Auteur/autrice : mennworldcon

  • En République dominicaine, le Dimanche de la Fraternité anabaptiste mondiale (19 janvier 2020), des mennonites sont descendus dans la rivière pour prier. L’église évangélique mennonite de Saint-Domingue a célébré la famille anabaptiste à travers le monde et aussi localement en utilisant le matériel de culte fourni par la CMM et en célébrant des baptêmes. Vingt-deux personnes ont exprimé leur désir de suivre Jésus et s’engager dans la famille chrétienne locale – et internationale.

    En même temps, dans toute la République dominicaine, les membres des 75 assemblées locales mennonites ont commémoré les baptêmes de George Blaurock, Conrad Grebel et Felix Manz en 1525.

    L’anabaptisme a été introduit dans les Caraïbes à partir des années 40 par des missionnaires mennonites américains. Aujourd’hui, il y a des unions d’églises mennonites membres de la CMM à Cuba, en République dominicaine, en Jamaïque et à Porto Rico. L’union d’églises des quatre paroisses de Trinité-et-Tobago est membre associé, et des groupes de paroisses se référant aux anabaptistes sont réparties sur d’autres îles.

    Suit un aperçu des églises membres de la CMM dans les Caraïbes.

     

    Cuba

    • Implantation et multiplication 

    Au début des années 1950, des missionnaires anabaptistes des États-Unis sont arrivés à Cuba : les Frères en Christ à Cuatro Caminos, près de La Havane, et les mennonites (Franconia Conference) près de Cardenas.

    Les Frères en Christ ont évangélisé les villages et ont commencé des cours bibliques et des classes d’école du dimanche. L’Église a été officiellement déclarée en 1954. Les missionnaires mennonites ont développé une stratégie d’autofinancement, d’autoadministration et d’auto-propagation de l’Évangile. Ils n’ont pas demandé que les églises soient déclarées officiellement.

    Depuis 1959, avec le succès de la révolution, les 55 églises déclarées et de nombreuses autres non déclarées ont continué de fonctionner, mais seules quelques nouvelles inscriptions ont été acceptées depuis la fin des années 1990. Après 1959, les missionnaires nord-américains ont quitté le pays, ainsi que de nombreux responsables de paroisses cubaines. Mais des responsables cubains comme Juana M. García se sont levés pour continuer à servir les paroisses des Frères en Christ (Iglesia de Los Hermanos en Cristo, Cuba) malgré les difficultés.

    En 1992, la constitution cubaine a changé : d’un État athée le pays est devenu un État laïc. Ce changement a entraîné une croissance rapide des églises, en particulier des évangéliques. Divers groupes sont venus à Cuba à la suite de cette évolution. Aujourd’hui, l’Église des Frères en Christ est la seule église anabaptiste déclarée à Cuba. La plupart de ses 100 assemblées sont des églises de maison. Plus de 700 petits groupes fonctionnent à côté des paroisses organisées. Il existe un centre de formation au leadership à Palmira (Cuba) ; le MCC et l’Église Frères en Christ du Canada participent à la formation des pasteurs et des responsables. Un autre groupe mennonite, aux environs de Holguin et de Santiago, est proche de l’Union d’églises conservatrices mennonites de Rosedale, Ohio (États-Unis). Le travail original initié par la Franconia Conference se poursuit également. Ces deux groupes mennonites relativement petits sont des témoins actifs de l’Évangile dans leur région. Aucun des deux groupes n’est officiellement déclaré auprès du gouvernement.

    • Difficultés 

    Les groupes liés à l’anabaptisme cubain se développent. Ils ont besoin de formation et de soutien au leadership. iIs travaillent sur les questions de l’identité anabaptiste. Il leur est difficile d’obtenir des terrains pour des bâtiments d’église.

    L’évêque des Frères en Christ, Luis Bermudez Hernandez, dit que la révolution a été un don pour les chrétiens : elle a créé les conditions favorables au développement des églises de maison, où il est facile d’inviter les voisins. Cette stratégie a entraîné une croissance spectaculaire.

    République dominicaine 

    • Implantation

    La Conferencia Evangélica Menonita Dominicana Inc. a commencé à l’initiative de l’Evangelical Mennonite Church de Fort Wayne, Indiana (aujourd’hui Fellowship of Evangelical Churches). En 1946, cette église a envoyé des missionnaires : Omar et Laura Sutton et Lucille Rupp. Ils se sont installé dans le sud-est du pays, dans un petit village appelé El Cercado. Peu après leur arrivée, Omar Sutton, d’autres hommes et quelques membres de l’église naissante, ont construit le premier aqueduc au village, qui a apporté un grand changement à la vie de ses habitants.

    En septembre 1949, deux couples de République Dominicaine sont arrivés pour remplacer Omar et Laura Sutton. D’autres responsables d’église se sont joints au travail de terrain d’implantation d’églises. L’objectif était de créer 25 églises et d’avoir 1000 membres avant l’année 1967.

    • Multiplication

    En 1970, la direction à l’échelle du pays était solide, aussi le ministère de Evangelical Mennonite Church a été transféré au comité exécutif de la Conferencia Evangelica Menonita Inc, dans un accord appelé l’Accord de Monte Río, signé à Azua.

    Il y a différentes unions d’églises anabaptistes en République Dominicaine : Consejo Menonita Dominicano, Faro Divino (membre de la CMM), Menonitas Conservadores, Iglesia de Dios en Cristo Menonita et Conferencia Evangélica Menonita Dominicana Inc.

    • Difficultés 

    L’une des principales difficultés pour les églises est de préserver la bonne doctrine qui nous vient du mouvement anabaptiste radical du XVIème siècle, fondé sur le principe de rester fidèle à la parole de Dieu, quelles qu’en soient les conséquences. Une autre grande difficulté est de continuer à semer la parole de Dieu parmi la population dominicaine en hommage à notre symbole patriotique. En effet, nous sommes la seule nation dont le drapeau montre une bible, ouverte sur le passage de Jean 8/32 : « vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres ».

    La formation des responsables est aussi problématique. Les pasteurs étudient au séminaire mennonite ou à l’université évangélique dominicaine, mais la plupart doivent travailler en dehors de l’église pour avoir un salaire.

    La plus grande contribution des anabaptistes dominicains c’est la formation de membres prêts à être de véritables serviteurs là où ils vivent. Aussi il y a une grande présence d’anabaptistes dans toutes les organisations chrétiennes d’entraide en République dominicaine.

    Notre vision et notre espoir pour l’avenir : continuer de développer la vision anabaptiste. Faire émerger de nouveaux leaders qui pourront remplacer génération actuelle. Renforcer nos églises en conservant ou en augmentant le nombre de membres.

    Jamaïque

    • Implantation

    David H. Loewen et son épouse Anna – General Conference Mennonite Church –, originaires du Manitoba (Canada), se sont rendus en Jamaïque. « Le Seigneur nous a dit qu’un poste missionnaire devrait être ouvert en Jamaïque ou à Cuba », déclare Anna Loewen. Les Loewen ont été convaincu que c’était la Jamaïque, et ils y ont emménagé en 1954.

    Mahlon Blosser, Myron Augsburger et Warren Metzler (de Virginia Mennonite Mission) ont rencontré les Loewen lors d’une visite exploratoire en Jamaïque et rapidement commencé à y travailler.

    Après des conversations et des préparatifs, l’assemblée a reçu 15 membres par confession de foi et 11 par baptême le 10 juillet 1955. Ces baptêmes, célébrés dans le port de Kingston, marquent la naissance de la Jamaica Mennonite Church (JMC).

    √Ä la fin des années 1970, les missionnaires étrangers n’obtenaient plus de permis de travail, si bien que toutes les paroisses sont désormais dirigées par des pasteurs et des laïcs locaux.

    • Multiplication

    Aujourd’hui, les assemblées de la JMC organisent des réunions d’évangélisation en plein air dans des régions où il n’y a pas d’églises. Elles diffusent des émissions radio hebdomadaires de 15 minutes ‚ÄòLe Chemin de la Vie’, qui présentent l’Évangile et apportent du réconfort. Elles soutiennent un dispensaire périodique avec du personnel médical qualifié qui donne des soins aux mamans et aux bébés, s’occupe des vaccinations, prend la tension artérielle et fait le dépistage du diabète. Avec l’approbation du gouvernement, deux paroisses s’occupent de crèches et quatre pasteurs servent de conseillers d’orientation dans les écoles locales.

    L’Église Mennonite de Jamaïque (JMC) a des relations fraternelles avec l’Église Mennonite de Trinité-et-Tobago (MCTT) et la Virginia Mennonite Conference (VMC).

    • Difficultés

    La Jamaïque totalise le plus grand nombre de paroisses par kilomètre carré de tous les pays du monde : plus de 1 600 représentant 438 dénominations déclarées, pour une population d’environ 2,8 millions d’habitants. Pourtant, [aujourd’hui] il y a moins de personnes qui choisissent de se former en théologie ou d’être responsable de paroisse.

    Le mouvement vers les villes à la recherche de formations et d’emplois vide les églises rurales, et l’influence du Canada, de l’Angleterre et des États-Unis entrent parfois en conflit avec ce qui serait bon pour les Jamaïcains.

    • Mission

    L’Église Mennonite de Jamaïque, par la puissance de l’Esprit Saint, s’est engagée à honorer et glorifier Dieu par le culte et la piété, par l’étude de la Parole de Dieu, par son style de vie et la communion fraternelle, par l’évangélisation et les actions pour la paix.

    Porto Rico 

    • Implantation et multiplication

    La Convenci√≥n de las Iglesias Menonitas de Puerto Rico, Inc. (CIMPR) est l’organisation qui représente et conduit les églises mennonites de Porto Rico. La CIMPR a été fondée en 1943, lorsque l’Église mennonite américaine cherchait un moyen de « servir et édifier » plutôt que de participer à la Deuxième Guerre mondiale. C’est dans cette optique qu’en 1943, plusieurs mennonites arrivèrent dans le quartier de La Plata du village de Aibonito pour travailler sur des projets concernant l’agriculture, la santé et le secteur social.

    Leurs témoignages touchèrent de nombreuses personnes qui donnèrent leurs vies à Dieu. C’est ainsi que la fraternité de La Plata commença. Grâce à la clinique, les cultes d’évangélisations, l’école du dimanche, les cours bibliques d’été et les témoignages personnels, l’église a fait connaitre l’Évangile.

    Elle a demandé le soutien du Mennonite Mission Network à Elkhart, Indiana, qui envoya des missionnaires pour mettre en place les premières paroisses. En 1946, l’assemblée locale Betania vit le jour dans le quartier Pulguillas de Coamo ; puis, en 1947, celle de El Calvario dans le quartier de La Plata à Aibonito : ensuite, en 1948, l’assemblée locale Esmirna dans le quartier Coamo Arriba de Coamo ; et enfin, en 1949, celle Palo Hincado dans le quartier du même nom à Barranquitas.

    En tout, 16 paroisses rassemblant 900 membres sont fondées dans l’île. Aujourd’hui, 12 fonctionnent toujours.

    • Difficultés 

    L’Église mennonite de Porto Rico fait face à différents problèmes : par exemple la nécessité de créer de nouvelles paroisses pour augmenter sa présence sur l’île ; l’influence d’autres doctrines qui nous mettent au défi de discerner et d’affirmer notre identité commune et notre unité en tant qu’Église du Christ. Il faut remarquer que cette influence a aussi enrichie la vie et la mission mennonite de diverses manières. L’Église mennonite anabaptiste a grandement contribué au développement de l’agriculture, de l’élevage et de l’éducation. Mais son héritage est surtout d’avoir répandu l’évangile et démarré dont beaucoup aujourd’hui sont devenues des hôpitaux.

    Avec la bénédiction de Dieu et la puissance du Saint Esprit, l’Église mennonite de Porto Rico continuera de tracer un chemin et de surmonter les difficultés pour répandre l’évangile de Christ.

    Des membres de l’Église mennonite de Chaguanas, à Trinidad,
    distribuent des cadeaux et des Bibles dans leur communauté
    le matin de No√´l dans le cadre de leur ministère d’évangélisation.
    Photo: Galen Lehman

    Trinité-et-Tobago

    Les mennonites sont arrivés à Trinité pour la première fois dans les années 1960 et ont diffusé des émissions de radio et procuré des soins médicaux aux personnes atteintes de la maladie de Hansen (lèpre). La première assemblée locale de l’Église mennonite de Trinité a vu le jour en 1974. Au fil des ans, la Virginia Mennonite Mission a envoyé des missionnaires, mais les 5 paroisses qui composent l’Église aujourd’hui ont des responsables locaux..

     

    Contributeurs:

    Juan Carlos Col√≥n, modérateur, Convenci√≥n de las Iglesias Menonitas de Puerto Rico, Inc.

    William Broughton, président, Église Mennonite de Jamaïque

    Robert J Suderman, retraité, Mennonite Church Canada

    Ainsi que : GAMEO, VMM

     

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2020 de Courier/Correo/Courrier. Cliquez ici pour lire d’autres articles de ce dossier.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Mise à jour sur l’Angola

    Jean-Claude Ambeke est confronté à des défis importants en tant que leader des conférences FM en Angola – Igreja Evangelica dos Irmaos Menonitas en Angola (IEIMA). IEIMA tente de lever des fonds pour rouvrir les 17 églises que le gouvernement a fermées l’année dernière. Les bâtiments de l’église n’étaient pas en assez bon état pour passer une nouvelle législation gouvernementale. Les défis financiers de la conférence sont importants, et Jean-Claude travaille sur l’éducation et l’établissement de relations afin que les pasteurs locaux comprennent l’importance de soutenir le travail de la conférence nationale.

    En raison de COVID-19, les membres d’église n’ont pas la liberté de voyager et la situation économique a conduit à un manque important de nourriture. La conférence encourage les membres à cultiver des légumes à la maison afin qu’ils aient quelque chose à manger. Ils ont également mis l’accent sur l’hygiène et le lavage des mains. Les membres ont tenu des réunions de prière dans leurs maisons et approfondi leur foi par l’étude personnelle de la Bible. Les membres ont évangélisé dans leurs communautés locales et ont conduit de nombreuses personnes à Christ.

    Priez pour IEIMA, pour l’unité pendant les moments difficiles, pour la santé et la sécurité de ses membres et dirigeants, et pour la sagesse et les conseils de Dieu à travers la tempête actuelle.

    Mise à jour de la prière

  • « Écoutez ! Les anges chanter … »

    Des voix résonnent dans l’espace ouvert d’une station de métro de Hong Kong la veille de Noël.

    Depuis plus de 10 ans, dix paroisses de notre voisinage se réunissent pour entonner des chants de Noël dans notre station de métro locale.

    Nous nous divisons en quatre équipes, composées chacune de membres de deux ou trois églises, et nous chantons des chants de Noël en arpentant les rues de notre quartier. Ensuite, nous nous réunissons tous pour chanter dans l’espace ouvert de la station de métro.

    Un moment fort pour moi a été l’année où j’ai dirigé la ‘chorale’ de Noël : 500 personnes chantaient ensemble des cantiques sur Jésus. Nous étions si nombreux que nous n’avions pas besoin de haut-parleurs – on nous entendait. Quelle merveilleuse expérience !

    Le culte de Pâques en commun

    Nous célébrons aussi un autre événement avec d’autres d’églises : le culte de Pâques. Une dizaine de paroisses de notre localité se réunissent le dimanche de Pâques. Ce culte a lieu sur un terrain de football. L’après-midi, nous avons un ‘carnaval évangélique’ qui permet aux non-chrétiens d’entendre parler de Jésus lorsqu’ils viennent jouer.

    Cette journée commence par une réunion de prière des pasteurs de la région, à laquelle je participe depuis plus de 20 ans. Nous partageons nos joies et nos difficultés. Nous prions les uns pour les autres et nous prions pour la ville. Nous faisons même une retraite annuelle tous ensemble.

    ‘Qui sont les mennonites ?’

    Étant le pasteur d’une assemblée mennonite, des nouveaux venus chez nous, mais aussi d’autres pasteurs, me demandent fréquemment « Qu’est-ce que l’anabaptisme ? » ou « Qui sont les mennonites ? »

    Ce groupe qui organise des services communs comprend des membres d’églises baptistes, pentecôtistes, Cumberland presbytériennes, et International Foursquare Gospel. Bien sûr, nous avons des différences, mais le plus important est de s’aimer et de pouvoir travailler ensemble pour faire plus pour notre Seigneur Jésus-Christ. Lors de nos rassemblements, nous respectons nos différentes traditions et nos théologies, et nous mettons l’accent sur ce que nous avons en commun en Jésus-Christ, notre espérance.

    ‘Quel est la position de l’église ?’

    L’année dernière, Hong Kong a connu l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Cela n’a pas été facile non plus dans nos paroisses. Les pasteurs ont dû passer beaucoup de temps à répondre à la question « Quelle est notre position ? » , et en même temps à gérer les conflits au sein de leur paroisse entre les personnes ayant des perspectives différentes sur la réponse.

    C’est une bénédiction de pouvoir nous réunir en tant que pasteurs de différentes églises et de partager notre sagesse et nos fardeaux. C’est très important parce que nous savons que nous ne sommes pas seuls : avec Dieu et nos collègues, nous nous soutenons. Lorsque la délégation de la CMM (la Commission Paix et la Commission Diacres) s’est rendue à Hong Kong en décembre 2019, elle a apporté des enseignements sur la paix à notre groupe de pasteurs.

    Pour moi, pasteur d’une petite assemblée, c’est une bénédiction d’avoir autant de collègues pour prier et travailler ensemble dans la région. J’ai donc non seulement des collègues internationaux dans le cercle mennonite, mais aussi des collègues œcuméniques dans ma ville. Nous avons des différences, mais nous pouvons travailler ensemble. Nous nous aimons les uns les autres et formons une équipe. Nous sommes frères et sœurs dans le Seigneur. Alléluia !

    —Jeremiah Choi est compositeur et pasteur. Il est actuellement pasteur de la paroisse mennonite Agape de Hong Kong et représentant régional de la Conférence Mennonite Mondiale pour l’Asie du Nord-Est.

     

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2020 de Courier/Correo/Courrier. Cliquez ici pour lire d’autres articles de ce dossier.

  • « Notre amour du Christ se répercute sur eux, c’est la marque de notre intérêt et de notre préoccupation pour eux et nous apportons également un sourire sur leur visage, » déclare le Dr. Bijoy Kumar Roul, évêque et président de l’Église des Frères en Christ, Odisha, Inde.

    Le groupe de travail inter-organisations de la Conférence Mennonite Mondiale pour l’action COVID-19 a approuvé 21 propositions d’actions humanitaires dont celle de l’évêque Bijoy Roul de l’Église Frère en Christ d’Odisha.  

    L’aide alimentaire et les besoins en assainissement figurent dans toutes les demandes émanant des églises anabaptiste membres en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Grâce au fonds de solidarité COVID-19, les paroisses de plus d’une dizaine pays vont pouvoir venir en aide à des milliers de familles, partager l’amour du Christ de façon concrète avec les membres de l’église et leurs prochains.

    • Aides financières ponctuelles et microcrédits pour une plus grande autonomie économique des agriculteurs et des entrepreneurs à Kennedougou, au Burkina Faso.
    • Denrées alimentaires et matériel médical distribués à 700 foyers dans six régions d’Odisha (Inde) touchées par un chômage massif.
    • Denrées alimentaires et produits d’hygiène distribués à 500 membres de communautés à faible revenu en Équateur.
    • Éducation en RDC : Formation de responsables d’église en tant que référents santé et hygiène dans leurs communautés, distribution de documents informatifs en français, kikongo, lingala et tshiluba ainsi que diffusion de spots radiophoniques, distribution de matériaux pour l’assainissement des églises et des écoles.
    • Aide alimentaire pour les membres d’une église dans une région reculée de l’Indonésie, sur la petite île de Sumba qui est souvent négligée par l’état indonésien et ne reçoit l’aide d’aucune ONG.
    • Aide humanitaire pour 900 foyers de six régions de Kisumu, Kenya, ayant été touchées par de graves inondations en plus des mesures de confinement liées à la COVID-19.
    • Des aides économiques pour les femmes et les hommes dont les possibilités de générer un revenu dans l’économie informelle ont disparues en raison du confinement en Angola
    • L’achat de savon, de gants, de masques et de thermomètres ainsi que de tables et de chaises pour rouvrir les écoles et les églises de l’Union des églises mennonites en Angola (ICMA) dans le respect des mesures sanitaires et de distanciation préconisées par le gouvernement.
    • Des formations, des distributions de matériel sanitaire et de feuillets explicatifs pour les pasteurs et les responsables pour aider leurs églises à être mieux protégées durant la période de COVID-19 en Angola
    Odisha market
    L’évêque Bijoy Roul dans un marché en les temps avant COVID-19.

    « Dans la plupart des cas, les membres des paroisses avaient déjà des liens forts avec leurs voisins les plus vulnérables. En donnant de la nourriture et du matériel, ils renforcent encore plus ce lien et rendent visible le message d’amour de Jésus en se montrant solidaires en période de besoin et de manque. »  Henk Stenvers, secrétaire de la Commission Diacres.  

    La perte d’emploi et le manque de nourriture touchent également les membres des églises. « L’aide provenant du Fonds de Partage de l’Église Mondiale permet aux responsables d’église et à leurs paroisses de tendre la main à leurs membres et à leurs prochains dans ce moment de crises multiples : pandémie, ralentissement économique, catastrophes environnementales, » explique la secrétaire de la Commission Paix, Joji Pantoja. 

    Les bénéficiaires du premier Fonds de solidarité COVID-19 du Fonds de Partage de l’Église Mondiale sont :

    • Burkina Faso : Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso
    • Inde : Mennonite Church Service Fellowship of India (MCSFI)
    • Équateur : Evangélica Menonita Ecuatoriana
    • CONIM (Comité National Inter Mennonite) – collaboration entre les trois unions d’églises mennonites en RDC: Communauté des Églises de Frères Mennonites au Congo (CEFMC), Communauté Mennonite au Congo (CMCo), Communauté Évangélique Mennonite (CEM)
    • Indonésie : GKMI Ekklesia (Gereja Kristen Muria Indonesia).
    • Kenya : Kenya Mennonite Church.
    • Angola: Igreja Evangelica Menonita em Angola (IEMA)
    • Angola: Igreja da Comunidade Menonita em Angola (ICMA)
    • Angola: Igreja Evangelica Irmãos Menonitas en Angola (IEIMA)

    Le Fonds de solidarité COVID-19 de la CMM

    La Conférence Mennonite Mondiale a créé le groupe de travail COVID-19 avec le soutien de 10 organisations internationales anabaptistes pour répondre aux besoins causés par la pandémie dans les pays du Sud.

    La Commission Diacre de la CMM dirige le groupe de travail composé de délégués du monde entier. Ensemble, ils déterminent les critères de suivi des projets et organisent les réponses aux propositions reçues. Cette action inter-organisationnelle permet de maximiser la capacité des différentes organisations, de s’appuyer sur les réseaux existants et d’atténuer la concurrence pour obtenir des financements alors qu’ils sont limités.  

    Cliquez ici pour faire un don en soutien à cette action

    Cliquez ici pour en savoir plus sur le fonds de solidarité COVID-19 de la CMM.

     

  • Au moment où j’écris ces mots, notre monde est face à plusieurs défis. D’abord, nous avons été submergés par une pandémie mondiale qui est venue perturber notre habituel sentiment de normalité. Ensuite, il nous faut dénoncer ouvertement un racisme profondément enraciné qui continue de tuer et d’opprimer nos frères et sœurs de couleur. Ces deux défis – la pandémie et le racisme systémique – ne sont pas des combats isolés. Ils mettent tous deux en évidence l’inégalité (raciale et économique) qui continue à causer souffrance et désespoir.

    Ces défis mettent en évidence le fait que le paisible royaume de Dieu n’est pas une réalité ici-bas. Cependant, si nous prêtons attention aux cris de ceux qui ne peuvent pas respirer – à cause de la COVID-19 ou de la violence policière – nous pouvons apprendre à répondre par la solidarité avec ceux qui souffrent ou sont opprimés.

    La Bible nous parle d’un Dieu qui accompagne ceux qui sont découragés, privés de leurs droits et qui souffrent. Elle invite également ceux qui croient en ce Dieu et qui suivent son Fils, Jésus-Christ, à comprendre comment l’humanité entière est interconnectée : quand les êtres humains souffrent, la création elle-même va mal. Si nous souhaitons incarner la paix et la justice de Dieu dans ce monde, ce qui arrive à l’un devrait aussi être important pour les autres. Si nous voulons être une Église de Paix, nous devons donc reconnaître notre interconnexion et accompagner ceux qui souffrent.

    Cependant, reconnaître notre interconnexion signifie remettre en question le mythe de ‘l’individu’. Cette notion suggère que l’on est ‘libre’ ou ‘séparé’ des autres. Elle suppose que l’on peut vivre ‘indépendamment, réfutant l’idée que d’autres peuvent déterminer ou affecter nos actions. Ainsi, la bataille qui fait rage lorsque nous cherchons à mettre l’accent sur ‘l’individu’ a pour but de chercher à se libérer des autres.

    Cependant, au cours des derniers mois, la COVID-19 a souligné à quel point nous sommes tous intrinsèquement liés. Et c’est une réalité qu’auraient pu nous montrer ceux qui sont opprimés et exploités. Autrement dit, ce que nous faisons affecte les autres. Ce que les autres font nous affectent. Pour le meilleur ou pour le pire, nous sommes inextricablement liés. Il suffit de voir comment la COVID-19 s’est propagée pour le comprendre.

    En Afrique du Sud, la notion d’ubuntu fournit un rappel philosophique important. Ubuntu est devenu un raccourci pour l’expression umuntu ngumuntu ngabantu qui signifie « une personne est une personne grâce aux autres ».

    Ubuntu fournit une alternative logique à l’histoire et à l’expérience du colonialisme et de l’apartheid d’Afrique du Sud. L’apartheid, mot qui veut dire ‘séparation’, était la structure rigide basée sur la ségrégation raciale. Il est né de la colonisation européenne et a développé un système juridique basé sur la suprématie blanche et les privilèges blancs, il qui opprimait et éliminait ceux qu’il considérait comme ‘non blancs’. L’apartheid était une forme d’invention sociale qui favorisait la séparation et la peur de ‘l’autre’, justifiant ainsi l’oppression et la violence contre ceux qu’il considérait comme ‘non blancs’.

    Tout au long de la lutte contre l’apartheid (qui a officiellement pris fin en 1994) et dans les premières années de la démocratie en Afrique du Sud, le concept d’ubuntu a fourni motivation et vision. Il a montré comment l’apartheid, avec sa pratique de séparation et d’exclusion a attaqué non seulement la dignité humaine, mais l’humanité même ! Desmond Tutu, par exemple, a régulièrement fait référence à la notion d’ubuntu quand qu’il contestait la logique et la pratique de séparation de l’apartheid. « Mon humanité est liée, est inextricablement liée à la vôtre, et la vôtre à la mienne1 », rappelait-il.

    Il me semble que cette notion d’ubuntu est un concept que nous pourrions vouloir adopter en ce moment (au moins à partir de maintenant !). Cela peut nous aider à mieux comprendre Philippiens 2/3-4.

    […] ne faites rien par rivalité, rien par gloriole, mais, avec humilité, considérez les autres comme supérieurs à vous. Que chacun ne regarde pas à soi seulement, mais aussi aux autres.

    Lorsqu’un membre souffre, tous les membres souffrent.

    L’adoption d’une telle vision de l’interconnexion a cependant des conséquences : ce qui arrive à quelqu’un d’autre nous importe, et ce qui nous arrive importe aux autres aussi. Et cela peut affecter non seulement qui nous sommes, mais ce que nous faisons ! En d’autres termes, elle offre une vision sociale, pas individualiste !

    Incarner une telle vision, c’est pratiquer la solidarité. Cela suppose que nous ne marchons pas seuls mais avec les autres. Il y a beaucoup de joies à adopter une telle attitude. Mais cela signifie aussi de partager la souffrance : lorsqu’un membre souffre, tous les membres souffrent.

    Ainsi, si nous voulons être en bonne santé, nous devons également agir pour que les autres se portent bien. Si nous voulons un monde où chacun est traité avec respect et dignité – en tant qu’êtres humains et en tant que dons de Dieu – nous devons nous assurer que le ‘plus petit d’entre nous’ (ceux qui pourraient ne pas compter aux yeux des principautés et des puissances) sont au centre de la quête de dignité et d’humanité. C’est ce que signifie être solidaire des autres au niveau le plus fondamental.

    C’est là que réside la sens de la lamentation. Comprendre la lamentation – le cri, la douleur, l’angoisse de quelqu’un – c’est reconnaître que les choses ne sont pas comme elles devraient être. Et cela nous incite (ou devrait nous inciter) à chercher les raisons des souffrances humaines, à explorer les problèmes qui les causent et comment y remédier. La plainte nous donne l’opportunité de façonner notre vision sociale ; elle nous met au défi de reconnaître ce qui n’est pas juste, là où l’harmonie n’est pas encore une réalité, et ce qui doit changer pour que chacun puisse expérimenter le shalom de Dieu.

    C’est une invitation à être l’Église, les « appelés » aujourd’hui. C’est l’occasion d’incarner la vocation de l’Église en solidarité avec les autres : lutter pour que chacun ait les soins médicaux, la nourriture, la sécurité économique et sociale et la dignité dont il a besoin.

    Lorsque nous répondons à l’invitation à être l’Église, nous portons une vision d’espérance : Dieu est avec nous, œuvre par nous et ne nous a pas abandonnés. Nous sommes aussi incités à agir pour être fidèles à notre vocation particulière dans et pour le monde, et à témoigner de la voie de la paix du Christ en faisant connaître la sagesse multiple de Dieu pour le monde.

    Que Dieu nous aide à répondre fidèlement.

    Amen.

    —Andrew Suderman

     

    Ce témoignage fait parti du materiel pour le culte du Dimanche de la Paix de 2019. Pour en savoir plus, cliquez ici.

     

    [1] Desmond Tutu, No Future without Forgiveness, 1e ed. (New York: Doubleday, 1999), 31.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Célébrer et priér

    Participer à la communauté à partir de18 365 km de distance

    Depuis mars, toutes les communautés de frères mennonites du monde entier ont été affectées dans une certaine mesure par la pandémie. Cela a affecté notre travail ICOMB et en particulier notre Sommet. Avec toute la frustration de ne pas pouvoir se rencontrer en personne, nous cherchions des alternatives pour poursuivre notre vision.

    Ainsi, pour la première fois en tant que communauté mondiale, nous avons célébré notre Sommet, même si certains étaient distants de 18 365 km. Au Japon, il était 22 h 00 et à Vancouver, il était 6 h 00, mais une communion était encore possible.

    Deux réunions mondiales et quatre réunions régionales (Amérique latine, Europe, Afrique et Asie) ont eu lieu. Au total, environ 80 personnes ont participé.

    Nous avons partagé quelque chose sur la situation des églises, parlé de notre structure, de notre avenir et de nos finances. Nous avons accepté la conférence du Malawi en tant que membre à part entière et avons échangé des idées sur la meilleure façon de nous soutenir mutuellement au niveau régional.

    En raison des restrictions actuelles, nous avons cherché cette alternative et avons reconnu que c’est une opportunité que nous continuerons à utiliser cette année et même après la levée des restrictions.

    Bienvenue, Eglise FM au Malawi !

    L’un des points forts de notre récent sommet mondial en ligne de l’ICOMB (12-15 mai 2020) a été la réception d’une nouvelle conférence des membres à part entière: l’église des frères mennonites au Malawi (MBCM).

    L’évêque Safari, ainsi que le personnel du MBCM, étaient présents à l’appel du Malawi. Les délégués de l’ICOMB ont approuvé leur acceptation le 12 mai 2020 et le lendemain, des dizaines de dirigeants du FM du monde entier ont offert des mots de bienvenue, des prières et des bénédictions.

    Ce fut un moment de célébration joyeuse, avec un certificat d’adhésion. Nous prévoyons une célébration en personne en temps voulu.

    L’histoire de MBCM est un trophée de la grâce étonnante de Dieu. Cela commence avec un jeune homme, Bahati (Safari) Mutabesha, qui a fui pour sauver sa vie après avoir vu sa famille tuée dans l’est de la RD Congo en raison d’un conflit ethnique. Il s’est retrouvé au camp de réfugiés de Dzaleka, près de Dowa, au Malawi. Cependant, là aussi, il a constaté un conflit ethnique et une situation presque désespérée.

     courtesy of ICOMB
    Eglise FM au Malawi.
    Photo : transmise par l’ICOMB

    Il se souvenait de sa discipline dans une église FM et de son don d’être évangéliste. Il a donc commencé à partager l’Évangile de la paix et à diriger les réfugiés en conflit vers le prince de la paix. Une église a été implantée dans le camp de réfugiés en 2009.

    Avec la bénédiction de Dieu sur eux, l’évêque Safari et ses collègues ont commencé à implanter des églises à l’extérieur du camp de réfugiés parmi les villes et villages malawiens voisins.

    En 2015, à la recherche de partenariats pour son mouvement grandissant, le MBCM a contacté MB Mission (aujourd’hui Multiply) via son site Internet. Ce partenariat s’est développé rapidement et a entraîné une croissance supplémentaire de la formation, du développement communautaire et de l’implantation d’églises.

    Aujourd’hui, le MBCM compte 37 églises et 14 000 membres. Avec le plein soutien de Multiply et de la communauté mondiale du MB, l’ICOMB accueille l’église FM au Malawi en tant que partenaire adulte de l’évangile.

    —Rudi Plett, directeur exécutif, ICOMB

  • « Jean 17/3 dit que notre projet, notre but, est de connaitre Dieu et d’avoir la vie éternelle avec Dieu, » selon la jeune anabaptiste, Lilia Aranguren de Iglesia Menonita Venga tu Reino, Villas de Granada, Bogotá, Colombie. « Alors que nous avançons dans notre relation avec Jésus, sa paix se répand sur nous et sur nos relations avec les autres. C’est l’amour qui en est la base. »   

    Les jeunes tentent de discerner « le projet de Dieu et le leur » lorsqu’ils doivent choisir une orientation professionnelle. Les Jeunes Anabaptistes (YABs) ont décidé d’étudier ce thème lors de la cinquième édition annuelle de leur Semaine de la Fraternité (14-21 juin 2020).

    Cette année, dans le cadre de cette manifestation, un rassemblement virtuel a été organisé. Plus d’une quinzaine de jeunes adultes d’Amérique du nord, d’Amérique latine et d’Asie y ont participé.

    Les participants se sont présentés, ont chanté ensemble (micro en silencieux) chacun chez soi accompagné par un musicien à l’écran, puis ont partagé leurs réflexions sur le passage biblique choisi (2 Timothée 1/6-14).

    « Le projet de Dieu est de partager la bonne nouvelle de son amour à tous car nous sommes dotés d’un esprit de puissance et d’amour, » selon Akansha Milap de Chattisgarh, en Inde. « Nous pouvons annoncer la bonne nouvelle n’importe où… Le ministère ne se limite pas à l’église, mais il est présent partout où nous allons et œuvrons. » “

    Donadim Vasquez du Guatemala a réussi à surmonter l’épreuve de la pauvreté pour devenir médecin. « Aujourd’hui, je peux être au service des autres dans les moments difficiles. Parfois, je me sens comme Timothée, j’ai l’impression de ne pas avoir assez de sagesse ou de ressources. Mais par ce verset, je prends de l’assurance grâce à Christ : je sers sans peur. »   

    Tous les ans, les YABs préparent un dossier contenant des chants, des prières, des témoignages et des questions pour la discussion afin que les groupes de jeunes puissent s’en servir individuellement ou ensemble lors de la Semaine de la Fraternité YABs (3ème semaine de juin) ou lorsqu’ils le décident.

    Cliquez ici pour accéder au dossier de la Semaine de la Fraternité YABs.

    Si vous avez participé à la Semaine de la Fraternité YABs avec votre église, envoyez-nous vos photos, vos témoignages, des vidéos ou encore des œuvres d’art inspirées par la célébration de cet événement.

    Cliquez ici pour envoyer ton histoire.

     

  • 23 juillet 1955–24 juin 2020  

    La Conférence Mennonite Mondiale (CMM) a perdu Alfred Neufeld Friesen, auteur prolifique, théologien, historien, enseignant et grande influence dans le domaine de la théologie anabaptiste au niveau mondial. Il est décédé le 24 juin 2020 à Münster, en Allemagne où il était hospitalisé pour un cancer du foie et des problèmes rénaux.

    « Alfred Neufeld aimait la vie, l’amitié et l’Église mondiale, » témoigne le secrétaire général de la CMM, César García. « Théologien, pasteur, historien, enseignant, photographe, amateur de musique, polyglotte, père, grand-père, époux – ce ne sont que quelques-uns des mots qui pourraient le décrire. »

    Alfred est né dans la Colonie Fernheim, au Paraguay, le 23 juillet 1955 de Peter K. Neufeld et Margarete Friesen. Il a enseigné à l’école primaire de Filadelfia, Paraguay, et à l’école pour élèves autochtones à Yalve Sanga, Chaco. Après le lycée, il a entrepris des études supérieures à Fresno, Californie, États-Unis, puis à Bâle, en Suisse, jusqu’à l’obtention de son doctorat en théologie des missions.

    Pasteur dans l’âme, il fut pasteur des jeunes lors de son premier séjour en Suisse, pasteur adjoint en Californie puis pasteur associé d’Iglesia HM del Barrio Clínicas à Asunción. Il fut membre de l’équipe pastorale d’Iglesia HM Concordia, Asunción, de 1985 à 2009.  

    Alfred était recteur de l’Universidad Evangélica del Paraguay depuis 2005, où il a commencé en tant qu’enseignant en 1995, d’abord dans l’établissement partenaire, CEMTA, puis en tant que professeur de 1998 à 2009. En outre, il a été directeur de Instituto Bíblico Asunción (1995-2003) et il était président du conseil d’administration de la station de radio OBEDIRA (1998-2020).

    Après avoir siégé au Conseil Général de la CMM, il fut président de la Commission Foi et Vie de la Conférence Mennonite Mondiale de 2008 à 2018. Il a représenté la CMM lors de plusieurs dialogues œcuméniques et il a joué un rôle primordial en 2009, en rassemblant les églises mennonites du Paraguay pour préparer l’Assemblée réunie de la CMM. Il a été coprésident de la délégation auprès du dialogue trilatéral sur le baptême qui a réuni des représentants de la CMM, de la Fédération luthérienne mondiale et du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Il présidait encore le comité du Renouveau 2027 de la CMM.

    Il a également siégé au sein des différents comités nationaux et internationaux des Frères mennonites au Paraguay et il était membre du conseil international de l’Alliance évangélique mondiale.

    Alfred a récemment écrit Becoming a Global Communion , un ouvrage sur l’histoire de la CMM. Il est également l’auteur de « Ce que nous croyons »  un livre les convictions communes de la CMM, qui a été traduit dans près d’une dizaine de langues. Il a publié de très nombreux articles et était fréquemment invité à prendre la parole que ce soit en anglais, en espagnol ou en allemand.

    Alfred était une véritable force de la nature en ce qui concerne les prouesses académiques, mais il dégageait également une grande chaleur humaine. On le trouvait souvent avec le bébé de quelqu’un dans les bras, et il parlait à l’aise avec n’importe qui, quel que soit leur niveau d’éducation ou leur milieu.

    Il laisse derrière lui son épouse Wilma Elfriede Kaethler (mariés le 10 janvier 1981) et leurs quatre enfants adultes. Malgré les mesures de précaution prises par l’hôpital et les restrictions de déplacements en avion, Wilma et deux de leurs enfants ont pu être à ses côtés dans ses derniers jours.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Témoignages des responsables de la CMM

    « L’amour sans limite d’Alfred pour la famille, l’amitié, la foi et la vie elle-même s’est répandu dans le monde anabaptiste et bien au-delà. Alfred était un administrateur, pasteur et théologien doué et il restera longtemps dans nos mémoires, il ne sera jamais remplacé. Humble et vif d’esprit, sa vision de l’Église était tournée vers l’avenir, il avait des facilités de communication et une compréhension théologique profonde. » Nelson Kraybill, président

    « Alfred était un leader extraordinaire. Avec une énergie débordante, il conjuguait son profond amour des Écritures, des hymnes, de la théologie et de l’histoire de l’Église, avec un amour tout aussi profond pour l’Église et le monde. L’Église anabaptiste-mennonite mondiale a perdu un grand Homme. » John D. Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie

    « Alfred était ‘une force de l’Esprit’, c’était l’un des dons généreux de Dieu pour nous tous dans l’Église mondiale. Je rends grâce pour ce grand ami qui va beaucoup me manquer. » Thomas R. Yoder Neufeld, président de la Commission Foi et Vie

    « L’engagement d’Alfred en faveur de la vérité, de l’identité mennonite – en particulier celle des Frères mennonites – et de la réception des dons de toutes les autres Églises lui a permis de contribuer au dialogue trilatéral historique et de le façonner d’une manière qui s’avérera bénéfique pour les trois communions ainsi que pour l’Église mondiale au sens large. » Larry Miller, membre du dialogue trilatéral de la CMM

    Alfred Neufeld
  • Saviez-vous que, par le passé, des pandémies ont précédé trois Assemblées réunies de la Conférence Mennonite Mondiale dans un pays du Sud ?

    Lors de celle au Zimbabwe en 2003, c’était le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère). Au Paraguay en 2009, le H1N1 (ou grippe aviaire).

    Et maintenant, les organisateurs de l’Assemblée réunie de l’année prochaine, en Indonésie, doivent faire face à une pandémie bien plus grave, celle de la COVID-19.

    En toile de fond de chacune de ces rencontres, la menace d’une épidémie.

    Zimbabwe 2003

    L’Assemblée réunie à Bulawayo, au Zimbabwe, a été confrontée à plusieurs problèmes sérieux.

    Les attentats du World Trade Center à New York (11 septembre 2001) ont généré une grande peur de l’avion.

    Il y avait des troubles politiques au Zimbabwe, principalement à cause d’une redistribution à la hâte des terres. L’inflation montait en flèche. Convertir le budget au taux en vigueur aurait ruiné l’Assemblée comme cela a été le cas pour de nombreuses petites entreprises dans le pays.   

    Et puis il a eu l’épidémie de SRAS, une maladie respiratoire apparue en février 2003 qui s’est rapidement propagée à plus d’une vingtaine de pays.

    Nous avions prévu un plan B : déplacer la rencontre en Afrique du Sud, au grand regret des responsables zimbabwéens qui sont restés fermes dans la foi que tout allait finir par s’arranger.

    Et c’est ce qu’il s’est passé. 

    Quelques jours avant la rencontre, le comité de prière a organisé une journée de jeûne et prière. Les personnes venues prier ont arpenté chaque mètre carré du terrain de l’Assemblée en priant pour que Dieu éloigne les esprits qui pourraient empêcher le rassemblement.

    L’importance de cette Assemblée pour l’église des Frères en Christ qui l’a accueillie fut incommensurable. Même les chauffeurs de taxi et les commerçants locaux demandaient : « Quand aura lieu la prochaine Assemblée ? »  

    Le thème, « Partageons nos dons dans la souffrance et dans la joie » n’aurait pas pu mieux être mieux choisi. Cette Assemblée réunie a vraiment relevé du miracle.

    Paraguay 2009

    Environ trois semaines avant le début de l’Assemblée réunie de la CMM à Asunción, au Paraguay, un représentant du ministère de la santé s’est réuni avec les organisateurs pour leur demander de reporter la rencontre de plusieurs mois. Il craignait que la grippe aviaire (H1N1), présente en Amérique du Nord soit introduite au Paraguay.

    C’était l’hiver au Paraguay et la grippe se propage encore plus vite à cette saison. Il avait peur que ce virus importé fasse des ravages dans les barrios et que des milliers de Paraguayens meurent.

    « Non, nous ne pouvons pas reporter le rassemblement, » a-t-on répondu.

    « Tout le monde peut-il porter un masque ? » a-t-il demandé.

    Nous avons promis d’y réfléchir, cependant, il fut impossible de se procurer autant de masque en si peu de temps. Nous avons pris soin de mettre à disposition du gel antibactérien, en particulier avant les repas.

    Lors du culte d’inauguration, un responsable a demandé au public de ne pas se saluer en se serrant dans les bras, ce qui est la salutation la plus courante en Amérique latine. On a entendu des rires étouffés dans l’assemblée, comme pour dire : « Soyons réalistes, on est en Amérique latine ici. »  

    Durant le rassemblement, quelques participants ont dû être conduit à l’hôpital, mais aucun à cause du virus.

    Cette Assemblée réunie a vraiment relevé du miracle. Nous avons « Marché ensemble sur le chemin de Jésus-Christ ».  

    Indonésie 2021

    Ê présent, les organisateurs de l’Assemblée réunie de la CMM en Indonésie sont confrontés au défi du siècle : la pandémie de COVID-19, associée à un rejet généralisé des déplacements en avion à cause de la pollution environnementale qu’ils occasionnent. Clairement, c’est un moment de discernement important pour les organisateurs.

    Y aura-t-il un autre miracle ? Pourra-t-on maintenir les dates et vivre des moments de fraternité forts à plusieurs centaines de personnes comme nous l’avons fait par le passé lors de ce type de rassemblements ? Ou bien va-t-on pouvoir changer les dates sans trop de difficulté ?  

    Prions pour que Dieu opère un miracle pour l’Assemblée réunie !

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Ray Brubacher, organisateur des Assemblées réunies de la CMM de 1999 à 2009.

    Cliquez ici pour apprendre plus de l’Assemblée
  • Cela ne m’arrive pas souvent, mais je peine à trouver les mots justes, alors que des villes à travers les États-Unis sont en flammes et que depuis plusieurs semaines j’assiste au sacrifice des corps noirs au nom de l’ordre et de la discipline. Je suis déchiré entre deux positions, celle d’un homme noir en colère et celle d’un responsable d’une institution majoritairement blanche dont les membres sont unis par la théologie mais aussi, pour beaucoup, par des ancêtres communs.

    Les derniers noms qui m’ont déchiré le cœur sont George Floyd, Breonna Taylor et Ahmaud Arbery. J’ai été atterré de voir la vidéo d’une femme, Amy Cooper, qui alors qu’elle promenait son chien sans laisse a tenté d’utiliser la police comme une arme contre Christian Cooper (sans lien de parenté), un passant qui voulait paisiblement observer les oiseaux à Central Park, à New York. Christian Cooper, est, comme moi, un homme afro-américain. Les mots utilisés par cette femme blanche dans son appel à la police étaient de sorte à ce que tout homme noir – moi ou mon fils – puissent correspondre à la description et ainsi ils donnaient aux policiers la permission de tuer en jouissant de l’immunité qui entrave la justice.

    Les systèmes de pouvoir raciaux seraient ravis que des responsables comme moi mettent de côté leur couleur de peau et leur douleur ; cependant, ces éléments façonnent mon identité.

    En tant que responsable, je suis appelé à mettre de côté mes peurs et ma tristesse. Je dois lancer un appel aux membres de Mennonite Church USA. J’appelle également ma famille anabaptiste partout dans le monde à élever sa voix contre l’injustice raciale chez soi et à l’étranger.

    Nous devons rejeter la culture qui diabolise la peau sombre. Nous devons rejeter la culture qui pousse certains à blanchir leur peau parce que c’est considéré plus avantageux.

    Nos églises anabaptistes doivent s’élever contre l’injustice grandissante à travers la planète. Les missionnaires sont venus de l’Amérique du nord et d’Europe en enveloppant Dieu d’un manteau de blancheur. Mais, nous, les anabaptistes, devons insister sur le fait que nous avons tous étés crées à l’image de Dieu. L’Esprit nous unis tous et nous devrions nous émerveiller du pinceau de diversité avec lequel Dieu peint l’humanité.

    Pour accompagner les pensées et les prières, il faut agir. Nous devons nous rassembler autour de notre identité de bâtisseurs de paix unis de par le monde. J’ai provoqué une discussion au sein de l’Église aux États-Unis en posant les questions suivantes :

    • Comment allez-vous prendre part à l’œuvre de la paix de Dieu dans votre communauté ou votre pays ?
    • Y-a-t-il des organisations près de chez vous qui exemplifient la paix ?
    • Où avez-vous trouvé la paix de Dieu dans vos activités ?
    • Quelles sont les choses que vous pouvez faire pour faciliter la construction d’une paix transformatrice ?

    Glen GuytonJ’ai été contacté par de nombreuses personnes du monde entier qui me demandent comment elles peuvent aider. Défendons la justice. Ensemble, nous pouvons faire la différence. Notre pratique de la paix doit nous coûter plus, elle doit être enracinée dans un discipulat radical qui cherche à démanteler les systèmes d’oppression partout où ils se trouvent. Les troubles et la violence qui éclatent aux États-Unis en ce moment ne sont pas le fruit du hasard ; c’est ce que le système est censé produire et il nous met tous en danger.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale. Glen Guyton est le directeur exécutif de Mennonite Church USA.

     

     


    Priere

    Au buisson ardent, Moïse a compris que Dieu est attentif à la situation des opprimés : « J’ai vu la détresse de mon peuple… et j’ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs. Oui, je sais ce qu’il souffre. C’est pourquoi je suis descendu pour le délivrer. » (Exode 3/7-8a)

    Le Dieu de l’Exode est attentif aux événements mondiaux d’aujourd’hui. En réaction à un nouvel homicide commis par la police sur un homme noir non armé aux États-Unis, des manifestations ont éclaté dans les villes nord-américaines et ailleurs dans le monde. Des pillages et des actes de vandalisme ont eu lieu. Aux États-Unis, la police a tiré des balles de caoutchouc et des gaz lacrymogènes, même sur les journalistes qui couvraient les manifestations.

    Nous déplorons le racisme systémique qui mène aux meurtres et aux indignités quotidiennes des personnes de couleur. Nous déplorons les actions violentes des manifestants et des forces de l’ordre. Nous confessons le manque d’équité et de justice qui caractérise parfois nos propres réactions. Nous reconnaissons les profondes racines intercontinentales du racisme, y compris la complicité dans la traite des esclaves.

    Nous réaffirmons ce qui suit, tiré des Convictions communes de la Conférence Mennonite Mondiale : « Nous sommes une communauté mondiale de foi et de vie : nous dépassons les frontières de nationalité, de race, de classe, de sexe et de langue… L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix renonçant à la violence, en aimant nos ennemis [et] en recherchant la justice… »Conviction commune 7, 5

    Dieu créateur, touche notre coeur et notre monde troublé pour apporter la repentance et des relations justes !


    Find more resources on addressing racism here (seulement en anglais):

  • Plusieurs années se sont écoulées depuis la dernière rencontre du Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) en 2015. Ce fut pour moi une expérience unique qui a radicalement changé ma vision du monde.

    GYS nous donne l’occasion de véritablement ouvrir les yeux et de réaliser que, dans chaque pays visible sur la carte du monde, il y a des frères et sœurs en Christ qui vivent dans des contextes extrêmement variés, d’un point de vue social, économique ou politique. Dans chaque région, les difficultés sont uniques et Dieu y répond donc de manière unique à chaque fois.

    GYS m’a poussé à prendre plus de responsabilités dans mon pays pour montrer ce que nous sommes réellement, nous les jeunes anabaptistes. Nous pouvons être les mains et les pieds de Jésus dans nos communautés, identifier les besoins dans notre contexte et à nous sentir concernés par ces problèmes pour participer au changement en menant des projets qui contribuent à les résoudre.

    Des jeunes de l’église proposent de prier pour
    les personnes qui attendent au feu rouge.
    Si elles le désirent, les jeunes leurs donnent un dépliant
    de présentation de l’église et prennent leurs coordonnées.

    GYS a également eu un profond impact sur ma vie de prière. Je me suis rendue compte de l’urgence d’intercéder pour nos frères et sœurs partout dans le monde avec encore plus de ferveur. Nous avons donc mis en place un temps de prière pour les nations dans ma paroisse. Durant ce processus, Dieu a allumé en moi une passion pour les peuples non-atteints et pour la mission en générale.  

    Aujourd’hui, je suis activement engagée dans ma paroisse, en tant que responsable du groupe de jeune et du groupe d’ados et je fais aussi de l’évangélisation parmi les peuples autochtones de mon pays et je m’intéresse au travail missionnaire à l’international.

    En tant que déléguée, GYS a été pour moi comme un pont qui m’a mis en relation avec des personnes qui aujourd’hui encore sont une bénédiction dans ma vie et avec des projets qui ont également été une source de bénédiction pour ma propre vie et pour ma paroisse.

    Forte de cette expérience, j’aimerais inviter les églises à encourager et à soutenir leurs jeunes qui veulent assister aux rencontres des Jeunes Anabaptistes (YABs). Ce sont des occasions uniques qui ont le potentiel de transformer nos vies et nous permettent de vivre la richesse et la diversité de notre famille mondiale.

    Nous réalisons ainsi que nous sommes tous complémentaires et, qu’ensemble, nous formons le corps du Christ selon la description qu’en fait Paul dans 1 Corinthiens 12/12. Car « le corps est un, et pourtant il a plusieurs membres ; mais tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps : il en est de même du Christ ».

    Une équipe de l’organisation JAHA, dirigée par Dahiana Cornet,
    participe au culte avec des membres du peuple autochtone Aché.

    J’aimerais lancer aux jeunes un message spécial :

    Ne nous décourageons pas, maintenons-nous unis et fermes dans la foi alors que nous traversons cette pandémie, engageons-nous et aidons nos communautés à faire face aux défis actuels, à trouver un moyen de « rester Église » aujourd’hui et à envisager l’avenir.


    Le Comité YABs (Jeunes Anabaptistes) met en lien les YABs – jeunes anabaptistes (de 18 à 30 ans) – au travers de discussions sur la Bible, de louange, de prières et du partage de témoignages – et tous les six ans lors du Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS).

    Cliquez ici pour en savoir plus sur le GYS.

    La 5ème édition annuelle de la semaine de la fraternité YABs est le 14 au 21 juin 2020. Au cours de cette semaine, des jeunes et des groupes de jeunes du monde entier s’encouragent mutuellement et louent ensemble en formant une grande famille de jeunes adultes anabaptiste. Nous partageons des sujets de prières d’intersession et de reconnaissance et en discutant des Écritures sur le thème : Son projet et le nôtre (2 Timothée 1/1-14).

    Cliquez ici pour télécharger le matériel pour le culte.

    Comment avez-vous célébré la semaine de la fraternité YABs ?

    Cliquez ici pour partager votre témoignage et vos photos. 

    —Karina Bogarin est membre de l’église Maranata de los Hermanos Menonitas. Elle était déléguée de la Convencion Evangelica de Iglesias Paraguayas Hermanos Menonitas au Sommet Mondial de la Jeunesse en Pennsylvanie, en 2015.  

  • Les mennonites, dans leur façon de suivre Jésus, mettent l’accent sur la simplicité et sur la bonne administration des ressources que Dieu nous a données. Ce sont ces valeurs qui ont poussées les organisateurs de la Conférence Mennonite Mondiale, lors de l’Assemblée réunie en Pennsylvanie, en 2015, à donner à chaque participant une gourde et un sac réutilisable fait de cravates recyclées, à équiper l’immense bâtiment de 25 points d’eau pour remplir les gourdes, et à collecter, transporter et composter les 4,25 tonnes de restes de nourriture, ainsi qu’assiettes, couverts et serviettes biodégradables.

    Cette année, la Conférence Mennonite Mondiale a créé un groupe de travail pour la protection de la création pour aider la communion anabaptiste mondiale à comprendre sa part de responsabilité dans la crise climatique mondiale et à agir.

    Même si le peuple de Dieu doit se repentir et accepter sa responsabilité face à la crise climatique, la situation n’est pas sans espoir.

    Le renouvellement qui vient de Dieu

    César García, le secrétaire général de la CMM, déclare : « Nous nous réjouissons de la création de ce groupe de travail. Notre participation fidèle à l’œuvre de Dieu qui renouvelle sa création est au centre de notre mission. C’est aussi l’œuvre du Saint Esprit. C’est à l’opposé des pratiques de domination, d’exploitation et d’accumulation du monde. »  

    Le groupe de travail étudiera les différents impactes du changement climatique sur les membres. Il identifiera des façons concrètes d’encourager un mode de vie écologique. Il soutiendra le développement de connaissances bibliques et théologiques en rapport avec la crise climatique. Il établira une série d’actions concrètes à court terme et définira l’engagement écologique de la CMM dans un plan détaillé.

    Pour Doug Graber Neufeld, président du groupe de travail, « prendre soin de notre planète est l’un des défis principaux de notre époque. Nous voulons soutenir et donner la parole aux nombreux membres des églises partout dans le monde qui croient profondément qu’être disciple de Christ signifie prendre soin de toute la création. » 

    Le groupe de travail est composé de représentants des cinq régions de la CMM, du Mennonite Creation Care Network et du Comité Central Mennonite. La Commission Foi et Vie le coordonne et présentera ses rapports au Comité Exécutif de la CMM.  

    Compte Compensation Carbone

    Depuis 2010, la CMM a intégré un coût additionnel sur les déplacements institutionnels dont le montant est déposé sur un compte Compensation Carbone dans le Fonds de Partage de l’Église Mondiale. Chaque kilomètre parcouru pour se rendre aux réunions de la CMM (cela concerne aussi le Conseil Général, les Commissions et les Réseaux) est pris en compte et pour chaque tonne de CO2, 50 dollars sont versée sur ce compte.

    Le groupe de travail de la CMM pour la protection de la création assurera la gestion de ce compte. Comme la majorité des réunions du groupe se tiendront virtuellement ; l’argent du compte Compensation Carbone sera utilisé pour financer le démarrage de projets d’églises en lien avec la protection de la création.

    Pandémie et création

    Même si la pandémie semble être la priorité actuellement, la baisse de la pollution atmosphérique et le retour de la faune dans certaines régions du monde durant le confinement mettent en évidence le lien étroit entre les humains et leur environnement. « Le COVID-19 montre que notre bien-être passe par une relation saine avec la création divine, » déclare Doug Graber Neufeld.

    « Les effets de la pandémie dont nous souffrons aujourd’hui, sont le reflet des difficultés qui nous attendent si nous ne parvenons pas à atténuer le changement climatique. Mais cela nous a également permis de voir plus clairement les changements à opérer pour vivre plus harmonieusement avec la création. »

    Membres du groupe de travail

    Président : Doug Graber Neufeld, professeur de biologie à Eastern Mennonite university, Harrisonburg, USA ; directeur du Center for Sustainable Climate Solutions. Paroisse: Community Mennonite Church (MCUSA), Harrisonburg, Virginie, États-Unis.

    Europe : Rebecca Froese, candidate au doctorat en sciences de l’environnement, université de Coblence-Landau, Allemagne ; chercheuse associée, Groupe de Recherche sur le Changement Climatique et la Sécurité (CLIESEC), Université de Hambourg, Allemagne. Paroisse: Mennonite Church Hamburg-Altona, Allemagne.

    Afrique : Sibonokuhle Ncube, coordinatrice nationale de Compassionate development service, Église des Frères en Christ, Zimbabwe ; candidate au Master en théologie, Anabaptist Mennonite Biblical Seminary, Elkhart, USA.

    Amérique latine : Juliana Morillo, Master en développement et gestion de l’environnement ; facilitatrice pour l’Amérique latine, World Evangelical Association Creation Care Network.

    Asie : Nindyo Sasongko, candidat au doctorat en théologie systématique, Fordham University, pasteur, église mennonite GKMI, Indonésie.

    Amérique du Nord : Jennifer Schrock, Master en théologie, Chicago Theological Seminary ; directrice, Mennonite Creation Care Network, Goshen, USA. Paroisse: Berkey Avenue Mennonite Fellowship, Goshen, Indiana, USA, États-Unis.

    MCC : Anna Vogt, directrice de MCC Ottawa, anciennement participante du programme SEED du MCC et collaboratrice de Justapaz en Colombie.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Lire la suite

    Une teinte plus foncée de vert : mesures de réduction des déchets à PA 2015

    Ê propos du climat, l’Église mondiale doit CHANGER

    MWC contributing carbon tax to global projects