Épreuves et espoir sur le chemin

« Nous célébrons joyeusement le fait que nous soyons une communauté spirituelle centrée sur le Christ, sans frontières, parce que, en faisant partie de la Conférence Mennonite Mondiale, nous sommes en lien fraternel avec une association internationale et 107 unions d’églises mennonites et anabaptistes dans 58 pays du monde. »  Ce sont les paroles de bienvenues que Maykol Luis García Morelli, président de Asociación de Iglesias Cristianas Menonitas (église mennonite) de Costa Rica, a adressées aux responsables de la Conférence Mennonite Mondiale et aux invités locaux lors de l’événement de Renouveau 2027, Justice sur le chemin : migration et l’histoire anabaptiste, le 6 avril 2019 à Iglesia Vida Abundante à San Rafael de Heredia, au Costa Rica.

‘Renouveau 2027’ est une série de rencontres s’étalant sur 10 ans à l’occasion de la commémoration du 500e anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Tous les ans, des paroisses locales accueillent l’événement dans une région du monde différente.

Justice sur le chemin

 Henk Stenvers

« La tradition anabaptiste nous invite à être fidèles et à suivre Jésus et son évangile face aux situations de crises de ce monde : guerres, destructions, violence et injustice… Beaucoup de personnes se voient obligées de partir de chez eux et de migrer et c’est pour cela que nous avons choisi le thème : « En quête de justice » explique Maykol Luis García Morelli.

Un groupe de louange du Costa Rica et des danses folkloriques traditionnelles commencèrent la journée. Près de 450 personnes participèrent à cette journée de chant et de louange, dont des responsables de la CMM, du comité exécutif, du personnel, du comité YABs ainsi que des visiteurs. L’événement fut présidé par Cindy Alpizar, responsable d’une paroisse locale.  

Des intervenants latino-américains, Belinda Rodriguez et Jamie Prieto parlèrent du contexte théologique et historique de cet événement.

Belinda Rodriguez décrit les expériences d’émigration forcée du Honduras en disant « pour les enfants de Dieu il y a une exigence d’amour et d’obéissance : ‘Quand un émigré viendra s’installer chez toi, dans votre pays, vous ne l’exploiterez pas…’

« Les enseignements de Jésus, les expériences migratoires de notre propre tradition anabaptiste-mennonite et les appels des migrants, devraient nous amener à agir pastoralement » déclare Jaime Adrián Prieto Valladares, un historien mennonite du Costa Rica qui a basé sa présentation sur un poème de Carlos Drummond de Andrade. 

« De quelle façon les églises peuvent-elles apporter un avenir meilleur aux migrants et à leurs enfants ? Serons-nous capables de suivre l’enseignement et imiter Jésus sur le chemin des migrants ? Va-t-on permettre à son Esprit Saint qu’il nous oigne pour pouvoir créer et chanter des chants aux enfants migrants, pour leur permettre de rêver en paix ? » 

Trouver sa maison

 Henk Stenvers

Des orateurs de chaque continent partagèrent leur témoignage d’épreuves et d’espoir.

« J’ai appris que le sentiment d’appartenance allait dans les deux sens » a raconté Liesa Unger, la responsable des événements internationaux qui a déménagé de Sibérie en Allemagne lorsqu’elle était enfant. « Mon intégration ne dépend pas seulement des autres qui doivent m’accepter mais cela dépend aussi de moi, du fait que j’accepte ou pas l’invitation. 

« L’histoire de la migration est partagée par tous les frères et sœurs dans le royaume de Dieu » a déclaré la représentante YABs pour l’Amérique du Nord Larissa Swartz. « Notre identité spirituelle est celle d’un étranger sur une terre etrangère, en pèlerinage pour arriver jusqu’à sa vraie demeure. »

« Peu importe les manies de l’ennemi, nous ne devons pas oublier que notre Dieu est un Dieu de restauration » a affirmé Paul Phinehas, la représentante au comité exécutif pour l’Inde, qui a parlé de l’histoire de Joseph dans la Genèse pour souligner le rôle de la famille dans le processus de restauration divin. 

Zaida López du Costa Rica a lancé un défi : « Quand nous rencontrons un migrant dans notre pays nous pourrions penser : Comment aimerais-je être traité si j’étais à sa place ? Et au lieu de discriminer, tendons une main amicale, ils représentent une opportunité de partager l’amour de Dieu. »

Louange et prière

 Henk Stenvers

Les responsables de l’Église du Costa Rica actuels ont reconnu les ainés qui ont marqué le développement de l’Église dans leur pays : Hugo Rodríguez, Orlando Carvajal, Martín Matamoros, Anabelle González, Sandra Campos, María Rodríguez (décédée), Isabel Soto de Guadalupe (décédée).

Pour clore la journée, les participants se sont divisés en groupes avec des personnes qu’ils ne connaissaient pas avant pour prier pour les pays d’Amérique latine qui ont le taux le plus élevé de migration forcée.

Au nom de Samson Omondi, représentant pour l’Afrique au comité exécutif, qui n’a pas pu assister à la journée, Rebecca Osiro a parlé de l’accueil des réfugiés par la paroisse Eastleigh Fellowship Centre de la Kenya Mennonite Church à Nairobi, qui est aussi un centre d’accueil dans un quartier avec une forte population immigrée.

« Soyez attentifs, gardez les yeux ouverts pour voir les réfugiés, les immigrants et les migrants dans votre vie quotidienne. » écrit Samson Omondi. « Priez… ne soyez pas surpris lorsque Dieu met ces personnes sur votre route. »

—Kristina Toews et Karla Braun, un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

 

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