Posté: 20 avril, 2021
Avez-vous déjà pensé : « Si seulement je pouvais revenir en arrière et changer mes actions et mes paroles » ? Dans la nouvelle production de la compagnie de théâtre, Theatre of the Beat (TOTB), c’est possible.
La pièce, Unmute, aborde un sujet qui s’est aggravé avec les confinements liés à la pandémie : la violence domestique.
Plusieurs organisations, dont DART (Domestic Assault Response Team à Waterloo), le centre Women’s Crisis Center de la région de Waterloo, le Waterloo Region Crime Prevention Council et Keeping Families Safe ont commandité la pièce auprès de la compagnie TOTB.
Les représentations ont été subventionnées par le Comité Central Mennonite (MCC) et plusieurs églises à travers le Canada.
« Avec la pandémie de Covid-19, je me suis inquiétée de ses conséquences sur l’augmentation de la violence de genre, » explique Kimberlee Walker, co-auteure de la pièce et régisseuse. Elle a obtenu la permission de s’inspirer une pièce qu’elle connaissait sur ce sujet. TOTB l’a adaptée pour la mettre en scène.
« Même si, statistiquement, les femmes entre 18 et 30 ans sont les plus susceptibles d’être victimes de violence domestique, ce phénomène touche les personnes de tous les sexes, couleurs de peau et catégories socio-économiques. »
Ce n’est pas seulement un problème canadien, selon Lindsey Middleton, comédienne et co-auteure, qui espère toucher un public international. « On ne sait jamais qui se trouve dans le public et l’effet que [la représentation] aura sur elle. »
« Notre objectif, ici, en Ontario, est d’entamer la conversation sur la violence domestique pendant la pandémie et de montrer comment réagir et intervenir lorsque l’on est témoin de comportements abusifs, isolateurs ou stigmatisant, » explique Rod Friesen, du MCC Ontario. « Unmute, c’est une nouvelle approche de la construction de la paix dans nos communautés. »
Plus que le divertissement, le but de TOTB est la formation. Après avoir joué une scène qui se termine mal, les comédiens rejouent la scène en invitant le public à interrompre la représentation en criant « stop ! » et à entrer sur scène pour modifier le cours de l’histoire.
La pièce a aussi été adaptée en podcast.
« La conversation varie selon le public. Il n’y pas de solution magique. L’idée est de pouvoir faire une sorte de répétition de la réalité, » explique Kimberlee Walker.
Souvent, quelqu’un qui travaillait pour un numéro vert d’une cellule de crise rejoue un appel téléphonique pendant la partie interactive de la pièce.
« Une fois l’avoir vu [au théâtre], nous sommes mieux préparés pour intervenir dans la vraie vie, » selon Kimberlee Walker.
Les représentations physiques étant impossibles pendant la pandémie, TOTB a monté Unmute sur Zoom. Cela permet au public de voir la représentation et de participer.
Le processus d’adaptation de la pièce pour Zoom était semblable à la création d’une série télévisée qui se déroulerait dans différents lieux. « Ça a été un véritable casse-tête, » se souvient Cedric Martin, co-auteur et régisseur, également pasteur jeunesse à Toronto United Mennonite Church. « Nous voulions garder cet effet de théâtre vivant en direct ».
En marge de la représentation, TOTB partage une liste de ressources pédagogiques et invite le public à s’impliquer.
TOTB n’est pas une compagnie de théâtre mennonite ; cependant, ses thèmes et son style de production ont donné lieu à des partenariats avec le MCC et d’autres organisations mennonites pour aborder des sujets comme l’objection de conscience (Gadfly), la justice restaurative (Forgiven/Forgotten) et le harcèlement sexuel (#ChurchToo – qui a été présenté au Festival Anabaptiste Mondial de Construction de la Paix, aux Pays-Bas, en 2019).
« Nous sommes très reconnaissants pour le soutien de la communauté mennonite, » déclare Kimberlee Walker.
Pour plus d’informations sur la pièce de théâtre :
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