Des temps d’incertitude. Dans de tels temps, nous cherchons des conseils. Comme lors d’une tempête, nous avons besoin d’un phare pour nous aider à naviguer dans les eaux dangereuses. La COVID-19 est une période de grande incertitude, aggravée maintenant par la crise économique, les défis environnementaux et l’instabilité politique dans de nombreux pays.
Déjà bien avant la pandémie, de nombreux amis du monde entier ont commencé à manifester une tendance croissante à se tourner vers les médias sociaux à la recherche de conseils sur la santé, l’alimentation et même l’éthique. Les gens décident quelle manière répondre à la pandémie en se basant davantage sur l’opinion d’influenceurs populaires que sur ce que disent les experts et les sources crédibles. En écrivant cet article, j’ai parlé avec deux amis de Colombie qui consultent les médias sociaux pour obtenir des conseils sur la politique et la théologie.
Internet est comme la foudre pendant un orage. Ses flashs de lumière sont époustouflants mais n’aident pas beaucoup à voir ce qui est vraiment devant nous. Pire encore, la ‘lumière’ d’internet n’est pas spontanée, mais contrôlée. Elle éclaire différentes directions basées sur des forces ayant l’intention de manipuler ou même de tromper. Je suis stupéfait du nombre de mensonges que j’ai reçus de membres de nos paroisses, transmis sous forme de vidéo utilisant un vocabulaire chrétien pour leur donner un semblant biblique. Lorsque je réponds pour démasquer les mensonges de la vidéo, je découvre qu’ils ont également été transmis à mes amis par d’autres chrétiens. Cela renforce à tort la supposée véracité de la vidéo.
Nous devons nous rappeler que les algorithmes qui gèrent ce qui paraît sur les réseaux sociaux sont motivés par la popularité, les revenus publicitaires et nos recherches précédentes. Au lieu de soutenir le discernement communautaire, ce type de communication renforce les présupposés des gens.
‘Vous êtes la lumière du monde. Une ville au sommet d’une colline n’échappe pas aux regards. Il en est de même d’une lampe : si on l’allume, ce n’est pas pour la mettre sous une mesure à grains : au contraire, on la fixe sur un pied de lampe pour qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. C’est ainsi que votre lumière doit briller devant tous les hommes, pour qu’ils voient le bien que vous faites et qu’ils en attribuent la gloire à votre Père céleste.’ (Matthieu 5/14-16)
Dans de nombreux pays, les médias sociaux façonnent la politique. Je dirais qu’ils façonnent aussi les ecclésiologies et la foi chrétienne. Mais l’influence va dans la mauvaise direction. C’est notre foi qui devrait façonner notre politique, et c’est notre foi qui devrait influencer ce que nous soutenons et répandons dans nos médias sociaux.
Jésus nous appelle à être lumière pour le monde. C’est l’Église qui devrait montrer l’exemple au monde en matière de leadership, d’éthique, de politique, de justice et de finances entre autres.
Dans ce numéro de COURIER, nous soulignons ce que notre église mondiale fait en réponse à la COVID-19. Nous vous présentons certaines de nos difficultés et de nos questions à ce sujet. Nous communiquons ce que nous apprenons et ce que nous devons renforcer en tant qu’Église mondiale. Nos sociétés doivent être façonnées par ce que nous faisons en réponse à la pandémie – et non l’inverse. Et ceci, bien sûr, est un défi. Ê bien des égards, nous ne répondons pas à notre appel à être lumière. J’espère que ce numéro de COURRIER vous encouragera à prier pour notre Église mondiale et à rechercher des moyens de vous engager au niveau mondial pour permettre à Dieu de briller par nous et en nous pendant ces temps où les eaux sont dangereuses.
—César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener, Ontario, (Canada).
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.