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  • Je descends d’un peuple qu’on appelle les Banyamulenges. Nous sommes des éleveurs de bovins et nous vivons dans les hautes montagnes qui surplombent le lac Tanganyika dans l’est du Congo.

    Au fil des ans, mon peuple a été forcé d’aller d’un endroit à l’autre à la recherche de pâturages verts pour notre bétail. Quand les Belges gouvernaient cette partie de l’Afrique, nous vivions dans ce qu’on appelle maintenant le Rwanda. Une terrible famine nous a toutefois forcés à quitter notre terre et nous nous sommes finalement installés sur les pentes de Mulenge en République démocratique du Congo (RDC).

    Après des années de paix, mon peuple a commencé à subir les contrecoups des conflits ethniques et politiques dans la région et nous avons été maltraités en raison de notre origine ethnique. Au cours des 20 dernières années, plusieurs Banyamulenges ont été pris pour cibles et tués. Mon peuple n’est pas aimé ni désiré.

    Dans ma propre maison, mon père était pasteur et je dirigeais la chorale de l’église. J’adorais apprendre aux jeunes à chanter, mais un jour j’ai fait un rêve dans lequel Dieu m’a parlé : « Ton temps dans cette église est terminé. »

    J’ai raconté mon rêve à mon père et il m’a donné l’autorisation de partir. J’ai donc marché jusqu’à la ville la plus proche où j’ai été conduit vers une église mennonite. J’ai immédiatement su que c’était ma nouvelle maison.

    Finalement, j’ai commencé à diriger une chorale et à former des jeunes. C’est parmi ces mennonites que j’ai également appris l’importance du pardon et du travail de paix et de réconciliation.

    Je savais que cela ferait partie de mon futur ministère.

    Pendant ce temps, ce n’était pas facile d’être un Banyamulenge. Ma communauté était maltraitée. Ma propre vie a été menacée très souvent.

    Puis, en 2003, mes parents ont été assassinés alors qu’ils fuyaient leur maison. J’ai décidé qu’il était temps pour moi aussi de partir. J’ai fui au Burundi où j’ai vécu trois ans dans un camp de réfugiés.

    Après cela, je suis retourné au Congo pendant six mois pour voir si l’état d’esprit avait changé à l’égard de ma communauté. C’était encore trop difficile. Cette fois-ci, j’ai fui au Malawi où j’ai de nouveau séjourné dans un camp de réfugiés.

    Au Malawi, le camp de réfugiés était envahi par les conflits et le désespoir. Il y avait beaucoup de divisions et de conflits, même parmi les chrétiens. Les gens de différents groupes ethniques vivaient repliés sur eux-mêmes. La sorcellerie était très répandue.

    J’ai commencé à exercer mon don d’évangéliste parmi ces réfugiés, et les gens ont commencé à répondre.

    Dès ma première année au camp, j’ai démarré une église. Moi et un petit groupe de disciples, nous allions de porte en porte dans le camp, invitant les gens à suivre Jésus.

    Je citais souvent le livre d’Ézéchiel, dans lequel le prophète raconte comment Dieu a chassé son peuple de son pays, l’a dispersé parmi les nations parce qu’il l’avait abandonné, et qu’il lui offrirait aussi le pardon : « Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair » (36/26).

    C’est ainsi que la nouvelle église a été un rassemblement de cœurs doux. Nous avons mis l’accent sur l’enseignement du pardon de Jésus et de l’amour de nos ennemis. Notre message était simple : parce que Dieu nous aime, nous devons nous aimer les uns les autres.

    Pendant ce temps, un homme s’est joint à notre église. Il était également un réfugié du Congo. J’ai reçu cet homme chez moi quand il est arrivé dans notre camp. J’ai appris, après un certain temps, qu’il était celui qui avait assassiné mes parents au Congo.

    Je savais que mon propre enseignement, l’enseignement de Jésus, était mis à l’épreuve. C’était mon désir de faire partie d’une église qui prenait les Écritures au sérieux et qui avait pour fondement la paix et la réconciliation. Si Dieu m’avait pardonné, je devais pardonner aux autres.

    J’ai donc pardonné à cet homme ce qu’il avait fait à ma famille.

    Aujourd’hui, notre église est érigée sur ce fondement de la paix et du pardon du Christ.

    Nous prêchons cet évangile et Dieu nous bénit. Il y a maintenant 11 autres églises dans la région. J’aime ce que Dieu accomplit ici. Mon cœur est dans la joie quand je vois ces églises grandir.

    Ê Dieu soit la gloire !

    —Publié à l’origine par MB Mission dans Witness (Hiver 2017). Utilisé avec permission.

    Ce témoignage fait partie de la ressource de culte du dimanche de la paix pour 2018. Cliquez ici pour en savoir plus :

  • Bogota, Colombie – En réponse aux urgents appels du Conseil suprême de la communauté évangélique en Syrie et au Liban et du Conseil des Églises du Moyen-Orient, la Conférence mennonite Mondiale a fait appel à ses Églises membres pour une « pluie de prières, de solidarité et de bénédictions ».

    Dans un communiqué à « toutes les Églises et organisations évangéliques et protestantes dans le monde », le Conseil suprême a déclaré l’état d’urgence afin de « préserver ce qui reste de la présence des chrétiens et des non-chrétiens modérés dans l’Est, et d’empêcher sa disparition complète. »

    Le Conseil décèle aussi « la possibilité de l’annihilation de la présence chrétienne au Moyen-Orient » et est préoccupé par « la souffrance humaine et les difficultés politiques » auxquelles ces pays sont confrontés.

    La CMM a aussi reçu une déclaration du Conseil des Églises du Moyen-Orient basé au Liban qui appelle la communauté internationale à « adopter des initiatives audacieuses et de prendre position contre les violentes attaques envers les chrétiens de l’Irak qui demeurent fermes dans le pays de leurs pères et de leurs ancêtres, berceau du christianisme. »

    « Nous sommes poussés à prier », écrivent les responsables de la CMM en réponse au Conseil suprême. « Nous voulons vous assurer des prières de la CMM. Nous avons distribué votre déclaration à chacune des 102 unions d’Églises qui constituent l’effectif de la CMM dans 57 pays. » La CMM a répondu de manière semblable au Conseil des Églises du Moyen-Orient.

    Ensuite, dans une lettre aux Églises membres, le secrétaire général de la CMM, César García, et le secrétaire de la Commission Paix, Robert J. Suderman ont vivement recommandé aux Églises d’écrire personnellement et directement une lettre au Conseil suprême et au Conseil des Églises du Moyen-Orient « qui les assure de vos prières et qui explique les actions particulières que vous menez en réponse à leur appel. »

    « Nous croyons qu’ils apprécieront un telle “pluie de prières, de solidarité et de bénédictions”, écrivent César García and Robert J. Suderman. Ils seront fortifiés de savoir que les Églises dans le monde prient pour eux et mènent des actions en leur faveur. »

    La lettre aux Églises membres de la CMM a été diffusée le dimanche 21 septembre, Journée internationale de la paix décrétée par les Nations Unies et le Dimanche de la Paix de la CMM.

    Communiqué de la CMM