En toutes choses, comptez sur Dieu

L’histoire de l’Église Frères en Christ du Népal (BIC)

Premières initiatives missionnaires

L’Église des Frères en Christ du Népal (BIC) a été fondée par des missionnaires de l’Église des Frères en Christ de Bihar (Inde), qui elle-même avait été implantée en 1914 par des missionnaires des États-Unis et du Canada (de la mission mondiale BIC).

Pendant plus de trois décennies, jusqu’aux environs de 1950, ces missionnaires d’Amérique du Nord n’ont pas vraiment réussi à implanter des églises. Mais ils ont découvert que le travail missionnaire parmi les Santals du sud du Bihar portait des fruits. Ils ont donc désigné un missionnaire natif, originaire du sud du Bihar, pour travailler parmi les Santals du nord du Bihar. La réponse fut encourageante, et très vite, des paroisses ont commencé à se développer parmi les Santals.

Plus tard, les missionnaires nord-américains ont rencontré un autre peuple tribal réceptif connu sous le nom d’Urawn, sur qui ils ont focalisé leur travail. De nombreuses personnes ont accepté Jésus comme leur Sauveur. Il est important de remarquer que c’est dans les quartiers où vivaient les Santals et les Urawns que des assemblées ont commencé à se développer : les croyants locaux étaient très désireux de toucher d’autres membres de leur propre tribu partout où cela leur était possible.

Un missionnaire australien travaillant à la frontière du Népal informa alors les missionnaires BIC du Bihar qu’il y avait des Santals au Népal ; très heureux, ils décidèrent d’aller les voir. Ainsi, accompagnés par ce missionnaire australien, des missionnaires indigènes indiens BIC du Bihar rendirent visite aux Santals du Népal pour la première fois. Lorsqu’ils constatèrent l’ardeur que manifestaient ces derniers pour accepter Jésus-Christ comme leur Sauveur, les missionnaires commencèrent à leur rendre visite régulièrement.

C’est en 1959 et 1962 qu’eurent lieu les première et deuxième vagues de baptêmes, alors que le Népal était constitutionnellement un pays hindou. Cela signifie qu’il était illégal de prêcher l’Évangile, et que la conversion au christianisme était passible de trois à cinq ans d’emprisonnement. Les disciples du Christ ont dû faire face à la persécution du gouvernement et de la communauté locale.

Mrs Netra Neupane
Mme Netra Neupane

Bien que le nombre de personnes affectées par la COVID-19 soit en augmentation, c’est du confinement que la population du Népal a le plus souffert. Les gens ont perdu leur emploi et manquent de nourriture. Cependant, dans cette situation critique, les chrétiens apprennent à compter sur Dieu en toutes choses.

Pendant le confinement, la plupart des croyants ont beaucoup prié pour connaître la volonté de Dieu pour leur vie. Beaucoup ont formé des groupes et des chaînes de prière hebdomadaires ou mensuelles, et certains ont pratiqué le jeûne.

Ils ont appris à être reconnaissants envers Dieu même en période de difficultés. Ils ont rassemblé tout ce qu’ils avaient et l’ont partagé selon les besoins de chacun.

Mme Netra Neupane, membre d’une église BIC, tient un restaurant dans une maison louée. Pendant le confinement, il lui a été très difficile de survivre et de payer le loyer, car le restaurant a dû fermer. Malgré ses difficultés, lorsqu’elle a vu des personnes affamées allongées à même le sol dans la gare routière, elle a partagé avec eux le riz qu’elle-même avait reçu.

Lorsque l’église BIC locale a apporté une aide à sa famille, elle l’a redistribuée aux personnes plus démunies et fragiles que sa propre famille.

« J’apprends à partager et à prendre soin des autres avec joie, même en période de difficultés comme pendant la pandémie de coronavirus et le confinement », dit-elle.

« Cela me donne non seulement de la satisfaction, mais aussi la joie d’être au service des démunis comme Jésus l’a enseigné à ses disciples. »

Formation de la Société des Frères pour le Bien-Être communautaire

Au début, la plupart des premiers chrétiens furent exclus de leur communauté. Malgré tout, les chrétiens népalais ont continué à répandre secrètement l’évangile et le nombre de chrétiens a augmenté. Ainsi, des cultes réguliers ont commencé au début des années 1980, et des églises BIC Népal se sont officiellement constituées en 1994. Elles ont continué à se développer sous l’égide du conseil de l’Église BIC du Bihar jusqu’en 2004 puis celle-ci est devenue une union d’églises.

Comme il n’était pas possible de s’inscrire en tant qu’église, l’Église BIC du Népal a décidé de mettre en place une branche sociale pour aider la communauté à partager l’amour de Dieu en action. Une fondation sociale Brethren in Community Welfare Society – BICWS (Société des Frères pour le Bien-être communautaire) a été créée et enregistrée auprès du gouvernement local. Après deux ans d’existence en temps qu’union d’églises, l’Église BIC du Népal est devenue membre associé de la CMM en 2006 à Pasadena (États-Unis). Puis, en 2009, elle est devenue membre à part entière de la CMM.

L’Église BIC du Népal – en partenariat avec la BICWM et la coordination de l’Église BIC du Bihar – a continué à grandir malgré des obstacles. Il y a maintenant 34 paroisses, dont 12 églises de maison, comptant en tout 912 croyants baptisés.

L’Église BIC du Népal continue d’entretenir des relations étroites avec l’Église BIC du Bihar et elle est membre associé de Mennonite Christian Service Fellowship of India (MCSFI).

L’Église BIC du Népal est associée à la Société chrétienne locale, la Société chrétienne provinciale et la Société chrétienne du Népal (NCS) ainsi qu’à la National Churches Fellowship of Nepal – NCFN (Communion des églises du Népal).

 

Principaux objectifs du ministère

Parallèlement à de nombreuses autres activités, l’Église BIC du Népal s’est concentrée sur cinq domaines principaux : l’implantation d’églises, le développement du leadership, le développement communautaire, l’éducation des enfants et le service d’entraide.

Implantation d’églises

L’évangélisation et l’implantation d’églises étant l’une des priorités de l’Église BIC du Népal, elle s’est tournée vers les personnes qui ne connaissaient pas le Christ. Elle est petite et son nombre n’augmente pas rapidement. Cependant, en dépit de la persécution et d’autres difficultés, de nouveaux croyants se sont joints à l’Église et des groupes de maison sont formés presque chaque année.

Au début, les missionnaires BIC d’Inde ont travaillé surtout parmi les communautés Santals et Urawn du sud-est du Népal. Maintenant, les églises BIC sont implantées parmi 11 peuples différents (dont les Santals et les Urawns) dans sept districts de deux provinces du Népal. Les croyants viennent de Rajbanshi, Rishedev, Tharu, Rai, Limbu, Magar, Newar, Tamang (Lama), et on y trouve des groupes de Madheshi et des hindous de haute caste.

Développement du leadership

L’Église BIC organise une formation régulière de courte durée sur le leadership pour les laïcs, au moins deux fois par an. Depuis 1990, en coordination avec Allahabad Bible Seminary, Uttar Pradesh (Inde), l’Église BIC du Népal a développé un cours préparant à un diplôme en théologie (Bachelor of Theology) en népalais. Ce cours se déroule dans le cadre d’un programme de vulgarisation car il vise à offrir une formation aux responsables d’églises de langue népalaise qui ne peuvent pas en avoir dans les écoles ou les collèges bibliques. Ce cours est également ouvert aux responsables d’autres églises évangéliques.

Développement communautaire

Être au service des plus démunis et des opprimés fait partie de la mission de l’Église BIC du Népal depuis son enregistrement auprès du gouvernement local sous le nom de Brethren in Community Welfare Society (BICWS). Nous sommes au service de ceux qui ont besoin d’aide et de libération, comme nous le lisons dans Luc 4/18 et Romains 12/13.

D’abord pendant six ans, en partenariat avec la United Mission to Nepal (UMN), la BICWS a aidé les femmes d’une communauté cible à devenir autonomes, avec des groupes d’entraide, de la culture maraîchère et un potager.

Ces 10 dernières années, en partenariat avec le MCC Népal et le gouvernement local, la BICWS s’est engagée dans le développement communautaire avec des projets de sécurité alimentaire, des programmes de formation professionnelle et d’éducation rurale dans la communauté cible de la municipalité rurale de Jahada dans l’est du Népal.

 

Service humanitaire

Toujours en partenariat avec le MCC Népal et le gouvernement local, la BICWS apporte des secours lors de catastrophes naturelles. Presque chaque année, la Société est intervenue face à la sécheresse, aux incendies, aux inondations et aux dégâts provoqués par la foudre. En 2015, elle a apporté son aide lors d’un tremblement de terre, bien qu’il ait eu lieu dans des zones limitées.

Avec le soutien de la CMM, par le Fond de Partage de l’Église Mondiale, nous avons aidé les paroisses à reconstruire leurs bâtiments endommagés par l’inondation. Lorsque c’est nécessaire, l’Église BIC s’associe également aux autres assemblées locales et à la Société chrétienne provinciale pour apporter une entraide humanitaire dans les situations de crise.

Cette année même, pendant le confinement en raison de la pandémie de la COVID-19, l’Église BIC du Népal s’est jointe à la Société chrétienne provinciale pour distribuer de la nourriture et répondre à d’autres besoins pour venir en aide à ceux qui se trouvent dans un centre de quarantaine à la frontière de l’est du Népal.

Éducation des enfants

La plupart des assemblées BIC du Népal sont établies dans des zones rurales reculées dont les habitants sont majoritairement peu instruits et démunis. Lorsqu’ils se convertissent, nous essayons de les aider à grandir dans leur vie spirituelle et pour la scolarisation des enfants.

Nous avons deux programmes différents afin de garantir à tous les enfants de l’église BIC du Népal la possibilité de recevoir un enseignement scolaire et religieux.

En partenariat avec la BIC World Mission USA, nous gérons le projet : Sponsorship Program for International Children’s Education (SPICE), des foyers d’accueil pour les enfants des zones rurales qui peuvent venir vivre ensemble et ainsi fréquenter les écoles publiques voisines.

En partenariat avec la BIC World Mission Canada, Provide Essential Assistance for Children’s Education (PEACE) – à proximité des écoles publiques – est une autre action de l’Église BIC qui accueille les enfants tous les jours avant et après la classe pour leur assurer des repas et les accompagner dans leurs études.

Questions théologiques

Bien que les croyants soient issus de milieux culturels différents, il n’y a pas de conflits théologiques majeurs, et l’Église BIC est la seule qui soit anabaptiste. Les églises charismatiques pentecôtistes, presbytériennes et luthériennes de la région ont généralement une foi et un enseignement évangéliques équilibrés. La plupart des églises du Népal reconnaissent leurs différences, s’acceptent mutuellement, et vivent en harmonie communautaire.

Difficultés et opportunités

Dans le contexte actuel du Népal, nous avons à la fois des difficultés et des opportunités :

Les difficultés

La persécution du gouvernement et des fondamentalistes religieux sont nos principaux problèmes. Bien que le Népal ait été déclaré pays laïc en vertu de sa constitution (promulguée le 20 septembre 2015) qui prévoit la liberté de pratiquer sa religion, elle nie toujours le droit d’amener une personne à la conversion. Le christianisme est une religion mineure, par conséquent, les disciples de Jésus sont souvent la cible de fondamentalistes religieux, qui accusent à tort les chrétiens de soudoyer les gens pour les amener à se convertir. Plusieurs responsables chrétiens d’autres églises sont en prison ou font face à des poursuites judiciaires. Les responsables des BIC sont conscients de ce risque.

Les catastrophes naturelles constituent un autre problème important, car le Népal est sujet aux tremblements de terre, aux glissements de terrain, aux inondations, aux orages, aux avalanches, aux incendies, à la sécheresse et aux épidémies. Presque chaque année, des centaines de personnes meurent, et des milliers d’autres sont gravement touchées par ces catastrophes.

En 2015, un tremblement de terre a fait plus de 10 000 morts et 500 000 maisons ont été endommagées. Ceux que ces catastrophes dévastatrices avaient atteint essayaient lentement de se remettre. Mais est arrivée la pandémie de la COVID-19 et les vies sont à nouveau a bouleversées. Actuellement, 51 919 personnes sont infectées, 322 sont décédées et 36 672 se sont rétablies. Le confinement a davantage affecté la population, en particulier les salariés journaliers, que la maladie elle-même.

La pauvreté et l’augmentation du taux de chômage des jeunes sont un autre problème qui entraîne la diminution de la participation des jeunes à la vie de la paroisse. Les jeunes sont attirés par les plaisirs du monde et ils essaient de rivaliser avec les autres pour gagner plus, plutôt que de désirer grandir spirituellement et obéir à Dieu.

Lorsque le Népal est devenu un pays laïc, c’était une joie pour les chrétiens de prier et de pratiquer leur foi plus ouvertement. Les responsables chrétiens s’engagent pour défendre les droits humains fondamentaux et font entendre leur voix pour la liberté religieuse. Mais cette liberté religieuse a aussi permis à des sectes de venir au Népal. Elles se rendent principalement dans les foyers chrétiens et tentent de convaincre les chrétiens d’accepter leur enseignement, qui est en contradiction avec notre foi biblique et évangélique.

Opportunités

Ces difficultés ont aussi des conséquences positives.

La persécution a uni et créé des liens étroits avec les chrétiens malgré leurs différences doctrinales et confessionnelles. Elle ouvre de nouvelles voies pour être en contact, partager des préoccupations communes et se soutenir mutuellement de toutes les manières possibles. Ceux qui sont forts dans la foi essaient d’aider les autres à s’enhardir, et les encouragent à faire confiance à Dieu, à passer du temps dans la prière et à vivre en communion plus étroite avec d’autres chrétiens. Ils sont motivés pour organiser des chaînes de prière et de jeûne, et pour dépendre de Dieu plutôt que des autres ou des choses matérielles. Ceci entraîne un sentiment de solidarité et d’unité comme on le voit dans le livre des Actes. Pendant les difficultés, les croyants font l’expérience de la grâce de Dieu et apprennent à se soutenir mutuellement. Ils apprennent à ne compter que sur Dieu et sur sa puissance, plutôt que sur la puissance humaine. En vivant dans l’unité, ils apprennent à coopérer et à essayer de résoudre leurs problèmes ensemble.

Dans les moments difficiles, comme la pandémie, les gens sont plus ouverts à l’Évangile. Ils sont prêts à accepter Jésus comme leur Sauveur surtout quand ils sont malades, manquent du nécessaire et font face à des pressions politiques.

—Envoyé par Hanna Soren au nom de l’église BIC du Népal.

Membre de la CMM: Église BIC du Nepal/Brethren in Community Welfare Society
Membres baptisés 1 076
Assemblées locales 22

Source : Statistiques mondiales – Annuaire 2018

 

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