Des rallyes d’évangélisation, des danses et de la musique entraînante toute la journée ; des témoignages, des appels à l’autel auxquels une douzaine de personnes ont répondu. La prière est intense, accompagnée de larmes ou de joie. L’enthousiasme est palpable.
L’Église des Frères mennonites de la République démocratique du Congo m’a accueilli chaleureusement pour célébrer son 100e anniversaire en août 2024.
L’événement s’est déroulé dans une grande église toute nouvelle construite en face du siège de la CEFMC (Communauté des Églises de Frères Mennonites au Congo), membre de la CMM à Kikwit, dans la province de Kwilu, à plus de 500 km de Kinshasa, soit huit heures de route.
Mais la distance n’a arrêté personne : il y a eu beaucoup de monde !
En effet, autour de 2 500 personnes ont rempli la grande église pour célébrer l’anniversaire de la CEFMC pendant un culte de 5 heures.
L’évêque Daniel Onashuyaka Lunge, de l’Église du Christ au Congo (ECC), a prononcé un sermon sur l’unité, un défi permanent pour les communions d’églises du monde entier.
La CEFMC, une église membre de la CMM, doit faire face à différentes difficultés, mais a aussi de nombreux dons.
Les responsables de la CEFMC souhaitent qu’elle devienne autonome, tout en créant des partenariats sains. Ils prient pour que des pasteurs et des évangélistes diffusent la bonne nouvelle.
Ils sont confrontés aux traumatismes du colonialisme et à une culture de la méfiance liée à la corruption systémique des systèmes gouvernementaux.
Le besoin de responsables formés dans l’Église se fait cruellement sentir, non seulement dans le domaine de l’enseignement, mais aussi pour exercer un ministère de serviteur à contre-courant qui ne soit pas tenté par la corruption, les divisions tribales et les démonstrations de pouvoir motivées par une envie de se mettre en avant.
L’étendue de ce pays riche en ressources est à la fois une source de richesses et de difficultés. La violence permanente, en particulier des rebelles armés dans l’Est, déplacent des personnes dans tous les coins du pays et au-delà.
J’ai remis à Antoine Kimbila et au CEFMC une plaque commémorative au nom de la famille mondiale. Pour leur rappeler qu’ils font partie de cette grande famille qui partage leurs joies et leurs luttes.
Et ils ont beaucoup de dons à offrir à notre famille.
Leur intensité émotionnelle de leur lien avec Jésus est un don. Même au cours d’un culte qui dure des heures, leur foi est palpable.
Leur pratique de la communauté est un don. Les membres des églises accueillent à bras ouverts les personnes déplacées venues de l’Est. Ils écoutent et proposent des méthodes pour guérir des traumatismes. Ils offrent de la nourriture et accueillent même les réfugiés chez eux.
Leur foi est un don. En Occident, une fois que nous avons de l’argent, nous construisons. En RDC, lorsqu’ils ont une vision, ils commencent à construire, en priant patiemment et en faisant confiance que ce qui est nécessaire sera pourvu.
Leurs baptêmes sont un don. Pour certains, la conversion implique de se détourner d’un précédent mode de vie. Lors de leur baptême et par la suite, ils sont très conscients d’être sauvés.
Quand je visite des églises, je dis toujours : « Je peux vous saluer au nom de César García (notre secrétaire général), mais pas au nom de la CMM, car vous vous salueriez vous-même. Vous êtes la CMM. »
Je prends ensuite une photo avec les personnes rassemblées qui saluent devant l’appareil photo les 1,5 million d’autres croyants membres de la CMM.
Ma présence est un signe de leur appartenance à cette grande famille mondiale. C’est pourquoi ces visites en personne continuent d’être importantes même à l’heure des réunions Zoom.
Sur cette terre poussiéreuse et dans la chaleur, je ressens l’esprit joyeux de la foi et de l’espérance en Jésus aux côtés de ces croyants de l’autre côté du monde, et nous nous rappelons que nous ne faisons qu’un. Nous méritons le temps de l’autre. Nous sommes liés dans cette famille mondiale spirituelle.
—Henk Stenvers (Pays-Bas), est le président de la CMM (2022-2028).
Laisser un commentaire