Posté: 1 janvier, 2020
Réseau mennonite francophone
A cette question actuelle, et grâce au Réseau mennonite francophone qui favorise les contacts au travers des continents, réponse à deux voix : point de vue québécois et féminin, point de vue burkinabé et masculin...
Ces petits renards !
« Qu’on attrape ces renards, ces petites bêtes qui font du dégât dans les vignes, alors que notre vigne est en fleur ! » (Ct 2.15)
Les renards ravageaient les jardins en Judée. Cette parole est une demande d’écarter tout ce qui pourrait endommager la relation amoureuse (vigne en fleur). De nos jours, l’éducation des enfants, les finances, sont généralement nommées en tête de liste des événements qui mettent un stress important sur la relation. Toutefois, j’aimerais vous parler de « petits renards » plus sournois. Ils se présentent sous la forme de disputes anodines, mais cachent les blessures émotionnelles.
Lorsque deux conjoints s’unissent pour la vie, ils le font avec un bagage relationnel. L’être humain cherche un(e) conjoint(e) qui répondra à l’image intérieure qu’il s’est créée à partir des relations significatives passées de sa vie (généralement ses parents). Le « coup de foudre » est une espèce de déjà vu où la personne a l’impression de retrouver son morceau manquant.
Toutefois, si cette relation a la possibilité de devenir un lieu de guérison des blessures émotionnelles, elle est souvent une source de frustrations et de mésententes où les conflits du passé semblent se rejouer constamment entre les conjoints. La personne essaie de réparer inconsciemment ses blessures antérieures. Par exemple, M. et Mme Tévé se disputent sur un sujet anodin : le nombre d’heures passées devant la télévision le soir. Mme Tévé devient très émotive et part en claquant la porte. Que s’est-il passé ? Madame, à partir de son histoire personnelle, tente de se rapprocher d’un père absent et rejetant. Monsieur, à partir de son histoire personnelle essaie de se protéger d’un envahissement d’une mère « contrôlante ». Aucun des conjoints n’a conscience que son passé est en première scène et M. Tévé se demande, en allumant sa télévision, pourquoi sa femme est si émotive !
James Dobson a enquêté auprès 600 couples. Il leur a demandé ce qu’ils recommanderaient à ceux qui débutent une union. Réponses : 1) un foyer centré sur Christ ; 2) un amour engagé ; et 3) des habiletés de communication.
Les jeunes couples débutent généralement leur union avec des yeux scintillants d’amour. Toutefois, malgré une estime sincère, un manque d’habileté au niveau de la communication entraîne de nombreuses irritations et mésententes qui, à la longue, peuvent se transformer en blessures profondes difficiles à cicatriser. Les habiletés de communication et d’écoute permettent de créer un lieu propice pour nommer et résoudre les conflits et amener à la guérison les blessures qui s’y cachent.
Alors, assurez-vous d’être bien équipés pour la chasse aux renards !
—Maryse Girard, travailleuse sociale et psycho- thérapeute, partenaire au Centre d’aide psychosociale (CAP), Saint-Laurent, Québec
Causes variées...
« L’amour rend aveugle, le mariage rend la vue », dit-on. Depuis belle lurette, la problématique du mariage s’avère notoire. Du premier couple jusqu’à nos jours, les problèmes de couples ont toujours été d’actualité. Ils transcendent les barrières temporelles, géographiques, historiques, sociales, spirituelles et culturelles. Le couple chrétien ne fait pas exception. L’interrogation « qu’est-ce qui fragilise aujourd’hui les couples chrétiens » a toute sa portée et nous interpelle par rapport aux raisons qui portent aujourd’hui préjudice à la vie des couples chrétiens en général et au Burkina en particulier.
Le couple chrétien est celui dont les principes de vie reposent sur le modèle de Christ : le couple à l’image de Christ et son Eglise. Il est un processus : naît par le mariage scellé en Christ, vit, et prend fin par la mort (Rm 7.2).
Dans le contexte burkinabé, les raisons qui fragilisent aujourd’hui les couples chrétiens sont de diverses natures : des causes cachées ou profondes, des causes apparentes ou évidentes, des causes endogènes et exogènes.
Les causes cachées sont celles qui sont souvent ignorées avant et pendant le mariage. Parmi ces causes, nous avons la source de motivation du conjoint ou de la conjointe pour le mariage (intérêt matériel ou financier, pression des parents ou des amis, simple goût pour le mariage), les défauts de l’un ou de l’autre, la différence psychologique et culturelle (faiblesse de la femme : 1 Pi 3.7), l’immaturité morale et spirituelle des conjoints... Les causes apparentes sont celles qui sont perçues dans le mariage. Il s’agit des problèmes de communication, les questions financières, les problèmes sexuels, le manque de confiance et de transparence (gestion des biens), l’entretien du foyer, la jalousie, les raisons professionnelles, le poids de la culture (menace de la polygamie, autorité de l’homme)…
Les causes endogènes et exogènes sont celles qui sont internes et externes : l’univers relationnel du couple à savoir la belle-famille (ingérence : Gn 2.24), les amis (mauvaises compagnies), les enfants s’il y en a (problèmes d’éducation)…
Beaucoup se marient aujourd’hui parce qu’ils veulent être heureux, mais le bonheur tant espéré a fini par laisser place à la désillusion. Certes, le couple chrétien n’est pas une exception, mais son identité en Christ lui confère un net avantage sur les autres, parce qu’en Christ, c’est le véritable amour, en Christ c’est le véritable pardon (1 Co 13.1-13).
—Fabé Traore, traducteur de la Bible, secrétaire de l’association des églises évangéliques mennonites du Burkina Faso
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