(…Et pourquoi c’est important)
« Je suis très triste de voir les conséquences de la détérioration de l’environnement à travers le monde. Nous n’avons pas bien pris soin de ce que Dieu nous a laissé, de sa création, au contraire, nous la détruisons et je me sens coupable parce que je participe aussi au problème et non pas à la solution, » témoigne Sara Viteri, membre de Iglesia Evangélica Mennonita Jesús el Buen Pastor, Guayaquil, Équateur.
Que ressentez-vous face au changement climatique ou à d’autres problèmes environnementaux comme la pollution ? Ces sentiments vous motivent-ils à agir ?
Pour ceux qui étudient la dégradation de l’environnement, ces questions commencent à prendre de l’importance. Il est crucial de comprendre nos réactions émotionnelles pour agir face aux problèmes comme le changement climatique.
Dans le questionnaire de la CMM sur la protection de la création, une des questions posées par le groupe de travail pour la protection de la création était que ressentez-vous face à la dégradation de l’environnement dont vous êtes témoins. Nous avons regroupé les réponses pour mieux comprendre ce que ressentent les gens.
Mais comment cela aide-t-il les églises à agir plus efficacement ?
1. La peur et la tristesse sont les sentiments dominants
Les réactions les plus fréquentes aux problèmes environnementaux sont la peur et la tristesse.
Rien de surprenant. Les sondages sur les émotions liées au climat montrent que lorsque l’on assiste personnellement aux conséquences de la dégradation de l’environnement, on ressent de l’incertitude et de la peur.
Les études récentes en psychologie de l’environnement montrent que ces sentiments peuvent provoquer un « déni implicite » des problèmes environnementaux : nous savons que les changements ont lieu, mais nous nous sentons dépassés et impuissants donc nous choisissons d’éviter de faire face aux problèmes.
Il est intéressant de constater que les sentiments de peur et de tristesse sont tout aussi courants dans les régions riches que dans les régions disposant de moins de ressources. En général, 30 à 50 pourcents des personnes interrogées originaires de régions les plus riches (Europe et USA/Canada) comme des régions généralement moins riches (Afrique, Amérique latine et Asie) ont affirmé ressentir de la peur.
Les mentions de tristesse sont plus disparates mais ne reflètent pas non plus une différence entre niveaux de richesse (les Asiatiques en particulier, ont exprimé un niveau élevé de tristesse alors que ce n’était pas le cas pour les Européens et les Latino-Américains).
Donc, même si certains sont plus touchés par les effets du changement climatique que d’autres, nous exprimons tous des émotions similaires comme la peur et la tristesse.
2. L’espoir n’est pas souvent mentionné
Comment arriver à des actions concrètes face aux problèmes environnementaux ? Même si les études suggèrent qu’il n’existe pas de solution miracle, il est prouvé que l’on réagit plus efficacement lorsque nous avons l’espoir d’avoir un impact.
Dans cette enquête, certains ont affirmé qu’ils se sentaient motivés par l’observation directe des problèmes et par les émotions qui l’accompagnent.
« J’ai peur et pourtant je suis motivé parce que si j’agis avec cohérence, pour l’amélioration de l’environnement, alors je peux changer les choses, » déclare Mark Ruzzel Victoria, de Lumban Mennonite Bible Church, aux Philippines.
Cependant, très peu de personnes ont affirmer ressentir de l’espoir ou de la motivation. Il est possible que les sentiments de peur et de tristesses empêchent d’agir efficacement.
De plus, peu de personne toutes régions confondues, ont affirmé ressentir de la honte ou de la culpabilité, même dans les pays riches qui ont une plus grande responsabilité. C’est peut-être une autre indication de notre tentative d’éviter ce problème qui nous dépasse, ou de notre sentiment d’impuissance au niveau personnel.
3. La famille et la communauté : facteurs clés de la motivation
« Je ne sais pas quel monde je vais laisser à mes enfants et mes futurs petits-enfants, » avoue Joan Bueckert, membre de Ottawa Mennonite Church, Ontario, Canada.
De nombreuses personnes interrogées évoquent leurs émotions dans le contexte de leur communauté. Elles parlent des autres, comme leurs petits-enfants, les membres de leur paroisse et ceux qui sont les plus touchés par le changement climatique ailleurs dans le monde.
Les résultats montrent que l’Église est bien placée pour nous aider à bien réagir en nous aidant à comprendre nos émotions en lien avec les personnes que nous aimons. La colère, par exemple, peut nous pousser à agir avec passion face à ce que nous voyons.
Nous vous lançons un défi : n’évitez pas les émotions provoquées par les conséquences du changement climatique. Apprenez à comprendre vos sentiments et puis, transformez-les en motivation pour agir.
Priere
Ceci est une série de publications sur les problèmes environnementaux et l’Église mondiale.Ces témoignages mettent en lumière : a) l’impact des dégradations environnementales sur les anabaptistes-mennonites, Histoire #1: L’impact des crises environmentales sur la communauté des églisesHistoire #2: Que ressent-on face aux problèmes environnementaux ?Histoire #3: Quelles sont les interactions entre le changement climatique et les autres enjeux communautaires ?Histoire #4: Nos églises et nos responsables sont-ils actifs au service de la création ?Histoire #5: Comment les églises prennent-elles soin de la Création ?Histoire #6: Qu’est-ce qui aiderait les Églises à s’engager davantage dans la protection de la création ? |