Étiquette : The Courage to Love

  • Dans toute la ville, remplie d’anabaptistes, les cloches ont retenti ! Environ 3 500 personnes, voire plus, ont envahi les rues de la vieille ville de Zurich le jour de l’Ascension, le 29 mai 2025, pour commémorer le 500e anniversaire de l’anabaptisme. 

    « Aujourd’hui, nous, mennonites de Suisse, sommes une petite communauté », dirent Gladys Geiser et Lukas Amstutz, coprésidents de la Konferenz der Mennoniten der Schweiz, en ouvrant le culte. La ville hôte est le lieu des premiers baptêmes d’adultes connus du mouvement anabaptiste. « Mais, comme nous pouvons le voir lors de ce culte, nous faisons partie d’un mouvement qui est devenu diversifié et international. » 

    Une célébration de la réconciliation

    Toutes les nations réunies 

    Depuis ses débuts avec quelques croyants courageux en Europe, la Conférence Mennonite Mondiale compte désormais 111 unions d’églises dans 61 pays à travers le monde (après la réunion du Comité Exécutif qui s’est tenue quelques jours plus tôt en Allemagne). 

    « Aujourd’hui, nous pouvons tous nous rassembler ici : toutes les nations, comme il est écrit dans la Parole – toutes les nations, toutes les tribus, toutes les langues. 

     Seul le Seigneur peut faire cela », dit Jean-Claude Ambeke, un Frère mennonite angolais vivant en France. 

    Les nuages du matin ont laissé place à une journée ensoleillée, idéale pour se promener dans les rues historiques, remplir les salles de conférence ou écouter les chorales. L’Église réformée a même fourni un vendeur ambulant qui distribuait des glaces. 

     Les participants ont pu se dégourdir les jambes en participant à une visite guidée à pied ou en faisant des jeux de rôles ‘sur le chemin de l’histoire’, tandis que plus d’une douzaine d’ateliers présentaient diverses perspectives sur l’anabaptisme : témoignages, aperçus historiques et questions d’actualité. En outre, la théologienne et journaliste suisse Judith Wipfler a animé une table ronde avec des responsables anabaptistes vivant dans des zones connaissant de grandes difficultés et des conflits, sur le thème ‘Un monde en feu’. 

    Cinq chorales de différentes parties du monde ont donné un concert en intérieur et en extérieur et se sont jointes à une chorale imposante pour le culte. Elles ont interprété des chants préférés de l’Assemblée, tels que « Ewe Thina » et « Kirisuto no heiwa ga ». Un nouveau chant a été présenté par Songs of Peace, dont le refrain est « Nous voulons la justice, nous voulons la paix ! ». 

    Une église importante 

    Les files d’attente pour le culte de clôture ont commencé en milieu d’après-midi. La Grossmünster, qui compte 1 200 places, était pleine à craquer, tout comme les salles annexes (Predigerkirche 350, Friedenskiche 250, FEG 100 et Helferei 130, ajoutée à la dernière minute) — et des centaines de personnes sont restées dehors, assises sur la place ou dispersées dans les cafés, regardant le service sur leur téléphone portable. 

    Pendant ce temps, partout dans le monde, des milliers de personnes se sont connectées en ligne chez eux ou se sont réunies dans des églises, des bureaux ou des musées. 

    Avec la présence de représentants de 13 communions mondiales et de trois organisations œcuméniques multilatérales en tant qu’invités d’honneur, le culte n’était pas seulement consacré à l’anabaptisme, mais aussi à une nouvelle étape sur le chemin de la réconciliation.

    Un cheminement vers la réconciliation 

    « Nous avons tous hérité d’un lourd passé marqué par les divisions de la Réforme. Nous savons que des différences théologiques et pratiques subsistent, mais nous nous réjouissons du cheminement vers la réconciliation que nous avons parcouru ensemble », a déclaré Janet Plenert lors de la liturgie. 

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    Liturgie de réconciliation : Notre chemin vers la réconciliation 

    Le service a réuni des responsables de la Fédération luthérienne mondiale et de la Communion mondiale des Églises réformées ; le cardinal Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens a apporté un message du pape Léon XIV. « Je vous assure de ma prière pour que nos relations fraternelles s’approfondissent et grandissent. », a lu le cardinal. 

    Alors que John D. Roth, de la CMM, et Hanns Lessing, de la CMER, ont confessé le ‘témoignage commun de l’unité de l’Église’ de leurs communautés, les secrétaires généraux César García et Setri Nyomi se sont lavé mutuellement les pieds « en signe tangible de notre engagement en faveur de la réconciliation », dit J. Nelson Kraybill. 

    Une autre expression concrète de soutien a été la mise à disposition gratuite des bâtiments de l’Église réformée, y compris l’emblématique Grossmünster

    « Se retrouver dans la Grossmünster 500 ans après la division, désormais en tant que ‘famille réconciliée’, est un moment fort dans notre mémoire collective qui, je l’espère, changera la façon dont la prochaine génération racontera notre histoire », a dit John D. Roth. 

    La rencontre, délibérément placée sous le signe de la commémoration, s’est ainsi terminée dans une ambiance festive. Des chœurs venus de cinq régions ont formé un tunnel de chants à la sortie de l’église, sur la place, et les invités ont pris congé en chantant « Siyahamba » (Nous marchons dans la lumière de Dieu).  


    Une célébration de la réconciliation 

    Prière d’ouverture : Prière d’invocation 

    Unissons nos cœurs dans la prière. 

    Dieu de compassion, dans un monde divisé par le nationalisme, les conflits religieux, la xénophobie et la guerre, tu nous as réunis aujourd’hui pour former un peuple issu de nombreuses nations, parlant multiples langues et membres de différentes Églises. 

    C’est par ta grâce, ô Dieu, que nous pouvons nous retrouver dans l’amour. Merci pour l’hospitalité extraordinaire dont ont fait preuve la ville de Zurich et les Églises réformées de Suisse envers les anabaptistes. Bénis cette généreuse bonté ! 

    Merci pour le témoignage de tous ceux présents ici aujourd’hui et qui connaissent et expriment ton amour réconciliateur. Même si l’Église mondiale est parfois divisée, tu nous appelles à vivre comme des frères et sœurs en Christ. Donne-nous le courage de nous aimer les uns les autres et d’aimer « l’autre », quel qu’il soit. 

    Répands ton Esprit Saint sur nous aujourd’hui afin que ta guérison et ton amour puissent se répandre à travers nous vers le monde. Fais de nous, et des Églises que nous représentons, « une nouvelle humanité » unie dans l’amour, « afin que le monde sache » que notre espérance est en Christ, au nom duquel nous prions. 

    Amen. 

    Sunoko Lin, trésorier de la CMM, préside la prière d’ouverture au Grossmünster lors du culte de clôture de la journée anniversaire à Zurich (Suisse).
    Environ 1200 fidèles venus du monde entier ont rempli la Grossmünster pour le culte de clôture, et des milliers d’autres ont suivi l’événement en ligne/Dale Gehman

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    Perturbation : Des enfants de Dieu 

    L’église troublée par des enfants de Dieu 

    Officiant: Enfants de Dieu, nous nous retrouvons ensemble à Zurich, une ville historique, berceau d’un mouvement de renouveau du XVIe siècle dirigé par Ulrich Zwingli, et lieu de naissance de ce mouvement qu’on appelle aujourd’hui l’anabaptisme. 

    [Des centaines de petits tracts contenant des messages tombent du balcon sur les personnes assises dans les bancs et sur l’estrade. Trois manifestants en costume d’époque se lèvent et s’écrient.] 

    1er manifestant/e : Mais qu’est-ce que c’est que cette église ?! Qui appartient vraiment au corps du Christ ? Les Écritures appellent les disciples de Jésus à se séparer de ceux qui ne mènent pas une vie pure ! 

    2e manifestant/e : D’exclure ceux qui ne baptisent pas uniquement sur confession de foi ! 

    3e manifestant/e : D’exclure ceux qui détiennent l’autorité et qui ne laissent pas nos assemblées vivre tranquilles et en paix ! 

    Officiant: Vous perturbez un culte ! Qui êtes-vous ? Pourquoi faites-vous cela ? 

    1er manifestant/e : Nous sommes vos ancêtres anabaptistes. Le Christ est notre autorité. Lui aussi a perturbé l’ordre établi ! 

    2e manifestant/e : Nous avons étudié la Parole. Dieu nous a donné une vision ! 

    1er manifestant/e : Écoutez-nous ! 

    3e manifestant/e : Le royaume de Dieu est proche ! 

    1er manifestant/e : Heureux ceux qui ont faim et soif de justice ! 

    3e manifestant/e : Aux riches, nous disons : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ! » 

    2e manifestant/e : Aux puissants nous disons : « La guerre est contraire à la volonté de Dieu ». Nous obéissons à Dieu et non aux autorités humaines ! 

    3e manifestant/e : Le Christ est avec ceux qui n’ont personne pour les aider — avec les réfugiés, les victimes de la violence, ceux qui sont emprisonnés pour leur foi et leur identité. 

    Officiant: Attendez… s’il vous plait ! Écoutez la parole du Seigneur, telle que l’apôtre Paul l’a proclamée. 

    N’ayez pas de prétentions au-delà de ce qui est raisonnable. Chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée en partage. Nous avons plusieurs membres en un seul corps et ces membres n’ont pas tous la même fonction. … Que l’amour fraternel vous lie d’une mutuelle affection ; rivalisez d’estime réciproque. 

    Repentance et lamentation 

    Officiant : L’assemblée vous a écouté. Le cœur tremblant, nous partageons votre espoir et nous partageons vos plaintes. Tous ceux qui sont ici réunis aujourd’hui souhaitent ressembler davantage à Jésus. Nous avons tous péché et sommes privés de la gloire de Dieu. Prions pour la grâce de confesser nos péchés et de mener une vie sainte. 

    1er manifestant/e : Merci de nous avoir écoutés. 

    Officiant : Les eaux du baptême nous ont divisés. 

    [versant de l’eau] 

    Mais ceux qui boivent à la source salvatrice de Jésus n’auront plus jamais soif. Purifie-nous, Saint-Esprit, rafraîchis-nous avec l’eau de la vie éternelle. 

    Officiant : Nous ne croyons pas que Jésus soit mort en vain. Nous ne croyons pas que ceux qui ont souffert pour leur foi à travers les âges l’aient fait en vain. 

    2manifestant/e : Oui ! Nous avions besoin de vous l’entendre dire. 

    Officiant : Prions. Dieu tout-puissant, nous venons devant toi non pas par notre propre justice, mais grâce à ta grande miséricorde. 

    1er manifestant/e : Pardonne-nous l’arrogance de penser que nous pourrions être parfaits et sans péché. 

    2e manifestant/e : Que nous vivions dans des communautés à l’écart du monde ou au milieu du monde, pardonne-nous d’être aveugles aux besoins de nos prochains. 

    3e manifestant/e : Pardonne-nous toutes les fois où nous n’avons pas « pratiqué la justice et aimé la miséricorde ». 

    1er manifestant/e : Pardonne-nous notre silence… de ne pas avoir su « rendre raison de l’espérance qui est en nous ». 

    2e manifestant/e : Pardonne-nous d’avoir refusé de travailler avec des personnes différentes de nous, même lorsque le besoin était grand. 

    3manifestant/e : Pardonne-nous d’avoir méprisé d’autres églises et d’avoir manqué des occasions d’apprendre d’elles et de collaborer avec elles. Merci pour ces communautés de foi qui nous ont ouvert leur cœur et qui marchent avec nous sur le chemin de Jésus. 

    Officiant : Reçois nos prières, ô Père, au nom de Jésus-Christ, par la puissance du Saint-Esprit. 

    Ensemble, unissons-nous dans la prière que le Christ a prononcée… chacun dans sa propre langue. 

    « Notre Père… » 

    Annonce du pardon 

    Officiant Le Christ lui-même a dit : « Tes péchés sont pardonnés. Va et ne pèche plus ». Nous sommes pardonnés, aimés et libres. Amen. 

    Lisa Carr-Pries (Canada), vice-présidente de la CMM, et Danisa Ndlovu (Zimbabwe), ancien président de la CMM, ont dirigé cette liturgie. Ebenezer Mondez (Philippines), James Jakob Fehr (Allemagne) et Ulrike Schmutz (Suisse) ont joué le rôle des manifestants. 

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    Sermon : Le courage d’aimer

    Le courage d’aimer

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    Liturgie de réconciliation : Notre chemin vers la réconciliation 

    Voici [ci-dessous] les paroles que les responsables des différentes communions ont prononcé. Lorsque les représentants luthériens et mennonites ont pris la parole, ils ont tracé une croix sur le front de leur interlocuteur. Lorsque les représentants réformés et mennonites ont pris la parole, les secrétaires généraux se sont lavé les pieds mutuellement.

    Représentants

    Représentants de la Conférence Mennonite Mondiale 

    • Anne-Cathy Graber, secrétaire aux relations œcuméniques 
    • J. Nelson Kraybill, ancien président 
    • Janet Plenert, ancienne vice-présidente, actuelle coordinatrice des représentants régionaux 
    • John D. Roth, président du comité de planification de Renouveau 
    • Larry Miller, ancien secrétaire general 

    Représentant de l’Église catholique 

    • Cardinal Kurt Koch, Préfet, Dicastère pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens 

    Représentant de la Fédération luthérienne mondiale 

    • Pasteure Anne Burghardt, secrétaire générale 

    Représentants de la Communion mondiale d’Églises réformées 

    • Pasteur Hanns Lessing, secrétaire exécutif pour la communion et la théologie 
    • Pasteur Dr Setri Nyomi, secrétaire général intérimaire 

    Les mennonites 

    Aujourd’hui, lors de notre culte [des membres de la] Conférence Mennonite Mondiale, ainsi que des représentants d’autres traditions anabaptistes et des Églises libres, se sont réunis aux côtés de représentants de l’Église catholique romaine, de la Fédération luthérienne mondiale et de la Communion mondiale d’Églises réformées pour rendre un témoignage commun. 

    Nous héritons tous d’un lourd passé marqué par les divisions issues de la Réforme. Nous savons que des différences théologiques et pratiques subsistent, mais nous nous réjouissons du cheminement vers la réconciliation que nous avons parcouru ensemble. 

    En 2003, catholiques et mennonites ont conclu un dialogue de cinq ans intitulé ‘Appelés ensemble à faire Œuvre de Paix’, qui partait du constat commun que ‘l’allégeance au Christ comme Seigneur prime sur les exigences de l’État’. 

    Plus récemment, la participation des catholiques et des luthériens au Dialogue trilatéral sur le baptême a contribué à clarifier les points de convergence ainsi que les différences persistantes concernant notre compréhension et notre pratique du baptême. Nous considérons ces dialogues comme un don à l’Église. 

    Les catholiques 

    Message du Saint Père Léon XIV aux participants à la commémoration 
    des 500 ans du mouvement anabaptiste 

    Alors que vous vous réunissez pour commémorer les 500 ans du mouvement anabaptiste, chers amis, je vous salue cordialement en reprenant les premiers mots prononcés par Jésus ressuscité : « La paix soit avec vous! » (Jean 20.19). 

    Dans la joie de la célébration de Pâques, comment ne pas méditer sur l’apparition du Christ le soir de ce « premier jour de la semaine » (ibid.), lorsque Jésus a non seulement traversé les murs et les portes closes, mais est aussi entré dans le cœur de ses disciples où régnaient la peur et la confusion ? En outre, en accordant son don si précieux de la paix, le Christ était sensible aux expériences de ses disciples, ses amis, et n’a pas caché les marques de sa Passion encore visibles sur son corps glorieux. 

    En recevant la paix du Seigneur et en acceptant son appel, qui implique d’être ouvert aux dons du Saint Esprit, tous les disciples de Jésus peuvent s’immerger dans la nouveauté radicale de la foi et de la vie chrétiennes. En effet, un tel désir de renouveau caractérise le mouvement anabaptiste lui-même. 

    La devise choisie de votre célébration, « Le courage d’Aimer », nous rappelle, avant tout, la nécessité pour les catholiques et les mennonites de tout mettre en œuvre pour vivre le commandement de l’amour, l’appel à l’unité chrétienne et la mission de servir les autres. Elle souligne également la nécessité d’une réflexion honnête et bienveillante sur notre histoire commune, qui comporte des blessures douloureuses et des récits qui affectent les relations et les perceptions qu’ont les catholiques et les mennonites jusqu’à aujourd’hui. 

    Combien importante est donc cette purification des mémoires, et cette relecture commune de l’histoire, qui peuvent nous permettre de guérir les blessures du passé et de construire un nouvel avenir grâce au « courage d’aimer » ! En outre, ce n’est qu’ainsi que le dialogue théologique et pastoral pourra porter des fruits qui demeurent (cf. Jean 15.16). 

    Ce n’est certainement pas une tâche facile ! Pourtant, c’est précisément dans des moments particuliers d’épreuve que le Christ a révélé la volonté du Père : c’est lorsque les pharisiens ont cherché à l’éprouver qu’il nous a enseigné que les deux plus grands commandements sont d’aimer Dieu et notre prochain (cf. Matthieu 22.34-40). C’est à la veille de sa Passion qu’il a parlé de la nécessité de l’unité, « afin que tous soient un […] afin que le monde croie » (Jean 17.21). Mon souhait pour chacun de nous est donc que nous puissions dire avec saint Augustin : « Mon espérance tout entière repose uniquement sur la grandeur immense de ta miséricorde. Donne ce que tu commandes et commande ce que tu désires. » (Les Confessions, X, 29, 40). 

    Enfin, dans notre monde déchiré par la guerre, notre marche continue vers la guérison. L’approfondissement de la communion fraternelle a un rôle essentiel à jouer, car plus les chrétiens seront unis, plus notre témoignage du Christ, Prince de la Paix, sera efficace pour édifier une civilisation où l’on se rencontre dans l’amour. 

    Avec ces vœux, je vous assure de ma prière pour que nos relations fraternelles s’approfondissent et grandissent. Sur vous tous, j’invoque la joie et la sérénité qui viennent du Seigneur ressuscité. 

    Du Vatican, le 23 mai 2025 

    LEO PP. XIV 

    Les mennonites 

    En 2010, l’Assemblée mondiale luthérienne, réunie à Stuttgart, en Allemagne, a officiellement approuvé une ‘action mennonite’, sur la base du rapport d’un dialogue de cinq ans intitulé ‘Guérir les Mémoires : se réconcilier dans le Christ’. Un culte de réconciliation a été célébré, au cours duquel les deux communautés se sont mutuellement pardonnées et se sont engagées à interpréter les confessions luthériennes et les récits mennonites de leur passé à la lumière de l’histoire commune décrite dans ce rapport. Ce processus a marqué un moment clé dans les relations entre nos deux communautés et a jeté les bases d’un apprentissage mutuel sur les thèmes du baptême et de la relation des chrétiens à l’État. 

    Lors du service de réconciliation en 2010, toutes les personnes présentes ont fait le signe de la croix afin de nous rappeler la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. La croix touche les blessures du péché, guérit nos fractures et restaure nos vies. Elle promet la guérison par la grâce de Dieu et est le signe du don d’un cœur nouveau et d’un esprit nouveau. 

    Aujourd’hui, la Conférence Mennonite Mondiale et la Fédération Luthérienne Mondiale se souviennent et renouvellent leur engagement par le signe de la croix. 

    Les luthériens 

    Lors du dialogue ‘Guérir les Mémoires’, nous nous sommes engagés à écouter attentivement l’histoire de l’autre communion et à relater l’histoire de nos débuts communs d’une manière qui puisse être acceptée par les deux parties. La conviction luthérienne selon laquelle l’initiative de Dieu rend possible notre réponse dans la foi a été chaleureusement accueillie par les mennonites. La demande luthérienne de pardon pour avoir persécuté les anabaptistes a été pleinement accordée. L’analyse commune et honnête du baptême a contribué à ouvrir la voie à un dialogue trilatéral fructueux sur le baptême avec la Conférence Mennonite Mondiale et l’Église catholique. 

    Nous rendons grâce à Dieu que de plus en plus de luthériens et de mennonites apprécient le témoignage de l’Évangile de chacun. 

    Les mennonites 

    Aujourd’hui, à Zurich, nous célébrons les progrès accomplis vers la réconciliation avec les représentants de la tradition réformée. 

    En 2004, la ville de Zurich et l’Église réformée suisse ont contribué à l’érection d’une plaque commémorative sur les rives de la Limmat, en souvenir de l’exécution de Felix Manz et de six autres anabaptistes à Zurich. 

    Trois ans plus tard, la Conférence mennonite suisse et l’Église réformée du canton de Zurich ont conclu un dialogue important dans lequel elles s’engageaient à poursuivre le chemin de la réconciliation. Dans ce document, les mennonites affirmaient : « Nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes. Nous appartenons à Jésus-Christ, qui nous appelle à le suivre, qui a abattu le mur de la séparation et qui a uni les peuples proches et lointains en un seul corps. » 

    La semaine dernière, le Conseil Général de la Conférence Mennonite Mondiale a officiellement reçu une déclaration rédigée avec des représentants de la Communion mondiale d’Églises réformées intitulée ‘Restaurer l’intégrité de notre famille : la recherche d’un témoignage commun’. 

    Pendant que nous écouterons une litanie de confession, de gratitude et d’engagement tirée de cette déclaration, le Secrétaire General de la Conférence Mennonite Mondiale, César García, et le Secrétaire General par intérim de la Communion mondiale d’Églises réformées, Setri Nyomi, se laveront mutuellement les pieds en signe tangible de notre engagement en faveur de la réconciliation. Nous vous invitons tous à être témoins de ce signe de repentance et de pardon. 

    Les réformés 

    Nous avons confessé l’origine commune de nos Églises et la douleur causée par leur fracture. Nous demandons à Dieu de bénir la redécouverte d’une compréhension commune de l’Évangile afin qu’elle inspire l’évangélisation et la paix. 

    Les mennonites 

    En présence de représentants de l’Église tout entière, la Conférence Mennonite Mondiale et la Communion mondiale d’Églises réformées rendent un témoignage commun de l’unité de l’Église. 

    Les réformés 

    Aujourd’hui, nous commémorons les origines communes de nos communions mondiales, nous confessons notre relation brisée, et nous nous réjouissons de ce que maintenant, grâce à des efforts soutenus pendant de nombreuses années pour nous comprendre mutuellement et nous réconcilier, nous pouvons obéir à Christ notre Paix en nous engageant dans l’unité de l’Esprit. Liés les uns aux autres, nous persévérons dans l’entretien de cette unité. Nous nous engageons à être humbles, patients, honnêtes et, par-dessus tout, animés par l’amour, dans notre marche commune en tant que corps unique de Christ. 

    Les mennonites 

    Rassemblés sous le regard bienveillant de Dieu, nous célébrons le fait que notre identité se trouve dans notre confession commune de Jésus comme Seigneur, dans nos ancêtres communs de foi, et dans notre appel commun à être des disciples et des témoins de l’Évangile au sein d’un monde fragmenté. 

    Les réformés 

    Nous avons été bénis dans nos traditions d’avoir une passion pour la justice et la paix. Que le Dieu de la croix et de la résurrection nous donne le courage et le désir de poursuivre la paix et de pratiquer la justice qui résiste à la violence, à l’oppression et au désastre écologique, une justice qui trouve son expression la plus complète dans le pardon, la miséricorde et la réconciliation. 

    Les mennonites 

    Aujourd’hui, en tant que membres anabaptistes et réformés du Corps de Christ, nous affirmons que notre témoignage devant le monde est nourri et soutenu par la grâce de Dieu qui nous rend capables d’aimer Dieu, de nous aimer les uns les autres, ainsi que toute la création. 

    Les réformés 

    Ensemble, nous nous engageons dans la mission fondamentale de la proclamation de l’Évangile d’amour dans chacun de nos contextes, face aux défis et exigences qui leur sont propres. Nous ne voulons pas laisser la peur, la méfiance ou des obstacles au dialogue nous détourner de cet appel. 

    Les mennonites 

    Nous promettons de cheminer ensemble pour guérir les blessures du passé, et travailler à l’unité du Corps de Christ. Nous nous engageons à apprendre les uns des autres en partageant la richesse et la diversité de nos traditions. Nous nous attachons à coopérer de façon résolue pour proclamer la miséricorde de Dieu et ouvrir les portes à la justice qui conduit à la paix. 

    Les réformés 

    Ensemble, nous prions pour le Corps de Christ. En Christ nous sommes membres les uns des autres, sœurs et frères de la même chair et du même Esprit. 

    Les mennonites 

    Ensemble, nous accueillons le don de l’unité dans la conviction que c’est toi, ô Dieu, qui es en train de restaurer l’intégrité de ta famille. Amen 

    Confesser ensemble notre foi 

    En reconnaissance de notre identité commune au sein du corps du Christ, les participants se sont levés et ont récité – chacun dans sa propre langue – le Credo de Nicée. Cette ancienne déclaration de foi chrétienne issue du Conseil œcuménique de Nicée marque cette année son 1700e anniversaire.

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    Une litanie pour la guérison des nations 

    La litanie a été ponctuée en versant de l’eau en souvenir du baptême, et par de courts morceaux à l’orgue. 

    Aujourd’hui, nous sommes réunis pour le culte dans la ville où les premiers anabaptistes ont été inspirés par les enseignements d’Ulrich Zwingli… et au bord des eaux de la Limmat où Felix Manz, le premier martyr anabaptiste, a été exécuté. 

    [L’eau est versée] 

    Dieu d’amour, nous nous souvenons de Felix Manz et des disciples de l’Agneau de toutes époques et de tous lieux qui ont souffert à cause de leur fidélité. 

    Une voix forte sort du trône de Dieu et dit : « Voici, je fais toutes choses nouvelles. […] À celui qui a soif, je donnerai de la source d’eau vive, gratuitement. » (Apocalypse 21.5-6) 

    [L’eau est versée] 

    Dieu d’amour, dans un monde déchiré par la guerre et dans une Église mondiale trop souvent divisée, comme nous avons soif que tu renouvelles toutes choses ! Viens, Seigneur Jésus ! 

    [interlude à l’orgue] 

    « Puis il me montra un fleuve d’eau vive, brillant comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l’agneau. Au milieu de la place de la cité et des deux bras du fleuve, est un arbre de vie produisant douze récoltes. Chaque mois il donne son fruit, et son feuillage sert à la guérison des nations. » (Apocalypse 22.1-2) 

    Nous voyons avec douleur que nos différences sont devenues une source de conflit et de division, et nous prions aujourd’hui pour avoir le courage et la créativité nécessaires pour les repenser de manière à enrichir notre unité dans le corps du Christ. 

    [L’eau est versée] 

    Pour la guérison des nations ! Pour la guérison de l’Église ! « En Christ, nous sommes membres les uns des autres, sœurs et frères de la même chair et du même Esprit… » 

    Dieu de guérison, le fleuve d’eau vive nous a atteints. Les feuilles de l’arbre de vie ont apporté la guérison entre les communions représentées ici aujourd’hui. 

    [interlude à l’orgue] 

    « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous apporter ce témoignage au sujet des Églises. 

    Je suis le rejeton et la lignée de David, l’étoile brillante du matin. L’Esprit et l’épouse disent : Viens ! Que celui qui entend dise : Viens ! Que celui qui a soif vienne. 

    Que celui qui le veut reçoive de l’eau vive, gratuitement » (Apocalypse 22.16-17) 

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    Le courage d’aimer dans un monde perturbé  

    Ô, Dieu, notre secours par le passé, notre espoir pour les années à venir : 

    Grâce à l’œuvre du Saint-Esprit en nous, nous retrouvons l’espoir en voyant la guérison et l’unité se manifester dans l’Église mondiale. 

    Nous gardons espoir en voyant la vitalité des Églises géographiquement éloignées des racines confessionnelles en Europe représentées ici aujourd’hui. 

    Nous gardons espoir en voyant le travail de l’évangélisation et la paix sont unis dans de nombreux endroits à travers le monde. 

    Mais surtout, nous avons de l’espoir parce que, en Christ, tu as promis que tu serais avec nous « tous les jours, jusqu’à la fin des temps ». 

    Viens, Esprit Saint, donne-nous la fidélité des saints à travers les âges. Comme eux, ne nous laisse jamais avoir honte de l’Évangile. Seigneur Jésus-Christ, bénis-nous en nous donnant le courage de prendre le risque de nous aimer les uns les autres, d’aimer nos prochains et même nos ennemis, comme tu nous as aimés. 

    Amen. 

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  • C’était une jeune esclave. Nous ne connaissons pas son nom, mais nous savons qu’elle était prisonnière de guerre. Nous ne pouvons qu’imaginer la détresse, le désarroi et le traumatisme qu’elle a dû endurer en tant que personne déplacée, une réfugiée esclave dans un pays étranger. 

    L’histoire est racontée dans le chapitre 5 du deuxième livre des Rois. Naaman, un commandant de l’armée araméenne, vient de remporter une importante victoire militaire sur le peuple d’Israël. Une jeune fille faisait partie du butin de guerre, et Naaman l’a forcée à devenir la servante de sa femme. 

    Mais maintenant, Naaman, celui qui l’a réduite en esclavage, est malade. Et la jeune fille sait exactement ce qu’il faut faire pour le guérir. 

    C’est un moment décisif : alors qu’elle vit parmi ceux qui ont brisé ses rêves, détruit ses relations, anéanti sa famille et lui ont pris ses biens, sa liberté et son identité culturelle, elle est confrontée à un choix difficile. 

    Comment va-t-elle réagir face à ceux qui menacent son existence ? 


    Il y a environ 500 ans, Ulrich Zwingli était confronté à la même question : comment réagir face à ceux qui menaçaient son existence et celle de sa ville ? Les circonstances étaient très différentes. Il était le meneur de la Réforme à Zurich et pasteur dans cette même église [où nous nous trouvons]. 

    Au printemps 1529, les autorités catholiques menaçaient d’écraser la Réforme à Zurich. Craignant que ses réformes ne s’effondrent et que la progression de l’Évangile soit stoppée, Zwingli, inquiet, envoya un appel urgent au Conseil municipal, l’exhortant à mobiliser une armée. 

    Dans une lettre au Conseil, Zwingli inclut une phrase qui deviendra plus tard un slogan de la Réforme suisse. « Pour l’amour de Dieu, » écrivit-il, « faites quelque chose de courageux ! » 

    Pour Zwingli, l’objectif était clair : face aux ennemis de l’Évangile, le courage signifiait se mobiliser pour la guerre. 

    À quoi ressemble le courage lorsque nous sommes confrontés à des choix difficiles ? Cette question est tout aussi pertinente aujourd’hui qu’il y a 500 ans ou au IXe siècle avant Jésus-Christ. 

    De toute évidence, la servante de Naaman aurait dû se taire. Après tout, elle était jeune, elle était une femme, elle était israélite et elle était esclave. Elle n’avait pas le droit de parler. 

    De plus, Naaman était un païen et un oppresseur, ce qui suffisait à le rendre odieux aux yeux des Israélites. Et sa maladie de peau le rendait encore plus impur du point de vue de la loi juive. 

    Rien ne lui donnait l’autorité de prendre la parole, et pourtant elle l’a fait. Elle a trouvé le courage d’agir d’une manière qui transcendait son identité de victime… Elle a trouvé le courage de répondre avec compassion et même avec amour. 

    « Il y a un prophète en Samarie, le pays de vos ennemis, qui peut vous guérir. » lui dit-elle 

    Le courage est précisément ce dont les victimes ont besoin pour trouver leur voix et résister au silence que les autres veulent leur imposer. 

    Pourtant, le courage, en particulier face à nos agresseurs, nos bourreaux ou nos ennemis, prend de multiples formes. 

    Pour Zwingli, le courage face aux ennemis de l’Évangile signifiait se mobiliser pour la guerre. 

    Pour certains chrétiens, le courage implique souvent l’attente d’une justice punitive, exigeant que les coupables paient pour leurs actes et subissent un châtiment juste pour leurs crimes violents. 

    Pour de nombreux dirigeants politiques, le courage implique une riposte légitime contre leurs ennemis. 

    Certaines personnes exigent une justice qui exclut toute possibilité de pardon et de transformation pour l’oppresseur, garantissant ainsi que le cycle de la violence se poursuivra dans la génération suivante. 

    Jésus, cependant, a proposé un modèle différent. Il n’a pas nié ni ignoré la violence, l’oppression et l’injustice terribles de son époque. Mais il n’a pas non plus cherché à se venger. Dans le chapitre 4 de Luc, immédiatement après avoir proclamé son ministère dans la synagogue en lisant Ésaïe 61, Jésus mentionne l’histoire de Naaman et de sa guérison miraculeuse. 

    Bien qu’il ne nomme pas la jeune fille, nous reconnaissons dans ses actions quelque chose qui touche au cœur même de l’Évangile. Jésus n’a jamais eu peur d’affronter l’injustice ; cependant, la justice qu’il prêchait ouvre la porte à la transformation de l’oppresseur. Dans les Évangiles, la justice n’est pas rétributive ; elle ne donne pas aux oppresseurs ce qu’ils méritent, mais plutôt ce dont ils ont besoin : la vérité, l’amour, la compassion, la possibilité de se transformer et le pardon. 

    Dans le récit de 2 Rois, la jeune fille refuse de voir la vulnérabilité de son oppresseur comme une occasion de vengeance ou de représailles. Au contraire, sa voix incarne l’espoir et l’accueil pour quelqu’un qui lui a causé un tort immense. 

    Elle a eu le courage d’aimer, offrant à son agresseur ce qu’il ne pouvait obtenir avec sa puissance : la guérison, la liberté et la possibilité d’un nouveau départ. Elle n’a pas donné à Naaman ce qu’il méritait, mais ce dont il avait besoin : la chance d’être transformé. 

    C’est un amour qui dépasse l’entendement humain. 


    Il y a cinq cents ans, un nouveau mouvement au sein de l’Église à Zurich et dans d’autres régions d’Europe a trouvé ce courage dans sa relation avec Jésus, dans sa vie et ses enseignements, dans sa mort et sa résurrection, affirmant que l’appel de Dieu à aimer son ennemi n’est pas ‘idéaliste’ ou ‘naïf ’. Pour eux, le courage d’aimer, rendu possible par l’œuvre du Saint-Esprit, était la seule voie vers une nouvelle humanité. Ce mouvement fut connu sous le nom d’anabaptisme. C’est cette tradition chrétienne que nous commémorons ici aujourd’hui. Malheureusement, Zwingli et d’autres dirigeants de l’Église européenne de l’époque perçurent le mouvement anabaptiste comme une menace et y répondirent par la violence et la persécution. 

    Pour l’amour de Dieu, faites quelque chose de courageux ! 

    Tôt le matin du 11 octobre 1531, Zwingli a conduit un groupe de soldats zurichois sur un champ de bataille juste à l’extérieur de la ville pour affronter l’armée catholique qui menaçait sa vision d’une Zurich réformée. Ils ont été presque immédiatement écrasés. Alors qu’ils tentaient de battre en retraite, Zwingli a été tué, ainsi qu’au moins 500 autres citoyens de Zurich. 

    Aujourd’hui, alors que nous commémorons la mémoire des premiers anabaptistes, je nous invite à nous poser la question suivante, aussi bien en tant qu’individus qu’en tant qu’églises : que signifie « faire quelque chose de courageux, pour l’amour de Dieu » ? 

    Photo : Après la ‘perturbation’, César García, secrétaire général de la CMM, prêche sur le thème ‘Le Courage d’aimer’/Preshit Rao

    Following the “disruption,” César García, MWC
general secretary, preaches on The Courage to Love.

    Fortifiés par le Saint-Esprit, pouvons-nous trouver le courage de briser le cycle de la violence ? 

    Pouvons-nous affronter directement notre passé, non pas pour appuyer et revenir sur ce que nous avons subi, mais pour guérir nos blessures et celles des autres, et pour réparer les relations brisées ? 

    Pouvons-nous devenir des phares d’espoir dans un monde où la fragmentation et la division semblent progresser de toutes parts ? 

    Pouvons-nous envisager notre avenir comme une nouvelle création, où la compassion et l’amour ouvrent à un nouveau départ ? 

    Le courage d’aimer — activement, avec imagination et vulnérabilité — est plus qu’une technique de résolution des conflits ; c’est une spiritualité profondément enracinée, une stratégie remarquablement originale. Dans un monde où le mal engendre le mal et où la violence engendre davantage de violence, l’amour a le pouvoir de briser ces chaînes. L’amour a le pouvoir de guérir à la fois celui qui aime et celui qui est aimé. 

    Amis chrétiens, suivant les traces de Jésus, ayons ensemble le courage d’aimer, pour l’amour de Dieu ! 

    César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener, Ontario (Canada).


    Throughout the day, participants gathered
at the “Schipfe” to view the site where
early Anabaptists were drowned as
punishment for their beliefs.
  • La Conférence Mennonite Mondiale à 100 ans ! 

    Nous avons parfois tendance à penser qu’il faut commencer par définir une doctrine juste et, de là, passer à la pratique. D’abord l’Écriture, ensuite l’action. Mais à bien des égards — dans notre histoire et dans notre réalité actuelle — l’expérience nous pousse à faire de la théologie pour donner un sens à ce qui est en train de se passer. 

    Prenons l’exemple du Concile de Jérusalem. Ses participants se posaient la question suivante : « Pouvons-nous inclure les païens ou non ? » 

    La Bible de l’époque n’était pas claire à ce sujet. 

    Mais en voyant que des païens recevaient le Saint-Esprit, l’Église a été poussée à réfléchir d’une nouvelle manière, sans pour autant contredire ses fondements. 

    Leur expérience les a amenés à interroger les Écritures et à développer de nouvelles compréhensions. 

    En tant qu’anabaptistes, notre histoire a mis l’accent sur l’assemblée locale et sur sa centralité en tant qu’avant-goût du royaume de Dieu. 

    Mais cela ne nous aide pas à répondre à la question de savoir s’il est nécessaire d’avoir d’une union d’églises régionale ou mondiale. 

    Au début de la CMM, c’est le vécu qui a poussé les églises mennonites à imaginer un organisme mondial. 

    Peux-tu nous donner des exemples de points communs entre aujourd’hui et les tendances d’il y a 100 ans, lorsque la CMM a été créée ? 

    Il y avait une pandémie mondiale à l’époque. De nombreux pays venaient de traverser la Première Guerre mondiale. Il y a bien sûr eu des répercussions financières qui ont poussé les gouvernements à chercher un bouc émissaire : qui allons-nous blâmer pour cela ? Cette situation a donc joué un rôle important dans la montée du nationalisme en Europe. 

    Nos églises furent également touchées par la révolution russe et les violentes persécutions qui s’ensuivirent dans la région de l’Ukraine, où se trouvait une grande partie d’entre elles à l’époque. 

    Avec ce mélange de nationalisme, de différences culturelles, de langues, de violences récentes et plus anciennes entre leurs pays, il était difficile pour les responsables des églises mennonites en 1925 de penser à l’unité. 

    Certains spiritualisent l’idée d’unité et disent : Nous serons un au ciel… 

    Ou encore : Oui, nous nous battons violemment les uns contre les autres, mais nous restons unis dans l’esprit.  

    Aujourd’hui comme hier, certaines églises se méfient des autres chrétiens, même à l’intérieur d’une même famille dénominationnelle. 

    Mais ce n’est pas ce que dit la Bible. 

    La Bible parle de l’unité d’une manière très pratique, visible même pour le monde. Il y a un degré d’unité qui relève du miracle. 

    Le fondateur de la CMM, Christian Neff et d’autres ont parlé et écrit sur le besoin de créer un organisme mondial déjà avant 1925, mais il n’a pas été facile de surmonter la méfiance. 

    Finalement, Christian Neff trouva une bonne excuse pour rassembler les gens : célébrons les 400 ans du mouvement anabaptiste ! 

    C’est dans ce contexte que l’église d’Ukraine envoya une lettre aux participants de ce premier rassemblement mondial anabaptiste, demandant la création d’un organisme mondial qui coordonnerait le travail de formation et de mission, et aussi soutiendrait les Églises persécutées et souffrantes. 

    Lorsque les responsables d’églises se sont réunis, cette expérience d’être ensemble leur a ouvert les yeux sur la nécessité d’une communion qui montrerait que notre identité essentielle n’est pas politique, ni un État national, ni même une culture. La source de notre identité est Jésus. 

    Le contexte d’alors était très similaire à celui d’aujourd’hui, après une pandémie, dans un contexte de montée du nationalisme et de la souffrance due à la violence et à la persécution. 

    Il est intéressant et triste à la fois de voir comment l’histoire se répète. 

    Ce qui a changé, c’est que cette expérience nous a invités à réfléchir sur le plan théologique. Voulons-nous être unis uniquement pour des raisons pragmatiques ou parce que la manière dont nous comprenons l’Évangile l’exige ? 

    Quels ont été les moments clés où nous avons cherché à devenir réellement mondiaux ? 

    Pour être une famille mondiale, nous avons besoin de différents niveaux de réconciliation et de pardon pour les divisions que nous avons connues dans le passé. 

    Nous n’étions pas prêts à penser de cette manière il y a 80 ans. 

    Au début, les responsables ont dit qu’il fallait se contenter d’une Assemblée. Et c’est ce qui s’est passé pendant les 40 ou 50 premières années. 

    Mais de plus en plus d’Églises du Sud sont devenues membres. Et les églises qui souffrent voient avec plus de clarté la nécessité d’une Église mondiale. On ne peut pas faire face seul à une persécution violente ou à une catastrophe naturelle. 

    Dans les années 1970, des présidents issus du monde entier ont commencé à être nommés. Au sein du Comité Exécutif, C. J. Dyck dit que, si nous voulons que la CMM continue, elle doit être plus qu’un rassemblement mondial. Elle doit être une partie de la mission à laquelle les mennonites sont appelés dans ce monde, un lieu où ils clarifient le sens de la foi dans leurs divers contextes culturels. 

    Cette vision est le résultat, entre autres, de l’apport des églises du Sud qui demandaient plus d’interdépendance. 

    Ces expériences ont fait évoluer la compréhension théologique d’une Église qui dépasse les portes de notre assemblée locale. 

    Sommes-nous là où nous devrions être ? 

    Je pense que nous allons dans la bonne direction, mais nous sommes confrontés à des défis théologiques dès lors que nous parlons de l’Église mondiale. 

    De nombreux responsables et pasteurs de notre Église mondiale commencent tout juste à avoir une idée claire de l’unité. 

    Trop souvent, notre compréhension de la pureté dans notre tradition anabaptiste nous a poussés à nous fragmenter parce que nous pensons que, pour être saints ou purs, nous devons nous séparer de ceux que nous estimons ne pas l’être. 

    Notre histoire de divisions exige une véritable réconciliation. Certaines blessures historiques n’ont pas été guéries et nous continuons à observer certaines divisions au quotidien. 

    Les problèmes du racisme et du colonialisme sont toujours présents. Certains pans de l’Église ont tendance à prendre des décisions sans consulter les autres et à imposer leur point de vue. 

    Le fait de privilégier nos propres intérêts au détriment de ceux des autres pose problème, comme de dire que nous devons d’abord protéger notre budget avant de penser aux autres églises. 

    En outre, nous avons des ambitions et le désir de contrôler, de dominer et de conquérir les autres. 

    Les royaumes du monde nous attirent beaucoup. Nous aimons nous sentir supérieurs aux autres groupes. 

    Mais Dieu nous invite à avoir une vie qui contraste avec les royaumes du monde. Le royaume de Dieu est une véritable alternative. Nous devons reconnaître que nous avons besoin de la puissance de l’Esprit Saint. 

    500@Anabaptism at South Korea
    500th Anabaptist Anniversary

    Qu’entendons-nous par unité ? 

    Nous devons comprendre que l’unité ne signifie pas nécessairement l’absence de conflit. La véritable unité implique que différents fragments et différents modèles forment un tout. 

    Par définition, l’unité implique la diversité, car s’il n’y a pas de diversité d’opinions, de culture, de théologie ou de vécu, il n’y a pas lieu de parler d’unité puisque tout le monde croit la même chose. Le contraire de l’unité n’est pas la diversité, c’est l’uniformité. 

    En tant qu’Église de paix, nous savons que le problème n’est pas d’avoir des conflits. Le problème, c’est la façon dont nous gérons ces conflits. 

    Il est impossible d’avoir une relation saine sans conflit. 

    Aujourd’hui, beaucoup d’églises de la CMM sont le résultat d’une scission avec d’autres églises. Le fait que le temps ait passé ne change rien au fait qu’il s’agissait d’une division interne. 

    Au sein de la CMM, nous essayons d’encourager les églises à rester ensemble autant que possible et à ne pas se diviser. 

    Cependant, la séparation est parfois nécessaire parce qu’il y a un degré de désaccord tel qu’il n’est pas possible de le résoudre, en raison de la nature de notre cœur. Dieu nous permet un certain niveau de distanciation, et nous pouvons toujours faire partie de la famille mondiale à condition de respecter nos différences, même si nous ne partageons pas la même position sur un sujet donné. 

    Cela implique la volonté de guérir les blessures. Les deux parties doivent s’efforcer de guérir les rancœurs et d’éviter de se haïr. 

    Là encore, ce sont nos expériences qui nous poussent à réfléchir théologiquement à l’unité. 

    En quoi le thème ‘Le Courage d’Aimer’ guide-t-il et façonne-t-il notre réflexion autour de cet anniversaire ? 

    Je pense qu’il s’agit là d’un sujet crucial et pertinent pour le monde politique d’aujourd’hui, où tant de gens sont brutalisés et intimidés et brutalisent les autres. 

    Il y a beaucoup de causes, d’actions et de revendications justes. De nombreuses personnes disent : « Nous avons le droit de défendre notre terre. Nous avons le droit d’exiger que ces agresseurs cessent leurs agressions. » 

    Mais existe-t-il une possibilité de faire autre chose que de revendiquer ses droits ? 

    Je pense que Jésus nous invite à emprunter un autre chemin. 

    Dire « Je veux mettre mes droits de côté et aimer » demande un rare courage. 

    Ce n’est pas une attitude passive. Cela implique d’avoir une réponse très intentionnelle, voire assertive, qui cherche le bénéfice de l’autre, qui cherche même le bien-être de l’agresseur. 

    Le courage d’aimer que nos prédécesseurs ont découvert il y a 500 ans n’était pas nouveau. Dieu nous invite à le faire depuis le début de l’histoire de l’humanité. 

    Le courage d’aimer implique également de se libérer de la peur (1 Jean 4.18). 

    Je perçois que de nombreux responsables agissent par peur : peur d’être contaminés, peur d’être influencés, peur du changement. 

    Lorsque l’amour est parfait, on peut parler de n’importe quel sujet difficile sans craindre de perdre quelque chose. 

    Il n’y a pas de fragmentation, d’excommunication ou de condamnation mutuelle, mais du respect pour les convictions fortes. 

    Comme l’a dit Augustin d’Hippone, le péché peut se définir comme l’égocentrisme. L’amour est donc le contraire de cela. 

    Quand on aime, on s’ouvre aux autres et il n’y a pas de place pour la peur. 

    Une partie de la mission de la CMM est d’établir des relations avec d’autres communions. En quoi cette expérience t’a-t-elle façonné ? 

    Si vous n’avez pas de relations avec d’autres chrétiens, vous risquez d’avoir une idée très étroite de ce qu’est l’Église chrétienne. 

    Étant un organisme mondial, la CMM a la capacité de nous représenter en tant qu’entité auprès d’autres Églises. 

    Lorsque vous avez une identité claire et que vous vivez vos valeurs, les expériences avec d’autres Églises peuvent être immensément riches et transformatrices. Vous pouvez alors apprendre des autres et partager vos valeurs. 

    Cela ne veut pas dire que c’est facile. Par exemple, à la Conférence des secrétaires des communions chrétiennes mondiales, il y avait 21 entités mondiales représentées. Comme vous pouvez l’imaginer, la diversité est énorme. 

    Pour certaines d’entre elles, il existe un passé compliqué de persécutions et de condamnations mutuelles. Pour d’autres, il n’y a même pas de relations. 

    Et bien sûr, la compréhension qu’ont ces Églises sur de nombreux sujets, tels que la gouvernance et la hiérarchie est très différente. 

    C’était donc un défi de réfléchir à la manière de représenter la CMM. Comment est-ce que je dois réagir face aux défis ? Il y a des réunions où les sujets sont si controversés que les discussions deviennent très vives. 

    Mais avec le temps, j’ai commencé à voir que les défis que présente une communion sont très similaires à ceux d’une autre communion. 

    Et les relations ont commencé à s’approfondir. Cela m’a aidé à apprécier les personnes avant les doctrines ou les différences doctrinales. 

    Je me souviens d’une réunion où il y avait plusieurs secrétaires généraux à un repas. 

    L’un d’eux a dit à l’autre : « Vous connaissant, je pense de manière tellement similaire à vous que je serais d’accord pour faire partie de votre Église » et l’autre a répondu :« Je pourrais aussi être membre de votre Église ». 

    Ces expériences façonnent donc votre façon de comprendre les Écritures et vous transforment en cours de route. 

    Prayer group in Peru
    500 years of Anabaptism celebration in Peru

    Comment la CMM peut-elle évoluer fidèlement pour devenir une communion forte et revivifiée, capable de relever les défis d’un avenir qui pourrait être très différent ? 

    Je dirais que, si nous continuons sur la même voie, nous serons résilients : 

    • construire une communion mondiale, 
    • rechercher l’interdépendance, 
    • prendre des décisions par consensus, 
    • se consulter les uns les autres, 
    • avoir de bons responsables, 
    • entretenir de bonnes relations avec les autres membres de la famille anabaptiste, 
    • établir de bonnes relations avec d’autres communions mondiales,
    • guérir les mémoires à l’intérieur et à l’extérieur. 

    Mais, bien sûr, nous devons aussi avoir le courage de reconnaître nos propres faiblesses. 

    Nous avons parfois une approche triomphaliste de la mission et de l’implantation d’églises, de l’action sociale et du développement, de notre impact sur le commerce et de la construction de la paix. 

    Bien sûr, il est bon de reconnaître le travail que nous avons accompli. Mais il est également bon de reconnaître toutes nos faiblesses. 

    Nous devons nous rendre compte de la quantité de travail qui fait double emploi en matière d’implantation d’églises, de l’omniprésence du colonialisme dans notre travail et du paternalisme qui subsiste dans nos organismes missionnaires. 

    Et être conscient aussi du bien accompli par notre engagement et, tout en sachant combien de personnes nous avons blessées dans ce processus. 

    Il est également crucial de nous regarder avec humilité et de voir à quel point nous sommes petits par rapport aux autres communions mondiales. 

    Ainsi, pour être une Église résiliente et pleine d’espoir pour l’avenir, nous devons reconnaître les domaines sur lesquels nous devons travailler. 

    Une communion forte est une communion capable de parler de ses différences avec amour. 

    ‘Le courage d’aimer’ : l’amour nous donne l’ouverture d’esprit et le courage de faire des choses difficiles. 

    Secrétaire General de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) depuis 2012, César García, mennonite colombien et canadien s’est entretenu avec la rédactrice de Courrier, Karla Braun, à propos des 100 ans de la CMM et du Courage d’Aimer. Cet entretien a été édité pour des raisons de concision et de clarté. 

    AWFS group photo Netherlands
  • Nous invitons tout le monde à louer avec nous ! 

    Le culte marquant l’aboutissement des célébrations organisées à Zurich, en Suisse, par la Conférence Mennonite Mondiale pour le 500e anniversaire sera retransmis en direct. Le culte aura lieu le jeudi 29 mai 2025, à 15 h UTC

    « Vous pouvez vous connecter depuis n’importe où dans le monde », explique Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM. « Nous encourageons les assemblées locales à organiser une projection afin que les membres puissent regarder ensemble, célébrant là où deux ou trois sont réunis. » 

    La langue sur scène sera l’anglais ; une retransmission séparée sera disponible avec interprétation en allemand, français et espagnol. 

    « Ce sera un culte qui commémore les débuts du mouvement anabaptiste et son expression mondiale contemporaine dans un esprit d’œcuménisme, de joie, de repentance et d’espérance. »

    John D. Roth, coordinateur des rencontres « Renouveau »

    À travers des lectures de la Bible, des prières, des chants et des déclarations de repentance et de réconciliation, le culte proclamera « Le courage d’aimer ». 

    Tenue dans l’église historique du Grossmünster, près du lieu où ont eu lieu les premiers baptêmes anabaptistes, la cérémonie célébrera également notre cheminement vers la réconciliation avec d’autres communautés d’Églises. Des représentants des Églises catholique, luthérienne et réformée participeront à la cérémonie. 

    Connectez-vous en direct tard dans la nuit en Asie, en début de soirée en Europe et le matin dans les Amériques. 

    « Saisissez cette occasion pour participer à ce rassemblement historique et approfondir votre engagement avec la famille spirituelle mondiale anabaptiste », déclare César García, Secrétaire General de la CMM. « Nous prions pour que cela vous encourage également à trouver de nouvelles façons de soutenir la CMM dans l’édification de communautés spirituelles florissantes à travers le monde. » 

    À Lancaster, aux États-Unis, le public peut assister à une retransmission en direct dans la salle communautaire Mennonite Life

    « Nous invitons toutes les organisations et églises à organiser une “séance de visionnage” pour suivre la retransmission en direct », déclare Liesa Unger. 

    L’enregistrement de la rencontre sera mis en ligne au cours de la première semaine de juin pour ceux qui ne peuvent pas y assister en personne ou la suivre en temps réel. 

    watch party Assembly Indonesia
  • Il y en aura pour tous les goûts à l’événement d’une journée Le courage d’aimer pour célébrer le 500e anniversaire de l’anabaptisme le 29 mai 2025. Les activités de cet événement gratuit et sans inscription à Zurich comprendront une table ronde et un sentier d’histoires « Story Trail ».  

    Un monde en feu 

    « La plupart des premiers anabaptistes prônaient un témoignage non violent dans un contexte de bouleversements spirituels, politiques et économiques. Aujourd’hui, nous nous trouvons également dans un monde en feu et nous sommes en quelque sorte pris au milieu des conflits », déclare Simon Rindlisbacher, coordinateur des communications pour la Conférence Mennonite Suisse et organisateur de la table ronde. 

    Un petit groupe d’experts engageront une discussion sur ces questions lors de l’événement d’une journée de la Conférence Mennonite Mondiale à Zurich (Suisse), le 29 mai 2025. 

    Des anabaptistes du Myanmar, du Mexique, du Burkina Faso, de Suisse et des États-Unis s’exprimeront sur la question d’être une église de paix aujourd’hui. Une église de paix doit-elle être neutre ? Comment vivons-nous la non-violence ? 

    « Parler et crier est de plus en plus fréquent alors qu’écouter et comprendre est en déclin », déclare Hansuli Gerber (Suisse), membre du groupe d’experts, alors que des menaces, telles que le climat et la création, la nouvelle menace nucléaire, la prolifération des armes et, en étroite relation, la domination des entreprises prennent la politique en otage. « Notre table ronde pourrait être un test sur la façon dont nous pouvons parler les uns aux autres de nos différents angles et perspectives. » 

    À qui faire confiance ? Story Trail, le sentier des histoires donne vie à l’histoire 

    Les visiteurs de Zurich peuvent chausser les souliers des anabaptistes. Pour cette journée de commémoration de la Conférence Mennonite Mondiale à Zurich, les visiteurs peuvent se joindre à des équipes de 2 à 8 personnes pour parcourir un sentier d’histoires. 

    « Il s’agit d’une expérience narrative interactive, à la manière d’un livre dont vous êtes le héros, se déroulant dans le contexte de Zurich en pleine effervescence spirituelle, au cœur des bouleversements de la Réforme dans le monde chrétien, explique David Stutzman, le créateur de l’activité. 

    Les participants choisissent un personnage – un visiteur de Zurich comme eux – pour cette activité de 30 à 60 minutes. Un livret les guidera dans la prise de décision narrative et la résolution d’énigmes au fur et à mesure qu’ils découvriront les sites de Zurich. 

    « Nous avons développé deux personnages à ce stade, chacun arrivant à Zurich en tant qu’étranger pour ses propres raisons. L’un cherche son frère, qui a disparu après avoir été attiré à Zurich par les réformes en cours. L’autre est un déserteur de la Guerre des paysans, attiré à Zurich en quête de refuge et d’un nouveau départ », déclare David Stutzman. 

    L’activité séduit tous les âges, mais les concepteurs ont veillé tout particulièrement à ce qu’elle soit amusante pour les jeunes et les jeunes adultes. 

    Les participants doivent se demander : « À qui faire confiance ? Que peut-on révéler ? Dois-je craindre les anabaptistes ? » 

    Les concepteurs de Story Trail, David Stutzman et Chris Blickensdoerfer, sont tous deux des passionnés de jeux avec une expérience dans l’organisation d’événements de groupe, tels que les retraites de jeu Power Up ! David Stutzman dirige une petite communauté mennonite à Mannheim. Son travail est en lien avec l’Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Gemeinden en Allemagne et Virginia Mennonite Missions. Chris Blickensdoerfer est un travailleur social et ancien pasteur de jeunesse qui crée ses propres jeux d’évasion. 

    David Stutzman est ravi de participer à l’événement mondial marquant le 500e anniversaire. En tant qu’Américain vivant en Allemagne et ayant auparavant exercé son ministère auprès d’une église indonésienne aux États-Unis, il est reconnaissant pour ces connexions internationales. « Le mouvement qui a commencé ici en Europe est aujourd’hui une véritable communion mondiale », dit-il. 

    En savoir plus 

    De plus amples informations seront publiées sur le site Web de Zurich dès qu’elles seront disponibles. 

    La célébration de clôture (à 17 h HAEC) sera diffusée en direct, de sorte que les gens du monde entier pourront y participer depuis chez eux ou organiser une séance de visionnage. 

    Consultez également la section « événements parallèles dans le monde », où vous trouverez des événements spéciaux marquant l’anniversaire dans le monde entier.

    a street in Zurich
  • Dans le monde entier, les anabaptistes célèbrent les 500 ans de notre marche avec Jésus par des cultes, des conférences sur notre histoire et des rassemblements régionaux. 

    Pour la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), cette année anniversaire coïncide avec la réunion triennale du Conseil Général. De plus, 2025 est un double anniversaire : il marque aussi les 100 ans de communion des anabaptistes au sein de la CMM. 

    Quelque 200 responsables d’églises anabaptistes du monde entier seront présents en tant que délégués du Conseil Général. La rencontre fraternelle commence par une célébration du 100e anniversaire et se termine par une journée de rassemblement sans inscription, ouverte à tous, à Zurich (Suisse). 

    Réunions triennales 

    Le Conseil Général se réunit du 26 au 28 mai 2025 à Schwäbisch Gmünd (Allemagne). Ces délégués nommés par les unions d’églises membres et associées de la CMM forment l’organe qui régit la vie, le travail et l’organisation de la CMM. Les délégués du Conseil Général ont un mandat de six ans qui couvre deux réunions : l’une en même temps que l’Assemblée mondiale et l’autre à mi-chemin entre les deux. 

    « Ces réunions constituent un élément important de notre vie en tant qu’églises qui suivent ensemble dans la tradition anabaptiste », dit César García, secrétaire général de la CMM. 

    Les résolutions du Conseil Général de cette année comprennent une proposition importante concernant l’inclusion officielle des délégués YABs (Jeunes Anabaptistes) qui nécessite des changements constitutionnels. La proposition de changement de nom, examinée par le Conseil Général en 2018, continue d’être discernée par le Comité Exécutif et ne passera pas devant le Conseil Général pour le moment. 

    Les réunions triennales contiennent beaucoup d’informations : partage des recommandations pour le Conseil Général, nouvelles des Commissions et des Réseaux et collecte d’informations statistiques de toutes les églises. L’assistante administrative Ana María Morales Villarreal, qui est membre de Iglesias Hermanos Menonitas de Colombia, a rejoint temporairement l’équipe d’administration de la CMM jusqu’à la fin de la rencontre. 

    Les quatre Commissions de la CMM, le Groupe de Travail pour la Protection de la Création, et les Réseaux Anabaptistes Mondiaux se réuniront aussi, y compris les réseaux émergents pour l’éducation et la paix (GAHEN, GAPSEN, GAPN). 

    Soutenez les dirigeants de partout dans le monde. Chaque voix compte alors que le Conseil Général discerne collectivement selon le modèle du consensus. Votre don permet à un dirigeant de prendre part à la communion, à l’adoration, au témoignage et à l’unité vécue au sein de la Conférence Mennonite Mondiale.  


    Anniversaire retransmis en direct 

    « Le courage d’aimer », le culte du 500e anniversaire, présentera la musique d’anabaptistes du monde entier et comprendra une déclaration commune de réconciliation entre la CMM et la Communion mondiale d’Églises réformées. 

    « Notre culte sera un avant-goût de l’Assemblée. Nous invitons les assemblées et les particuliers à organiser une rencontre pour assister à cet événement spécial », explique Liesa Unger, responsable des événements internationaux. « Débutant à 17 h heure locale (CEST), le culte se déroulera le matin pour les Amériques, en début de soirée pour l’Afrique, et plus tard dans la soirée voire dans la nuit plus vous vous dirigez vers l’est de l’Asie ».  

    Zurich church
  •  « L’amour de Jésus-Christ nous inspire et nous motive à surmonter toutes sortes de peurs », souligne Sushant Nand. Le coordinateur du programme d’échanges internationaux et chargé de projet au Comité central mennonite (Inde) a parlé du Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale à la Mennonite Church Korba, une église rattachée à la Bhartiya General Conference Mennonite Church (Inde). 

    « Les premiers anabaptistes étaient des gens remplis de l’amour de Dieu et profondément attachés à Jésus parce qu’ils avaient fait l’expérience de son amour et de sa grâce au plus profond de leur cœur », a déclaré Sushant Nand à l’assemblée, vieille de 110 ans. « Le courage d’aimer » est le thème retenu pour la célébration mondiale annuelle du culte, ainsi que pour la commémoration du 500e anniversaire qui se tiendra à Zurich en mai.  

    L’église de Korba a été agrandie à trois reprises pour accueillir l’assemblée grandissante. Kabra et sa femme Manmati ont été les premiers fruits de la mission mennonite à Korba. Ils ont été baptisés le 8 octobre 1915, suivis par 15 autres personnes le 9 décembre 1915. Aujourd’hui, Korba compte 400 familles et plus de 8 000 membres. 

    « Les personnes qui aiment Jésus de tout leur cœur, de tout leur esprit et de toute leur âme, ne s’inquiètent plus des contraintes internes et externes…. L’amour de Jésus nous donne le courage d’aimer les gens qui sont différents de nous, qui sont contre nous ou qui nous persécutent », déclare Sushant Nand.  

    « Grandissons dans l’amour du Christ afin d’être libérés de toutes sortes de peurs pour pouvoir partager l’amour de Dieu avec le monde entier. ” 

    The gathered Mennonite congregations in Friesland and Groningen, the Netherlands

    Les assemblées Doopsgezind (mennonites) de Frise et de Groningue ont organisé un grand culte pour célébrer le Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale. Le conseil national de l’Église (ADS) prévoit de rendre visite à autant d’assemblées que possible en 2025 pour s’informer de leur évolution et définir les prochaines orientations. 

    BIC Community Church, Zimbabwe

    BIC Community Church, au Zimbabwe, ont pris la Cène ensemble lors du dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale. L’évêque Danisa Ndlovu, Représentant Régional de la CMM pour l’Afrique du Sud, a prononcé le sermon, suivi d’une leçon d’école du dimanche donnée par l’évêque Sindah Ngulube, représentant du Comité Exécutif de la CMM pour l’Afrique.  

    IMC North Luzon District, the Philippines

    Les assemblées mennonites du district IMC North Luzon (Philippines) se sont réunies pour célébrer le Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale 2025 : Binuangan Mennonite Christian Church, Teggep Mennonite Christian Church, Tamuyan Mennonite Christian Church et Carolotan Mennonite Christian Church

    Camino de Santidad Mennonite Church San Pedro Sula Honduras

    L’église mennonite Camino de Santidad, à San Pedro Sula (Honduras), a célébré le 500e anniversaire lors du dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale.  

    Des femmes ont dansé pendant le culte du dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale à l’Église Évangélique Mennonite de Orodara, Burkina Faso. 

    San Juan Anabaptist Mennonite Church, the Philippines

    Des enfants de l’Église San Juan Anabaptiste Mennonite, aux Philippines, ont montré les cœurs réalisés lors de l’activité « Le courage d’aimer » du dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale.  

    Basna Mennonite Church, India

    Des jeunes de l’Église mennonite de Basna (Inde) ont interprété un sketch sur le thème « Le courage d’aimer » dans le cadre de la célébration du Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale 2025. 

    IMC North Luzon District, the Philippines

    Sunday service in

    Montrez votre amour pour cette famille mondiale courageuse en faisant un don aujourd’hui.

  • Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale 2025

    Part A: Origin of Anabaptism in 1525 

    Part B: Origin of Anabaptists/Mennonites in your own country 

    Part C: WCRC and MWC Common Statement of Confession, Gratitude and Commitment 

    Part D: A Responsive reading of gratefulness, based on Psalm 136 

    Ce dossier a pour but de contextualiser les 500 ans de l’anabaptisme — celui d’hier et d’aujourd’hui. Nous vous invitons à utiliser autant de ce matériel que vous le désirez, en fonction de votre situation locale. N’oubliez pas de mentionner l’histoire de l’anabaptisme dans votre pays et la genèse de votre propre église.

    Partie A : L’origine de l’anabaptisme en 1525

    Le mouvement anabaptiste a commencé dans le cadre d’un mouvement de renouveau au sein de l’Église catholique en Europe au début du XVIe siècle. Une partie de son inspiration vient de la tradition catholique : le fort sens de la discipline et de la communauté que l’on retrouve dans le monachisme, par exemple, l’attention portée sur le Saint-Esprit que l’on pourrait trouver dans le mysticisme catholique, ou l’accent mis sur le fait de suivre Jésus dans la vie quotidienne dans L’Imitation du Christ, de Thomas á Kempis. L’anabaptisme doit également beaucoup à Martin Luther et au premier mouvement de la Réforme, en particulier en ce qui concerne l’accent mis par Luther sur l’autorité des Écritures et son insistance sur la liberté de la conscience chrétienne. Ce mouvement a aussi été façonné par de profonds troubles sociaux et économiques de l’époque, menant à la guerre des paysans de 1524-1525.

    Les anabaptistes eux-mêmes, cependant, auraient dit qu’ils essayaient simplement d’être de fidèles disciples des enseignements de Jésus et de suivre l’exemple de l’église primitive.

    Un événement en 1525 vient marquer symboliquement les débuts du mouvement anabaptiste : un petit groupe de réformateurs chrétiens s’est réuni pour un culte secret à Zurich, en Suisse. Le groupe était frustré par l’hésitation de leur chef, Ulrich Zwingli, à adopter les changements aux rituels catholiques qu’ils étaient tous convaincus que la Bible exigeait, en particulier en ce qui concerne la messe et le baptême des enfants. D’après leur lecture des Écritures, le vrai baptême chrétien suppose un engagement conscient à suivre Jésus — ce dont aucun enfant n’est capable. Ainsi, le 21 janvier 1525, ce petit groupe accepta de se baptiser à l’âge adulte.

    Bien qu’il faille un certain temps avant que la pleine signification du baptême ne devienne claire, les premiers anabaptistes avaient compris que cet acte symbolisait la présence du Saint-Esprit dans le don de la grâce de Dieu, un engagement à mener une vie de disciple au quotidien et l’appartenance à une nouvelle communauté du peuple de Dieu.

    Nommés par leurs détracteurs

    Les membres du mouvement se désignaient généralement eux-mêmes sous le nom de « Frères » (Brüder) — ou plus tard par le terme plus descriptif « du baptême » (Taufgesinnten). Leurs opposants les ont qualifiés d’anabaptistes (= re-baptiseurs), en partie parce que le « rebaptême » était une infraction pénale dans le Saint Empire romain, passible de la peine de mort. Au début, le groupe a résisté au terme « anabaptiste » car dans leur esprit, ils ne rebaptisaient pas, mais baptisaient correctement pour la première fois. Mais avec le temps, le nom est resté. 

    Aujourd’hui, anabaptiste est un terme français qui englobe tous les groupes issus de la Réforme qui pratiquaient le baptême des croyants (plutôt que des enfants), et les dénominations qui en descendent comme les Amish, les Mennonites et les Huttérites. 

    Une identité forgée par nécessité

    Au fil du temps, cependant, un mouvement cohérent a émergé. Son identité s’est forgée, en partie au moins, de par la nécessité de répondre à plusieurs besoins spécifiques.

    Premièrement, en réponse aux accusations d’hérésie par les autorités religieuses et politiques dans la première moitié du XVIe siècle, les anabaptistes se sont rapidement définis comme des chrétiens fidèles et croyant en la Bible.

    Deuxièmement, des voix militantes parmi eux, prêtes à imposer le changement social et religieux par la violence, ont forcé les anabaptistes à clarifier leur identité en tant que chrétiens pacifiques, respectueux des lois et non-violents dont la seule arme était l’amour.

    Et enfin, face aux dissidents spiritualistes qui privilégiaient une expérience religieuse interne qui pouvait éviter les disputes théologiques et passer inaperçus par les autorités, les anabaptistes ont été obligés de défendre la nature publique et visible de l’église.

    Trois courants émergent

    Malgré la diversité évidente de la théologie et de la pratique parmi la première génération d’anabaptistes, trois groupes cohérents ont émergé dans les années 1540 : les Frères suisses dans les territoires germanophones ; les Huttérites en Moravie ; et les mennonites des Pays-Bas et de l’Allemagne du Nord qui guidés par Menno Simons. Bien que ces groupes diffèrent sur des points importants, ils se reconnaissent néanmoins comme membres de la même tradition religieuse, de sorte que leurs désaccords internes prennent souvent la forme d’une querelle de famille.

    — Extraits de Stories : How Mennonites Came to Be, de John D. Roth, Herald Press, 2006. Adapté et utilisé avec la permission de l’auteur.

    Au cours des 500 années qui ont suivi, l’anabaptisme s’est répandu dans de nombreux pays à travers le monde, avec pour chacun d’entre eux sa propre histoire. La Conférence mennonite mondiale a été créée il y a 100 ans pour rassembler les nombreuses églises issues des différents courants de l’anabaptisme en vue de la communion fraternelle, de la louange, du témoignage et du service.

    Plus de lecture: Anabaptist World: 2mars 2015, «The Birth of Anabaptism» (en anglais) 


    Partie B : L’origine des anabaptistes/mennonites dans votre pays

    N’oubliez pas de parler de l’histoire de votre assemblée et du développement des églises anabaptistes/mennonites dans votre pays.

    Des résumés utiles sont disponibles sur l’Encyclopédie anabaptiste mennonite mondiale électronique (GAMEO). Cherchez le nom d’un pays pour en savoir plus sur les mouvements anabaptistes de la région.

    Le wiki anabaptiste propose aussi des articles sur les anabaptistes de nombreux pays.


    Part C: WCRC and MWC

    Une déclaration commune de confession, de gratitude et d’engagement

    La Conférence mennonite mondiale a envoyé plusieurs personnes pour participer au dialogue œcuménique en cours avec la Communion mondiale d’Églises réformées (CMER). Il s’agit de l’une des Églises d’État qui, dans les années 1500, a persécuté les premiers anabaptistes en Europe.

    Ce groupe de théologiens de la CMER et de la CMM a préparé un communiqué commun qui sera rendu public le 29 mai 2025 à Zurich (Suisse).

    Le titre du texte est « Rétablir l’unité de notre famille : à la recherche d’un témoignage commun ». Cette déclaration comprend des passages dédiés à la reconnaissance et à la célébration de notre confession commune de Jésus comme Seigneur, à la confession et à la lamentation, et elle se termine par l’appel de Dieu à l’unité et à la paix. Le communiqué peut être consulté sur le site de laCMM :

    Plutôt que de « résoudre » les divergences théologiques historiques qui nous ont divisés avec la CMER, la CMM souhaite à présent mettre l’accent sur les endroits dans le monde où les mennonites et les églises réformées sont des témoins ensemble.


    Partie D : Une liturgie de gratitude par la CMM

    Inspirée du Psaume 136 

    C’est la fidélité de Dieu et son message du salut par Jésus-Christ que nous célébrons, car il a été transmis de génération en génération pendant plus de 500 ans, pour nous parvenir aujourd’hui.

    Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,  Car sa fidélité est pour toujours* 

    Célébrez le Dieu des dieux,  Car sa fidélité est pour toujours 

    Célébrez le Seigneur des seigneurs,  Car sa fidélité est pour toujours 

    Il est l’auteur intelligent des cieux et de la terre,  Il a construit son église pour être le corps du Christ sur la terre,  Il renouvelle l’église à travers les âges,  Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,  Car sa fidélité est pour toujours 

    Il a inspiré les réformateurs radicaux par le témoignage du Saint-Esprit il y a 500 ans, leur donnant une vision renouvelée de ce que veut dire suivre Jésus  Il a permis de mieux comprendre l’appel de Dieu dans nos vies,  Fondé sur Jésus, sur la Bible, sur le discernement communautaire, le discipulat et l’amour des ennemis.  Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,  Car sa fidélité est pour toujours 

    Par l’Esprit, il a appelé des témoins pour partager la bonne nouvelle à travers le monde.  Il a inspiré de nouvelles assemblées à témoigner de l’amour de Dieu pour toutes les cultures et toutes les terres,  Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,  Car sa fidélité est pour toujours 

    Il est Seigneur sur [nom de l’église] en [nom du pays]  Il nourrit et renforce notre assemblée pour répondre à l’appel de Dieu dans nos vies.  Fondé sur Jésus, sur la Bible, sur le discernement communautaire, le discipulat et l’amour des ennemis.  Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,  Car sa fidélité est pour toujours 

    Il œuvre à travers la famille mondiale de foi que nous appelons la Conférence Mennonite Mondiale  Il fait pousser une église qui transcende les barrières de la race, de l’ethnie et de la langue,  Il nous appelle ensemble en communion (koinonia) à suivre Jésus, vivre l’unité et construire la paix.  Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,  Car sa fidélité est pour toujours 

    Célébrez le SEIGNEUR car il est bon,  Célébrez le Dieu des dieux,  Célébrez le Seigneur des seigneurs,  Car sa fidélité est pour toujours 

    —- 

    *Le refrain « Car sa fidélité est pour toujours » peut être remplacé par « Car l’amour de Dieu n’abandonne jamais » pour toutes lesréponses. 

  • Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale 2025

    Luc 6,32 dit : si tu aimes celui qui t’aime, pourquoi t’attendre à une reconnaissance particulière ?

    Les êtres humains ont tendance à aimer ceux qui les aiment. Il est facile d’aimer ceux qui nous aiment ou qui sont bons avec nous. Mais Jésus nous enseigne à aimer ceux qui ne nous aiment pas.

    Nous devons avoir le courage d’aimer et d’accepter toutes sortes de personnes autour de nous. Et cela n’est possible que lorsque nous avons Jésus dans notre cœur.

    Voici une activité à faire avec les enfants pour réfléchir au couraged’aimer. 

    Matériel nécessaire :

    • Différentes couleurs de papier cartonné, avec du rouge et du blanc
    • Un crayon ou un marqueur
    • Ciseaux
    • Colle

    Étapes :

    1. Dessinez et coupez un grand cœur avec le papier cartonné rouge.
    2. Dessinez et découpez une croix avec le papier blanc. La croix doit pouvoir rentrer dans le cœur.
    3. Coupez de petits cercles dans les autres couleurs de papiers. Dessinez dessus des visages avec toutes sortes d’expressions. (Ces cercles représentent les différents types de personnes que nous avons autour de nous, certaines sont tristes, d’autres heureuses, d’autres encolère). 
    4. Collez la croix à l’intérieur du cœur (cela représente la présence de Jésus dans notrecœur). 
    5. Collez les différents visages dans le cœur.

    Cette image du cœur va nous aider à comprendre que nous pouvons aimer et accepter toutes sortes de personnes dans nos vies lorsque nous avons l’amour de Jésus en nous.

    —contribution de Amita Siddh, Rajnandgaon Mennonite Church, Église Mennonited’Inde. 

  • En 2025, le mouvement anabaptiste mondial se penchera sur les 500 ans de son existence. La Conférence mennonite mondiale invite à marquer l’événement le jour de l’Ascension, le 29 mai 2025, à Zurich, en Suisse.

    Même si nous regardons vers un long passé, l’actualité du mouvement anabaptiste doit être mise en avant lors de cet anniversaire. 

    • Qui sommes-nous aujourd’hui en tant que communauté mondiale ? 
    • Qu’est-ce qui est important pour nous ? 
    • Dans quoi nous engageons-nous pour ce monde ?

    En nous arrêtant sur les 500 ans de notre mouvement, nous voulons partager ce que nous sommes et ce que nous avons à offrir. Et pas seulement avec d’autres Églises. L’engagement dans ce monde pour la paix, pour la réconciliation, pour l’unité, où l’on peut entrevoir la venue du royaume de paix du Christ — cela fait partie des éléments clés de ce que comprennent les anabaptistes comme une vie de disciple.

    Nous regroupons ces engagements sous le thème « Le courage d’aimer ».

    Il faut du courage pour s’engager en faveur de la réconciliation dans une société déchirée par la polarisation des discours. 

    Il faut du courage pour se placer au cœur des conflits, d’écouter et essayer de comprendre les raisons de chacun.

    Il faut du courage pour miser sur l’amour plutôt que sur l’influence, le pouvoir et le contrôle.

    Dans un monde où l’on nous demande de choisir son camp et de se distinguer de ceux à qui l’on ne veut pas être identifié, il faut du courage pour miser sur l’amour. L’amour qui est prêt à donner sa vie pour les ennemis, tout comme le Christ a donné sa vie.

    La non-violence signifie un engagement courageux pour un monde dans lequel l’amour de Dieu est vécu. Comme, par exemple, celui des frères et sœurs d’Éthiopie qui, au milieu de la violence d’une guerre civile, rendent public le fait qu’ils ne portent pas d’armes. 

    Ou celui des personnes qui cherchent à suivre le Christ au cœur des conflits au Myanmar ou en Ukraine, où ils créent des espaces loin des lieux communs et recherchent des voies pour dépasser la violence.

    • Et nous ici aujourd’hui ? 
    • Où est-ce que notre action courageuse dans l’amour est requise ? 
    • Comment pouvons-nous nous interposer utilement au sein des conflits, comment témoigner d’un Dieu qui se donne pour réconcilier le monde avec lui ?

    —Jürg Bräker est secrétaire général de la Conférence mennonite suisse, représente l’Europe pour le comité exécutif de la CMM et est membre du comité qui organise l’évènement.


    Une version de cet article a d’abord été publiée dans le bulletin électronique mensuel de Konferenz der Mennoniten der Schweiz / Conférence Mennonite Suisse. 
  • « Les anniversaires sont l’occasion de s’arrêter et de réfléchir : nous nous rappelons d’où nous venons, nous considérons qui nous sommes aujourd’hui et nous anticipons ce à quoi Dieu nous appelle », dit César García, secrétaire général de la CMM.

    « Le courage d’aimer », voilà le thème de l’anniversaire de la Conférence Mennonite Mondiale en 2025.

    Pour plus d’informations sur la journée de commémoration de la CMM en Suisse ou sur les autres événements organisés tout au long de l’année, visitez le site mwc-cmm.org/anabaptism500.

    Les activités de la journée comprendront des chorales, une table ronde, des promenades historiques dans la vieille ville de Zurich, des ateliers et un jeu interactif « Trouvez l’église secrète ». La journée se terminera par une célébration avec des invités internationaux et œcuméniques dans l’église Grossmünster.

    Vous pouvez vous rendre à Zurich pour participer à cette journée en voyage organisé ou par vous-même. Le culte de clôture sera retransmis en direct en anglais, en français, en espagnol et en allemand.

    Tout au long de l’année, des événements seront organisés dans le monde entier pour célébrer le mouvement anabaptiste et réfléchir à ce qu’il est devenu aujourd’hui.

    » Nous sommes stimulés par la façon dont « Le courage d’aimer » nous incite à agir à la manière du Christ aujourd’hui, tout autant qu’il y a 500 ans. Les Églises nationales ou les assemblées locales peuvent utiliser ce thème pour leurs propres événements en 2025 », dit Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM.

    Anabaptisme at 500 site-web selectionnez 'Français'

    Un ensemble de rassemblements

    Avant l’événement, le Conseil Général de la Conférence Mennonite Mondiale (composé des responsables de chaque Église nationale membre dans le monde) se réunira pour prendre des décisions et pour apprendre. Après l’événement, les jeunes se réuniront pour un Sommet mondial de la jeunesse — c’est la première fois que cet événement a lieu en dehors d’une année d’Assemblée.

    Deux anniversaires

    2025 est l’occasion d’une double célébration pour la CMM. Il y a 500 ans, Conrad Grebel, Georg Blaurock et Felix Manz ont pris l’initiative courageuse de se « rebaptiser » les uns les autres pour exprimer leur conception de la foi. Cet acte a marqué symboliquement le début du mouvement anabaptiste, qui compte aujourd’hui environ 2,13 millions de croyants dans plus de 80 pays à travers le monde.

    Cela fait également 100 ans que la Conférence Mennonite Mondiale a été créée. Son premier événement était une conférence : un rassemblement de responsables d’églises mennonites d’Allemagne, de France, des Pays-Bas, de Suisse et des États-Unis. Le thème de leur première rencontre : « Comment pouvons-nous améliorer la vie spirituelle de nos assemblées ? »

    Télécharger des ressources

    Cliquer ici pour les affiches de l’événement 

  • Les chrétiens anabaptistes d’un quartier majoritairement musulman de 137 000 habitants à Nairobi mettent en pratique « Le courage d’aimer » au quotidien. « Notre petite assemblée anabaptiste est confrontée à des difficultés d’inclusion, d’évangélisation et de fusion culturelle », explique George Ochieng, directeur de la chorale de l’église mennonite d’Eastleigh Fellowship Centre (EFC). « Malgré cela, nous avons été appelés à faire preuve de courage pour manifester de l’amour dans cet environnement ». 

    La chorale EFC issue d’une église mennonite de Nairobi est l’un des cinq ensembles musicaux sélectionnés pour représenter la musique des églises anabaptistes du monde entier lors du 500e anniversaire qui aura lieu à Zurich en 2025. « Notre chorale est impatiente de mettre en pratique ses dons musicaux pour partager l’amour du Christ à travers un mélange d’éléments culturels », dit-il. 

    Lors de la journée du 29 mai 2025, chaque chorale se produira deux fois : un concert en salle à la Predigerkirche ou à la Friedenskirche et un concert en plein air sur la Zwingli Platz, devant le Grossmünster, sans aucune amplification. Les chœurs participeront également au culte final à la cathédrale de Grossmünster, qui sera retransmis en direct.  

    La chorale de l’EFC définit son style comme de l’afrofusion « parce qu’il fait appel à diverses cultures musicales provenant de différents pays d’Afrique », explique George Ochieng. Les membres de la chorale représentent eux-mêmes différentes cultures du Kenya. Ils voyagent dans tout le Kenya pour se produire dans les églises et les festivals. 

    « Nous prions de tout notre cœur pour que notre ensemble obtienne les visas nécessaires pour 2025 », déclare George Ochieng. Seuls 7 de leurs 36 membres avaient reçu un visa pour se rendre aux États-Unis afin de se produire lors de l’Assemblée de la CMM en Pennsylvanie en 2015. « Le privilège [d’assister à un événement de la CMM] nous permet d’en apprendre beaucoup plus sur la communauté des croyants anabaptistes », dit George Ochieng. 

    Les cinq ensembles se produiront dans une assemblée locale le dimanche 1er juin 2025.

    « La musique dépasse les barrières, servant de témoignage du Royaume de Dieu et encourageant l’unité au-delà des frontières raciales, linguistiques et nationales », dit George Ochieng. « Nous prions pour la paix dans le monde à un moment où le monde en a le plus besoin depuis la Seconde Guerre mondiale. »


    Autres ensembles :

    Amérique Latine

    Le Ágape Band est originaire d’Asunción, au Paraguay. Leurs styles musicaux variés mêlent pop, rock, latin, funk et folk. Sept musiciens et un ingénieur du son. Plusieurs sont membres de Iglesia Hermanos Menonitas Concordia et diplômés du CEMTA (Centro Evangélico Menonita de Teología Asunción). 

    « Le nom de notre groupe évoque le type d’amour décrit dans 1 Corinthiens 13. Beaucoup de nos chansons parlent de cet amour de Dieu qui se donne. Nous savons que le véritable amour est pour ceux qui ont du courage. Nous ne pouvons nous sentir comblés que lorsque notre relation avec notre Dieu définit nos valeurs et notre identité », explique Carlos Arce Penner, fondateur du groupe. 

    Ê l’âge de 22 ans, il a dirigé un ensemble qui a animé le culte lors du sommet mondial de la jeunesse de 2009 au Paraguay et a joué avec différentes délégations lors de l’Assemblée. 

    Amérique du Nord

    Eastern Mennonite University Chamber Singers de Harrisonburg, Virginie, États-Unis. Il s’agit d’une chorale à voix mixtes, principalement acapella, qui chante surtout de la musique sacrée de styles, d’époques et de cultures variés. Les 20 membres sélectionnés sont des étudiants de différentes filières.

    « Une grande partie de notre musique est également axée sur des thèmes importants pour l’anabaptisme, notamment la paix, la justice, le discipulat et la protection de la création et de tous les êtres humains », explique le directeur Benjamin Bergey. « L’une des façons les plus fondamentales d’être des ouvriers de paix dans ce monde est d’aimer. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de nous associer à ce thème merveilleux et d’actualité, ainsi qu’aux autres groupes musicaux du monde entier ».

    Benjamin Bergey était le coordinateur musical de l’Assemblée 2022 de la CMM en Indonésie. La chorale de l’UEM a chanté lors de l’Assemblée de la CMM de 1967 à Amsterdam (Pays-Bas).

    Eastern Mennonite University Chamber Singers

    Europe

    Songs of Peace a débuté comme un nouveau projet musical au Bildungszentrum Bienenberg à Liestal, en Suisse. Aujourd’hui, c’est une association indépendante dirigée par le couple Dennis Thielmann et Karin Franz, avec des musiciens d’assemblées mennonites locales.

    « Nous valorisons les sons naturels et réduits, combinés à des éléments électroniques dans notre musique (principalement chantée en allemand) », explique Dennis Thielmann. Nous essayons également d’utiliser la musique et la mise en scène pour façonner les valeurs du Royaume de Dieu telles que la simplicité, la gratitude, l’authenticité, l’inclusion, la patience, l’écologie et la conscience globale.

    Dennis Thielmann a fait partie de l’équipe musicale de l’Assemblée de la CMM au Paraguay en 2009. « En partageant notre musique avec les invités de la CMM à Zurich, nous inviterons nos auditeurs à ralentir et à chercher la résonance de la présence de Dieu dans tout ce qui nous entoure », dit-il.

    Songs of Peace

    Asie

    TIARA (The Indonesian Anabaptist peRforming Art) est un groupe de 8 membres de l’église GKMI Anugerah à Jakarta, en Indonésie. Les membres, qui chantent, jouent d’instruments traditionnels (angklung) et dansent, viennent de plusieurs régions du centre de Java et sont régulièrement impliqués dans la musique de louange de leurs assemblées locales.

    « Nous voulons partager l’amour de Dieu et ses œuvres puissantes dans notre pays à travers des œuvres qui contiennent de la beauté, de la diversité et de la sagesse », explique le coordinateur du groupe, Eliezer Pranawa (Prana) Setiawan. « Nous espérons que chaque morceau que nous présenterons à Zurich 2025 sera un don d’amour pour les églises et la communauté anabaptistes mondiales ».

    « Ce fut un privilège de participer à l’Assemblée de la CMM en Indonésie en 2022 », ajoute-t-il. « Lors de cet événement fascinant, nous avons réalisé que nous avions une famille et une communauté mondiales à travers les églises anabaptistes. »

    TIARA (The Indonesian Anabaptist peRforming Art)