Deux lettres pour renoncer à la violence

« Renoncer à la violence, aimer nos ennemis. » C’est cela qu’implique être artisan de paix selon les convictions communes de la Conférence Mennonite Mondiale.

Pour incarner cette conviction, le 13 septembre 2019, les églises anabaptistes des États-Unis ont signé une lettre adressée à la National Commission on Military, National and Public Service (l’institution gouvernementale américaine chargée du service militaire). Dans cette lettre, elles demandent à ce que les hommes et les femmes ne soient pas obligés d’effectuer le service militaire et à ce que l’objection de conscience demeure possible. Elles y expriment aussi leurs inquiétudes face à l’influence croissante de l’armée dans les écoles et aux pratiques de recrutement ciblées sur les personnes de milieux défavorisés et les personnes de couleur.

Les paroles de Jésus dans Matthieu 5 sont cités dans la lettre : « En tant qu’objecteurs de conscience, nous croyons que Jésus nous demande de respecter toutes les vies humaines car toute personne est créée à l’image de Dieu…. Notre opposition à la guerre ne relève pas de la lâcheté mais de l’amour qui pardonne comme celui que le Christ nous a montré sur la croix. »

Cette lettre est le fruit d’une consultation organisée par le Mennonite Central Committee U.S.A. le 4 juin 2019 à Akron, en Pennsylvanie.

Les signataires de la lettre (*églises membres de la CMM)

  • Beachy Amish
  • Brethren Church
  • Brethren in Christ U.S.*
  • Bruderhof
  • Church of the Brethren
  • CMC (Conservative Mennonite Conference)*
  • Evana Network
  • LMC – association d’églises anabaptistes*
  • Mennonite Central Committee U.S.
  • Mennonite Church USA*
  • Mennonite Mission Network
  • Old Order Amish
  • Old Order Mennonites

L’union américaine des églises Frères mennonites a envoyé une lettre séparée inspirée par leur propre confession de foi.

Aimer nos ennemis

Un bienfaiteur de la CMM nous a fait parvenir avec son don une « Lettre du Vietnam aux chrétiens américains » écrite par des missionnaires américains au Vietnam en 1967. Des paroles surgies du passé pour nous aujourd’hui.

Après avoir mentionné les graves atteintes à la justice sociale, à la vie humaine et à la foi chrétienne résultant de l’intervention militaire américaine dans ce pays, les membres du Comité de réflexion sur le Vietnam demandent à ce que l’on se « préoccupe vraiment des intérêts et des besoins de la majorité des Vietnamiens » et plaide pour « un changement de cap qui… acceptera les conséquences des échecs et des erreurs du passé…; un changement de politique et de tactique qui leur démontrera que notre préoccupation première est leur bien-être, leur respect et leur indépendance ; un esprit de tolérance qui n’obligerait pas les autres à s’aligner avec nous…; une nouvelle démonstration de notre conviction qu’en Christ il n’y a ni Orient ni Occident. »

Tran Quang Thien Phuoc déclare : « J’apprécie qu’ils suggèrent que nous devrions considérer les intérêts de la majorité vietnamienne (y compris les personnes déplacées, les paysans et tous les démunis) comme une priorité absolue. » Ce jeune responsable d’une église membre de la CMM au Vietnam était en poste au bureau du MCC à l’ONU à Washington en tant que stagiaire IVEP de 2017 à 2018.

Il est également reconnaissant pour les mennonites qui ont fait en sorte d’éviter la violence dans leurs méthodes missionnaires. « Les mennonites qui sont venus et ont vécu parmi le peuple vietnamien… ont tissé des amitiés fortes qui perdurent. L’église mennonite vietnamienne existe aujourd’hui en partie grâce à eux. »

—Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale