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Trois raisons pour lesquelles le Saint-Esprit est pertinent pour l’Église aujourd’hui
Cinquante jours après la Pâque, la communauté juive s’était réunie à Jérusalem pour la fête des Tabernacles. Au même moment, les disciples de Jésus étaient rassemblés pour attendre la promesse du Saint-Esprit.
Alors qu’ils attendaient : « Tout à coup il y eut un bruit qui venait du ciel comme le souffle d’un violent coup de vent : la maison où ils se tenaient en fut toute remplie ; ils furent tous remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler d’autres langues, comme l’Esprit leur donnait de s’exprimer » (Ac 2/2,4). De manière miraculeuse, les disciples de Jésus commencèrent à parler des langues qu’ils ne connaissaient pas.
Très vite, cette nouvelle que les disciples parlaient différentes langues se répandit à travers tout Jérusalem. Les réactions de la population allèrent de l’étonnement à la perplexité et au scepticisme.
Alors Pierre – ce même Pierre qui, cinquante jours plus tôt, avait nié toute association avec Jésus – se leva et fit son premier sermon. Rempli du Saint-Esprit, Pierre s’adressa aux milliers de personnes qui avaient crucifié Jésus. Et cette même foule, qui cinquante jours plus tôt haïssait Jésus, écouta attentivement un plaidoyer en sa faveur.
Ce jour-là, 3 000 personnes crurent en Jésus et furent ajoutées à l’Église.
C’est à la lumière d’une parole du prophète Joël que Pierre interprète les événements de ce matin-là.
En effet, dans Joël 2/28–29, Dieu a promis de déverser son Esprit sur toute chair. Dieu a promis de donner à tous une puissance divine. Et cette prophétie s’accomplit le jour de la Pentecôte. C’est ainsi que ce jour est devenu le jour de la naissance de l’Église.
Pourquoi, deux millénaires plus tard, est-il toujours important que les premiers chrétiens soient remplis du Saint-Esprit ? Que peut apprendre l’Église des événements de la Pentecôte ?

1. Le Saint-Esprit continue à déverser sa puissance sur l’Église
Dans Actes 1/8, Jésus a promis à ses disciples la puissance du Saint-Esprit pour témoigner. Avant la Pentecôte, les disciples avaient peur et se sentaient abandonnés. Après, ils n’ont plus hésité à affirmer qu’ils étaient disciples de Jésus.
La puissance qu’ils ont reçue a duré plus d’un jour. Ils ont accompli des guérisons miraculeuses, ressuscité les morts et témoigné devant le Sanhédrin. Ils sont devenus audacieux, la plupart d’entre eux allant jusqu’à risquer leur vie.
Le Saint-Esprit répand encore aujourd’hui sa puissance dans l’Église. Les institutions chrétiennes s’attaquent aux grands problèmes comme le trafic des êtres humains, les déplacements forcés, la pauvreté et la faim, la violence et la guerre.
Les membres des églises risquent leur vie pour vivre leur foi :
Greta Lindecrantz (États-Unis) a choisi d’aller en prison plutôt que de soutenir la peine de mort.
Sang-Min Lee (Corée du Sud) a refusé d’accomplir le service militaire obligatoire et a dû passé 15 mois en prison en tant qu’objecteur de conscience.
Des jeunes mennonites de Colombie ont refusé de rejoindre les groupes armés parce qu’ils pensent que « c’est incompatible avec les enseignements et l’exemple de Jésus-Christ » .
En Inde, les chrétiens suivent le Christ alors que l’intolérance religieuse et la persécution sont croissantes.
Cela n’est possible que grâce à la puissance du Saint-Esprit.
2. L’Église est par nature diverse et inclusive
Le jour de la Pentecôte, le Saint-Esprit a permis aux croyants rassemblés de « proclamer les merveilles de Dieu » dans des langues qu’ils ne connaissaient pas. Ce miracle a symboliquement renforcé la diversité de la nature de l’Église : multilingue, multiraciale et multiculturelle.
Ê partir de ce jour, plutôt qu’un groupe homogène de Galiléens, l’Église est devenue une communauté de personnes de toutes les nations, rassemblées par amour pour le Christ.
Dans son sermon, pour interpréter les événements de ce matin là, Pierre cite le prophète Joël :
Alors, dans les derniers jours, dit Dieu,
je répandrai de mon Esprit sur toute chair,
vos fils et vos filles seront prophètes,
vos jeunes gens auront des visions,
vos vieillards auront des songes ;
oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes
en ces jours-là je répandrai de mon Esprit
et ils seront prophètes. (Ac 2/17–18).Le jour de la Pentecôte est historique parce que Dieu a accompli ce jour-là une prophétie faite des centaines d’années auparavant.
Au temps de l’Ancien Testament, l’Esprit était presque toujours répandu uniquement sur les prophètes, les prêtres et les rois. Le jour de la Pentecôte, cela a changé. Tous les croyants ont reçu le Saint-Esprit quelque soit leur âge, leur sexe et leur statut social.
L’Église est devenue un lieu où chacun – jeunes et vieux, hommes et femmes – compte. Et tous ont reçu le pouvoir de contribuer à la vie et à la mission de l’Église.
3. L’Église est un avant-goût du royaume de Dieu
Le passage d’Actes 2/42–47 montre ce à quoi ressemble le royaume de Dieu sur la terre :
Dans la première église, tous vivent ensemble d’un commun accord. Ils vivent dans la communion fraternelle, ils se consacrent aux enseignements des apôtres, ils prient et rompent le pain ensemble, ils vendent leurs biens et leurs possessions pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. « Et le Seigneur adjoignait chaque jour à la communauté ceux qui trouvaient le salut » (Ac 2/47).
Les caractéristiques du royaume étaient présentes dans la première église : unité dans la diversité et contentement (désir de manifester de l’amour pour les autres et d’apprendre plutôt que de diviser et de dominer), partage et préoccupations les uns pour les autres d’un cœur joyeux et sincère (sans cupidité) et désir de louer Dieu.
La première église est un modèle à suivre pour nous afin de discerner si les caractéristiques du royaume sont présentes parmi nous.

Une table devant nous
John Driver, dans son livre Vivre Ensemble, Unis dans l’Esprit, nous présente une belle image d’une « table fraternelle ».
Grâce à la CMM, une table fraternelle est dressée devant nous. Ê cette table sont assis des peuples du monde entier : ils témoignent de l’œuvre du Saint-Esprit à l’œuvre dans les églises, ils proclament les merveilles de Dieu, ils nous rassemblent et ils nous rendent participants dans le corps de Christ.
Que ces témoignages nous encouragent à faire confiance à la puissance du Saint-Esprit pour lui permettre d’agir à travers nous.
Les problèmes qui touchent notre génération demandent que l’Église intervienne activement. Il est impossible de s’attaquer à ces difficultés par de simples efforts humains. La puissance du Saint-Esprit, ainsi qu’un esprit d’unité au sein de la famille anabaptiste mondiale, sont nécessaires pour que l’Église soit à la hauteur pour témoigner au monde et manifester les valeurs du royaume.

—Elisabeth Kunjam est membre de l’église Frères Mennonites d’Inde. Elle a participé à la Commission Diacres (2015-2018).
Elle a parlé à Renouveau 2027 : ‚ÄòLe Saint-Esprit nous transforme’ à Kisumu (Kenya) le 21 avril 2018. Cet article est adapté de sa présentation.
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2018 de Courier/Correo/Courrier.

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De nombreux témoignages écrits concernant le début du mouvement anabaptiste mentionnent que l’œuvre du Saint-Esprit en est la principale force motrice. Le Saint-Esprit est donné aux personnes qui le désirent. C’était le cas lors de la Pentecôte (Actes 2) pendant que les disciples priaient ; c’était le cas à l’époque de la Réforme ; et c’est le cas aujourd’hui.
Le Saint Esprit du temps des apôtres jusqu’à celui de Luther
Les anabaptistes et les protestants en général devraient se souvenir que l’Église chrétienne n’a pas commencé avec eux. Pendant les 15 siècles précédents, le Saint-Esprit s’est manifesté de nombreuses fois. Souvenons-nous des premiers martyrs chrétiens, qui, par la force de l’Esprit, étaient prêts à donner leur vie, et qui, même torturés et mis à mort, sont restés fidèles. Beaucoup de mystiques, dans les monastères, les déserts, les grottes, et souvent occupant des responsabilités importantes dans l’Église ont cherché à être remplis du Saint-Esprit, et ont agi par sa puissance et sa sagesse. Les missionnaires aussi, apportant l’évangile en Europe, en Russie, en Inde et en Afrique du Nord, ont prouvé que l’Esprit de Dieu envoie, et permet de franchir toutes les barrières culturelles.
Le Saint-Esprit pendant la Réforme
Luther, Zwingli et Calvin ont tous les trois souligné l’action de l’Esprit de Dieu quand ils ont redécouvert et redéfini l’évangile biblique de la grâce. Non seulement une expérience profonde de paix et de réconfort spirituels, mais aussi un sens très fort de ‘libération de la religion’ et de ‘libération de l’oppression sociale’, y ont été associés. Thomas Müntzer, bien que tragiquement trompé à la fin, a appliqué le Saint-Esprit aux questions de justice sociale et de droits des pauvres et des marginalisés. Melchior Hoffman a évoqué avec une grande sensibilité spirituelle l’effusion de l’Esprit sur la nouvelle Jérusalem à venir.

Le Saint-Esprit et la dissidence anabaptiste à Zurich en 1525
Le groupe de jeunes érudits autour de Zwingli a très tôt associé l’autorité de l’Écriture à la pratique ecclésiale sous la direction de l’Esprit. Lors des débats d’octobre en 1523, ils ont défié Zwingli de subordonner la décision du conseil municipal à l’autorité de l’Esprit. Conrad Grebel l’a exprimé ainsi : « L’Esprit de Dieu a déjà pris la décision ».
Dans la nuit du 21 janvier 1525, « 15 frères étaient réunis en prière dans la maison de Félix Manz après que le conseil de Zurich leur ait interdit de propager leur foi. Il est écrit qu’après avoir prié, George Blaurock, poussé par l’Esprit, a demandé à Conrad Grebel de le baptiser sur la confession de sa foi… ».
Très vite, les anabaptistes ont été confrontés à un nouveau problème : le nationalisme suisse ou la sécurité européenne sont-ils au-dessus du commandement de Dieu concernant la non-violence et l’amour des ennemis ? Les croyants anabaptistes de Suisse ont exhorté Thomas Müntzer et ceux qui rejoignaient la révolte des paysans à ne pas prendre l’épée, mais à faire confiance à l’intervention de l’Esprit de Dieu.
Quand Michael Sattler a écrit la confession de Schleitheim, l’assemblée locale a clairement statué que les chrétiens renonçaient à l’épée physique pour prendre ‘l’épée de l’Esprit’. Lors de son procès, Michael a déclaré qu’il préférait être tué par un musulman plutôt que de faire partie d’une ‘armée chrétienne’ qui les tue.
Le témoignage de paix et le pouvoir de l’Esprit sont donc étroitement liés dans la tradition anabaptiste.
Le Saint-Esprit aujourd’hui
Quand les mennonites et les pentecôtistes se sont rencontrés à Pasadena en 2006 pour célébrer le centième anniversaire du renouveau de la rue Azusa, ils ont réalisé que le mouvement de renouveau et celui des anabaptistes avaient beaucoup de choses en commun, en particulier la mission, la non-violence, la doctrine de la nouvelle naissance spirituelle et le baptême de l’Esprit.
Conclusion
Ê mon avis, le mouvement anabaptiste a recouvré trois dimensions essentielles concernant la théologie et la pratique du Saint-Esprit :
- L’Esprit conduit à la vérité et à une nouvelle vie en Christ.
- L’Esprit donne de la force dans la faiblesse et lors de persécution.
- L’Esprit détruit les barrières (culturelles, sociales, nationales) et incite au travail missionnaire.
Paul résume cette expérience dans 2 Tm 1/7–8 : ‘Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi.
N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur [….].’
—Alfred Neufeld a été président de la Commission Foi et Vie (2009-2018). Il était récemment recteur de l’Universidad Evangélica del Paraguay à Asuncion (Paraguay). Il est membre de la Vereinigung der Mennoniten Brüdergemeinden Paraguays (Frères Mennonites).
Il a parlé lors de Renouveau 2027 : ‘Le Saint-Esprit nous transforme’ à Kisumu (Kenya) le 21 avril 2018. Cet article est adapté de sa présentation.
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2018 de Courier/Correo/Courrier.

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Est-il possible de gagner sa ‘vie’ sans ‘tuer’ l’environnement ?
Dans un pays où des milliers de personnes meurent chaque année des effets dévastateurs des super typhons, c’est une question majeure. Des vies ont été perdues et des infrastructures valant des milliards endommagées à cause des inondations et des glissements de terrain causés par la dénudation des forêts, l’envasement des rivières, l’accumulation excessive des ordures et les extractions industrielles hasardeuses.
En ce moment même, la couverture forestière des Philippines perd chaque année 262 500 hectares. Dans ce pays, les pratiques agricoles se limitent pour l’essentiel à la monoculture : l’abattage des arbres pour des cultures commerciales fortement tributaires d’engrais et de pesticides. On connait les dégâts sur l’environnement mais, « Existe-t-il une alternative ? »
C’est une des questions souvent posées à Peacebuilders Community Inc. (PBCI) par la plupart des communautés avec lesquelles elle travaille. Dann et Joji Pantoja ont fondé PBCI dans le cadre de leur travail avec Mennonite Church Witness, en 2006 à Mindanao, dans le sud des Philippines, région confrontée à des conflits armés depuis des décennies. Face à la corruption, la répartition inégale des richesses, la discrimination et les injustices datant de la colonisation et se poursuivant jusqu’à ce jour, se sont formés des groupes armés indépendants.
Lorsque BCI collabore avec les communautés, elles lui demandent : « Comment parler de paix quand on a faim ?». Ainsi, il faut chercher des solutions pour répondre aux besoins économiques de la population et, en même temps, prendre soin de l’environnement conformément à la définition biblique de la paix :
- Harmonie avec le Créateur – transformation spirituelle
- Harmonie avec l’être – transformation psychosociale
- Harmonie avec les autres – transformation sociopolitique
- Harmonie avec la création – transformation économico-écologique.
L’une des solutions qui a émergé est la production de café. PBCI a remarqué que les chrétiens, les musulmans et les Lumads (peuples autochtones de Mindanao) offrent tous du café à leurs visiteurs. Le café est devenu un symbole de la paix parce que ces trois groupes, habituellement en total désaccord, partagent cette pratique. C’est ainsi que ‘Coffee for Peace Inc.’ a été créé en 2008.
En outre, le café pousse mieux dans un contexte écologique équilibré car il est très sensible à son environnement. Le café encourage aussi le reboisement et les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
En utilisant les principes du commerce équitable, PBCI forme les cultivateurs à la paix et à la réconciliation, à la production et la transformation du café, au commerce équitable et à l’entrepreneuriat social.
Au centre des Philippines, la communauté des Assemblées de Dieu Immanuel (ICACG) à Pres. Roxas Capiz, a subi la colère du typhon Haiyan en 2013. Les gens ont perdu leur source de revenus et leurs maisons ont été terriblement endommagées. Ils ont dû relancer leur économie et en même temps développer leurs propres capacités à pouvoir intervenir immédiatement quand une catastrophe se produit. Ils ont également dû remédier à la dénudation de leurs collines où pousse principalement du maïs.
En février 2017, l’ICACG a invité PBCI à les former. En décembre, ils déjà avaient reboisé les collines avec 5 000 caféiers qui devraient porter leurs fruits en 2020. Pour répondre à leurs propres besoins, ils ont intercalé divers légumes dans les plantations de café sans utiliser d’engrais et de pesticides. Au cours des cinq prochaines années, l’ICACG va reboiser 25 hectares de plus avec 25 000 caféiers. Ils ont été invités par quatre barangays (villages) voisins qui ont les mêmes problèmes de pauvreté et de déforestation intensive, pour leur enseigner les principes de la culture biologique et les aspects de la paix et de la réconciliation.
Ces communautés sont des témoignages vivants montrant que nous ne devons pas ‘tuer’ notre environnement pour ‘vivre’. Nous pouvons vivre en harmonie avec la création tout comme le Créateur nous a commandé de le faire.
—Twinkle A. Bautista est missionnaire pour la paix et la réconciliation à Kalinga (Philippines), où elle travaille avec Peacebuilders Community Inc., une organisation anabaptiste.
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2018 de Courier/Correo/Courrier.

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« L’avion ! L’avion ! » C’est comme cela que commençait un programme télévisé que je regardais quand j’étais enfant à Bogota. Il s’agissait d’une île où quiconque y arrivait pouvait réaliser tous les vœux qu’il désirait. « L’Isle de la Fantaisie », c’était son titre.
Il est tout à fait possible de vivre sur l’île de la fantaisie aujourd’hui, d’espérer que tous nos désirs matériels s’accomplissent. De nombreuses publicités à la télé disent : « Vous aimeriez avoir ceci ou cela ? Alors tout ce que vous avez à faire c’est… » Les stratégies de marketing, les réseaux sociaux, les médias et même les églises plantent en nous des désirs déguisés en besoins qui n’existaient pas auparavant.
Notre vie de consommation est importante pour Dieu. Notre mode de vie – et ce que nous consommons – porte toujours un message. Jésus lui-même nous met en garde contre les risques que nous courons en ce qui concerne les choses matérielles. Les posséder – ou ne pas les posséder – peut produire un empressement et de l’anxiété et peut même conduire à déplacer Dieu. Comme il est difficile de faire la distinction entre les besoins réels, les envies et le superflu !
Dans notre tradition anabaptiste, nous croyons que la façon dont nous gérons l’argent et ce que nous consommons est profondément spirituelle. C’est pourquoi le concept de « simplicité » s’est développé très tôt dans nos communautés. « Vivre simplement » suppose un mode de vie opposé à ce que nos sociétés enseignent la plupart du temps. L’une des personnes qui m’a profondément marqué était membre de nos églises du Canada. En tant que propriétaire d’une grande entreprise, il avait décidé de limiter son salaire de patron et de faire don des bénéfices supplémentaires de sa société à des projets d’églises. Sa vie était un exemple concret de rejet de l’accumulation matérielle et de choix de la simplicité !
Cependant, j’ai également rencontré dans nos églises des gens qui ont une mauvaise compréhension de ce qu’est la « simplicité ». Vivre simplement est parfois assimilé avec la pauvreté. Cependant, tous les pauvres ne mènent pas une vie simple et donc les pauvres aussi doivent faire ce choix de mode de vie. Il différent de vivre dans la simplicité parce que l’on a décidé de vivre ainsi et de vivre de la sorte parce qu’il n’y a pas d’autre choix.
Vivre simplement peut parfois être parfois confondu avec le manque de propreté et d’ordre. Vouloir paraître simple mène parfois à la négligence personnelle, à la saleté, au désordre et au mauvais goût. Cependant, vouloir apparaitre simple ne conduit pas nécessairement à faire des économies. Comme c’est spécial de rencontrer des personnes qui pratiquent un style de vie simple qui attire par son sens esthétique, par son ordre et sa propreté !
Un vie de simplicité englobe beaucoup de choses. Cela a à voir avec notre gestion du temps et notre utilisation de l’argent. Elle nous enseigne que, effectivement, le moins peut le plus. La pratique d’une vie simple affecte nos priorités, le recours aux prêts, le but de l’épargne, la façon dont nous gérons notre travail et les temps de repos. Elle nous invite à la générosité et à réévaluer l’idée de « posséder ». La vie simple a trait à la protection de l’environnement, qui à son tour est liée au développement durable, au commerce équitable, à l’agriculture biologique et au recyclage, entre autres choses.
Dans ce numéro de Courrier, nous avons voulu nous pencher sur ce dernier aspect : La protection de l’environnement. Au cours des derniers mois, beaucoup de nos églises ont souffert dû à des catastrophes naturelles. Sans aucun doute, ce que nous faisons pour satisfaire nos désirs
consuméristes finit par affecter négativement des sociétés entières dans d’autres parties du monde et les membres de notre propre famille spirituelle qui y habitent.
C’est l’une des raisons pour lesquelles nous devons nous rappeler que le contraire d’une vie simple c’est l’individualisme, l’égocentrisme et le consumérisme. Tous ces ‘-ismes’ renforcent l’idée que nous sommes la chose la plus importante sur terre, nous éloignant de Jésus et de son message de compassion ; un message qui nous invite à nous centrer sur les autres ; une compassion qui s’étend et englobe toute la création.
Vivre dans la simplicité et avec compassion ne devrait pas faire l’objet d’une loi. Jésus ne nous appelle pas à établir une liste universelle de ce qu’il faudrait porter, dépenser ou consommer. Ce n’est pas pareil de vivre simplement à la campagne qu’à la ville, ce n’est pas la même chose de vivre simplement dans le Monde Majoritaire que dans le Monde Minoritaire. Nous devons prendre ces décisions selon chaque contexte. Il appartient à chaque église, dans son environnement, de discerner et de décider, en s’appuyant sur le Saint-Esprit et en dialogue avec les autres communautés de foi, ce que signifie pratiquer une vie simple dans son contexte particulier. Ma prière est que ce numéro de Courrier puisse servir à ce que nous continuions de croître dans cet effort.
—César García, secrétaire général de la CMM, travaille au siège social de Bogotá (Colombie)
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2018 de Courier/Correo/Courrier.

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Bogota, Colombie – Nous sommes reconnaissants pour le flux constant des contributions à la CMM, qu’elles viennent de nos églises membres, des paroisses ou des personnes. Nous sommes un peu surpris que cette année, les dons soient moins importants que d’habitude, ce qui fait qu’à la fin août nous sommes en retard sur notre budget. Les contributions des personnes et des assemblées locales sont celles qui sont les plus faibles par rapport aux autres années. Il est difficile pour nous d’anticiper combien nous recevrons, quand tant de dons sont faits en décembre.
Pensez maintenant à la manière dont vous pourriez continuer à soutenir le ministère et la présence de la CMM, surtout entre les rassemblements mondiaux.
Voir www.mwc-cmm.org/faireundon
—Len Rempel, responsable des opérations
Contributions reçues en pourcentage du budget au 31 août 2016
Budget total 2016
663 451 USDContributions reçues256 740 USD39 %Dons moyens mensuels
Janvier – août 52 %
Septembre – novembre 22 %
Décembre 26 %
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Les premiers anabaptistes à Augsbourg, en Allemagne, se réunissaient dans la grande maison blanche (à gauche sur cette image) au péril de leur vie. L’historien mennonite allemand, théologien et militant pour la paix, Wolfgang Krauss raconte cette histoire aux anabaptistes contemporains qui suivirent la visite guidée des sites historiques d’Augsbourg lors des réunions du Comité Exécutif de la Conférence Mennonite Mondiale en février 2017.
Le dimanche de Pâques de 1528, 100 anabaptistes se réunirent en secret dans cette maison pour célébrer la résurrection de Jésus. Certains s’échappèrent lorsqu’ils apprirent que les autorités les surveillaient, mais 88 personnes restèrent. La police lança l’assaut sur le bâtiment et arrêta tous les participants du culte, mains et poings liés. Les autorités expulsèrent ceux qui ne venaient pas d’Augsbourg et firent fouetter les Augsbourgeois. Ils en torturèrent certains, et exécutèrent le chef du groupe qui refusait d’abjurer.
« Heureusement, les anabaptistes ne sont plus persécutés aujourd’hui », commenta un des visiteurs – ce qui provoqua la réponse immédiate d’un homme originaire d’un autre continent : « Bien sûr que si, nous le sommes toujours ! »
La conversation se tourna alors vers les choix difficiles que les anabaptistes doivent faire aujourd’hui pour suivre Jésus dans des pays où les chrétiens sont une minorité méprisée ou marginalisée.
J. Nelson Kraybill, président de la CMM.

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« Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde. »
Lors de ‘Renouveau 2027’ : ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures à partir de perspectives anabaptistes’ à Augsbourg (Allemagne) le 12 février 2017, le comité des YABs (Young AnaBaptists) a médité le texte de Matthieu 28/19–20 en partant de leur perspective locale. Les articles de cette section de Perspective sont adaptés de leurs présentations.
Dieu nous donne de nombreux commandements : il est interdit de voler ou de tuer (Ex 20/15,13), nous devons nous efforcer de ne pas être jaloux (Ex 20/17) et de vivre dans la paix et la vérité (Rm 12/18).

Beaucoup d’entre eux nous demandent de changer notre mode de vie : agir mieux, être plus généreux, pardonner à ceux qui nous ont offensés.
D’autres instructions sont tournés vers les autres : prendre soin des pauvres, de ceux qui ont faim ou ont besoin de vêtements (Mt 25/34–36).
Mais qu’en est-il de la mission que Jésus a donnée à ses disciples dans Mt 28/19–20 : ‘Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit.’
Beaucoup de chrétiens (dont les mennonites) pensent que cette mission est l’une des plus importantes des Écritures. Grâce à ce commandement, les chrétiens sont nombreux dans le monde d’aujourd’hui. Imaginez que les disciples soient retournés dans leurs familles et à leur travail… Peut-être auraient-ils parfois pensé aux bons moments passés avec Jésus, mais les enseignements de Jésus se seraient vraisemblablement perdus peu à peu.
Au lieu de cela, partout dans le monde, des groupes très nombreux suivent les enseignements du Christ. Nous partageons nos espoirs, notre foi et notre vision d’amour et de paix, et nous avons des occasions de communion fraternelle dans des associations comme la CMM.
Une société multiculturelle
Mais, étant néerlandaise, j’ai quelques problèmes pour annoncer l’Évangile. Les Pays-Bas sont une société multiculturelle. Comme dans beaucoup d’autres pays occidentaux, le nombre d’immigrants a progressivement augmenté depuis la Seconde Guerre Mondiale. Cela nous a apporté beaucoup de bonnes choses. Notre culture a été enrichie par la découverte d’autres convictions religieuses.
Mais, comment comprendre les instructions de Jésus dans une société multiculturelle ?
Est-ce ma responsabilité d’aller chez mon voisin ou ma voisine musulman(ne) et de lui demander de se convertir à ma propre foi ? De dire à mes amis juifs qu’ils se trompent ? Que je peux leur enseigner ce qui est juste ? Je ne le crois pas.
J’aime parler de ma foi avec des personnes de tous horizons, cultures et religions. Mais ma foi est aussi personnelle. Il existe de nombreuses différences même chez les mennonites. Quelquefois, j’ai autant de points communs avec un ami musulman qu’avec un autre chrétien. Suis-je censé dire aux autres que c’est moi qui ait raison ?
Il me semble qu’il vaut mieux suivre l’exemple de Jésus avec la femme samaritaine dans Jn 4. Ils se sont assis, ont bu de l’eau, et tout en conversant, ils ont aussi partagé leur foi. Je crois que c’est un exemple de vie en harmonie entre tous les êtres humains.
Une société laïque
Cependant, je vis non seulement dans une société multiculturelle, mais aussi dans une société laïque, où beaucoup pensent que « l’institution » de l’église est obsolète et que la foi n’a plus de sens. Alors je dis à ceux qui veulent l’entendre que je suis prédicatrice laïque dans notre église mennonite. J’invite les gens à venir écouter, pour voir si ma foi les intéresse et s’ils aimeraient aussi devenir chrétiens.
Surtout, je crois que nos actes sont ce qu’il y a de plus fort pour montrer le sens de la foi : créer un monde meilleur et paisible. Je mets ainsi en pratique les autres dernières paroles de Jésus :
« Mais vous recevrez de la puissance quand l’Esprit saint viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac 1:8).
En m’occupant de ceux qui sont autour de moi, en agissant avec davantage de bonté que je n’en ressens, et en aidant ceux qui en ont besoin, j’essaie de ‘donner des mains et des pieds’ à cette tâche. Nous le pouvons tous.
—Jantine Huisman est membre du comité des YABs (Young AnaBaptists). Elle fait partie de Doopsgezinde Kerk Joure (l’église mennonite Joure), une assemblée de la Algemene Doopgezinde Societeit.
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

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« Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde. »
Lors de ‘Renouveau 2027’ : ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures à partir de perspectives anabaptistes’ à Augsbourg (Allemagne) le 12 février 2017, le comité des YABs (Young AnaBaptists) a médité le texte de Matthieu 28/19–20 en partant de leur perspective locale. Les articles de cette section de Perspective sont adaptés de leurs présentations.
C’est l’ordre missionnaire de Jésus à ses disciples. Jésus voulait que l’évangile atteigne toutes les nations et, pour cela, il a décidé d’utiliser les êtres humains. Il s’est d’abord servi de ses disciples. Ceux-ci, à leur tour, ont fait d’autres disciples qui ont eu la même responsabilité : ‘aller et faire des disciples’. La mission de l’Église, en tant que groupe de disciples du Christ, était de propager la bonne nouvelle.

Le mot ‘aller’ est actif. Jésus n’a pas dit : « Attendez que je vous envoie quelqu’un… », mais il a dit : « Allez et faites des disciples ». Par conséquent, si un disciple de Christ veut faire plus de disciples, il doit être proactif. Au lieu d’attendre que les autres viennent à l’église, nous devons aller dans le monde partager la bonne nouvelle avec nos voisins.
La question est donc : comment partager la bonne nouvelle avec ceux qui m’entourent ?
Il y a plusieurs méthodes d’évangélisation. Les trois plus connues et utilisées en Amérique du Sud sont le porte-à-porte, l’évangélisation de masse et l’évangélisation par l’amitié. Chacune de ces méthodes présente des avantages et des inconvénients, surtout en ce qui concerne le temps investi et la profondeur du travail. Cependant, toutes sont valides et peuvent être utilisées en fonction du contexte et du besoin.
En ce qui concerne l’église des frères mennonites du Paraguay, une des méthodes utilisées est ‘l’impact social’. Les membres de l’église se consacrent à l’établissement de foyers pour les enfants dans le besoin, à la construction d’hôpitaux, d’écoles et d’églises, toujours selon les besoins de la région. En outre, l’église a mis en place une station de radio pour transmettre l’évangile et les valeurs chrétiennes.
Par l’intermédiaire de ces organisations, nous cherchons à offrir un service de base aux personnes qui nous entourent, afin de partager l’évangile avec eux.
Une autre méthode utilisée dans notre groupe de jeunes et dans d’autres églises au Paraguay est le football. Au Paraguay, vous ne pouvez pas jouer au volleyball, au basketball ou au baseball : il n’y a que le ‘football’ ! Et tout le monde y joue ! C’est pourquoi certaines églises, dont la nôtre, choisissent de jouer au football le samedi et le dimanche soir pour attirer les gens. Le but principal de cet événement n’est pas d’écouter une prédication ou de chanter des chants spirituels, mais de jouer au football et de se faire de nouveaux amis. Nous espérons ainsi les encourager à venir aux réunions de jeunes et à accepter le Christ comme leur Sauveur.
Lorsque ces personnes se sentent à l’aise dans notre groupe, elles sont invitées aux réunions de jeunes ou à un groupe d’étude biblique. Parfois, elles y viennent aussi par elles-mêmes. Certaines acceptent le Christ comme leur Sauveur par un ami, d’autres pendant un culte ou un camp.
En Amérique latine, nous croyons que l’évangélisation doit être adaptée à la culture et au contexte dans lesquels se trouve chaque église. Indépendamment de la méthode utilisée, les croyants sont motivés pour transmettre naturellement et activement leur foi personnelle en Christ.
Pour nous, évangélisation ne signifie pas intolérance. Nous croyons que l’œuvre rédemptrice de Jésus sur la croix est le seul chemin vers le Père et vers le ciel, c’est pourquoi c’est notre devoir de partager ce message de grâce et de salut.
—Dominik Bergen, membre de l’église des frères mennonites du Paraguay, a représenté l’Amérique latine au comité des YABs depuis sa nomination au Sommet mondial de la Jeunesse lors de la 16e Assemblée à Harrisburg (États-Unis), en juillet 2015 jusqu’à la réunion du Comité exécutif à Augsbourg (Allemagne) où il a commencé à assurer la représentation régionale de l’Amérique latine. Oscar Suárez (Colombie) le remplace. Dominik a commencé des études dans un séminaire en Allemagne.
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

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« Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde. »
Lors de ‘Renouveau 2027’ : ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures à partir de perspectives anabaptistes’ à Augsbourg (Allemagne) le 12 février 2017, le comité des YABs (Young AnaBaptists) a médité le texte de Matthieu 28/19–20 en partant de leur perspective locale. Les articles de cette section de Perspective sont adaptés de leurs présentations.
J’ai grandi dans un petit village des Philippines, loin des villes, près des montagnes, des lacs et des fermes. Je vis dans une communauté où les gens sont très proches et le mode de vie très simple.

Nous sommes orientées vers les relations. Nous partageons ce que nous avons avec nos voisins, confiants que lorsque nous aurons besoin d’aide, ils feront de même. Parfois, plusieurs générations vivent sous un même toit. Nous avons tendance à être émotifs : le filipino a des mots pour décrire des sentiments intenses que d’autres langues n’ont pas.
Dans une communauté pauvre comme la nôtre, lorsque nous avons besoin de certaines choses, nous demandons au Seigneur. Quand un enfant est malade, nous prions pour sa guérison parce que c’est notre seule option. Lorsque l’on n’a rien, des miracles se produisent, et l’on est reconnaissant pour chaque manifestation de la grâce de Dieu, si petite soit-elle.
Nos pasteurs ont à peine terminé leurs études secondaires, et seuls quelques responsables de notre église ont de l’instruction. Aucun d’entre eux n’est diplômé d’un séminaire mennonite. Je rêve que nos jeunes aient davantage de contacts internationaux, soient bien formés et plus unis théologiquement.
Cela m’amène à notre texte : les instructions de Jésus à ses disciples à la fin de sa vie sur terre.
La première étape du discipulat consiste à laisser Christ être le maître : être complètement dépendant de sa volonté comme un bateau sans pagaie ne dépendant que du vent, conserver un cœur prêt à vendre toutes possessions et à les donner aux pauvres, et cela uniquement pour suivre le Christ. C’est le cœur des disciples. Il faut être prêt à mourir pour sa foi, à tout laisser derrière soi pour mener une vie paisible dans d’autres parties du monde comme les premiers mennonites l’ont fait.
La deuxième étape du discipulat est la formation, le processus d’apprentissage pour suivre le Christ. Le baptême ne fait pas immédiatement de nous un disciple ayant de la maturité.
Troisièmement, être disciple signifie faire des disciples. C’est la responsabilité de tous les croyants, pas seulement des pasteurs. C’est la vocation des disciples du Christ. Jésus est allé chercher des disciples, leur a demandé de le suivre, les a instruits et a pris soin d’eux ; ensuite il leur a demandé de faire de même et de faire d’autres disciples. Ce n’est pas le don de quelques-uns seulement, c’est la responsabilité de tous.
La passion de faire des disciples trouve sa source dans une compréhension profonde et une pleine expérience du pouvoir et de la grâce de Dieu.
Accompagner et instruire les autres devraient se faire de manière systématique.
Dans notre organisation de jeunesse mennonite aux Philippines, nous avons réalisé que les jeunes s’en allaient, alors nous avons créé une méthode. Ces derniers mois, cela a doublé le nombre des jeunes qui participent et a mis en place de nombreux responsables. Le concept est un cycle d’accompagnement et d’instruction mettant l’accent sur les relations et la responsabilité mutuelle.
Nous choisissons des jeunes déjà engagés dans un ministère. Nous commençons à les former à être de bons responsables, à savoir enseigner, s’occuper des nouveaux croyants et à gérer un petit groupe. Ê mesure qu’ils sont formés et fortifiés, ils commencent à s’occuper les uns des autres, à inviter des amis, à animer leurs propres études bibliques, à parler à leurs parents, leurs frères et sœurs et leurs amis, faisant de nouveaux disciples du Christ.
J’espère que notre culture encouragera chacun à accompagner et à être redevables mutuellement. Et je demande à ceux qui sont diplômés du séminaire, qui sont théologiens, qui ont plus d’expérience : voudriez-vous partager vos connaissances ?
Si nous voulons rester pertinents et être la voix et les ambassadeurs de la paix dans ce monde, nous devons être plus volontaires dans notre approche en obéissant au commandement du Christ ! Nous devons nous imprégner profondément de l’amour du Christ et nous nous passionnerons pour le discipulat. Nous, les Asiatiques, nous nous multiplions en ayant des enfants, mais en tant qu’église, nous nous multiplions par le discipulat.
—Ebenezer G. Mondez fait partie du Comité YABs (Jeunes anabaptistes). Il est membre de Lumban Mennonite Bible Church, Integrated Mennonite Church Inc., aux Philippines.
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

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« Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde. »Lors de ‘Renouveau 2027’ : ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures à partir de perspectives anabaptistes’ à Augsbourg (Allemagne) le 12 février 2017, le comité des YABs (Young AnaBaptists) a médité le texte de Matthieu 28/19–20 en partant de leur perspective locale. Les articles de cette section de Perspective sont adaptés de leurs présentations.
J’ai grandi au Zimbabwe, en Afrique australe, un pays où le christianisme a été importé en même temps que la civilisation et le commerce. Dans ce contexte, je ne me suis jamais senti obligée de transmettre le message de Christ.

L’ordre missionnaire de Jésus concernait une élite – ceux qui y étaient « appelés ». En tant que membre du corps du Christ, je devais simplement me débarrasser du péché, lire la Bible, prier et attendre d’aller au ciel. Répandre l’Évangile était le devoir de ceux qui avaient amené le christianisme au Zimbabwe. Un missionnaire était quelqu’un dont la peau était plus claire que la mienne, qui parlait une langue considérée comme supérieure à la mienne parce qu’elle n’avait aucun clic (son produit par la langue) et qui venait d’un endroit lointain. Je n’ai jamais pensé qu’un homme noir ou qu’une femme noire puisse être missionnaire.
Un commandement à suivre
Maintenant, je me rends compte que lorsqu’on s’est repenti, on a un devoir à remplir, un commandement à respecter : c’est de parler aux autres de Jésus-Christ.
Quand nous commençons à suivre Jésus-Christ, nous voulons aimer comme lui, vivre comme lui, et surtout parler du royaume de Dieu comme il l’a fait quand il marchait sur la terre. Notre devoir est d’aider ceux qui sont perdus en leur faisant connaître Jésus, afin qu’il les sauve.
Pour moi, l’ordre missionnaire de Jésus dans Mt 28/19 s’adresse à tous les disciples de Jésus-Christ. Et ce commandement joue un grand rôle dans l’expansion du royaume de Dieu.
Faire des disciples
Faire des disciples nous appelle à sortir de notre routine. Il faut quitter notre zone de confort. Quelquefois, il faut aborder des étrangers et leur parler de Jésus-Christ. Dans mon pays, l’accueil varie. Si l’on essaie une approche individuelle, on peut être pris pour un voleur ou quelqu’un qui n’a rien de mieux à faire. Dans mon contexte, il vaut mieux partager le message du Christ lors de croisades ou de programmes de sensibilisation et la réponse est habituellement positive.
Faire des disciples, cela veut aussi dire ne pas choisir qui on contacte. L’évangile est pour tous. Il n’y a pas de ségrégation en ce qui concerne le message du Christ, ni envers ceux qui le partagent ni envers ceux qui le reçoivent : Jésus-Christ nous a demandé d’aller faire des disciples de toutes les nations. Peu importe la race, la tribu, la langue, le sexe ou l’âge, on n’est jamais trop jeune ou trop vieux pour parler de Christ.
Ce n’est pas à nous de juger si les autres sont dignes ou non de recevoir le message du Christ, quelques soient notre perception des autres et notre vision de leur monde. Personne n’est trop bon ou trop mauvais pour recevoir la grâce de Dieu – c’est un don. Le Saint-Esprit transformera chaque personne pendant son cheminement spirituel.
Vous qui cheminez sur cette terre, suivez-vous les commandements du Christ ? Une fois que l’on comprend que c’est une question de vie éternelle ou de châtiment éternel, on devient désireux de faire des disciples, dans le but de parler à autant de personnes que possible de Jésus-Christ. Si vous êtes sélectif concernant l’annonce du message de Christ, réfléchissez bien et priez, car le royaume de Dieu est ouvert à tous !
—Makadunyiswe Ngulube est membre du comité YABs (Jeune anabaptistes). Elle vient de l’église des Frères en Christ Mount Pleasant, une assemblée d’Ibandla Labazalwane kuKristu eZimbabwe d’Harare (Zimbabwe).
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

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Il y a une expression qui dit que l’on ne réalise pas ce que l’on a jusqu’à ce qu’on le perde, et je rajouterais, jusqu’à ce qu’il y ait un risque réel de le perdre.
Il en est de même de nos ressources naturelles. Pendant longtemps nous avons eu accès à de l’eau propre, nous avons respiré un air pur et avons vécu dans un environnement propre et agréable. Mais quand notre ville à commencé à s’étendre, nous avons commencé à voir apparaitre des déchets autour de nous, notre air est devenu de mauvaise qualité. Tout à coup on nous dit que les rivières et les ravins d’où provient de moins en moins d’eau, sont en danger parce que le pays a vendu la terre de ces sources à des compagnies minières qui extraient de l’or, alors nous commençons à nous inquiéter.
Notre responsabilité pour l’environnement
C’est ce qui nous a amené à prendre au sérieux la protection de la nature et à rejoindre dans la lutte un grand nombre de personnes, pas forcément chrétiennes, mais avec un amour profond pour la nature. Nous croyons qu’il est de notre devoir d’impliquer notre église dans la lutte contre l’exploitation minière de l’or programmée dans la région de Cajamarca, avec toutes les graves implications sur l’environnement que cela représente.
Nous avons donc commencé à participer aux manifestations « marche carnaval » pour la vie, l’eau et le contrôle de nos territoires. En plus des implications sociales et environnementales de ces actions, elles eurent également des répercussions politiques. En effet, cela a amené les régions à promouvoir la consultation populaire, pour décider si les populations veulent des concessions minières qui affectent l’environnement de leurs territoires. Le gouvernement n’a pas respecté la loi qui accorde la propriété de la partie souterraine des territoires à la nation, en octroyant ces terres sans même consulter les habitants.
Les grandes mobilisations et le refus des communautés exprimé lors des consultations ont permis la suspension du projet et le retrait que nous espérons définitif de la société minière de Cajamarca.
La sauvegarde de la création dans l’église
En parallèle, nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait pas vraiment de connaissance ni même de conscience environnementale dans nos communautés ecclésiales. nous avons donc commencé une série d’études à l’école du dimanche des adolescents, des jeunes et des adultes sur le thème de l’environnement que nous avons appelé Eco-théologie. Plusieurs d’entre nous ont partagé une réflexion sur les raisons pour lesquelles Dieu, notre Père Créateur de tout ce qui existe, nous appelle à prendre soin de sa création.
Le sujet a suscité beaucoup d’intérêt dans notre communauté et nous avons commencé à voir de vrais engagements et initiatives de la part de nos frères et sœurs. Certains de ces efforts pouvaient paraitre inutiles mais en les considérant tous ensemble, lorsque chaque effort s’ajoute aux autres, ils commencent à avoir un effet.
Par exemple, nous nous sommes rendus compte que nous devons recycler, en commençant dès l’origine des déchets. Cela nous a poussé à acquérir et à installer dans notre église un point écologique de tri des déchets pour faciliter leur recyclage.
Les gens ont commencé à apporter les bouchons en plastique de leurs bouteilles d’eau ou de soda pour les rassembler et en faire don à une organisation « des bouchons pour guérir » qui les recycle et dont le profit va aux enfants cancéreux.
Lorsque nous parlons des dommages causés à l’environnement par les piles et batteries de téléphones portables, certains frères commencèrent à apporter leurs piles usagées à l’église; il nous faut donc maintenant nous procurer un réceptacle adapté pour pouvoir ensuite les apporter au lieu approprié.
Une sœur est de l’avis que si nous utilisons moins de papier dans notre église et que nous utilisons le projecteur au lieu de distribuer une feuille imprimée à chaque personne, nous allons contribuer à sauver quelques arbres.
Ainsi que peu à peu, avec de petites actions comme ramasser les ordures, marcher, se déplacer à vélo, ne plus utiliser de choses jetables, ces petites choses ont commencé à être importantes pour tout le monde.

Pendant presque un an nous avons mis l’accent sur la protection de l’environnement dans notre enseignement, et nous croyons qu’aujourd’hui, nous sommes une communauté avec un haut niveau d’engagement et de conscience écologique.
—Jose Antonio Vaca Bello est membre de l’église mennonite chrétienne d’Ibagué à Tolima en Colombie.
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2018 de Courier/Correo/Courrier.





















