme sans être assouvi et ne prête pas attention aux conséquences de vivre en ayant toujours besoin de plus dans la vaine recherche de satisfaction, d’identité et d’affirmation. 

    Dans notre tradition anabaptiste, la manière dont nous vivons notre vie quotidienne est une question profondément spirituelle. Les décisions que nous prenons concernant notre style de vie sont profondément spirituelles. Parler de la manière dont elles affectent l’environnement, en tenant compte de l’invitation divine à prendre soin et à gérer la création (cf. Genèse 2/15) n’est pas seulement spirituel ; c’est un impératif urgent face aux calamités climatiques croissantes qui affectent les communautés les plus vulnérables du monde, là où, soit dit en passant, se trouvent aujourd’hui la plupart de nos assemblées locales. 

    Ce sont quelques-unes des raisons pour lesquelles la Conférence Mennonite Mondiale a établi un comité mondial et multiculturel (le Groupe de Travail pour la Protection de la Création) pour guider notre Communion sur cette question. C’est pourquoi ce numéro de Courrier aborde des sujets liés à la protection de la création à partir de différentes perspectives culturelles et théologiques. C’est pourquoi nous célébrons la création de ressources et d’initiatives telles que celles présentées dans la vidéo Transmission Latin America (mwc-cmm.org/fr/resources/transmission-2022-amerique-latine), où des paroisses de différentes parties du monde expliquent l’impact de leur foi sur leur relation avec la nature. 

    Je prie pour que notre communauté mondiale s’intéresse de plus en plus à la protection de la création, et que je puisse développer davantage les disciplines de vie simple et de contentement car, comme l’a dit Gandhi, nous devons « vivre simplement pour que les autres puissent simplement vivre ». 

    — César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener, Ontario (Canada).  


  • « Mon cœur bat la chamade depuis les témoignages de hier soir », a déclaré Joanne Lang, membre du comité de mission de Arnold Community Church, en Colombie-Britannique, Canada. Sa congrégation était l’une des 29 à accueillir des invités de la Conférence Mennonite Mondiale pour le culte du dimanche. La veille avait lieu l’événement du Renouveau 2028, une série d’événements commencée en 2017 pour commémorer les débuts du mouvement anabaptiste. Cinq invités internationaux et un orateur local ont témoigné de Jésus Christ, notre espoir, à l’église South Abbotsford le 25 mars 2023. 

    « Chère Conférence Mennonite Mondiale, vous êtes les anges envoyés par Dieu au Myanmar », a déclaré Amos Chin. « Quand nous sommes abattus, vous nous réconfortez; vous nous donnez à manger quand nous avons faim; vous nous aidez quand nous sommes réfugiés, vous nous apportez une lueur d’espoir quand nous sommes désespérés; le monde nous oublie, mais vous vous souvenez de nous ». C’est John Roth, l’organisateur de l’événement, qui a prononcé le discours d’Amos Chin sur les conditions difficiles au Myanmar, car celui-ci n’a pas reçu l’autorisation d’entrer au Canada. « Au bout du compte, Jésus-Christ est toujours notre espoir. » 

    « Vivre dans un pays où les problèmes sont comme l’air que l’on respire, ce n’est pas facile… mais nous vivons », a déclaré Tigist Tesfaye d’Éthiopie. Elle a prononcé son discours par vidéoconférence car son visa pour le Canada avait été refusé. Elle en a assez de demander des prières encore et encore, a-t-elle dit, « mais nous avons un Sauveur qui est notre espoir. » 

    « L’espoir n’a jamais été perdu », a déclaré José Arrais du Portugal. Les églises mennonites en Europe se sont rassemblées pour répondre aux besoins créés par la guerre en Ukraine. 

    « Pour parler d’espoir, je dois commencer par le désespoir », a déclaré Kkot-Ip Bae de Corée du Sud où le service militaire est obligatoire. Pour elle, la déclaration de la Conférence Mennonite Mondiale sur l’objection de conscience est un signe d’espoir pour les mennonites. 

    « Je ne peux pas dire quel est le secret pour trouver l’espoir, mais je pense que l’apôtre Paul avait compris quelque chose quand il nous a encouragés à ne pas abandonner », dit Cynthia Dück du Paraguay. 

    « Je suis très reconnaissante de voir de l’espoir à de nombreux endroits », a déclaré Ashley Rempel de Chilliwack, en Colombie-Britannique, Canada, membre de l’église mennonite Eden. Elle a parlé de la façon dont les jeunes qu’elle encadre lui montrent l’espoir en suivant Jésus. 

    En raison de la lenteur de traitement des visas ou de leur refus, non seulement deux orateurs manquaient à l’événement, mais aussi quatre représentants d’Afrique et un d’Amérique latine. Ils avaient été invités pour les visites d’église et les réunions du Comité exécutif de la semaine suivante au Camp Squeah.

    « Nous sommes unis dans notre espérance que c’est le Christ qui nous tend la main et nous dit ‘suis-moi’ », a déclaré Henk Stenvers des Pays-Bas, président de la CMM. « La CMM est le témoin vivant de cette espérance, et rassemble les gens dans une grande communion au-delà des frontières de nationalité, de couleur de peau, de langue, des circonstances économiques et de la culture. » 


    Recherchez les témoignages complets publiés dans le numéro de juillet exclusivement en ligne de Courrier. Cliquez ici pour vous abonner.  

    2023 Renewal: Abbotsford, BC, Canada

  • Pendant des décennies de violence entre l’État, les paramilitaires et les guérilléros, l’Église mennonite de Colombie a travaillé dans les régions touchées en accompagnant les victimes, dénonçant la violence et appelant à la paix. Aujourd’hui, un mennonite a été nommé pour représenter le Conseil œcuménique des Églises (COE) dans les pourparlers de paix du gouvernement. 

    Le processus de paix signé en 2016 continue de progresser. Le nouveau président Gustavo Petro a élaboré une politique de « paix totale » visant à mettre fin au conflit armé, à améliorer la sécurité publique dans les campagnes et à accroître le développement rural. Ses réformes comprennent plusieurs tables rondes de dialogue entre le gouvernement et l’Ejército de Liberación Nacional (l’armée de libération nationale). 

    Le Conseil œcuménique des Églises a été invité à participer à ce processus (en tant qu’observateur). Le COE a nommé Fernando Enns, théologien mennonite du Brésil et d’Allemagne, comme l’un de ses représentants. 

    « Bien que les mennonites d’Allemagne et des Pays-Bas soient parmi les plus petites églises membres en termes de nombre, la communauté internationale des églises honore notre solide témoignage de ‘paix et de justice’ rendu au cours des décennies », dit Fernando Enns. « Les mennonites représentent un engagement impartial en faveur de la consolidation de la paix et de la réconciliation par la non-violence. Nous avons une grande responsabilité à cet égard. »

    Fernando Enns

    « Il est important pour nous que le COE participe au processus de « paix totale » proposé par le gouvernement colombien. Le COE a l’expérience de ces accords d’unité, de justice et de paix. C’est un privilège pour notre pays et pour nous, en tant qu’églises de contribuer à cette paix », déclare Carlos Moreno, président des Églises mennonites colombiennes (IMCOL). « Et il est très encourageant qu’un anabaptiste ait été invité à participer à ce processus. »

    « Fernando Enns est un mennonite spécialiste de la paix. Sa nomination comme représentant du COE est une reconnaissance des dons théologiques et pratiques en matière de paix que les anabaptistes-mennonites apportent à l’Église mondiale et une reconnaissance de l’énorme impact qu’a eu le ministère de Fernando Enns au sein du COE pendant plusieurs années », déclare César García, secrétaire général de la CMM. 

    « Je prie pour que les observateurs internationaux désignés par le COE (et les Nations Unies) soient en mesure de renforcer et de soutenir l’engagement en faveur de la ‘paix pour tous’ en Colombie. Puissions-nous être en mesure de suivre d’un œil critique le chemin de la justice vers une paix durable, afin que le processus ne dégénère pas en une réconciliation bon marché. Puissions-nous rester concentrés sur les plus vulnérables, les pauvres, les marginalisés, les défavorisés », déclare Fernando Enns.