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  • Ê renouveau 2027 – De nos jours, la migration de masse est une préoccupation pour de nombreux pays : elle fait partie à la fois du passé et du présent des anabaptistes-mennonites. Nous sommes en même temps ceux qui ont émigré et ceux qui accueillent de nouveaux voisins dans leur nouvelle maison. Lors de’ Justice sur le Chemin : Migration et Histoire Anabaptiste-Mennonite’, le 6 avril 2019, des orateurs du monde entier ont présenté des témoignages sur la migration.


    Des caravanes de milliers de migrants d’Amérique centrale sont arrivées au Mexique fin 2018. Depuis de nombreuses années, notre pays est une voie de passage pour ceux qui émigrent d’Amérique centrale dans l’espoir d’atteindre les États-Unis d’Amérique (États-Unis). Mais pour la première fois, des groupes organisés ont demandé que l’on ouvre la frontière mexicaine afin de leur permettre d’entrer et de traverser le pays en toute sécurité.

    Bien que certains ont eu des paroles et des actions hostiles envers les caravanes de migrants lorsqu’elles sont arrivées au Mexique fin 2018, et au cours des premiers mois de 2019, il y a eu en général un élan de solidarité envers les migrants. Des campagnes ont été organisées pour leur apporter de l’aide, des vêtements, de la nourriture, des médicaments, des soins médicaux et les accompagner dans leur périple vers le nord.

    Sentiers de Justice

    Au sein de l’union d’églises Conferencia de Iglesias Evangélicas Anabautistas Menonitas de México (CIEAMM), et par l’intermédiaire du ministère Sendas de Justicia (Sentiers de Justice), nous avons appelé les églises à travailler en coordination avec d’autres organisations et d’autres églises qui voulaient répondre aux besoins exprimés par les migrants.

    Ceci est important : il faut écouter ceux que nous voulons servir pour que les actes de solidarité soient pertinents et centrés sur les besoins des migrants, et non sur la bonne volonté de personnes qui parfois apportent une aide qui ne correspond pas aux besoins. Après avoir identifié le type d’aide requis par les réfugiés temporaires au Mexique, nous avons diffusé les informations et les adresses des centres de collectes afin d’y faire parvenir les colis d’entraide.

    Fernando Sandoval, coordinateur du ministère Sendas de Justicia de la CIEAMM, a invité et encouragé les communautés à collecter des fonds et à acheter les produits dont avaient besoin les migrants. Pour connaitre les besoins spécifiques, il s’est rendu sur les lieux mis à disposition par les autorités de Mexico pour l’accueil de milliers de personnes déplacées originaires d’Amérique centrale, principalement du Honduras et d’El Salvador.

    Fernando a parlé avec des hommes et des femmes de tous les âges. Il a demandé la permission de filmer leurs témoignages avec son téléphone portable, afin de montrer ces vidéos dans les églises. Ce que nos communautés ont vu et entendu les a beaucoup émus. Tous ces récits de tragédies et de souffrances nous ont permis de mieux comprendre pourquoi certains décident de quitter leur maison pour tenter le voyage jusqu’aux États-Unis. Outre la pauvreté, certains ont évoqué la violence et la crainte de subir des abus de toutes sortes portant atteinte à la dignité humaine.

    Une magnifique collaboration

    Les frères et sœurs de l’église ont fait de nombreux dons que Sendas de Justicia a redistribué aux migrants. La réponse de la communauté fut surprenante, elle décida d’ouvrir ses bras et son cœur aux personnes vulnérables qui traversent le Mexique.

    Nous prenons au sérieux l’enseignement de Jésus, qui nous appelle à exercer l’amour solidaire en donnant à manger à ceux qui ont faim, en habillant ceux qui sont nus, en donnant de l’eau à ceux qui ont soif, en protégeant ceux qui sont sans défense, en prenant soin des malades et en visitant les prisonniers (Mt 25/35-36). Nous avons montré de la compassion en nous mettant à la place des migrants dans le besoin et en offrant accompagnement et réconfort.

    Le désir d’aider les migrants a donné lieu à une belle collaboration entre Sendas de Justicia et un groupe d’enseignants et d’étudiants de AMBS, le séminaire anabaptiste d’Elkhart, en Indiana. Ils avaient entendu parler de ce que la CIEAMM et l’Église Fraternidad Cristiana/Vida Nueva faisaient pour les migrants. Le groupe d’AMBS a partagé sa intérêt et récolté une offrande qui a été envoyée à Sendas de Justicia afin qu’elle puisse être utilisée à bon escient. Le ministère Sendas de Justicia a acheté des denrées qui ont été remises aux migrants. Les donateurs ont été informés de la manière dont le don a été utilisé. Nous croyons qu’en tant que chrétiens, nous nous devons de faire bon usage de l’argent qui nous a été confié par des frères et sœur en Christ et de leur rendre des comptes.

    Ce n’est pas la première fois que l’église Fraternidad Cristiana/Vida Nueva se montre solidaire des migrants. Depuis quelques années, la communauté fait des dons en nature (nourriture, articles d’hygiène personnelle) à Casa Tochán, un refuge pour migrants qui leur apporte aussi un soutien juridique alors qu’ils cherchent la protection au Mexique avant de continuer vers les États-Unis. Les membres de l’assemblée apportent différents produits destinés à Casa Tochán car nous comprenons que nous suivons un migrant, Jésus, né dans des conditions très similaires à celles des familles poussées à l’exode par les puissants au cœur endurci.

    Ouvrir ses bras et son cœur aux migrants c’est suivre le Christ. Parmi eux voyagent peut-être quelqu’un comme la femme païenne syro-phénicienne, qui nous font découvrir des dimensions de la foi visibles uniquement pour les personnes vulnérables et marginalisées. Jésus dit de cette femme que sa foi était grande qu’elle est un exemple de confiance en Dieu (Mt15/28). C’est cette même confiance que nous voyons chez les migrants.

    Carlos Martínez García, pasteur et journaliste au Mexique, est président de l’union d’églises Conferencia de Iglesias Evangélicas Anabautistas Menonitas de México (CIEAMM).Il a pris la parole lors de Renouveau 2027, ‘En quête de justice : Migration dans l’histoire anabaptiste-mennonite’, qui a eu lieu à San Rafael de Heredia (Costa ) le 6 avril 2019. Cet article est une adaptation de sa présentation.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • Ceux d’entre nous qui ont vu la migration de près savent que c’est un problème qui concerne le peuple de Dieu.

    Ceux qui émigrent – laissant derrière eux leur sécurité et leur confort – s’exposent à de nombreuses difficultés et à un avenir incertain. Certains migrent volontairement, mais l’histoire récente révèle que la migration actuelle est généralement forcée. Les circonstances obligent les gens à prendre la décision de partir avec l’espoir que l’avenir sera meilleur pour eux et leur famille. Pour les femmes qui décident de se lancer dans le voyage avec leurs enfants mineurs afin de les protéger d’une situation sans issue, les difficultés sont encore plus grandes. Elles sont multipliées selon le nombre d’enfants qu’elles emmènent.

    Ce qui est triste, c’est que de l’autre côté du mur, de la barrière, de la frontière (quel que soit le mot) il n’y a ni promesse ou solution.

    En fait, certains le savent déjà avant de partir, et leur attitude suscite une réponse négative et les portes se ferment devant eux.

    Le contexte

    Selon une enquête réalisée par la Commission d’Action sociale mennonite (CASM) *, 250 à 300 personnes en moyenne émigrent quotidiennement du Honduras. La plupart d’entre eux partent à cause de la violence, du manque d’opportunités et pour rejoindre leur famille. Parmi ces groupes, il y a des jeunes qui partent avec un ‘code vert / liste noire’, ce qui signifie qu’ils sont destinés à mourir. Des articles de presse dans les médias montrent que si leur tentative de migration échoue, ces jeunes risquent la mort à leur retour.

    Un de ces jeunes, détenu et attendant son renvoi dans son pays, a déclaré dans une interview : « Je sais que je suis sur une liste noire. Je suis ici avec ma mère et mes frères et sœurs. J’ai tué un membre d’un gang parce qu’il abusait de ma mère et de mes deux sœurs. C’est pourquoi ma vie est menacée et que nous sommes venus. Peu importe qu’ils me tuent ; ce qui compte, c’est que ma famille soit en sécurité. »

    Une autre réalité est le drame que doivent vivre les personnes déportées.

    On ne leur donne même pas le droit de changer de vêtements pour rentrer. Lorsqu’ils sont emprisonnés, les vêtements sales qu’ils portaient sont saisis et remplacés par un uniforme de prison, comme si l’immigration était un crime et non un droit humain fondamental. Lorsqu’ils sont expulsés après deux ou trois mois, leurs vêtements sales leur sont rendus. Ils n’ont que cela à se mettre car l’expulsion est immédiate.

    Les femmes et les enfants arrivent en pleurant. Les mères qui ont accouché seulement vingt jours auparavant font un voyage de 14 heures à partir du Mexique.

    Les Écritures

    C’est la réalité à laquelle nous sommes confrontés et sur laquelle vous et moi pouvons et devons agir.

    La question est : Que voulons-nous faire ? Eh bien… chacun de nous choisit la manière de réagir aux situations de la vie en fonction de son rôle, qu’il ou elle soit responsable d’église ou de communauté, dirigeant politique, chef de famille, pasteur, ami ou citoyen.

    Pour les enfants de Dieu, il y a une exigence d’amour et d’obéissance.

    « Lorsqu’un étranger habite avec vous dans votre pays, vous ne l’opprimerez pas » (Lévitique 19/33).

    Mais je ne les ai pas opprimés. Tout ce que j’ai fait a été de fermer ma porte. C’est mon droit. Je me protège, car ils peuvent m’attaquer.

    Je ne sais pas ce qui pourrait être une excuse valable et socialement acceptable, même dans le contexte de l’église.

    La réalité est qu’en tant que chrétiens, nous ne faisons pas ce que nous voulons, mais plutôt ce que nous devrions faire. La Parole de Dieu est claire sur cette situation spécifique.

    Comment dois-je me comporter face au problème de la migration ?

    « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Matthieu 25/35).

    Ê travers la Parole, Dieu nous appelle à agir de manière à être sensible et avoir de l’empathie.

    Personnellement, je pense que c’est la meilleure façon de comprendre la réalité vécue par les personnes qui migrent. Lorsque j’essaie de comprendre ce qu’une personne ressent, je retourne à la Parole de Dieu qui dit : « Car vous étiez étrangers dans le pays d’Égypte » (Lévitique 19/34a).

    En d’autres termes, vous savez également ce que l’on ressent lorsque vous n’êtes pas en terrain connu, loin de la sécurité de votre maison.

    Conclusion

    Nous manifester de l’amour afin d’être solidaires de la meilleure manière possible avec ceux qui n’ont d’autre choix que d’émigrer et en subissent les conséquences. Même si ce n’est pas notre cas maintenant, cela peut le devenir. Nous devons prendre position devant ce problème social, et le mieux est d’obéir à la Parole de Dieu en offrant un lieu de vie et en nous mettant à leur place, plutôt qu’en les opprimant.

    Adriana Belinda Rodríguez est mariée, elle est psychologue et fait partie de la Commission Paix. Elle est également étudiante en théologie à SEMILLA et membre de l’Église mennonite ‘Caminando con Dios’ (Marcher avec Dieu) à La Ceiba (Honduras), où elle participe à l’enseignement.

    Elle dirige l’organisation des services sociaux de l’Église évangélique mennonite hondurienne : le Projet pour la Paix et la Justice, qui promeut une culture de la paix.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • « Isisu somhambi asinganani, singangophondo lwempunzi ». Littéralement : le ventre d’un voyageur est aussi petit qu’une corne de bouc.

    La Représentante régionale de la CMM pour l’Afrique australe, Barbara Nkala, a appris la générosité dès son enfance.

    Sa mère qui « avait peu et était d’une générosité un peu agaçante » citait le proverbe ci-dessus alors qu’elle offrait à manger aux visiteurs. « Pourtant nous ne nous sommes jamais couchés le ventre vide ».

    La grande maison de son grand-père était un refuge et un lieu de fête non seulement pour la famille élargie, mais également pour les vagabonds et tous ceux qui avaient moins que lui.

    Le budget de Barbara Nkala inclut donc la générosité, y compris pour les personnes dans le besoin du quartier, les personnes vulnérables qui tentent de gagner leur vie, les projets d’église, l’hospitalité à la maison – et la CMM.

    En outre, « il arrive souvent que l’Esprit la conduise à faire des dons imprévus ».

    Depuis 2009, le Zimbabwe traverse une crise d’hyperinflation. Récemment, le gouvernement a interdit le dollar américain, qui était utilisé dans le pays en l’absence d’une monnaie nationale stable.

    « Bien que vivant dans l’un des pays à l’économie la plus incertaine, Barbara donne généreusement à ceux qui en ont besoin – et à la CMM », a déclaré Arli Klassen, responsable du développement de la CMM.

    « Peu importe ce que nous donnons aux plus petits d’entre nous, nous donnons à Dieu », déclare Barbara Nkala. « Une relation profonde avec Dieu, son amour étonnant et ses nombreuses bénédictions m’ont fait comprendre que je ne peux jamais assez donner pour égaler les dons gratuits et les bénédictions de Dieu. »

    « J’apprécie vraiment la volonté de développer des relations significatives au niveau mondial », déclare Barbara. « C’est grâce à la CMM que j’ai compris que la diversité est une grande richesse dans le royaume de Dieu.

    Je comprends de mieux en mieux que nous sommes les gardiens les uns des autres. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • Depuis ses débuts en Europe, le mouvement anabaptiste a été un mouvement de migrants. Les fondements théologiques qui l’ont animé font écho à la réalité des migrants d’aujourd’hui, et posent un défi au travail missionnaire, pastoral et de justice sociale de notre famille anabaptiste mondiale.

    Le poète brésilien Carlos Drummond de Andrade nous a laissé un merveilleux poème* avec lequel nous aimerions introduire cette courte méditation :

    « …Je marche sur un chemin
    qui passe par de nombreux pays…
    Je compose une chanson,
    qui réveille les femmes et les hommes
    et qui permet aux enfants de rêver en paix. »

    * Basé sur une traduction libre du portugais à l’espagnol par Jaime Adrián Prieto Valladares.

    Jésus, ce migrant perpétuel

    Carlos Drummond de Andrade clame quatre coins de l’univers : « Je marche sur un chemin (…) ». Ses paroles rappellent la poésie Nahúalt de Méso-Amérique, dans laquelle le poète se voit marcher et la lumière de ceux qui étendent des fleurs blanches et rouges par terre illumine son chemin.

    Le premier vers : « Je marche sur un chemin » nous rappelle immédiatement également la poésie et la vie de Jésus en lien avec le thème du chemin. Car dans les quatre évangiles, Jésus nous est présenté comme le « migrant perpétuel » dont on découvre le message, la vie et la mission en chemin.

    L’Évangile de Matthieu décrit une scène courante pour de nombreux migrants d’Amérique centrale : Jésus, Marie et Joseph rentrant à Nazareth apeurés, furtivement de leur exile en Égypte après la mort de l’empereur Hérode (Matthieu 2/13-18).

    La vie publique de Jésus a pris forme le long du chemin, alors qu’il parcourait les villes et les villages, prêchant l’évangile du Royaume et guérissant toutes les maladies et tous les maux (Matthieu 9/35). Il a emprunté les chemins de Samarie et a traversé des lieux de culture juive, syro-phénicienne, grecque et romaine, apportant le pain, la vie et la paix. En traçant lui-même sa route, il a dévoilé le Chemin : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14/6).

    Il est mort à Jérusalem, après avoir affronté les autorités politiques et religieuses juives du temple et avoir été traduit en justice devant Ponce Pilate. Après sa passion et sa mort, Jésus ressuscité apparaît, marchant avec les disciples à Emmaüs pour les réconforter et leur expliquer les saintes Écritures.

    La naissance des communautés anabaptistes-mennonites migrantes

    Cette phrase poétique pourrait résumer l’expérience migratoire qui a caractérisé l’émergence et l’identité des communautés anabaptistes-mennonites depuis le XVIe siècle. Ces communautés ont été formées sur le modèle du chemin présenté par Jésus-Christ et suivant ses premiers disciples qui, dans Actes 9/2, se nomment eux-mêmes « les gens du chemin ».

    Au XVIe siècle, en pleine époque d’un christianisme médiéval corrompu – qui emprisonnait le corps et l’esprit des paysans, des ouvriers et des mineurs – le témoignage renouvelé des anabaptistes et des réformateurs radicaux s’est précisé.

    Les disciples de Jésus ont été bouleversés par l’expérience du Saint-Esprit, qui les a délivrés de la peur des forces du mal, du pouvoir romain de Ponce Pilate et de l’autorité religieuse et politique des pharisiens, qui ont mit à mort leur maitre, Jésus.

    Cette révélation du Saint-Esprit a donné naissance aux premières communautés anabaptistes qui se sont formées dans le sud de l’Allemagne, en Suisse, en Autriche, au Tyrol et aux Pays-Bas. La lecture des Saintes Écritures par les réformateurs Calvin, Luther, Melanchton et Zwingli met en évidence l’évangile de la grâce et a eu un grand impact sur les anabaptistes. Mais la caractéristique propre aux anabaptistes et mennonites fut la volonté de suivre Jésus au travers de la présence réconfortante du Saint-Esprit.

    Le caractère migratoire des anabaptistes vient de cette décision d’imiter Jésus-Christ. Historiquement, les communautés anabaptistes-mennonites du XVIe siècle ont incarné les paroles du poète, empruntant d’innombrables chemins, suivant l’exemple de leur maître Jésus, annonçant le shalom (la paix) et l’évangile du Royaume et créant une communauté solidaire avec les pauvres, les paysans et les migrants

    Expansion migratoire de l’anabaptisme dans le monde

    Le mouvement migratoire des familles anabaptistes et mennonites d’origine européenne s’est poursuivi vers l’Amérique latine. Nous avons observé des flux moyens et importants, composés de familles entières de mennonites d’origine européenne, qui se sont installées au Mexique (1922-1926), au Paraguay (1926-1958), au Brésil (1930-1958) et en Uruguay (1948-1959). Depuis 1953, la Bolivie est devenue un lieu d’immigration pour les colonies mennonites d’origine européenne.

    En Asie comme en Afrique, il ne s’agit pas de migrations d’anabaptistes ethniques d’origine européenne, telles que dans le cas de l’Amérique latine où l’espace géographique a été colonisé par des mennonites. Cependant, nous pouvons affirmer que les idéaux anabaptistes, le message de Jésus-Christ, la formation d’églises et les organisations de travail pour la paix se sont développés dans le contexte des puissances coloniales européennes et nord-américaine. Ils ont également migré vers l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine par le biais de la mission et d’organisations tels que le Comité Central Mennonite.

    Que ce soit à travers les déplacements massifs de familles ethniques d’origine européenne, ou à travers l’envoi de couples missionnaires, la migration anabaptiste a élargi les communautés, les églises, les familles et les mouvements mennonites-anabaptistes, en empruntant de nombreux chemins traversant les frontières et les pays du monde entier.

    Les chants des migrants

    Cela nous renvoie à la réalité des migrants du monde d’aujourd’hui. Environ 250 millions de personnes, soit 3,4% de la population mondiale, sont des migrants qui franchissent les frontières de leur pays, fuient les injustices et la violence, fuient la mort, cherchent du travail pour améliorer leur situation économique et subvenir aux besoins de leurs familles, ou sont à la recherche d’une plus grande tolérance religieuse. Et cela avec l’espoir de trouver une vie meilleure hors de leur patrie.

    On constate des déplacements d’un pays à l’autre, comme dans le cas des migrants vénézuéliens au Brésil et en Colombie, à cause de la crise politique et économique que traverse leur pays. Il y a le cas dramatique de milliers de Honduriens, Guatémaltèques, Salvadoriens et Mexicains, qui, fuyant la violence dans leur pays, tentent de franchir la frontière et le mur au nord du Mexique à la recherche du ‘rêve américain’. Puis il y a les migrations massives d’Africains accablés par la sécheresse, la violence et la faim dans leur pays, qui traversent leurs frontières pour chercher refuge en Europe, aux États-Unis et sur d’autres continents. Dans ce drame humain, les familles, les femmes, les filles et les garçons souffrent d’injustice et de traitements indignes.

    La dure réalité que vivent des millions de migrants dans le monde fait l’objet de mentions constantes dans l’actualité nationale et internationale. Des poèmes et des chansons aux rythmes populaires, africains, latino-américains, asiatiques et hispaniques éveillent la conscience des femmes et des hommes sur la situation des migrants.

    Le dernier vers du poème de Carlos Drummond de Andrade met l’accent sur l’élément utopique de la chant du migrant qui « fait rêver garçons et filles en paix ». Et cela nous fait penser à la figure maternelle de Dieu, que le prophète Ésaïe a utilisé concernant l’exil du peuple juif à Babylone. Dieu est comparé à une femme qui allaite :

    « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Maître m’a oubliée.

    Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? Cesse-t-elle d’aimer l’enfant qu’elle a porté ?

    A supposer qu’elle l’oublie, moi, je ne t’oublie pas » (Ésaïe 49/14–15).

    Nous sommes devant ces questions importantes : Comment les églises contribueront-elles à offrir un avenir meilleur aux migrants et à leurs enfants ? Pourrons-nous imiter et suivre Jésus sur le chemin des migrants ? Laisserons-nous l’onction de son Saint-Esprit nous pousser à créer et à chanter pour les enfants migrants afin qu’ils rêvent en paix ?

    Conclusion : recommandations pastorales

    Les enseignements de Jésus, les expériences migratoires de notre tradition anabaptiste-mennonite et les chants des migrants doivent donc nous conduire à des actions pastorales.

    Nous, les églises anabaptistes d’Amérique centrale, d’Amérique latine, d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Afrique et d’Asie, la Conférence Mennonite Mondiale, le Comité Central Mennonite et toutes les institutions anabaptistes d’éducation et de service social, devons prier, réfléchir et prendre des mesures concrètes concernant la réalité de la migration dans nos pays et dans la région où nous vivons.

    • Approfondir la réflexion théologique et pastorale sur le thème de la migration.
    • Encourager la réflexion dans nos églises sur les droits des migrants et les causes politiques, économiques et sociales de la migration.
    • Offrir amitié, soutien psycho-spirituel, aide et fraternité aux migrants qui visitent nos paroisses.
    • Consacrer une partie des offrandes au financement de projets de soutien aux migrants.
    • Accorder une attention particulière à la santé, à l’alimentation, au bien-être et à l’éducation des enfants migrants.
    • Accompagner spirituellement les migrants.
    • Entrer en contact avec d’autres organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales qui travaillent dans le domaine de la migration.
    • Étudier, planifier, développer et évaluer des activités et des projets liés à la migration avec des groupes et d’autres organisations écclesiales qui font ce travail pastoral.
    • Mettre les réflexions et les projets sur les questions de migration à la disposition des églises d’autres continents, afin d’enrichir l’expérience internationale et le travail pastoral avec les migrants
    • Apporter de la diversité dans la vie d’enfants migrants avec des chansons, des histoires, des jeux et des rires.

    La question de la migration nous rappelle que Dieu est présenté dans la Torah et dans d’autres livres de l’Ancien Testament, comme le Dieu des pauvres, des orphelins, des veuves et des étrangers. Le Nouveau Testament nous renvoie aux paroles de jugement et à la promesse de Jésus dans Matthieu 25/34-36 : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus à moi » (TOB).

    Jaime Adrián Prieto Valladares est un historien mennonite, il est responsable d’église dans l’Asociación Iglesias Cristianas Menonitas de Costa Rica. Il a parlé à Renouveau 2027 : ‘Justice sur le chemin : on the journey: Migration and the Anabaptist-Mennonite story’ à San Rafael de Heredia (Costa Rica) le 6 avril 2019. Cet article est adapté de sa présentation.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • Canadienne, je suis généralement heureuse de m’identifier à mon pays. Je suis également consciente que ma famille est arrivée d’Ukraine dans ce pays il y a 100 à 150 ans. Cependant, elle n’était pas ukrainienne – elle avait quitté la Prusse et, avant cela, les Pays-Bas.

    La migration fait partie de mon histoire.

    Notre histoire, celle des anabaptistes, est une histoire de migration à travers l’Europe et dans le reste du monde comme colons ou missionnaires. Notre histoire, celle des chrétiens, est aussi une histoire de migration qui remonte jusqu’à l’Église primitive, répandant le christianisme dans l’empire romain alors que nous nous dispersions au-delà de Jérusalem. L’Ancien Testament nous ramène encore plus loin : l’exil babylonien, les années en Égypte, les voyages d’Abraham – et on peut considérer que le départ d’Adam et d’Éve du jardin d’Eden est une forme de migration.

    La migration fait partie de l’histoire humaine

    Un migrant peut simplement se définir comme une personne qui franchit une frontière internationale, qu’il le fasse volontairement ou non, et quel que soit son motif ou la durée de son séjour dans un autre pays.

    Ainsi, il n’est peut-être pas surprenant que le nombre de migrants soit aujourd’hui le plus élevé jamais enregistré. En 2017, quelques 258 millions de personnes (soit près d’une personne sur 30) vivaient en dehors de leur pays d’origine, pour des raisons allant de l’annonce de l’Évangile à la recherche de nouvelles possibilités de travail ou chassés par les effets du changement climatique, ou à cause de la guerre ou de la violence, ou pour bien d’autres raisons encore.

    Les migrants sont vulnérables quelles que soient la raison de leur déménagement. L’ONU rapporte qu’ils sont souvent les premiers à perdre leur emploi en période de ralentissement économique, qu’ils sont peut-être moins bien payés que les personnes nées dans le pays et qu’ils risquent davantage d’être victimes de violations des droits humains.

    Conscients des nombreuses difficultés auxquelles les migrants sont confrontés dans leur propre pays, les responsables d’églises d’Amérique latine ont choisi ‘Justice sur le chemin : la migration et l’histoire anabaptiste’ comme thème de ‘Renouveau 2027’ organisé au Costa Rica en 2019. Le contenu de ce numéro est issu des présentations qui y ont été faites.

    Dans l’Ancien Testament, nous lisons des exhortations spécifiques à traiter l’étranger avec justice et, dans le Nouveau Testament, il existe de nombreux appels à l’hospitalité et à l’amour envers ceux qui sont en marge de la société.

    Citant des précédents bibliques, Adriana Belinda Rodriguez appelle les lecteurs à traiter les migrants qui nous entourent avec amour en obéissant aux commandements de Dieu : que nous aimions les étrangers.

    Jaime Prieto Valladares appelle aussi les lecteurs à rêver de paix et à suivre Jésus en agissant pour rendre justice aux personnes déplacées ou en marge de la société.

    Dans nos articles ‘Perspectives’, vous lirez des témoignages sur la façon dont notre famille anabaptiste offre l’hospitalité aux migrants au Kenya, en Inde, au Mexique, en Allemagne et aux États-Unis.

    Les migrants sont très différents et ont diverses motivations. Parfois ce sont ‘nous’, parfois ce sont ‘ les autres’, mais l’appel de Dieu est toujours d’aimer. Comment les anabaptistes du monde entier répondront-ils à l’appel ?

    Karla Braun est rédactrice en chef de COURRIER pour la Conférence Mennonite Mondiale. Elle vit à Winnipeg (Canada).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • « Ces gens méritent leurs souffrances » dit quelqu’un pendant une réunion dans une assemblée locale de Colombie, en parlant des immigrants qui entraient dans son pays. « Ils fuient la politique d’un gouvernement qu’ils ont eux-mêmes élu. En plus, ils ont décidé de venir ici illégalement. C’est pourquoi je dis qu’ils méritent leurs problèmes. »

    La migration n’est pas une réalité à laquelle font uniquement face les pays du ‘monde minoritaire’. C’est un phénomène mondial. Ainsi, beaucoup de nos églises dans différents contextes font face au même dilemme : Faut-il soutenir les lois anti migratoires de notre pays ou devons-nous aider ceux qui arrivent, quel que soit leur statut légal ? Ce dilemme se complique encore lorsque nous nous souvenons que dans la société, ce qui est légal n’est pas toujours juste, et ce qui est juste est parfois illégal. Comme le disait Jésus, à propos des lois de son époque : « Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. » (Marc 2/27 TOB).

    Un immigrant vit entre deux mondes : sa culture d’origine et celle du lieu où il se trouve à présent. Il existe un mot pour cela dans les Écritures : ‘pèlerin’. Ce terme nous rappelle qu’en tant que membre du Peuple de Dieu nous sommes dispersés et exilés dans le monde. Nous sommes appelés à ne pas nous conformer à la société (Romains 12/2) mais à vivre en accord avec les valeurs du Royaume de Dieu, qui nous offre une nouvelle citoyenneté.

    Cela veut dire qu’en tant que communautés de foi – même lorsque nous sommes nés dans le pays où nous nous trouvons présentement – nous partageons avec les immigrants cette même expérience de ne pas appartenir au lieu où nous vivons. Dans notre pèlerinage continuel nous pouvons facilement nous identifier avec ceux qui ont quitté leur terre et leur culture. Nous pouvons En fait, Dieu ne nous a pas donné ce que nous méritions, mais Il a fait de nous de nouveaux citoyens de son Royaume. Un aspect de cette citoyenneté implique de renoncer aux paradigmes humains de domination et de pouvoir, et de partager avec les autres l’hospitalité que nous avons reçue.

    Il peut y avoir des raisons politiques ou idéologiques pour déporter les immigrants, il peut y avoir des explications économiques aux lois anti-migratoires, mais il n’y a pas d’arguments théologiques ou bibliques qui puissent les justifier. Peut-être que certains des immigrants qui arrivent dans nos pays ont pris de mauvaises décisions qui les ont amenées à devoir quitter leur pays ; peut-être que certains d’entre eux méritent leurs souffrances. Cependant, nous, disciples de Jésus, nous croyons en un Dieu qui ne nous donne pas ce que nous méritons, mais ce dont nous avons besoin. En tant que chrétiens, nous sommes appelés à être un peuple qui croit aux nouveaux départs, un peuple d’espérance, un peuple qui, naturellement, offre de l’amour et prend soin de l’étranger, même si c’est illégal dans certains contextes.

    Dans ce numéro de Courrier, nous avons voulu nous pencher sur ce thème si pertinent pour notre monde aujourd’hui ; un monde où les politiques protectionnistes se traduisent par le traitement inhumain de millions de personnes. Il s’agit des immigrants qui, comme beaucoup d’anabaptistes dans le passé, quittèrent leur terre à cause de la violence, de la persécution ou du manque d’opportunités. Arrivés dans un nouvel environnement, ils génèrent des communautés d’espérance, un aperçu du Royaume de Dieu qui leur donne la possibilité d’un nouveau départ. Et je prie qu’en tant qu’Église mondiale nous n’oublions jamais que nous sommes citoyens du Royaume, pèlerins et étrangers dans la société !

    César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener, Ontario (Canada).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • Depuis 2016, les Philippines sont dirigées par un président controversé pour sa campagne anti-drogue. Les exécutions extrajudiciaires ont augmenté?: il semble que les policiers exécutent les revendeurs de drogue et quiconque essaye de se défendre. Ce président charismatique bénéficie d’un soutien massif, mais sa personnalité et son approche violente du problème de la drogue et de la pauvreté suscitent des controverses.

     Ebenezer Mondez

    Dans la ville de Lumban (province de Laguna), Eladio Mondez est pasteur de l’assemblée locale Lacao Mennonite Bible Church (église biblique mennonite de Lacao). Le dimanche matin, une cinquantaine d’hommes et de femmes, jeunes et moins jeunes, se rassemblent pour écouter la Parole de Dieu. L’après-midi, environ 40 à 50 enfants du voisinage viennent pour écouter des histoires bibliques, chanter et danser et prendre un repas nourrissant, préparé pour eux par les bénévoles de la paroisse.

    Au cours de la semaine, le pasteur Eladio Mondez remplit les fonctions de président de l’Alliance évangélique des pasteurs de Lumban (LEAP). La LEAP, une association de 12 assemblées évangéliques de la ville, créée pour avoir un impact dans la ville. Ces pasteurs se sont engagés à aider le gouvernement local dans la campagne nationale antidrogue?: ils animent des sessions de réhabilitation pour les revendeurs de drogue et les toxicomanes qui se rendent à la police afin de changer de vie.

    Chaque année au mois de janvier, l’église biblique mennonite de Lacao célèbre le mois national de la Bible et le Dimanche de la Fraternité Mondiale de la CMM.

    Un groupe en expansion

    Les mennonites sont arrivés pour la première fois aux Philippines dans les années 1970, lorsque le Comité Central Mennonite est venu apporter de l’aide humanitaire. Eastern Mennonite Mission est arrivé plus tard et a implanté des assemblées mennonites.

     Ebenezer Mondez

    La plupart des responsables d’assemblées mennonites locales sont des pasteurs d’autres confessions qui se sont convertis à une pratique de foi mennonite. C’est pourquoi, en 1991, ils ont officiellement pris le nom de Integrated Mennonite Churches, Inc. (IMC).

    L’IMC continue à grandir et compte environ 1 500 membres baptisés à ce jour. Les paroisses de l’IMC se trouvent dans des montagnes reculées, difficiles à atteindre. La plupart des membres sont agriculteurs et dépendent des cultures pour gagner leur vie. Certaines paroisses sont dans les villes, et la prochaine génération est constituée de jeunes – enseignants, infirmiers, ou travaillant dans le développement.

    Le christianisme aux Philippines est principalement catholique romain. Cependant, au cours de la dernière décennie, le nombre de paroisses évangéliques a augmenté. Cela est peut-être dû à l’arrivée de missions étrangères et des scissions dans les assemblées locales (il y a environ dix ans, l’IMC a également connu une scission).

    Les paroisses de l’IMC répondent activement aux besoins des communes locales. Certaines ont des programmes d’alimentation pour enfants défavorisés. Elles distribuent des fournitures scolaires au début de l’année scolaire afin d’encourager les enfants dont les parents n’ont pas les moyens d’en acheter. Elles organisent aussi des études bibliques et l’école du dimanche, pendant lesquelles les enfants peuvent s’amuser, écouter des histoires sur Jésus et se retrouver avec des chrétiens qui les aiment et s’occupent d’eux.

    Une famille dans la foi

    L’IMC organise une conférence générale annuelle au cours de laquelle responsables et membres se rassemblent pour mieux connaître la théologie de la paix et l’anabaptisme, et réfléchir aux moyens de faire face aux difficultés locales et nationales. Toutefois, en raison des difficultés géographiques et financières, seulement 20% environ des membres sont en mesure d’assister à la conférence annuelle. La plupart du temps, seuls ceux qui habitent à proximité du lieu de réunion peuvent venir. Ceux qui viennent de loin doivent voyager entre 5 et 16 heures.

     Ebenezer Mondez

    Chaque année, les jeunes de l’IMC participent à un camp (de jeunes), qui est l’occasion pour les jeunes responsables de s’encourager mutuellement. Le camp permet aussi d’inviter des amis à connaître Jésus et à avoir une relation personnelle avec lui. Les camps dynamisent les jeunes afin qu’ils soient engagés dans leur assemblée locale et participent activement à la communion fraternelle et au témoignage.

    Les paroisses de l’IMC travaillent avec d’autres églises de leur région. Elles se sont jointes à des associations ecclésiales qui encouragent la communion entre les chrétiens. Bien qu’elles aient des différences, elles soulignent l’unité des croyants au Christ. La théologie de la paix des mennonites incite les autres églises à faire des alliances entre les candidats pendant les périodes d’élections locales.

    Autres groupes anabaptistes aux Philippines

    Outre l’IMC, d’autres groupes mennonites sont présents aux Philippines, comme les groupes conservateurs de la Nationwide Fellowship of Churches, avec lesquelles le l’IMC n’a pas de relations. Il y a une mission Frères Mennonites dans le nord, mais elle n’a pas encore de contact avec l’IMC. Il existe également un réseau d’églises (Peace Church Network) créé par MC Canada, dans la région métropolitaine de Manille (la capitale). Peace Church Network et l’IMC se sont rencontrés à plusieurs reprises pour échanger et apprendre l’un de l’autre.

     Ebenezer Mondez

    Comme ailleurs, les mennonites aux Philippines sont confrontés à des questions de discipulat et d’évangélisation. La présence évangéliqueest écrasante?; presque tout le monde a entendu l’évangile, mais choisit de l’ignorer ou de le fuir. La difficulté est de savoir comment témoigner du caractère unique de la tradition anabaptiste en mettant l’accent sur la paix, la non-violence et la non-résistance.

    Nous avons l’occasion de vivre nos principes de paix et de non-violence de manière concrète. Des groupes armés, rebelles communistes, résident dans des régions montagneuses reculées. Certaines paroisses de l’IMC situées dans ces zones se comportent en témoins en leur offrant un peu de nourriture, et en développant des relations amicales avec les rebelles.

    L’anabaptisme a également eu une influence sur le processus de paix dans le pays, où des artisans de paix regardent la théologie de la paix anabaptiste comme un modèle à suivre pour aborder les groupes séparatistes musulmans ainsi que les rebelles communistes.

    Cela fera bientôt 50 ans qu’il y a des mennonites aux Philippines, et nos églises – avec différents accents – continuent de suivre Jésus sur le chemin de la paix et de témoigner à nos voisins de l’amour et de la justice que Jésus a manifesté aux êtres humains sur la Terre.

    ‚ÄîRegina Lyn Mondez-Sumatra est la coordinatrice nationale de l’IMC depuis 2011. Elle a grandi à Lumban Mennonite Bible Church et est actuellement chargée de recherche à plein temps pour une petite ONG ≈ìuvrant pour la paix dans la région métropolitaine de Manille. Elle travaille à un processus de paix entre le gouvernement et le parti communiste.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2019 de Courier/Correo/Courrier.

     

  • « La terre et ses richesses appartiennent à l’Eternel. L’univers est à lui avec ceux qui l’habitent. C’est lui qui a fondé la terre sur les mers, qui l’a établie fermement au-dessus des cours d’eau » (Psaumes 24/1–2).

    « Changement climatique » : ces deux mots suscitent souvent des inquiétudes quant à l’avenir de l’humanité, mais aussi quant à celui de la planète toute entière.

    Les effets du changement climatique sont devenus indéniables. Les études scientifiques menées au cours des 100 dernières années ont montré que si la température de la planète augmentait de plus de 1,5 ° C, l’impact sur les écosystèmes du monde entier serait désastreux.

    Cette faible augmentation entraînerait une modification des cycles des précipitations, des changements de températures et un risque plus élevé de vagues de chaleur, d’inondations, de fontes des glaces et des glaciers, ce qui provoquerait une élévation du niveau de la mer.

    Le changement climatique pose un risque pour les humains et les écosystèmes naturels. On peut dès à présent voir que cette perturbation de l’équilibre des écosystèmes affecte les espèces végétales et animales qui développent des mutations physiologiques. Avec des effets tels que la diminution du rendement des cultures, le changement climatique entraînera une augmentation de la pauvreté.

    Alors que les études scientifiques présentent de nombreux points négatifs, l’Église peut tenter de faire ressortir les points positifs. En tant que chrétienne, étudiante en sciences de l’environnement, je pense que nous pouvons nous tourner vers la science pour trouver des solutions tout en exaltant Dieu pour sa grandeur, car il a créé le monde et Il nous a donné le désir de le comprendre.

    L’engagement de l’Église est primordial. Voici six propositions d’actions.

    Changement

    Beaucoup d’entre nous devons changer notre manière de penser, notre point de vue et notre attitude face au changement climatique. Ce n’est pas un problème qui incombe seulement aux politiques, aux scientifiques ou aux experts. C’est le problème de toutes et tous, y compris de l’Église mondiale.

    Même si nous espérons un jour avoir la vie éternelle par Jésus Christ, tant que nous sommes sur terre, nous en sommes ses gardiennes et gardiens. Dans Genèse 2,15, il est dit : « L’Éternel Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder ». Dieu demande à son peuple de prendre soin de la création.

    Comment…

    La question n’est pas de savoir si le changement climatique est un phénomène réel ou non, mais de nous demander comment nous, membres de l’Église mondiale, pouvons participer à l’adaptation de nos communautés aux changements. C’est un problème mondial ; nous devons donc y opposer un effort commun et non un effort individuel.

    L’Église mondiale, en favorisant l’esprit de solidarité et d’engagement communautaire, peut aider à rapprocher les gens du Christ et à mettre les communautés dans la bonne direction.

    Action et Sensibilisation

    En tant qu’Église, nous pouvons être une source d’information pour ceux qui recherchent des renseignements précis sur le changement climatique, ses impacts, et sur les façons de s’y adapter et d’atténuer ses effets.

    L’Église mondiale pourrait aider non seulement financièrement mais aussi spirituellement à comprendre la relation entre les pays développés et les pays en développement. Les habitants des pays en développement subiront davantage les effets du changement climatique que ceux des pays développés. En tant qu’organisme mondial, nous pourrions canaliser les informations spécifiques à certaines régions.

    Les paroisses locales pourraient promouvoir des stratégies de conservation qui surgissent au niveau de la communauté. L’Église pourrait offrir des solutions pour l’amélioration de l’efficacité des systèmes de ressources énergétiques et alimentaires, la construction d’infrastructures écologiques et la promotion d’espaces verts dans les zones urbaines et rurales.

    La Nature

    Prenez le temps d’apprécier la nature et d’y voir la grandeur de Dieu. Rappelez-vous que si le climat change, la nature aussi changera.

    Dieu

    Nous devons placer Dieu au centre. Lorsque les preuves scientifiques nous découragent, la Parole de Dieu demeure le seul vrai guide. La prière est un outil puissant qui nous met en lien avec Dieu et les uns avec les autres.

    Attendez-vous à tout

    Nous vivons dans un monde en ébullition. Les scientifiques s’appuient sur des preuves et des prévisions pour décrire les scénarii futurs, mais ils ne sont pas 100% certains. Cependant, notre consolation et notre paix, entant que croyants, est en Dieu même dans une époque de chaos et d’incertitude.

    Nos vies sont enracinées en Christ. Quoi qu’il arrive, Dieu est toujours avec nous. Ce n’est pas une excuse pour rester assis et regarder le chaos arriver, car il est temps de CHANGER. En tant qu’Église mondiale, nous pouvons saisir cette occasion de tendre la main à ceux qui sont perdus.

    —Makadunyiswe Ngulube est représentante YABs pour l’Afrique. Elle est membre de l’Église Frères en Christ Mount Pleasant au Zimbabwe. Elle étudie les sciences environnementales à Saint Mary’s University, en Nouvelle-Écosse, Canada.

    Références (en anglais) :

    Global warming of 1.5°C. An IPCC Special Report, https://www.ipcc.ch/sr15/

    D. Lobell, M. Burke, C. Tebaldi, M. Mastrandrea, W. Falcon, and R. Naylor. “Prioritizing climate change adaptation needs for food security in 2030” in Science (2008).

    Terry L. Root, Jeff T. Price, Kimberly R. Hall, Stephen H. Schneider, Cynthia Rosenzweig, & J. Alan Pounds. “Fingerprints of global warming on wild animals and plants” in Nature (2003).

  • Lors de Renouveau 2027 – ‘L’Esprit Saint nous transforme’ à Kisumu (Kenya), le 21 avril 2018, plusieurs personnes ont témoigné des changements accomplis par l’Esprit dans l’Église. Les articles suivants décrivent l’oeuvre du Saint-Esprit qui transforme les vies.


    Le jour du rassemblement communautaire de nos églises était arrivé, et c’était le moment de célébrer – mais de célébrer quoi ? La fidélité de Dieu dans le passé tout au long de notre longue histoire, malgré la menace actuelle de déclin ? Notre riche héritage est-il toujours présent dans nos églises aujourd’hui ?

    Il n’y avait pas eu de rassemblement semblable dans les églises mennonites suisses ces 15 dernières années. Les préparatifs ont pris deux ans.

    Nous avons passé beaucoup de temps à chercher un thème pour notre célébration.

    • Quelqu’un a pensé qu’en se réunissant, les identités distinctes de nos 14 paroisses deviendraient visibles et formeraient un tableau montrant la richesse de l’Évangile du Christ incarné sous différentes formes par nos communautés.
    • Quelqu’un d’autre a suggéré que nous prenions modèle sur les lettres aux sept églises dans l’Apocalypse de Jean. Les paroisses seraient invitées à écrire une lettre imaginant ce que Dieu leur dirait aujourd’hui ? : les dangers, leurs forces et leurs faiblesses.
    • Un autre encore a dit que nos paroisses ont besoin d’encouragement pour être prêtes à un renouveau, à définir une vision d’avenir qui nous guiderait dans les années futures.

    Nous nous sommes écoutés. Nous avons ramené chez nous ce qui avait été discuté, nous avons prié et discuté avec d’autres groupes.

    Quand nous nous sommes retrouvés à nouveau, l’idée d’écrire une lettre s’était imposée. Mais nous n’étions pas sûrs qu’il soit approprié de prendre les lettres de l’Apocalypse comme modèles. Qui peut parler à la place de Dieu ? ? Cela pourrait nous inciter à nous juger les uns les autres.

    Cependant, poursuivant sur cette lancée, nous avons finalement décidé d’inviter les paroisses à écrire une lettre à toutes les autres paroisses de notre union d’églises.

    Mais ce devrait être une lettre concernant leurs espoirs. Se projetant 10 ans plus tard, elles regarderaient en arrière vers ce qui est actuellement notre présent. Elles décriraient comment Dieu les a conduits, quels chemins ont été parcourus, quels changements elles ont connus.

    Nous les avons invités à décrire leurs rêves pour la croissance de leur paroisse.

    Les paroisses répondraient-elles ? ? Seraient-elles prêtes à se montrer vulnérables ? ? Nous ne savions pas si elles allaient relever le défi.

    Nous avons pris le risque.

    Le thème de la journée serait ‘Brise du matin’?: nous espérions que ces lettres nous apporteraient un nouveau souffle, comme un effluve portant l’avenir que Dieu nous prépare.

    La brise matinale du Royaume de Dieu était déjà présente dans nos rêves.

    La réponse a été  incroyable ?!

    • Certaines paroisses ont demandé si elles pouvaient écrire deux lettres parce qu’elles étaient sur le point de fonder une nouvelle paroisse.
    • De nombreuses paroisses se sont retrouvées pour discuter de leur vision concernant les 10 prochaines années.
    • La plupart d’entre elles ont écrit un texte audacieux, plein de courage. Elles connaissaient les difficultés qui les attendaient. Mais elles ont considéré ces changements futurs comme la naissance de quelque chose de neuf attendu avec impatience.

    C’était une première transformation accomplie par l’Esprit. Nous avons suivi cet effluve qui flottait déjà dans l’air. Le Dieu fidèle qui tisse notre avenir est venu à notre rencontre.

    Nous avons imprimé toutes les lettres sur les bannières pour notre journée communautaire. Très curieux, les membres de toutes les paroisses se sont approchés pour lire ce que les autres avaient écrit.

    C’est devenu un engagement des paroisses les unes envers les autres : ‘nous prierons pour vous, pour que Dieu accomplisse ce qu’il vous a mis à cœur, même si c’est très différent de ce que nous imaginons pour notre propre avenir’.

    C’était une deuxième transformation ? : nous avons reconnu et affirmé que Dieu incarne son Évangile de multiples manières qui se complètent les unes les autres.

    Ê la fin de la journée, j’ai demandé aux paroisses de s’avancer avec le panneau sur lequel était affichée leur lettre. Comme les bannières se déplaçaient dans la pièce, il m’a semblé soudainement qu’elles étaient des voiles, prêts à prendre le vent de Dieu.

    Depuis deux ans, nous avons vu certains de ces rêves se réaliser.

    Notre union d’églises découvre qu’elle a des espoirs communs nous unissant. Certaines différences peuvent créer des tensions propres à menacer cette unité, et doivent être discutées. Mais l’ouverture et les prières sincères contenues dans ces lettres renouvellent notre amour les uns pour les autres et nous permettent d’aborder des questions difficiles qui autrement pourraient briser notre unité.

    Ce processus d’écoute mutuelle, que Dieu nous a mis à cœur, au niveau des assemblées locales comme de l’union d’églises, nous a permis d’expérimenter l’Esprit de Dieu qui nous transforme.

    —Jürg Bräker est membre de la Commission Diacres. Il est secrétaire général de la Konferenz der Mennoniten der Schweiz (Alttäufer)/ une union d’Églises mennonites (anabaptistes) de Suisse.

    Il a pris la parole lors de Renouveau 2027, ‘Le Saint-Esprit nous transforme’ à Kisumu (Kenya), le 21 avril 2018. Cet article a été adapté à partir de sa présentation.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2018 de Courier/Correo/Courrier.

  • Lors de Renouveau 2027 – ‘L’Esprit Saint nous transforme’ à Kisumu (Kenya), le 21 avril 2018, plusieurs personnes ont témoigné des changements accomplis par l’Esprit dans l’Église. Les articles suivants décrivent l’oeuvre du Saint-Esprit qui transforme les vies.


    Le Saint-Esprit est la troisième personne de la Trinité : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit (Mt 28/19). C’est ce qu’enseigne mon église, les Frères en Christ (BICC) au Zimbabwe. Nous ne pouvons voir le Saint-Esprit, mais nous voyons Dieu agir par son Esprit?; le résultat est toujours stupéfiant et impressionnant.

    Quand j’étais petite, on nous parlait de Dieu le Père, et de Jésus, le grand ami des enfants, et notre Sauveur. Le Saint-Esprit était à peine mentionné, bien que nous chantions des hymnes célébrant la puissance de ce consolateur et enseignant.

    Nous allions à l’église avec d’autres croyants pour adorer Dieu par la prière, l’étude de la Bible et l’école du dimanche, les hymnes (louange et adoration), l’offrande et le sermon.

    Pendant de nombreuses années, même si l’enseignement de nos églises était basé sur la Bible, pendant le culte, nos actions (bien qu’appropriées sur la forme) ne correspondaient pas à notre éthique, en particulier en ce qui concernait la dîme et les offrandes.

    Puis vinrent des enseignements sur la personne du Saint-Esprit. J’ai commencé à être témoin de changements de comportement.

    Quand une église permet à la puissance de transformation du Saint-Esprit de se manifester, nous en voyons les fruits?: l’amour, la joie, la paix, la gentillesse, la patience, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi (Galates 5/22, 23).

    Le temps de prière est devenu un temps de vraie communion avec Dieu.

    Pendant la louange et le culte, le groupe de musique loue Dieu de tout leur cœur, et peut conduire le reste des fidèles  dans Sa présence. Les paroles des chants prennent un nouveau sens.

    Maintenant, les offrandes sont plus importantes. Les croyants ne donnent plus la dîme ou les offrandes par obéissance à la loi, mais par amour, avec joie et d’un cœur reconnaissant. Donner généreusement, comme l’ont fait les Macédoniens dans 2 Corinthiens 8, n’est pas facile pour la plupart d’entre nous, mais nous assistons à une transformation que nous ne pouvons que mettre au compte du Saint-Esprit.

    En 2011 lors de la conférence des femmes des BICC à la Mission de Mtshabezi, nous en avons vu un exemple.

    Le dernier jour de la conférence, l’évangéliste Silibaziso Nhliziyo a basé son message sur Genese 9/17–26. Cette femme bien-aimée, à la foi profonde, nous a lancé le défi de nous soucier de nos parents spirituels, de nos pasteurs et de nos responsables qui souvent manquent du nécessaire.

    Elle est devenue très concrète?: « Mam bishop Ndlovu (La femme de l’évêque Ndlovu) rend visite aux malades et aux personnes endeuillées, et elle se déplace à pied ou en taxis minibus. Pourtant, nous, nous vivons dans le confort et nous avons de bonnes voitures. Est-ce normal?? Aujourd’hui, nous allons faire un don pour que notre Mam Bishop puisse acheter une voiture. Donnez, mes sœurs?: semez une graine pour faciliter la vie de Mam Bishop pour servir Dieu ».

    « Nous allons donner 5 000 $ pour l’achat d’un véhicule. Ce que vous faites pour elle, vous le faites pour Dieu. »

    Cela semblait bien difficile pour beaucoup qui donnaient habituellement le strict minimum.

    Grande surprise: les femmes ont promis des sommes dépassant le montant nécessaire ! Nous étions toutes d’accord que le Saint-Esprit était à l’œuvre. Le véhicule de 10 places que nous avons acheté est utilisé par l’épouse de l’évêque et d’autres dames de l’église pour leur ministère auprès des femmes.

    Silibaziso poursuit?: « J’ai le sentiment qu’il y a des femmes qui ont des problèmes pour concevoir. Vos cœurs pleurent pour avoir un enfant. Certaines d’entre vous se découragent. Mais comptez toujours sur Dieu ! »

    Beaucoup de femmes se sont avancées pour que l’on prie pour elles.

    Six ans plus tard, lors de la conférence annuelle des femmes BICC, Lovewyn Mhlanga, une enseignante et conférencière douée, épouse d’un ministre de l’Évangile de la paroisse BICC de Lobengula à Bulawayo, a apporté son témoignage.

    « J’ai rencontré mon Jésus d’une manière spéciale à Mtshabezi [la conférence des femmes de 2011] », a-t-elle dit.

    « J’étais réticente à m’avancer. J’avais fait quatre fausses couches. On avait beaucoup prié pour moi, mais mon espoir avait été déçu à chaque fois. »

    « C’est à contrecœur que je me suis avancée, les larmes coulaient sur mon visage. Dieu m’a touchée pendant le temps de prières. »

    « Peu de temps après, j’étais enceinte?! Joie et anxiété se mêlaient. Après neuf mois, je suis allée à l’hôpital pour une césarienne. J’ai entendu mon bébé pleurer pendant que j’étais encore en salle d’accouchement et j’ai dit «?Dieu, tu es si bon?! Tu es fidèle. Tu es Jéhovah et tu mérites d’être adoré ! »

    « Vous qui êtes assises ici, vous faites confiance à Dieu ; croyez que Dieu fera une brêche dans votre vie » déclara Lovewyn. « J’ai eu ma petite fille, Princess. J’ai prié pour un autre bébé, et Dieu m’a donné un fils, Prince Joshua ». 

    Le Saint-Esprit est-il parmi nous, transformant des vies et des situations ? Oui, Il est là ! Le même Saint-Esprit qui a envoyé les missionnaires qui ont apporté l’Évangile, construit des écoles et des hôpitaux, est toujours à l’œuvre aujourd’hui, édifiant le royaume de Dieu.

    —Barbara Nkala est la représentante régionale de la CMM pour l’Afrique australe. Elle est membre de l’église BIC au Zimbabwe. Elle a parlé à ‘Renouveau 2027’ : ‘Le Saint-Esprit nous transforme’ à Kisumu (Kenya) le 21 avril 2018. Cet article est adapté de sa présentation.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2018 de Courier/Correo/Courrier.