Le mot de la rédactrice
Sont-ils avec nous ?
« Les habitants nous ont témoigné une bienveillance peu ordinaire. » (Actes 28:2).
C’était, cette année, le thème de la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens dans l’hémisphère nord. Les Églises représentées à cette rencontre n’étaient pas celles avec lesquelles, en tant que Frère mennonite, j’ai normalement une proximité particulière : méthodistes, luthériens, presbytériens, catholiques et orthodoxes.
Un service formel avec une liturgie écrite in extenso m’était peut-être peu familière, mais la présence de l’Esprit de Dieu parmi nous pendant que nous chantions, lisions les Écritures, priions et écoutions le sermon, elle était très familière. Cela m’a fait penser aux paroles de Jésus dans Marc 9:40 : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »
Il me semble que nous inversons souvent cette déclaration : « Celui qui n’est pas pour nous est contre nous » et que nous l’utilisons pour construire des murs entre nous et les autres (même ceux de notre dénomination). Cependant, cela semble être à l’opposé de ce que Jésus dit aux disciples. Aux disciples désireux de pointer ce que les autres font de mal, il semble que Jésus répond que quiconque se revendique de Jésus est un allié – même si ceux-ci parlent de l’Évangile en d’autres mots.
Et cela me fait penser à l’espérance. Le thème du Dimanche de la Fraternité mondiale des anabaptistes en 2020 est ‘Jésus-Christ, notre espoir’. C’est un message qui ne vieillit jamais.
Il est facile de faire la liste des mauvaises nouvelles au sein de notre famille anabaptiste mondiale : la Colombie vit toujours dans la violence après des années de guerre civile, le Venezuela et le Zimbabwe traversent une crise économique, le Burkina Faso et l’Inde connaissent des épisodes de violence religieuse, la République Démocratique du Congo est à la fois la cause et le refuge des déplacés, aux Philippines et en Indonésie, les catastrophes sismiques et météorologiques menacent les citoyens les plus vulnérables. Outre les souffrances liées à leur contexte, de nombreuses personnes souffrent d’anxiété ou de traumatisme. En outre, le monde entier est entré dans une période de grande incertitude concernant le COVID-19.
Quel souffle de liberté dans cette déclaration : nous retrouvons l’espoir en Jésus !
De plus, nous découvrons aussi cet espoir quand nous faisons connaissance avec ses autres disciples, même ceux avec lesquels nous ne sommes pas d’accord.
Ce numéro de Courrier présente la déclaration de la Commission Foi et Vie sur l’oecuménisme, adoptée par le Conseil Général au Kenya en 2018. Elle nous fournit un cadre pour aborder les chrétiens avec lesquels nous avons des perspectives théologiques différentes, et ainsi s’entendre avec eux, eux qui sont aussi pour Jésus-Christ, notre espérance.
Dans la section Perspectives, des responsables d’églises du monde entier partagent leurs expériences de collaboration interconfessionnelle et répandent le message de Jésus-Christ, notre espérance.
Puisse ce numéro vous encourager à réfléchir à la manière de faire preuve d’une gentillesse inhabituelle envers ceux qui sont pour vous des ‘étrangers théologiques’ tout en étant proches de vous, en dépassant les barrières des traditions ecclésiales pour partager la Bonne Nouvelle.
Karla Braun est rédactrice en chef de COURRIER pour la Conférence Mennonite Mondiale. Elle vit à Winnipeg (Canada).