Rencontrez les hôtes de Indonesia 2021

En juillet 2009, des responsables de l’Église mennonite d’Indonésie se sont retrouvés en pleine conversation à l’extérieur d’un dortoir à Asunción au Paraguay. Même s’ils se connaissaient, leurs chemins se croisaient rarement. Les trois groupes d’églises qu’ils représentaient ont des histoires compliquées qui comportent notamment des séparations et des divisions.

Mais là, dans le contexte paisible du 15e Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale, quelque chose d’important a changé dans leur relation. « Nous avons découvert que nous avions tous à peu près le même âge et que nous partagions plusieurs préoccupations et valeurs communes », rappelle David Meijanto.

Pour la première fois, les membres du groupe se sont demandé : pourquoi ne pas nous rencontrer plus souvent de retour en Indonésie?

Un microcosme de l’anabaptisme mondial

Les responsables d’églises sont rentrés en Indonésie avec l’engagement de se rencontrer tous les trois mois pour échanger et s’encourager. Lors d’une de ces rencontres « intermenno », l’idée leur est venue d’accueillir ensemble, en Indonésie, le Rassemblement mondial de la CMM en 2021.

Voici une introduction aux trois synodes qui composent l’Église mennonite en Indonésie, tous marqués par le défi de vivre en tant qu’infime minorité dans un pays qui compte la plus grande population musulmane dans le monde.

GITJ

GITJ (Gereja Injili di Tanah Jawa / Église évangélique de Java) est le groupe le plus ancien. L’Église, issue en 1854 du travail des missionnaires mennonites néerlandais et du linguiste Pieter Jansz, a été la première église mennonite anabaptiste dans le monde dont les membres n’étaient pas principalement d’origine européenne ou nord-américaine.

Un personnage influent des débuts de l’histoire de GITJ a été Kyai Ibrahim Tunggul Wulung, un mystique local qui a contribué à adapter le message de l’évangélique dans un langage typiquement javanais.

Aujourd’hui, les membres des 110 églises GITJ vivent surtout dans des régions rurales près de Jepara et de Puti, parlent le javanais, travaillent comme ouvriers agricoles et conservent un style liturgique relativement formel.

 

GKMI

GKMI (Persatuan Gereja-Gereja Kristen Muria Indonesia / Union des Églises chrétiennes Muria de l’Indonésie) tire son origine des immigrants chinois qui se sont installés à Java au début du 20e siècle.

En 1917, Tee Siem Tat, un homme d’affaires chinois, est devenu chrétien lorsque lui et un autre membre de sa famille ont été miraculeusement guéris après avoir écouté des histoires de l’Évangile.

L’identité anabaptiste des églises a été renforcée dans les années 1950 et 1960 quand Hermann Tann a travaillé à introduire la théologie et l’organisation mennonite.

Aujourd’hui, quelque 55 églises composent GKMI. Leurs membres sont généralement d’arrière-plan chinois, bien éduqués et très engagés dans la mission.

JKI

JKI (Jemaat Kristen Indonesia / Assemblées chrétiennes d’Indonésie) a vu le jour à la fin des années 1970 comme un mouvement de renouveau charismatique au sein de GKMI.

Sous la direction de Adi Sutanto, un petit groupe de prière GKMI a commencé à incorporer le parler en langues, la guérison, les visions et la prophétie dans leur culte régulier. JKI, formé en 1985, a grandi et compte désormais 155 églises dont plusieurs sont aux États-Unis, en Australie et aux Pays-Bas.

L’Église JKI la plus connue combine un culte charismatique à des ministères sociaux et à un puissant programme d’évangélisation dans la ville de Semarang. Son bâtiment pour 20 000 membres, le « Holy Stadium », sera probablement l’emplacement du prochain Rassemblement de la CMM en 2021.

Aujourd’hui, les responsables de ces trois synodes regardent au-delà de leurs différences et recherchent de nouveaux partenariats entre eux et avec le vaste monde mennonite. Le Rassemblement de la CMM en 2021 offrira un bel aperçu des différentes façons que l’anabaptisme s’est implanté en Indonésie.

Ce n’est pas trop tôt pour ajouter cet événement à votre calendrier.  TM

—John D. Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie de la CMM; professeur d’histoire au Goshen College en Indiana (É.-U.); directeur de l’Institut d’études de l’anabaptisme mondial

Cet article a d’abord paru dans l’édition du mois d’avril du magazine The Mennonite, publié par Mennonite Church USA.

 

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