Prenons soin les uns des autre

Vendredi soir

«Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et laissez-moi vous instruire, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour tout votre être. Le joug que je vous invite à prendre est bienfaisant et le fardeau que je vous propose est léger. » (Matthieu 11/28-30).

Le message de Jésus dans ce passage est vraiment pertinent et nécessaire car, d’une manière ou d’une autre, nous souffrons tous : douleur, mort ou découragement. Ce message de notre Seigneur est vrai et généreux pour nous tous qui avons du chagrin, des douleurs, de l’anxiété, de la peur, de la culpabilité et tant d’autres souffrances.

Aujourd’hui plus que jamais, les circonstances de la vie nous épuisent car elles pèsent sur nos cœurs et nous empêchent de vivre la vie abondante que le Christ nous offre dans sa Parole. C’est une promesse universelle de repos, pleine de grâce, et ouverte à tous ceux qui s’approchent de ce puit qu’est JésusChrist, lui qui est capable de nous libérer de situations insupportables. Le repos que Jésus offre est caché aux sages et aux intelligents, et révélé aux enfants, selon le verset 25, et à tous ceux qui sont comme des enfants, capables d’espérer, innocents et vulnérables. C’est pour ceux qui ont compris la Bonne Nouvelle, la rédemption, la réconciliation avec Dieu (nous-mêmes et les autres). Il nous est demandé de partager avec les autres ce don de repos : réconfort, restauration et renouveau, en signe de la protection de Dieu.

Ce passage nous invite à revêtir le joug du Christ, une barre transversale qui nous unit à Jésus mais aussi à ceux qui ont besoin de soutien, pour rendre leur fardeau léger et facile à porter. Ce joug nous unit dans un amour sans fauxsemblant, montrant un véritable intérêt, de l’empathie et la volonté de partager avec les autres, et incarnant ainsi Dieu.

Recevoir la guérison et le repos

En tant qu’églises, nous sommes appelés à présenter devant le Seigneur ceux qui connaissent la peur, la culpabilité et la honte afin qu’ils puissent recevoir la guérison et le repos. Nous ne devons pas être comme ceux qui, remplis de rage, et ont amené la femme pécheresse devant Jésus afin qu’il la condamne à mort par lapidation, acte auquel ils prévoyaient de participer allègrement (Jean 8/1-11). Jésus les met devant leur propre péché et leur rappelle leur nature humaine déchue ; ils se retirent, déconfits.

Aujourd’hui, nous ne sommes plus comme des informateurs qui jugent et excluent ; mais nous devrions être des thérapeutes qui apportent repos et délivrance à ceux qui sont enfermés dans des prisons spirituelles, nous rappelant les moments de notre propre vie où nous avons traversé la vallée de l’ombre de la mort, piégés par les jougs de divers types d’esclavages destructeurs. Cependant, Jésus s’est tenu devant nous, nous a regardés dans les yeux avec compréhension, s’est penché et a enlevé notre honte, nous libérant ainsi pour être sauvés.

Ce salut historique qui nous est offert à ce moment précis est ce salut qui commence ici avec la Parole et l’Esprit de Jésus. Cette présence est bien vivante parmi nous, et en tous ceux qui font partie du corps de Christ, comme un signe tangible du royaume de Dieu et du shalom de Dieu.

Après deux années de pandémie, émaillées de guerres, de conflits ethniques et raciaux dans divers pays, de migrations massives et de manifestations, il y a de nombreux survivants – certains moins blessés que d’autres – mais beaucoup ont perdu presque tous leurs biens matériels dans la lutte pour leur survie. Ils continuent à vivre dans le deuil de leur père, mère, frères et sœurs ou enfants. Ils ont perdu leur équilibre – mental, émotionnel et même spirituel. Des villes entières ont été rasées et détruites. La cupidité humaine anéantit tout, semant le désespoir partout où elle sévit.

L’Église aussi a été profondément ébranlée, tirée de sa torpeur qui la maintenait à distance de bien des vérités tristes et douloureuses. Elle a été obligée de redéfinir sa mission, de relire la Parole de Dieu avec des yeux nouveaux et de s’engager plus loin.

Briser les modèles qui accusent

C’est maintenant l’occasion parfaite de briser les modèles qui accusent, qui construisent des murs et nous séparent. Puissions-nous permettre au Dieu de patience et de consolation de nous donner ce même sentiment qui était en Christ afin que nous puissions unanimement rendre gloire à Dieu (Romains 15/5-13) sachant que cela ne signifie rien de plus et rien de moins que d’aimer nos frères et sœurs, de les recevoir comme Christ nous a reçus.

Par l’amitié, l’hospitalité, c’est en appliquant un baume sur les plaies et en déplaçant la pierre tombale où gisait autrefois la mort, et en déliant les bandages, que nous pouvons stabiliser et soutenir tous ceux que nous devrions recevoir à bras ouverts remplis de l’espoir et des promesses d’autrefois qui sont toujours actuelles ici et maintenant à travers les hommes et les femmes qui font la volonté de Dieu.

Puissions-nous nous réjouir avec des louanges, chanter le nom de Dieu avec les personnes présentes, afin d’être remplis de joie et de paix en attendant.

Soyons revêtus d’une nouvelle énergie

Cindy Alpízar

Oui, c’est le moment de penser au repos. Nous devons proclamer cela aujourd’hui malgré ce que nous voyons et vivons, car depuis longtemps nous ne marchons plus par la vue (2 Corinthiens 5/7), mais par la foi en ce que Jésus, notre sabbat, a proclamé. Jésus nous appelle à nous arrêter, à lui remettre notre anxiété et notre souffrance, sachant qu’il est capable de prendre soin de nous.

Ne continuons pas péniblement, mais soyons revêtus d’une nouvelle énergie afin que nous puissions aussi offrir un secours à ceux qui ne savent pas comment continuer. Prions pour que la paix du Seigneur règne dans notre cœur (Colossiens 3/15-17), étant un seul corps reconnaissant pour la présence de Jésus. Puissions-nous ne pas abandonner les plus petits, les plus vulnérables, ceux qui ont été laissés sur le bord du chemin. Oh Seigneur, que ta Parole demeure abondamment en nous, afin que nous désirions prendre soin les uns des autres avec sagesse, tout en rendant grâce, parce que nous pouvons dire « Ebenezer, tu nous as aidés »

Dans ce beau pays, pendant cette rencontre avec des frères et sœurs d’horizons si différents, célébrons la vie, notre foi, nos traditions anabaptistes et mennonites, en n’oubliant pas l’enjeu de cette rencontre : l’altérité. Cela signifie aller à la rencontre des autres, découvrir qui ils sont, et les rencontrer dans leur altérité avec amour, tout comme le Père qui a attendu plein d’espoir, jour et nuit, que son fils revienne à la maison dans quelque état que ce soit.

Pour conclure, Pendant cette Assemblée, plus que jamais, marquons un arrêt et examinons notre foi et notre façon de vivre. Que Dieu nous aide à promouvoir la vie, la justice, la miséricorde avec beaucoup de compassion. Que nos communautés de foi, nos ministères et nos propres vies offrent un repos à ceux qui sont fatigués et chargés afin que leurs fardeaux soient légers et supportables. Amen.

— Cindy Alpízar est pasteure et administratrice de Discípulos de Jesús los Lagos, Heredia, Costa Rica, et de l’union d’églises du Costa Rica (Asociación de Iglesias Cristianas Menonitas). Sa vocation est de venir en aide aux personnes qui vivent dans la rue.


Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’Octobre 2022 de Courier/Correo/Courrier.

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