Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.
Genèse chapitre 1 à 11 est considéré comme étant le prologue de toutes les écritures hébraïques et chrétiennes. Dans ce prologue, un thème central émerge : Dieu veut que les humains se multiplient et se dispersent sur la surface de la terre entière.
« Ayez des enfants, devenez nombreux, peuplez toute la terre et dominez-la » (Genèse 1/28). Cet ordre se répète dans Genèse 8/15–17 ; 9/1,7. Cette idée se reflète aussi dans ce qu’on a appelé « la table des nations » dans Genèse 10 qui met à l’honneur la diversité des cultures et des nations de la progéniture de Noé (Genèse 10/5,20,31).
La célébration de la diversité des cultures et des nations fait écho à la déclaration de Dieu à la fin de la création « c’était très bon » (Genèse 1/31).
Mais cette diversité peut aussi devenir une frontière.
La cultura es el modo en que las personas dan sentido al mundo. Es “creado y contaminado por los seres humanos”, señala Sherwood Lingenfelter. “La cultura busca mantener el control social a través de las reglas, normas y sanciones para el comportamiento y por ende limita cierto tipo de comportamiento pecaminoso o desviado. Sin embargo, las reglas de la cultura reflejan un conocimiento natural de Dios (Romanos 2:14–15) que sirve para exponer el pecado en lugar de llevar a las personas a la justicia”.
La culture c’est la façon dont les êtres humains comprennent le monde. Elle est « créée et contaminée par les humains, » écrit Sherwood Lingenfelter. « La culture cherche à conserver un contrôle social par des règles, des normes et des sanctions appliquées à des comportements. En faisant cela elle limite certains types de péchés et de comportements déviants. Pourtant, les règles de la culture impliquent une connaissance naturelle de Dieu (Romains 2/14-15) qui sert à mettre en évidence le péché plutôt qu’à amener le pécheur à la droiture. »
Nous voyons le monde au travers du prisme de la culture.
L’anthropologue Paul Hiebert définit la vision du monde comme étant « les suppositions fondamentales, cognitives, affectives et évaluatives sur la nature de la réalité, établies par un groupe de personnes, pour organiser leur vie. » Il écrit également : « La vision biblique du monde par rapport aux autres, à l’altérité, proclame l’humanité commune de tous les peuples… Les autres n’existent pas – il n’y a que nous … nous sommes une seule humanité. »
En tant que peuple de Dieu en mission dans le monde, nous devons prendre le temps d’étudier, de comprendre les autres et de construire des relations avec eux pour développer une compréhension réciproque et traverser les frontières culturelles pour incarner la bonne nouvelle de réconciliation et de shalom de Dieu.
La Commission Mission de la Conférence Mennonite Mondiale rassemble le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN) et la Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF) pour permettre un dialogue sur des sujets d’actualité et offrir des opportunités de service et de témoignage international.
Lorsque nous faisons cela nous suivons l’exemple de Jésus et nous lui obéissons car il a traversé maintes frontières culturelles durant son ministère, voir l’illustration ci-dessous (fig. 1). Lors de la culmination de son ministère, Jésus envoi les disciples comme le père l’avait lui-même envoyé (Jean 20/21).
D’après mon expérience, manger ensemble avec des personnes de différentes cultures est un excellent moyen de traverser les frontières culturelles. Cependant, dans la mission transculturelle, pour pouvoir manger ensemble authentiquement, ceux des cultures dominantes qui ont tendance à pratiquer une théologie de l’hôte (qui vient de l’argent, du pouvoir et du privilège) doivent apprendre à adopter une théologie de l’invité (normalement la théologie de ceux qui sont visés par la mission). En faisant cela, nous pourrons peut-être avoir une approche de la mission avec plutôt qu’une approche de la mission envers, cette dernière ayant été privilégiée dans toutes les missions transculturelles modernes depuis plus de 200 ans.
Pour repenser la mission transculturelle au 21ème siècle il faudra entamer un dialogue sur différents aspects des frontières à traverser comme l’ethnicité, le pouvoir, l’éthique, la doctrine, le leadership, les relations de parenté, le patrimoine, les rituels, etc. La Fraternité Missionnaire Mondiale, par le biais de ses 72 partenaires dans le monde, se réjouie de faciliter un tel dialogue.
Exercice :
1. Où se trouve votre culture d’origine ?
2. Quelles frontières avez-vous besoin de traverser ?
3. De quelle façon la GMF peut-elle ressourcer et soutenir votre travail transculturel ?
—un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Nelson Okanya, président de la Fraternité Missionnaire Mondiale et membre de la Commission Mission.
Références (en anglais) :
Hiebert, Paul G. 2008. Transforming Worldviews: An Anthropological Understanding of How People Change. Grand Rapids, Mich.: Baker Academic. http://catdir.loc.gov/catdir/toc/ecip085/2007048743.html.
____. 2009. The Gospel in Human Contexts: Anthropological Explorations for Contemporary Missions. Grand Rapids, MI: Baker Academic.
Lingenfelter, Sherwood G. 1998. Transforming Culture: A Challenge for Christian Mission. Grand Rapids, Mich.: Baker Books.