Auteur/autrice : mennworldcon

  • Réseau mennonite francophone

    A cette question actuelle, et grâce au Réseau mennonite francophone qui favorise les contacts au travers des continents, réponse à deux voix : point de vue québécois et féminin, point de vue burkinabé et masculin…

    Ces petits renards !

    « Qu’on attrape ces renards, ces petites bêtes qui font du dégât dans les vignes, alors que notre vigne est en fleur ! » (Ct 2.15)

    Les renards ravageaient les jardins en Judée. Cette parole est une demande d’écarter tout ce qui pourrait endommager la relation amoureuse (vigne en fleur). De nos jours, l’éducation des enfants, les finances, sont généralement nommées en tête de liste des événements qui mettent un stress important sur la relation. Toutefois, j’aimerais vous parler de « petits renards » plus sournois. Ils se présentent sous la forme de disputes anodines, mais cachent les blessures émotionnelles.

    Lorsque deux conjoints s’unissent pour la vie, ils le font avec un bagage relationnel. L’être humain cherche un(e) conjoint(e) qui répondra à l’image intérieure qu’il s’est créée à partir des relations significatives passées de sa vie (généralement ses parents). Le « coup de foudre » est une espèce de déjà vu où la personne a l’impression de retrouver son morceau manquant.

    Toutefois, si cette relation a la possibilité de devenir un lieu de guérison des blessures émotionnelles, elle est souvent une source de frustrations et de mésententes où les conflits du passé semblent se rejouer constamment entre les conjoints. La personne essaie de réparer inconsciemment ses blessures antérieures. Par exemple, M. et Mme Tévé se disputent sur un sujet anodin : le nombre d’heures passées devant la télévision le soir. Mme Tévé devient très émotive et part en claquant la porte. Que s’est-il passé ? Madame, à partir de son histoire personnelle, tente de se rapprocher d’un père absent et rejetant. Monsieur, à partir de son histoire personnelle essaie de se protéger d’un envahissement d’une mère « contrôlante ». Aucun des conjoints n’a conscience que son passé est en première scène et M. Tévé se demande, en allumant sa télévision, pourquoi sa femme est si émotive !

    James Dobson a enquêté auprès 600 couples. Il leur a demandé ce qu’ils recommanderaient à ceux qui débutent une union. Réponses : 1) un foyer centré sur Christ ; 2) un amour engagé ; et 3) des habiletés de communication.

    Les jeunes couples débutent généralement leur union avec des yeux scintillants d’amour. Toutefois, malgré une estime sincère, un manque d’habileté au niveau de la communication entraîne de nombreuses irritations et mésententes qui, à la longue, peuvent se transformer en blessures profondes difficiles à cicatriser. Les habiletés de communication et d’écoute permettent de créer un lieu propice pour nommer et résoudre les conflits et amener à la guérison les blessures qui s’y cachent.

    Alors, assurez-vous d’être bien équipés pour la chasse aux renards !

    —Maryse Girard, travailleuse sociale et psycho- thérapeute, partenaire au Centre d’aide psychosociale (CAP), Saint-Laurent, Québec


    Causes variées…

    « L’amour rend aveugle, le mariage rend la vue », dit-on. Depuis belle lurette, la problématique du mariage s’avère notoire. Du premier couple jusqu’à nos jours, les problèmes de couples ont toujours été d’actualité. Ils transcendent les barrières temporelles, géographiques, historiques, sociales, spirituelles et culturelles. Le couple chrétien ne fait pas exception. L’interrogation « qu’est-ce qui fragilise aujourd’hui les couples chrétiens » a toute sa portée et nous interpelle par rapport aux raisons qui portent aujourd’hui préjudice à la vie des couples chrétiens en général et au Burkina en particulier.

    Le couple chrétien est celui dont les principes de vie reposent sur le modèle de Christ : le couple à l’image de Christ et son Eglise. Il est un processus : naît par le mariage scellé en Christ, vit, et prend fin par la mort (Rm 7.2).

    Dans le contexte burkinabé, les raisons qui fragilisent aujourd’hui les couples chrétiens sont de diverses natures : des causes cachées ou profondes, des causes apparentes ou évidentes, des causes endogènes et exogènes.

    Les causes cachées sont celles qui sont souvent ignorées avant et pendant le mariage. Parmi ces causes, nous avons la source de motivation du conjoint ou de la conjointe pour le mariage (intérêt matériel ou financier, pression des parents ou des amis, simple goût pour le mariage), les défauts de l’un ou de l’autre, la différence psychologique et culturelle (faiblesse de la femme : 1 Pi 3.7), l’immaturité morale et spirituelle des conjoints… Les causes apparentes sont celles qui sont perçues dans le mariage. Il s’agit des problèmes de communication, les questions financières, les problèmes sexuels, le manque de confiance et de transparence (gestion des biens), l’entretien du foyer, la jalousie, les raisons professionnelles, le poids de la culture (menace de la polygamie, autorité de l’homme)…

    Les causes endogènes et exogènes sont celles qui sont internes et externes : l’univers relationnel du couple à savoir la belle-famille (ingérence : Gn 2.24), les amis (mauvaises compagnies), les enfants s’il y en a (problèmes d’éducation)…

    Beaucoup se marient aujourd’hui parce qu’ils veulent être heureux, mais le bonheur tant espéré a fini par laisser place à la désillusion. Certes, le couple chrétien n’est pas une exception, mais son identité en Christ lui confère un net avantage sur les autres, parce qu’en Christ, c’est le véritable amour, en Christ c’est le véritable pardon (1 Co 13.1-13).

    —Fabé Traore, traducteur de la Bible, secrétaire de l’association des églises évangéliques mennonites du Burkina Faso

  • La Conférence mennonite européenne a été vécue comme un événement mémorable pour le plus grand nombre. Les personnes qui souhaitent revivre les sessions plénières peuvent voir les vidéos sur le site http://cme2018.com en français et en anglais. Ceux qui souhaitent les télécharger sont priés de le faire prochainement, car les vidéos seront retirée d’ici quelques semaines.
    Il y a aussi 576 photos disponible sous : https://flic.kr/ps/3oNAEA

    Le spectacle d’ouverture, qui retrace d’une manière unique 500 ans d’histoire anabaptiste-mennonite, est disponible en DVD. Celui-ci peut être commandé aux adresses suivantes (voir le PDF). Plus de 200 personnes ont participé à la réalisation de cette œuvre qui est utile pour mieux comprendre notre histoire d’une manière attrayante. Le scénario va être disponible prochainement. Contactez maxwiedmer@me.com.

  • Michel Kempf est décédé le 27 juillet 2017 à 56 ans, après s’être battu vaillamment contre la leucémie.

    Dès son plus jeune âge, il s’engage au service de la jeunesse, tant au niveau professionnel que spirituel. Dans les années 1980, il est l’une des chevilles ouvrières du groupe de jeunes qui donne naissance à l’Église mennonite de la Ruche à Saint-Louis.

    En 2003, il intègre la commission Foi et Vie des Églises mennonites de France et en assure la présidence de 2008 à 2013. Il a en particulier géré et suivi la révision des articles de la Confession de foi des Églises mennonites, mettant à profit ses compétences en orthographe.

    Consacré au ministère d’ancien de l’Église de la Ruche en 2009, il exerce cette fonction avec persévérance jusqu’aux derniers moments de sa vie.

    Église de la Ruche, Saint-Louis

    —Le Réseau mennonite francophone de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Ê renouveau 2027 – De nos jours, la migration de masse est une préoccupation pour de nombreux pays : elle fait partie à la fois du passé et du présent des anabaptistes-mennonites. Nous sommes en même temps ceux qui ont émigré et ceux qui accueillent de nouveaux voisins dans leur nouvelle maison. Lors de’ Justice sur le Chemin : Migration et Histoire Anabaptiste-Mennonite’, le 6 avril 2019, des orateurs du monde entier ont présenté des témoignages sur la migration.


    Des caravanes de milliers de migrants d’Amérique centrale sont arrivées au Mexique fin 2018. Depuis de nombreuses années, notre pays est une voie de passage pour ceux qui émigrent d’Amérique centrale dans l’espoir d’atteindre les États-Unis d’Amérique (États-Unis). Mais pour la première fois, des groupes organisés ont demandé que l’on ouvre la frontière mexicaine afin de leur permettre d’entrer et de traverser le pays en toute sécurité.

    Bien que certains ont eu des paroles et des actions hostiles envers les caravanes de migrants lorsqu’elles sont arrivées au Mexique fin 2018, et au cours des premiers mois de 2019, il y a eu en général un élan de solidarité envers les migrants. Des campagnes ont été organisées pour leur apporter de l’aide, des vêtements, de la nourriture, des médicaments, des soins médicaux et les accompagner dans leur périple vers le nord.

    Sentiers de Justice

    Au sein de l’union d’églises Conferencia de Iglesias Evangélicas Anabautistas Menonitas de México (CIEAMM), et par l’intermédiaire du ministère Sendas de Justicia (Sentiers de Justice), nous avons appelé les églises à travailler en coordination avec d’autres organisations et d’autres églises qui voulaient répondre aux besoins exprimés par les migrants.

    Ceci est important : il faut écouter ceux que nous voulons servir pour que les actes de solidarité soient pertinents et centrés sur les besoins des migrants, et non sur la bonne volonté de personnes qui parfois apportent une aide qui ne correspond pas aux besoins. Après avoir identifié le type d’aide requis par les réfugiés temporaires au Mexique, nous avons diffusé les informations et les adresses des centres de collectes afin d’y faire parvenir les colis d’entraide.

    Fernando Sandoval, coordinateur du ministère Sendas de Justicia de la CIEAMM, a invité et encouragé les communautés à collecter des fonds et à acheter les produits dont avaient besoin les migrants. Pour connaitre les besoins spécifiques, il s’est rendu sur les lieux mis à disposition par les autorités de Mexico pour l’accueil de milliers de personnes déplacées originaires d’Amérique centrale, principalement du Honduras et d’El Salvador.

    Fernando a parlé avec des hommes et des femmes de tous les âges. Il a demandé la permission de filmer leurs témoignages avec son téléphone portable, afin de montrer ces vidéos dans les églises. Ce que nos communautés ont vu et entendu les a beaucoup émus. Tous ces récits de tragédies et de souffrances nous ont permis de mieux comprendre pourquoi certains décident de quitter leur maison pour tenter le voyage jusqu’aux États-Unis. Outre la pauvreté, certains ont évoqué la violence et la crainte de subir des abus de toutes sortes portant atteinte à la dignité humaine.

    Une magnifique collaboration

    Les frères et sœurs de l’église ont fait de nombreux dons que Sendas de Justicia a redistribué aux migrants. La réponse de la communauté fut surprenante, elle décida d’ouvrir ses bras et son cœur aux personnes vulnérables qui traversent le Mexique.

    Nous prenons au sérieux l’enseignement de Jésus, qui nous appelle à exercer l’amour solidaire en donnant à manger à ceux qui ont faim, en habillant ceux qui sont nus, en donnant de l’eau à ceux qui ont soif, en protégeant ceux qui sont sans défense, en prenant soin des malades et en visitant les prisonniers (Mt 25/35-36). Nous avons montré de la compassion en nous mettant à la place des migrants dans le besoin et en offrant accompagnement et réconfort.

    Le désir d’aider les migrants a donné lieu à une belle collaboration entre Sendas de Justicia et un groupe d’enseignants et d’étudiants de AMBS, le séminaire anabaptiste d’Elkhart, en Indiana. Ils avaient entendu parler de ce que la CIEAMM et l’Église Fraternidad Cristiana/Vida Nueva faisaient pour les migrants. Le groupe d’AMBS a partagé sa intérêt et récolté une offrande qui a été envoyée à Sendas de Justicia afin qu’elle puisse être utilisée à bon escient. Le ministère Sendas de Justicia a acheté des denrées qui ont été remises aux migrants. Les donateurs ont été informés de la manière dont le don a été utilisé. Nous croyons qu’en tant que chrétiens, nous nous devons de faire bon usage de l’argent qui nous a été confié par des frères et sœur en Christ et de leur rendre des comptes.

    Ce n’est pas la première fois que l’église Fraternidad Cristiana/Vida Nueva se montre solidaire des migrants. Depuis quelques années, la communauté fait des dons en nature (nourriture, articles d’hygiène personnelle) à Casa Tochán, un refuge pour migrants qui leur apporte aussi un soutien juridique alors qu’ils cherchent la protection au Mexique avant de continuer vers les États-Unis. Les membres de l’assemblée apportent différents produits destinés à Casa Tochán car nous comprenons que nous suivons un migrant, Jésus, né dans des conditions très similaires à celles des familles poussées à l’exode par les puissants au cœur endurci.

    Ouvrir ses bras et son cœur aux migrants c’est suivre le Christ. Parmi eux voyagent peut-être quelqu’un comme la femme païenne syro-phénicienne, qui nous font découvrir des dimensions de la foi visibles uniquement pour les personnes vulnérables et marginalisées. Jésus dit de cette femme que sa foi était grande qu’elle est un exemple de confiance en Dieu (Mt15/28). C’est cette même confiance que nous voyons chez les migrants.

    Carlos Martínez García, pasteur et journaliste au Mexique, est président de l’union d’églises Conferencia de Iglesias Evangélicas Anabautistas Menonitas de México (CIEAMM).Il a pris la parole lors de Renouveau 2027, ‘En quête de justice : Migration dans l’histoire anabaptiste-mennonite’, qui a eu lieu à San Rafael de Heredia (Costa ) le 6 avril 2019. Cet article est une adaptation de sa présentation.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    L’Église au Sri Lanka perd un leader

    Priez pour un groupe de 13 églises connectées de Frères mennonites au Sri Lanka, pleurant la perte du dirigeant, le révérend Anura, cette semaine. Il était le pasteur de l’église chrétienne Light House et dirigeait les églises du Sri Lanka vers une affiliation avec ICOMB, grâce à une relation continue avec Hajimu Fuji, pasteur en Californie. Priez pour l’épouse et les deux enfants du pasteur Anura, pour l’église chrétienne Light House et pour la famille élargie de l’église MB à Sri Lanka.

    —Le point sur la prière d’ICOMB

  • Officiant : Notre salut et notre honneur viennent de Dieu seul. Il est notre refuge et un rocher sûr.

    Assemblée : Nous attendons paisiblement devant Dieu, car notre espoir est en lui, notre rocher et notre salut.

    Officiant : O mon peuple, fais-lui confiance en tout temps. Donne-lui ton cœur, car il est ton refuge.

    Assemblée : Nous attendons tranquillement devant Dieu, car notre espoir est en lui, notre rocher et notre salut.

    Officiant : Du plus grand au plus petit, ils ne sont rien à ses yeux. Si vous les pesez dans la balance, ils sont plus légers qu’un souffle.

    Assemblée : Nous attendons paisiblement devant Dieu, car notre espoir est en lui, notre rocher et notre salut.

    Officiant : N’essayez pas de vous enrichir par extorsion ou vol. Et si votre richesse augmente, n’en faites pas faites pas le centre de votre vie.

    Assemblée : Nous attendons paisiblement devant Dieu, car notre espoir est en lui, notre rocher et notre salut.

    Officiant : Dieu a parlé clairement – nous l’avons souvent entendu. La puissance, ô Dieu, t’appartient ; Seigneur, l’amour sans faille est à toi.

    Assemblée : Nous attendons paisiblement devant Dieu, car notre espoir est en lui, notre rocher et notre salut.

    Gerald Hildebrand, représentant régional de la CMM, Winnipeg, Manitoba, (Canada)

    Dimanche 19 janvier 2020

    Les documents pour le Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale 2020

    https://mwc-cmm.org/fr/dimanche-de-la-fraternite-anabaptiste-mondiale

  • Les lecteurs anglophones se sont intéressé cette annonce : le secrétaire général César García et Sandra Báez Rojas, assistante exécutive de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) ont déménagé au Canada en février 2019.

    Ils ont aussi beaucoup aimé le témoignage des YAMENers. « Lorsque vous mettez votre temps et votre cœur au service des autres, le Seigneur peut vous utiliser de manières incroyables » raconte Diana Martinez.

    Les lecteurs hispanophones ont lu avec intérêt que des responsables d’Églises de Colombie, d’Équateur, du Pérou et du Venezuela se sont réunis lors d’un rassemblement… étudièrent la Bible, chantèrent et s’écoutèrent les uns les autres sur le thème : « L’Église : vecteur d’espérance dans le contexte socio-politique d’Amérique latine. »

    Les lecteurs francophones ont fait le deuil de deux responsables d’église Majula Roul et Pascal Kulungu. « Nous remercions Dieu pour leur témoignage fidèle et honorons leurs contributions à la mission et à la réconciliation dans le nom de Jésus » a déclaré Nelson Kraybill, président de la CMM.

    Prières de reconnaissance et d’intercession est un segment apprécié de visiteurs de toutes langues. C’est aussi le cas d’articles plus anciens sur la santé mentale comme “Lorsque la maladie mentale gagne les bancs de l’église” dans le numéro de Courrier dédié à ce sujet.

    Pour ce concerne les autres langues, dont le coréen, les lecteurs ont aimé l’article de la Commission Mission dans la catégorie Communiqués de nos responsables datant de de 2018 “Transformés par le Saint Esprit pour être témoins de Jésus Christ.

    Et “L’obéissance – Un héritage précieux. Être disciple du Christ : Réflexions,” écrit par l’ancien président de la CMM Danisa Ndlovu en 2013 est, de longue date, un des articles favoris de tous les lecteurs toutes langues confondues.

    Les lecteurs ont pu lire un article en vietnamien publié cette année : “Des voix prophétiques à l’assemblée de la CMM”: « Le monde n’a jamais eu tant besoin de notre message… Il est temps prendre des risques à cause de notre conviction que Jésus est le chemin vers la paix. Il est temps de vivre ce que nous avons dit. » Plusieurs dizaines d’années plus tard, ces paroles façonnent notre identité anabaptiste.

    Avez-vous lu des articles dans la langue de votre cœur sur le site internet de la Conférence Mennonite Mondiale ? Vous y trouverez des histoires en anglais, espagnol, français, chinois, hindi, indonésien, japonais, coréen, portugais et vietnamien.

    Quelle est votre histoire de la CMM préférée de cette année ?

  • « Renoncer à la violence, aimer nos ennemis. » C’est cela qu’implique être artisan de paix selon les convictions communes de la Conférence Mennonite Mondiale.

    Pour incarner cette conviction, le 13 septembre 2019, les églises anabaptistes des États-Unis ont signé une lettre adressée à la National Commission on Military, National and Public Service (l’institution gouvernementale américaine chargée du service militaire). Dans cette lettre, elles demandent à ce que les hommes et les femmes ne soient pas obligés d’effectuer le service militaire et à ce que l’objection de conscience demeure possible. Elles y expriment aussi leurs inquiétudes face à l’influence croissante de l’armée dans les écoles et aux pratiques de recrutement ciblées sur les personnes de milieux défavorisés et les personnes de couleur.

    Les paroles de Jésus dans Matthieu 5 sont cités dans la lettre : « En tant qu’objecteurs de conscience, nous croyons que Jésus nous demande de respecter toutes les vies humaines car toute personne est créée à l’image de Dieu…. Notre opposition à la guerre ne relève pas de la lâcheté mais de l’amour qui pardonne comme celui que le Christ nous a montré sur la croix. »

    Cette lettre est le fruit d’une consultation organisée par le Mennonite Central Committee U.S.A. le 4 juin 2019 à Akron, en Pennsylvanie.

    Les signataires de la lettre (*églises membres de la CMM)

    • Beachy Amish
    • Brethren Church
    • Brethren in Christ U.S.*
    • Bruderhof
    • Church of the Brethren
    • CMC (Conservative Mennonite Conference)*
    • Evana Network
    • LMC – association d’églises anabaptistes*
    • Mennonite Central Committee U.S.
    • Mennonite Church USA*
    • Mennonite Mission Network
    • Old Order Amish
    • Old Order Mennonites

    L’union américaine des églises Frères mennonites a envoyé une lettre séparée inspirée par leur propre confession de foi.

    Aimer nos ennemis

    Un bienfaiteur de la CMM nous a fait parvenir avec son don une « Lettre du Vietnam aux chrétiens américains » écrite par des missionnaires américains au Vietnam en 1967. Des paroles surgies du passé pour nous aujourd’hui.

    Après avoir mentionné les graves atteintes à la justice sociale, à la vie humaine et à la foi chrétienne résultant de l’intervention militaire américaine dans ce pays, les membres du Comité de réflexion sur le Vietnam demandent à ce que l’on se « préoccupe vraiment des intérêts et des besoins de la majorité des Vietnamiens » et plaide pour « un changement de cap qui… acceptera les conséquences des échecs et des erreurs du passé…; un changement de politique et de tactique qui leur démontrera que notre préoccupation première est leur bien-être, leur respect et leur indépendance ; un esprit de tolérance qui n’obligerait pas les autres à s’aligner avec nous…; une nouvelle démonstration de notre conviction qu’en Christ il n’y a ni Orient ni Occident. »

    Tran Quang Thien Phuoc déclare : « J’apprécie qu’ils suggèrent que nous devrions considérer les intérêts de la majorité vietnamienne (y compris les personnes déplacées, les paysans et tous les démunis) comme une priorité absolue. » Ce jeune responsable d’une église membre de la CMM au Vietnam était en poste au bureau du MCC à l’ONU à Washington en tant que stagiaire IVEP de 2017 à 2018.

    Il est également reconnaissant pour les mennonites qui ont fait en sorte d’éviter la violence dans leurs méthodes missionnaires. « Les mennonites qui sont venus et ont vécu parmi le peuple vietnamien… ont tissé des amitiés fortes qui perdurent. L’église mennonite vietnamienne existe aujourd’hui en partie grâce à eux. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • « Bénis le Seigneur, ô mon âme, et n’oublie aucune de ses largesses ! C’est lui qui pardonne entièrement ta faute et guérit tous tes maux. » Psaumes 103/2-3, TOB

    Dans le Psaume 103, David exprime sa reconnaissance envers Dieu. Il ne s’agit pas d’un merci banal. Sa reconnaissance vient de la profondeur de l’âme de David. Il dit à ses lecteurs quelles sont les trois raisons pour lesquelles il loue le Seigneur :

    • Dieu a donné beaucoup de bénédictions à David (verset 2)
    • Dieu a pardonné ses péchés (verset 3)
    • Et Dieu a guérit tous ses maux (verset 3)

    Le pardon de Dieu

    David comprend profondément le pardon de Dieu. Il a volé la femme de son soldat Urie. Non seulement il a volé Bethsabée, mais il a également assassiné Urie (2 Samuel 11/15). David mérite le dur jugement et rejet de Dieu, mais Dieu lui pardonne.

    Un commentateur biblique décrit le pardon de Dieu envers David de cette manière :

    David mérite la colère ; il reçoit la miséricorde.

    Il mérite d’être rejeté ; il est accepté.

    Il mérite l’enfer ; il obtient le ciel.

    Il mérite un adversaire ; il obtient un défenseur.

    (Traduit librement de The Preacher’s Commentary – Vol. 14: Psalms 73-150)

    Je peux m’identifier avec David et son expérience de la miséricorde divine. Comme lui, je suis pécheur. J’ai commis beaucoup de fautes. Tous les jours, je compte sur le pardon de Dieu. J’en suis profondément reconnaissant.

    Dieu guérit

    Cependant, j’ai plus de mal avec ce que David affirme en disant que Dieu guérit « tous les maux » (verset 3).

    Vraiment ? J’ai deux amis de mon âge, petite cinquantaine, qui sont morts du cancer. L’un est décédé d’un lymphome et un autre d’une tumeur au cerveau. Comment David peut-il dire que Dieu guérit toutes les maladies ? Ne voit-il pas, qu’en réalité, des malheurs se produisent ?

    Mais David ne pouvait l’ignorer : le premier enfant qu’il a eu avec Bethsabée est mort (2 Samuel 12/18).

    David parle peut-être d’un autre genre de guérison.

    Peut-être veut-il parler de la présence de Dieu qui guérit. Bien que notre corps souffre d’une maladie débilitante, Dieu n’est pas absent dans notre souffrance. Job le confesse alors qu’il est atteint d’une maladie terrible : « Je sais que mon Rédempteur vit » (Job 19/25, TOB).

    David nous invite-t-il à réaliser que chaque moment de notre vie est marqué par la bénédiction de Dieu ? Notre réalité extérieure peut être pénible, mais intérieurement, nous pouvons faire l’expérience de la présence de Dieu qui apporte la guérison et nous ressentons sa force lorsque nous en avons besoin.

    Des caractéristiques uniques pour l’épanouissement

    Récemment, j’ai lu un article sur la limace de mer des Mariannes. Elles vivent à 8 000 m de profondeur, sur le fond océanique du Pacifique. Ces petits poissons de la taille d’une main humaine peuvent s’épanouir dans des conditions difficiles : des températures proches de zéro et une pression extrêmement forte, mille fois plus grande qu’à la surface. Ils survivent grâce à leurs caractéristiques particulières : un crâne et des os flexibles.

    Dieu a donné à ces minuscules créatures de l’océan des caractéristiques uniques pour leur épanouissement. Ne nous donnera-t-il pas également tout ce dont nous avons besoin pour vaincre nos souffrances ?

    En cette période de l’Avent, pouvons-nous attendre la réponse à nos prières avec gratitude et foi ?

    David nous donne des raisons d’espérer : Dieu nous offre le pardon et la guérison. Pendant que nous attendons ses miracles, nous pouvons être sûrs que Dieu nous donnera tout ce dont nous avons besoin pour nous épanouir.

    Tout comme lors du premier Avent, Dieu a tenu sa promesse en envoyant son fils, le Messie. Dès lors, espérons avec gratitude et foi, et en toutes choses soyons reconnaissants !

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Sunoko Lin. Pasteur et homme d’affaire d’origine indonésienne, Sunoko Lin vit aux États-Unis, il est trésorier de la CMM.

  • Ceux d’entre nous qui ont vu la migration de près savent que c’est un problème qui concerne le peuple de Dieu.

    Ceux qui émigrent – laissant derrière eux leur sécurité et leur confort – s’exposent à de nombreuses difficultés et à un avenir incertain. Certains migrent volontairement, mais l’histoire récente révèle que la migration actuelle est généralement forcée. Les circonstances obligent les gens à prendre la décision de partir avec l’espoir que l’avenir sera meilleur pour eux et leur famille. Pour les femmes qui décident de se lancer dans le voyage avec leurs enfants mineurs afin de les protéger d’une situation sans issue, les difficultés sont encore plus grandes. Elles sont multipliées selon le nombre d’enfants qu’elles emmènent.

    Ce qui est triste, c’est que de l’autre côté du mur, de la barrière, de la frontière (quel que soit le mot) il n’y a ni promesse ou solution.

    En fait, certains le savent déjà avant de partir, et leur attitude suscite une réponse négative et les portes se ferment devant eux.

    Le contexte

    Selon une enquête réalisée par la Commission d’Action sociale mennonite (CASM) *, 250 à 300 personnes en moyenne émigrent quotidiennement du Honduras. La plupart d’entre eux partent à cause de la violence, du manque d’opportunités et pour rejoindre leur famille. Parmi ces groupes, il y a des jeunes qui partent avec un ‘code vert / liste noire’, ce qui signifie qu’ils sont destinés à mourir. Des articles de presse dans les médias montrent que si leur tentative de migration échoue, ces jeunes risquent la mort à leur retour.

    Un de ces jeunes, détenu et attendant son renvoi dans son pays, a déclaré dans une interview : « Je sais que je suis sur une liste noire. Je suis ici avec ma mère et mes frères et sœurs. J’ai tué un membre d’un gang parce qu’il abusait de ma mère et de mes deux sœurs. C’est pourquoi ma vie est menacée et que nous sommes venus. Peu importe qu’ils me tuent ; ce qui compte, c’est que ma famille soit en sécurité. »

    Une autre réalité est le drame que doivent vivre les personnes déportées.

    On ne leur donne même pas le droit de changer de vêtements pour rentrer. Lorsqu’ils sont emprisonnés, les vêtements sales qu’ils portaient sont saisis et remplacés par un uniforme de prison, comme si l’immigration était un crime et non un droit humain fondamental. Lorsqu’ils sont expulsés après deux ou trois mois, leurs vêtements sales leur sont rendus. Ils n’ont que cela à se mettre car l’expulsion est immédiate.

    Les femmes et les enfants arrivent en pleurant. Les mères qui ont accouché seulement vingt jours auparavant font un voyage de 14 heures à partir du Mexique.

    Les Écritures

    C’est la réalité à laquelle nous sommes confrontés et sur laquelle vous et moi pouvons et devons agir.

    La question est : Que voulons-nous faire ? Eh bien… chacun de nous choisit la manière de réagir aux situations de la vie en fonction de son rôle, qu’il ou elle soit responsable d’église ou de communauté, dirigeant politique, chef de famille, pasteur, ami ou citoyen.

    Pour les enfants de Dieu, il y a une exigence d’amour et d’obéissance.

    « Lorsqu’un étranger habite avec vous dans votre pays, vous ne l’opprimerez pas » (Lévitique 19/33).

    Mais je ne les ai pas opprimés. Tout ce que j’ai fait a été de fermer ma porte. C’est mon droit. Je me protège, car ils peuvent m’attaquer.

    Je ne sais pas ce qui pourrait être une excuse valable et socialement acceptable, même dans le contexte de l’église.

    La réalité est qu’en tant que chrétiens, nous ne faisons pas ce que nous voulons, mais plutôt ce que nous devrions faire. La Parole de Dieu est claire sur cette situation spécifique.

    Comment dois-je me comporter face au problème de la migration ?

    « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Matthieu 25/35).

    Ê travers la Parole, Dieu nous appelle à agir de manière à être sensible et avoir de l’empathie.

    Personnellement, je pense que c’est la meilleure façon de comprendre la réalité vécue par les personnes qui migrent. Lorsque j’essaie de comprendre ce qu’une personne ressent, je retourne à la Parole de Dieu qui dit : « Car vous étiez étrangers dans le pays d’Égypte » (Lévitique 19/34a).

    En d’autres termes, vous savez également ce que l’on ressent lorsque vous n’êtes pas en terrain connu, loin de la sécurité de votre maison.

    Conclusion

    Nous manifester de l’amour afin d’être solidaires de la meilleure manière possible avec ceux qui n’ont d’autre choix que d’émigrer et en subissent les conséquences. Même si ce n’est pas notre cas maintenant, cela peut le devenir. Nous devons prendre position devant ce problème social, et le mieux est d’obéir à la Parole de Dieu en offrant un lieu de vie et en nous mettant à leur place, plutôt qu’en les opprimant.

    Adriana Belinda Rodríguez est mariée, elle est psychologue et fait partie de la Commission Paix. Elle est également étudiante en théologie à SEMILLA et membre de l’Église mennonite ‘Caminando con Dios’ (Marcher avec Dieu) à La Ceiba (Honduras), où elle participe à l’enseignement.

    Elle dirige l’organisation des services sociaux de l’Église évangélique mennonite hondurienne : le Projet pour la Paix et la Justice, qui promeut une culture de la paix.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • « Isisu somhambi asinganani, singangophondo lwempunzi ». Littéralement : le ventre d’un voyageur est aussi petit qu’une corne de bouc.

    La Représentante régionale de la CMM pour l’Afrique australe, Barbara Nkala, a appris la générosité dès son enfance.

    Sa mère qui « avait peu et était d’une générosité un peu agaçante » citait le proverbe ci-dessus alors qu’elle offrait à manger aux visiteurs. « Pourtant nous ne nous sommes jamais couchés le ventre vide ».

    La grande maison de son grand-père était un refuge et un lieu de fête non seulement pour la famille élargie, mais également pour les vagabonds et tous ceux qui avaient moins que lui.

    Le budget de Barbara Nkala inclut donc la générosité, y compris pour les personnes dans le besoin du quartier, les personnes vulnérables qui tentent de gagner leur vie, les projets d’église, l’hospitalité à la maison – et la CMM.

    En outre, « il arrive souvent que l’Esprit la conduise à faire des dons imprévus ».

    Depuis 2009, le Zimbabwe traverse une crise d’hyperinflation. Récemment, le gouvernement a interdit le dollar américain, qui était utilisé dans le pays en l’absence d’une monnaie nationale stable.

    « Bien que vivant dans l’un des pays à l’économie la plus incertaine, Barbara donne généreusement à ceux qui en ont besoin – et à la CMM », a déclaré Arli Klassen, responsable du développement de la CMM.

    « Peu importe ce que nous donnons aux plus petits d’entre nous, nous donnons à Dieu », déclare Barbara Nkala. « Une relation profonde avec Dieu, son amour étonnant et ses nombreuses bénédictions m’ont fait comprendre que je ne peux jamais assez donner pour égaler les dons gratuits et les bénédictions de Dieu. »

    « J’apprécie vraiment la volonté de développer des relations significatives au niveau mondial », déclare Barbara. « C’est grâce à la CMM que j’ai compris que la diversité est une grande richesse dans le royaume de Dieu.

    Je comprends de mieux en mieux que nous sommes les gardiens les uns des autres. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • Témoignage du Renouveau 2027 : Les anabaptistes aujourd’hui

    Renouveau 2027 est une série d’événements étalés sur 10 ans, pour commémorer le 500ème anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Cette série met en lumière certains personnages historiques et figures contemporaines du mouvement.

    Gunungan est un motif du théâtre traditionnel indonésien qui représente le monde. On retrouve cette figure artistique en forme de feuille partout dans le pays y compris dans l’église mennonite à Jepara.

    « Cette sculpture en bois exprime la mission et la vision de l’Église », explique l’artiste Harjo Suyitno, interprété par son pasteur Danang Kristiawan. Avec la croix superposée sur le gunungan, cette image spirituelle représente le Christ cosmique (Colossiens 1/15-23).

    « Christ s’est réconcilié avec toute la création » dit-il en montrant le tigre, le taureau, le poisson, le singe et les oiseaux dans son œuvre. « La croix réconcilie le cosmos avec la famille de Dieu qui apporte la paix dans le monde. C’est une représentation de l’Église. »

    Normalement, au milieu du gunungan, est sculpté un masque qui représente le mal et la tentation. Dans la croix de Jepara, il a été remplacé par un arbre, qui représente la vie, surmonté par une croix. « Tout est sous l’autorité du Christ, même les mauvaises choses. »

    Certains chrétiens se demandent pourquoi Harjo Suyitno a dessiné un serpent. Selon lui, le serpent est aussi un symbole de sagesse, de plus, il se trouve sous la croix.

    L’église membre de la CMM, Gereja Injili de Tanah Jawa est une église javanaise. « La bonne nouvelle c’est que Jésus aime ce monde. Nous voulons montrer ce que cela veut dire dans notre culture, pour le peuple javanais, » explique Danang Kristiawan.

    En même temps, beaucoup de jeunes se sont éloignés de leur propre culture, l’art javanais aide donc à les en rapprocher. Le pasteur prêche dans un mélange de javanais et d’indonésien lors des cultes du dimanche matin, puis en indonésien lors des cultes modernes plus réduits du dimanche soir.

    Les anabaptistes ont souvent prêché la séparation d’avec le monde, mais pour Harjo Suyitno, « la culture javanaise et le christianisme partagent beaucoup de valeurs ». Dans l’église, « nous acceptons la culture mais nous devons la modifier, la cultiver et la ré-imaginer. »

    Harjo Suyitno a changé sa culture pour celle du Christ. Il est né dans une famille musulmane et est devenu chrétien à la quarantaine alors qu’il avait divorcé et était père de quatre enfants. Il n’était pas en paix et un collègue chrétien l’a encouragé à suivre Jésus pour trouver la paix.

    Harjo Suyitno est artiste visuel, danseur et musicien. Il sert non seulement l’église en diffusant le message de réconciliation de Christ au travers de l’art javanais, mais il a aussi créé le logo de GITJ en s’inspirant du symbole indonésien Pancasila.

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale