« Je ne peux pas tolérer ça ! » Il y avait un problème de calcul pour Sara Hildebrand. Le plan COVAX qui visait à apporter 1 milliard de doses de vaccin aux populations du monde en développement ne toucherait que moins de 20 % des personnes les plus pauvres du monde en 2021. « Le monde a besoin de croyants qui élèvent collectivement la voix », a estimé la fondatrice de Millennium Kids, une organisation qui promeut les objectifs de développement durable de l’ONU.
Une campagne canadienne intitulée «Love My Neighbour» (LMN, « Aime mon prochain ») est née. Sara Hildebrand et ses collaborateurs ont rassemblé des responsables religieux de toutes les traditions – et des enfants – pour récolter des fonds afin d’augmenter le nombre de doses destinées aux personnes les plus pauvres du monde.
Au nom de la Conférence Mennonite Mondiale, les membres ont donné 56 470 dollars canadiens à la campagne «Love My Neighbour», et 26 189,30 dollars américains à la campagne « USA Interfaith Movement to End the Pandemic » (« Mouvement œcuménique états-unien pour arrêter la pandémie ») que LMN a inspirée – tous ces dons soutenant la campagne de vaccination COVID-19 de l’UNICEF.
Ces fonds feront plus que favoriser la vaccination. Lors d’une conférence de presse avec Sara Hildebrand et le ministre canadien du développement international Harjit Sajjan, le Dr Aboubacar Kampo, directeur des programmes de santé de l’UNICEF, explique que l’organisation renforce les systèmes de santé et les rend plus résilients.
Les dons de doses affluent en 2022 : COVAX prévoit d’apporter 4,1 milliards de doses aux populations des pays en développement et ainsi toucher près de 70 % de la population mondiale. Le don recommandé de 25 dollars canadiens à la campagne « Love My Neighbour » de l’UNICEF finance désormais le circuit logistique et l’injection de 20 doses de vaccin : des équipements de protection individuelle (EPI), l’entreposage réfrigéré, le transport et même la formation pour les systèmes de santé fragiles.
La campagne « Love My Neighbour » se poursuit. Les objectifs n’ont pas encore été atteints.
« C’est une occasion en or pour renforcer tous les systèmes de santé », déclare le Dr Aboubacar Kampo. Mais développer « la confiance pour recevoir les vaccins » reste un défi permanent.
« Nous devons utiliser les réseaux de la société civile pour atteindre le cœur de la communauté », dit-il. Les responsables d’église peuvent partager des informations fiables et aider les membres à raisonner intelligemment et à évaluer avec soin.
Le ministère de la Santé du Zimbabwe exhorte : « Le COVID-19 est réel : faites-vous vacciner, portez un masque, continuez à vous laver les mains, à maintenir une distance sociale et à utiliser des désinfectants ! ». Pour ce pays de plus de 14 millions d’habitants, COVAX a expédié un peu moins de 4 millions de doses à l’heure où nous écrivions ces lignes.
« Il y a maintenant des vaccins pour ceux qui en ont besoin », déclare Barbara Nkala, représentante régionale de la CMM pour l’Afrique australe. Il y a eu de nombreux décès en juin-septembre 2021, avant que les vaccins ne soient largement disponibles. Certaines personnes restent réticentes.
De nombreux responsables d’église plaident pour la vaccination, dit-elle, « mais on ne peut pas forcer les gens. »
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Vaccine misinformation management guide