Étiquette : YABs

  • Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité central mennonite

    Bogota, Colombie – Dès les premiers jours de son arrivée à Bogota le 21 août 2013 pour travailler avec YAMEN!, Rut Arsari savait déjà qu’il lui serait difficile de partir. Les gens merveilleux qu’elle rencontrerait et les relations étroites qu’elle développerait rendraient ses adieux très difficiles.

    Rut, de la paroisse GITJ Kelet qui fait partie de l’Église membre de la CMM Gereja Injili di Tanah Jawa (Indonésie), fait partie du réseau commun de la CMM et du MCC : Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes (YAMEN!), et travaille avec Iglesia Cristiana Menonita (une Église membre de la CMM).

    Rut participe à trois différents programmes gérés par l’assemblée mennonite Teusaquillo à Bogota. Pendant la semaine, elle est avec deux différents programmes alimentaires destinés aux enfants des quartiers défavorisés de Los Pinos et de San Nicolás, qui comptent un nombre élevé de familles déplacées par la violence. Le samedi, Rut travaille avec un programme qui fournit de la nourriture à des personnes sans domicile fixe dans un quartier pauvre de Bogota.

    Ce qui a le plus marqué Rut sont les relations qu’elle a construites avec les personnes par le biais de son engagement dans ces communautés et ces assemblées locales. Elle fréquente la paroisse mennonite Teusaquillo avec sa famille d’accueil, Peter et Leticia Stucky, Peter est le pasteur principal de la paroisse. Ils ont accueilli Rut comme un membre de leur famille et elle est vraiment heureuse de vivre avec eux.

    Par ailleurs, elle a été très impressionnée quand elle a vu et entendu les membres de la paroisse discuter ouvertement de leur foi, de leurs difficultés et de leurs joies. Rut a avoué qu’entendre les gens parler de la présence de Dieu dans leur vie l’a amenée à en être plus consciente et à discerner l’œuvre de travail de Dieu dans sa propre vie d’une manière nouvelle.

    Elle se lie avec les volontaires et les membres de la paroisse, mais aussi avec les nombreux enfants qui y viennent chaque jour.

    Servir des repas et donner des cours d’anglais a permis à Rut de connaître des enfants venant d’un milieu bien différent du sien. Elle a appris d’eux à enseigner autrement, à jouer avec eux, et à les discipliner au besoin. Ces enfants lui ont également enseigné de nouvelles façons de comprendre et de voir le monde : apprécier ce qu’elle a, adopter une attitude plus humble et trouver joie et espoir dans des endroits inattendus.

    Depuis plusieurs années, Rut a une vision concernant le travail avec les enfants. Elle rêve d’ouvrir un jour une maison d’accueil en Indonésie afin de prendre soin d’enfants qui n’ont pas de famille. Son poste en Colombie est la première étape sur le chemin vers ce rêve.

    Participer au programme YAMEN! a été, et continue à être, une expérience extrêmement précieuse pour Rut. Elle lui a ouvert de nouvelles perspectives sur le monde qui l’entoure à travers le regard d’autrui et elle vit une expérience plus profonde avec Dieu.

    Participants YAMEN! 2013-2014

    Gabriela Yaninne Rojas Avila (Bolivie) est au Honduras ; Thany Dear (Cambodge) est en Ouganda ; Ying Li (Chine) est au Nigeria ; Bibiana Astrid Morales Duran (Colombie) est au Mexique ; Beraldo Lemos Saco (Colombie) est au Guatemala ; Aaron Mauricio Gonzalez Alpizar (Costa Rica) est au Cambodge ; Charlotte Keller (France) est au Cambodge ; Melany Johana Sanchez Solano (Guatemala/Colombie) est en Afrique du Sud ; Cindy Yessenia Padilla Salinas (Honduras) est en Bolivie ; Walter Rene Diaz Sequeira (Honduras) est en Bolivie ; Anshika Sagar (Inde) est en Indonésie ; Rut Arsari Christy (Indonésie) est en Colombie ; Stephanie Lukito Setiawan (Indonésie) est en Colombie ; Southouthone Inthilath (Laos) est en Indonésie ; Rojina K.C. (Népal) est en Zambie ; Ilich Magdiel Aviles Ramirez (Nicaragua) est au Honduras.

    Article de Kristina Toews

  • Ouganda – Parmi les nombreux souvenirs que Shamma Nakawesi (Ouganda) ramène de son année de volontariat en Indonésie, figure une nouvelle compréhension de ce que signifie aimer Dieu et aimer son prochain.

    « Même quand la vie est remplie d’incertitudes, aimer Dieu et aimer son prochain est tout ce qui compte », dit Shamma, qui a enseigné l’anglais et fait un travail communautaire dans le village de Margorejo.

    Shamma Nakawesi faisait partie des 16 participants au programme 2012-2013 du Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes (YAMEN!) qui ont juste terminé leur année de volontariat.

    Ce programme commun du Comité Central Mennonite et de la CMM propose des stages à des jeunes engagés dans leur église locale et venant de pays autres que le Canada et les États-Unis.

    Shamma écrit que l’un des objectifs du programme est d’aider les jeunes à grandir spirituellement dans un cadre interculturel. Au début, elle pensait que cela ne pourrait pas être le cas, parce que les cultes de l’église de Margorejo étaient dans une langue qu’elle ne comprenait pas bien.

    Cette barrière de la langue, ajoute-t-elle, l’a rendue plus dépendante de la Parole de Dieu et de la prière : « Vivre à Margorejo m’a non seulement rapprochée de Dieu, et permis de ressentir son amour pour moi, mais il m’a aussi ouvert les yeux sur ce que c’est que d’aimer les autres ».

    « Les deux plus grands commandements sont aimer Dieu et aimer son prochain, et cela est plus facile à dire qu’à faire. J’ai appris (et continue d’apprendre) que je ne peux pas vraiment aimer les autres si je n’aime pas Dieu de tout mon cœur, dans la vérité, avec tout ce que je suis et tout ce que j’ai. »

    « Une fois que j’ai compris ce que cela signifie d’être aimée de Dieu, de ressentir son amour, je ne pouvais m’empêcher de lui dire mon amour tous les jours, et d’apprendre à m’abandonner à Lui. Alors, aimer ma famille d’accueil, mes élèves, les enseignants, les jeunes de l’église et les gens de la communauté dans laquelle je vis est devenu beaucoup plus facile. »

    L’occasion de faire un stage pastoral en Indonésie a également été une expérience enrichissante pour Prashant Nand (Inde).

    Repensant à son enthousiasme et à ses difficultés pour s’adapter à la nouvelle culture, il écrit : « Dans tout cela, du début à la fin, j’ai particulièrement appris que l’essence du christianisme est l’amour ».

    Les autres participants au programme 2012-2013 étaient Patricia Calvimontes Arevalo (Bolivie) placée au Guatemala ; Vichara Chum (Cambodge) en Afrique du Sud ; Fang Deng (Chine) en Indonésie ; Glenda Aracely (Guatemala) en Bolivie ; Humberto Lagos Martinez (Honduras) au Cambodge ; Meiling Dueñas (Honduras) au Nicaragua ; Cindy Tristiantari (Indonésie) en Corée du Sud ; Galuh Florentina (Indonésie) au Cambodge ; Heri Purwanto (Indonésie) en Bolivie ; Youa Xiong (République démocratique populaire du Laos) en Bolivie; Maria Aranda (Nicaragua) au Honduras ; Paola Duarte (Paraguay) au Mexique ; Festus Musamba (Zambie) en Afrique du Sud et Olivia Muzyamba (Zambie) en Indonésie.

    Communiqué de presse du MCC et CMM

  • Vientiane, République démocratique populaire lao (Laos) – Godswill Muzarabani a grandi au Zimbabwe entre deux cultures : son père était originaire de l’ethnie majoritaire, shona, et sa mère était ndebele, l’ethnie minoritaire. Dans le meilleur des cas, ce sont de simples différences, mais dans le pire, elles engendrent la violence.

    « Je suis à l’aise avec tous » dit-il. Il se sent appartenir également aux deux langues et cultures.

    Cette aptitude lui a été bien utile quand il est allé en République démocratique populaire lao avec YAMEN! en 2011 et 2012. Il y a appris à respecter les différentes religions et les différentes conceptions de la paix, tout en accordant de la valeur à la personne.

    Le Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes (YAMEN!) est un programme commun du MCC et de la CMM. Il place des jeunes d’églises membres de la CMM originaires de pays du Sud dans d’autres pays de l’hémisphère Sud, pour acquérir une expérience interculturelle et de service.

    La plus grande préoccupation de Godswill au Laos était de savoir comment s’adapter et vivre avec des bouddhistes et des hindous, après avoir grandi dans un pays à majorité chrétienne.

    « Je pensais que ça allait être impossible », a déclaré Godswill. Je me disais :?« Imagine vivre avec quelqu’un qui ne croit pas la même chose que moi… Quand je suis arrivé, j’ai découvert que c’était encore pire : nous devions même travailler avec des bouddhistes ! »

    Il n’a pas fallu très longtemps à Godswill pour apprendre à respecter les bouddhistes du Laos pour leur mode de vie paisible. « Depuis leur façon aimable de réagir à une erreur, jusqu’à la manière dont ils perçoivent les conflits, les bouddhistes sont encore plus pacifiques que les chrétiens », a t-il conclu.

    « Au Zimbabwe, habituellement on résout les conflits, qu’ils soient politiques ou personnels, en se battant, mais au Laos, le conflit est une question de cœur. Leur conviction est :‘Si tu dis quelque chose de méchant à propos de quelqu’un, sois prudent, car tu pourrais blesser son cœur’.

    Cependant, cette conviction fait que les Laotiens ont tendance à permettre aux autres de profiter d’eux, et aux riches de les exploiter. »

    « Si je pouvais combiner les deux sociétés, les Laotiens ne se battraient pas, mais ils sauraient protester et le feraient sans violence ; et si dans mon pays, on pensait autant au cœur que le font les Laotiens, ils ne se battraient pas autant, mais ils sauraient probablement manifester leur opposition. Les soldats ne frapperaient pas les gens parce qu’ils sauraient que cela les blesse aussi émotionnellement. »

    La tâche de Godswill Muzarabani avec YAMEN! était d’enseigner l’anglais dans une école secondaire et d’enseigner la paix à Mittapab, un club actif dans ce domaine, pour les élèves du secondaire. Godswill est diplômé de l’Université Solusi au Zimbabwe en paix et études des conflits.

    Peu à peu les étudiants ont appris à le respecter, son Lao s’est amélioré, et ils ont commencé à chercher des occasions de parler avec lui. Ils lui ont posé de nombreuses questions au sujet de sa culture et sa foi, et lui-même les a questionnés sur ces mêmes sujets.

    Ils ont discuté de leurs différences comme la couleur de leur peau, mais ils ont aussi trouvé de nombreuses similitudes : la pauvreté, la musique et

    l’importance de la famille élargie. Ils ont également discuté de religion.

    « Ici, certains sont musulmans, d’autres croient aux esprits. Ils peuvent s’asseoir et discuter de leur religion. Certaines fois, quelqu’un change et devient chrétien grâce à l’exemple d’une autre personne. J’ai appris à laisser le temps de changer à quelqu’un, plutôt que de le juger et d’essayer de le convertir. »

    Parce qu’il était prêt à écouter, apprendre et partager, les Laotiens l’ont traité comme un des leurs. « Oh, tu n’es pas un étranger, tu es l’un de nous, » lui a-t-on dit.

    L’année prochaine, Godswill sera le stagiaire de la CMM au Bureau du MCC aux Nations Unies, s’il obtient son visa. Ce poste est proposé dans le cadre du International Volunteer Exchange Program (IVEP) du MCC.

    Après cela, il voudrait retourner au Zimbabwe et y rester longtemps. En tant que fils aîné, il est responsable de sa famille proche et doit aider sa famille élargie une obligation qu’il entend remplir.

    Il désire également utiliser ce qu’il a appris au Laos, et apprendra aux États Unis, dans sa propre culture ndebele et shona, et travailler à la paix entre les jeunes et dans son église.

    Linda Espenshade est coordinatrice des informations pour MCC US.