Lors de Renouveau 2027 – ‘L’Esprit Saint nous transforme’ à Kisumu (Kenya), le 21 avril 2018, plusieurs personnes ont témoigné des changements accomplis par l’Esprit dans l’Église. Les articles suivants ont été adaptés à partir de leurs présentations.
Je me souviens du moment où ma famille est arrivée à l’église mennonite d’Ibagué pour la première fois. Deux frères nous ont reçus avec chaleur comme s’ils nous connaissaient déjà. Cet accueil – comme si nous faisions partie de la famille – nous a aidés à nous sentir vraiment les bienvenus. Nous sommes donc revenus le dimanche suivant, et les suivants…
Au cours des 12 dernières années, ma famille s’est peu à peu impliquée dans la cuisine, l’enseignement de l’école du dimanche, dans divers autres ministères, et même dans le leadership de l’assemblée locale.
Cela est arrivé parce que Dieu a envoyé une personne très spéciale pour nous aider à connaître le pouvoir de transformation du Saint-Esprit.
Mes parents étaient sur le point de se séparer. Chaque nuit, il y avait de bruyantes disputes. Ma mère avait rencontré quelqu’un d’autre, et allait nous quitter pour vivre avec lui. Après quelques semaines, mon père a eu le courage de prendre des décisions pour sauver le mariage.
Pendant cette douloureuse période de crise familiale, cette personne envoyée par le Saint-Esprit nous a invités à l’église.
Je me souviens clairement du samedi soir où mon père nous a envoyés au lit tôt parce que nous allions à l’église le lendemain. « Vous allez à l’église ? ! » Cela m’a fait rire.
Mon père a baissé la tête et a répété ses paroles.
Un lieu d’acceptation
Ê l’église, j’ai appris beaucoup de choses.
Ê l’école du dimanche, on nous a enseigné que nous avons tous la même valeur. « Vous êtes aussi importants que les adultes qui prêchent ». Cela m’a beaucoup frappé. Ê l’école, je me sentais rejeté, peut-être à cause de mon manque d’assurance. Être un enfant de 11 ans et entendre que j’avais la même valeur que les autres a renforcé ma décision de rester dans la paroisse.
Avant de la fréquenter, je rêvais de faire partie de l’armée de l’air. En Colombie, le service militaire est obligatoire pour tous les jeunes lorsqu’ils atteignent l’âge de 18 ans. Ê l’école, je parlais à mes amis de notre ‘devoir’ de citoyens. Mais, plus je connaissais Jésus, plus le Saint-Esprit transformait mes rêves.
Ainsi, lorsque pour la première fois à l’âge de 14 ans, j’ai entendu parler de l’objection de conscience au service militaire obligatoire, j’ai été très touché par la position de l’Église sur les questions de violence et des conflits.
Grâce au travail de Justapaz, j’ai commencé à réfléchir davantage à l’objection de conscience (JUSTAPAZ est une organisation de l’Église mennonite colombienne engagée à suivre Jésus Christ pour créer une société pacifique par des actions non-violentes).
Bien que ce ne soit pas facile d’être objecteur de conscience, le soutien de mon assemblée a renforcé ma détermination. Ce défi a uni ma famille, mon assemblée et la communauté.
Un lieu de leadership
Ma paroisse m’a aussi donné l’occasion de participer à des séminaires sur le leadership, l’objection de conscience et l’anabaptisme.
Le Saint-Esprit a transformé ma façon de penser alors que j’étais bénévole à Combeima, un quartier très défavorisé.
D’abord, j’ai participé au groupe qui faisait de la musique avant l’étude biblique. Un an plus tard, nous avons eu l’idée de créer une école de musique afin que les enfants (et les jeunes) puissent occuper leurs loisirs différemment, plutôt qu’aux relations sexuelles, aux vols et à la drogue.
Nous avons enseigné la musique avec deux guitares endommagées, un petit clavier et une batterie maison !
L’enseignement de la musique offre une opportunité de transformation sociale. Grâce à cette expérience, j’ai commencé à étudier la musique pour pouvoir travailler de manière professionnelle sur des projets comme celui-ci.
En 2013, mes camarades de classe et moi avons créé un groupe appelé JARIS pour faire de la musique pour Dieu et l’enseigner dans les quartiers défavorisés. Plus tard, nous avons reçu une subvention de l’OIM (Organisation internationale pour les Migrants) et du Ministère colombien de la Santé pour travailler sur des projets de prévention des grossesses précoces.
Maintenant, nous avons quatre guitares en bon état, trois claviers et une vraie batterie.
Lorsque cette activité a pris fin, la paroisse m’a offert d’autres occasions de servir.
Nous continuons de travailler auprès des personnes vivant dans la rue, nous leur offrons des vêtements, de la nourriture, une douche, les services d’un coiffeur et du temps d’écoute et de partage de l’amour de Jésus.
Le Saint-Esprit transforme notre communauté pour servir ceux qui sont dans le besoin.
Aujourd’hui, j’ai l’occasion d’être dans des contextes internationaux comme celui-ci, d’apprendre et de servir d’une autre manière. Je suis honoré de faire partie du Comité des YABs pour mettre en contact des jeunes de tous les continents et pour partager des expériences encourageantes pour les autres.
Ces expériences m’ont appris que c’est le Saint-Esprit qui nous pousse à servir. C’est le mouvement de l’Esprit dans notre communauté qui nous encourage à quitter le confort de nos maisons et de nos paroisses pour apporter l’amour de Dieu à ceux qui en ont besoin – non seulement par des paroles d’encouragement, mais aussi par des exemples et des actes.
Ainsi que le disent certains frères et sœurs de mon assemblée, c’est la ‘prière-action’ pour les besoins de nos communautés dans nos contextes.
—Oscar Suárez est le représentant de l’Amérique latine au Comité des YAB. Il est membre de l’Iglesia Cristiana Menonita Ibague (Colombie).
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2018 de Courier/Correo/Courrier.