La fidélité en action

La crise environnementale et notre mission de protection de la création 


Un mot d’encouragement de la part de la Commission Foi et Vie de la CMM et du groupe de travail pour la protection de la création 

Partie 2 sur 2 

Il est de plus en plus urgent de « Protéger la création ». 

L’actualité nous rappelle quotidiennement les changements alarmants de notre climat. Nous sommes témoins d’une épouvantable violence infligée à la création bien-aimée de Dieu. Et nous nous rendons de plus en plus compte à quel point nous sommes liés à ce mal, à la fois en tant que pécheurs et en tant que victimes du péché. 

Comment réagir ? 

Nos réponses dépendront sans doute de l’endroit où nous vivons, de nos ressources, de la profondeur de notre foi, de notre théologie et de notre volonté de répondre à l’appel.  

Le péché a brisé notre relation avec Dieu, avec les autres et avec la création dans toute sa diversité. Mais nous vivons aussi dans un monde où l’Esprit bienveillant et libérateur de Dieu opère une « nouvelle création » par et dans le Christ (2 Corinthiens 5,17). 

Qu’est-ce que cet Esprit nous dit aujourd’hui ? 

Le slogan de la CMM et la protection de la création.  

Il n’est pas surprenant que le slogan de la CMM « Suivre Jésus, vivre l’unité, construire la paix » fasse écho aux Convictions Communes. L’Esprit peut l’utiliser pour nous aider dans notre fidélité écologique. 

Suivre Jésus 

Le slogan donne la première place à « suivre Jésus ». Le Jésus que nous nous sommes engagés à suivre n’est pas seulement le guérisseur et l’enseignant des Évangiles, mais aussi le Christ qui crée et maintient toute la création dans son étreinte transformatrice et recréatrice (Colossiens 1,17). Nous ne pouvons pas suivre Jésus sans partager l’amour rédempteur du Créateur pour ce monde — le monde tout entier ! Nous ne pouvons pas le suivre sans faire preuve d’amour, de simplicité et de générosité. 

Vivre l’unité 

Le deuxième point est « vivre l’unité ». Le cœur de la prière de Jésus pour nous, ses disciples, dans Jean 17, est que nous soyons un. Avec qui devons-nous être un ? Avec qui devons-nous vivre l’unité ? 

La première préoccupation de Jésus est que nous soyons un avec lui comme il est un avec son (et notre !) Père (Jean 17,21-23). L’unité avec Dieu signifie que nous partageons l’amour du Créateur pour l’ensemble du cosmos* (Jean 3,16, 17). Nous aussi, nous devons être la « lumière du cosmos », comme le dit Jésus dans le Sermon sur la montagne (Matthieu 5,14 ; Jean 3,21). 

En tant que corps de ce Christ créateur et rédempteur, nous devons participer en tant que gardiens et gardiennes de la création. Tout comme le sabbat était le grand geste de Dieu pour protéger la création (Lévitique 25), nous honorons le sabbat lorsque nous permettons à la création de se reposer de notre exploitation incessante et insouciante des richesses de la terre. 

Deuxièmement, nous devons être unis les uns avec les autres, ne ménageant aucun effort pour maintenir l’unité créée par l’Esprit (Éphésiens 2,18 ; 4,3). Nous vivons cette unité en étant activement solidaires de ceux qui, dans le corps du Christ, souffrent des effets de la crise environnementale (1 Corinthiens 12,26). Cette solidarité s’étend à l’ensemble de l’humanité et sera de plus en plus mise à l’épreuve au fur et à mesure que l’impact sur les populations vulnérables augmentera. 

Nous vivons également cette unité en priant les uns pour les autres afin qu’ils aient le courage de ne plus blesser la création, et donc les uns les autres. Nous avons beaucoup à confesser, beaucoup à pardonner et beaucoup à changer alors que nous marchons dans l’unité en tant que corps du Christ. 

Troisièmement, le fait que Dieu « réunit l’univers entier sous un seul chef, le Christ, ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre » (Ephésiens 1,10) nous rappelle notre profonde unité avec l’ensemble de la création, une unité de toutes choses en Christ. Nous nous réjouissons de la beauté et de la richesse de la création. Mais nous partageons aussi la douleur de Dieu lorsque la création souffre, en particulier lorsque nous en sommes responsables. 

Nous confessons donc et nous nous repentons de notre refus d’écouter la souffrance de la création et de notre incapacité à respecter le mandat que Jésus nous a confié en tant que disciples, à savoir proclamer l’Évangile du salut à toute la création (Marc 16,15). 

Quatrièmement, non seulement nous sommes en unité avec Dieu, mais Dieu est en unité avec nous. Nous ne sommes pas seuls. L’Esprit, le souffle de vie que le Créateur prête à toute la création, nous habite, nous guidant, nous soutenant et nous renforçant dans notre détermination à être fidèles (Romains 8,9-27, 1 Corinthiens 12, Galates 5,22-25, Éphésiens 4,4, Phil 2,12-13). Nous n’osons pas éteindre ou attrister cet Esprit (1 Thessaloniciens 5,19) en négligeant de nous associer à l’amour du Créateur et à l’attention qu’il porte à notre maison terrestre. 

Construire la paix. 

Le troisième élément du slogan est « construire la paix ». Le mot hébreu pour paix est shalom, qui signifie avant tout « plénitude » et « harmonie ». Shalom est la meilleure expression du premier sabbat, lorsque Dieu a contemplé la création dans toute sa réalité matérielle et l’a qualifiée de « très bonne » (Genèse 1,25 ; 2,2-3). 

S’engager à « construire la paix », c’est faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous détourner de nos chemins de destruction et nous engager, en tant que co-créateurs avec Dieu, dans le « ministère de la réconciliation » (2 Corinthiens 5,16-21, Colossiens 1,20), notamment en prenant soin de la création dans toute sa diversité. Construire la paix, c’est travailler à restaurer la création dans sa plénitude, là où la paix et la justice s’embrasseront à nouveau (Psaume 85,10). 

Le fondement de notre espérance. 

Nous sommes confrontés à des questions troublantes : Y a-t-il de l’espoir pour ce monde ? Pouvons-nous vraiment changer les choses avec nos intelligences, notre énergie et nos ressources limitées ? Ou bien ce monde va-t-il bientôt disparaître, quels que soient nos efforts ? Que devons-nous espérer ? 

Les Convictions communes se terminent par ces mots : 

« Nous cherchons à marcher en son nom [Jésus] par la puissance de l’Esprit Saint, attendant avec confiance le retour de Christ et l’avènement définitif du Royaume de Dieu. ». 

« L’attente confiante » est une façon de parler de l’espérance. Cette espérance en l’avenir que Dieu nous réserve ne doit cependant jamais être une échappatoire à assumer nos responsabilités ici et maintenant. L’espérance nous pousse à agir maintenant, là où nous sommes. Cette espérance n’est pas de l’optimisme, elle ne repose pas non plus sur notre résilience ou notre inventivité. Elle repose pleinement sur la fidélité de Dieu. 

L’amour que le Créateur répand dans nos cœurs par l’intermédiaire de l’Esprit (Romains 5,1-5) nous donne le pouvoir d’agir avec espérance en tant que corps du Christ qui a donné sa vie pour sauver ce cosmos. Nous travaillons avec espérance alors même que nous attendons dans la foi. Toute la création gémit avec impatience en attendant que nous mettions en pratique notre foi remplie d’espérance (Romains 8,22 ; Hébreux 11,1 ; 12,12-15). 

Aujourd’hui, nous pourrions donc reformuler la conclusion des Convictions communes comme suit : « Nous cherchons à marcher par la puissance de l’Esprit qui donne la vie, au nom de Jésus-Christ, par qui tout a été créé, racheté et entretenu, dans l’attente ardente et active du shalom qu’apportera l’accomplissement du royaume de Dieu ». 

Demandons à l’Esprit la clarté et la vision qui nous aideront à répondre fidèlement au défi de notre époque. 

Engageons-nous à faire preuve d’amour et de patience les uns envers les autres alors que nous marchons ensemble sur ce chemin semé d’emb√ªches. 

Soutenons dans la prière le groupe de travail pour la protection de la création et tous les efforts déployés pour répondre à la crise à laquelle nous sommes confrontés ensemble. 

Telle est notre prière pour la famille de foi de la CMM. 

Au SEIGNEUR, la terre et ses richesses, le monde et ses habitants ! (Psaumes 24,1) 


* Dans les premiers manuscrits, le mot « monde » dans Jean 3/16 est traduit en grec par « cosmos », ce qui encourage notre imagination à aller bien au-delà de l’expérience humaine.  


Vous avez manqué la première partie le mois dernier ? Lire « Car Dieu a tant aimé le cosmos‚Ķ ».