« Il y a quelque chose dans l’air ambiant parmi les théologiens mennonites, les spécialistes de la construction de la paix et les praticiens autour du projet décolonial …, qui est à la fois intéressant et très bon » , dit Andrew Suderman.
Ce professeur de l’Eastern Mennonite University et secrétaire de la Commission Paix de la Conférence Mennonite Mondiale a organisé la troisième Conférence et Festival Mennonite Mondial sur la Travail pour la Paix (GMP III) en Virginie (Etats-Unis). « Se rassembler : Le chemin de la foi et de la paix » était le thème de l’événement organisé du 15 au 18 juin 2023 par l’EMU et soutenu par la CMM.
Tigist Tesfaye, secrétaire de la Commission Diacres de la CMM, et César García, secrétaire général de la CMM, ont pris la parole lors des quatre séances plénières. Quelque 160 participants de 20 pays ont participé à 10 présentations de documents, 15 ateliers, une table ronde, une installation artistique et quatre représentations théâtrales et musicales. Certains invités internationaux n’ont pas pu assister à l’événement en raison des difficultés rencontrées pour obtenir une autorisation de voyage.
La conférence a été l’occasion d’une rencontre entre le monde universitaire et le monde religieux. « Nous avons ouvertement placé la conférence dans le cadre de la louange », a déclaré Andrew Suderman. Chaque séance plénière s’ouvrait et se clôturait par un temps de prière et de chant.
César García a exhorté les participants à rapprocher l’Église et le travail pour la paix, malgré les erreurs passées de l’une et de l’autre : « Créer des structures complètement indépendantes et séparées de l’Eglise est un détour inutile qui affecte l’impact de notre témoignage de paix…. La nécessité d’un travail de paix fondé sur la théologie et la Bible est une réalité constante dans beaucoup de nos églises et de nos institutions ».
L’art et la scène ont également été associés à la théologie et à la théorie. « L’idée de ce GMP était de réunir des universitaires, des praticiens, des pasteurs et des artistes pour qu’ils partagent ce sur quoi ils travaillent et comment ils s’efforcent d’incarner la paix », explique Andrew Suderman. « Des musiciens et une troupe de théâtre aident à exprimer ces valeurs, ce voyage… à relier la tête, les mains et le cœur ».
Selon Juan Moya, membre du groupe colombien La Repvblica, la musique et la paix sont également indissociables. « La musique dépend des vibrations, des rythmes et de la poésie pour transmettre un message. C’est un langage universel ». La capacité de la musique à franchir les frontières et à construire la paix a été démontrée lorsque le président de la CMM, Henk Stenvers, des Pays-Bas, s’est mis à jouer de la batterie avec le groupe colombien.
En tant que conférence mondiale, l’événement a également rassemblé des voix du monde entier. « J’ai apprécié l’accent mis sur l’écoute et l’implication des personnes du Sud, qui ont partagé la façon dont la paix n’est pas seulement enseignée en tant que concept, mais aussi soufferte, exigée et – pour certains – devient un appel à l’action pour survivre », dit Juan Moya.
Une compilation des documents de la précédente édition du GMP aux Pays-Bas en 2019 a été récemment publiée sous le titre « A Pilgrimage of Justice and Peace : Global Mennonite Perspectives on Peacebuilding and Nonviolence ». (Un pèlerinage de justice et de paix : perspectives mennonites mondiales sur la construction de la paix et la non-violence, non traduit).