Justice sur le chemin : La migration

Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


Causes

Il existe beaucoup d’information sur les diverses causes qui poussent les humains à partir. Parmi ces causes on peut trouver le changement climatique qui modifie l’environnement, les empires et les puissances mondiales qui accumulent les richesses en produisant de la pauvreté dans d’autres pays, les moyens de communication qui relaient les informations sur les routes et les moyens de transport et qui font connaitre les conditions de vie meilleures dans d’autres régions.

Les anabaptistes du XVIème siècle connurent la migration à cause des persécutions, ils parvinrent à résister principalement grâce à leur fidélité envers les enseignements de Jésus. Leur fuites furtives, résultat des persécutions, leur ont permis de s’organiser et de vivre en communauté intentionnelles où ils apprirent à vivre ensemble, à partager, à dialoguer, à se mettre d’accord et à coopérer.

Ces valeurs seront essentielles dans la vie quotidienne pour réussir à former une communauté où chacun se sente soutenu dans les moments difficiles malgré le déracinement, ou les uns et les autres puissent s’accompagner mutuellement dans son cheminement. Durant l’époque des martyrs et des persécutions, leur foi a grandi et s’est affermie dans la vie communautaire et l’aide mutuelle. Ce sont des caractéristiques qui, avec le temps, ont démarqué les anabaptistes.

De la même façon, à notre époque, les mouvements humains ont lieu partout et dans diverses directions : du nord au sud et du sud au nord, de l’est à l’ouest et de l’ouest à l’est.

J’ai vu des personnes qui arrivent aux États-Unis après un long trajet sur le continent américain peu importe les souffrances que cela implique, dans le seul but de réaliser ce qu’on a appelé le « rêve américain ».

Compassion

Dans le texte biblique, nous trouvons les récits de nombreux mouvements humains, volontaires ou forcés, toujours vers une terre d’abondance, vers l’empire et vers la possibilité d’une vie meilleure.

Le fil conducteur de ces textes c’est la présence de Dieu manifestée par la compassion, aux côtés des plus pauvres, des impuissants, parmi lesquels se trouvent les femmes, les enfants, les malades, les personnes âgées et les étrangers.

Dans le Nouveau Testament en particulier, nous pouvons voir la présence de Dieu au travers de Jésus qui est l’incarnation de la compassion de Dieu. (Jean 14/9-10, Phillipiens 2/5-11).

Dans la lettre aux Romains, l’apôtre Paul nous incitent à nous montrer hospitaliers (Romains 12/13). Et dans Hébreux, on sous-entend qu’accueillir les étrangers pourrait bien signifier accueillir des êtres divins. (Hébreux 13/2).

Mon histoire

Nous avons longuement réfléchi avant d’accepter une invitation qui nous arracherait du confort de notre chez-nous pour nous lancer vers l’inconnu incertain. Finalement en 2016, mon époux Fernando et moi avons décidé de faire nos valises pour aller entant que bénévoles à la « Casa de Paz », un espace d’accueil des migrants demandeurs d’asile politique, à quelques mètres du centre de détention GEO à Aurora dans le Colorado, États-Unis.

Nous avons appris de grandes leçons de vie qui dépassent les idées apprises dans le cadre de formations ou de conférences sur la migration et les situations de crise.

Nous avons appris :

  • À avoir de la compassion pour les étrangers, leurs histoires nous ont touché
  • À répondre aux besoins pressant des migrants
  • À respecter leurs us et coutumes qui sont toujours différents des nôtres
  • À servir tout le monde inconditionnellement parce que tous les êtres humains sont à l’image de Dieu

Conclusion

Aujourd’hui, nous entendons parler d’exodes massifs, de caravanes énormes de personnes qui ont fui leur pays pour se rendre aux États-Unis. La frontière est devenue un véritable champ de bataille, les marcheurs n’amènent rien d’autre qu’eux-mêmes et sont vulnérables et dépendants de la bonne volonté d’autrui, l’horizons qu’ils poursuivent est imaginaire, ce fameux « rêve américain ». Plus ils avancent et plus cet horizon s’éloigne, mais ils se donnent du courage les uns aux autres et continuent leur chemin. Personne n’est d’ici, mais au bout du compte, personne ne possède rien, nous sommes tous passagers dans cette vie.

En ces temps de mondialisation, la mobilité humaine demande que les communautés aient de la compassion en voyant les multitudes de démunis comme des brebis sans berger.

—Rebeca González Torres est membre de la commission Foi et Vie. Elle a un master en études bibliques, un diplôme en éducation et elle est membre d’une église de la Conferencia Iglesias Evangélicas Anabautistas Menonitas de México- CIEAMM. Elle est aussi l’une des coordinatrices de Comunidad de Instituciones Teológicas Anabautistas para América Latina. Rebeca González Torres est actuellement en service auprès de la Mountain States conference à Denver, Colorado, États-Unis.

Pour en savoir plus sur Casa de Paz

Comments: