S’échapper. Face à la souffrance, nous voulons souvent nous échapper. Mais que faire lorsque nous ne pouvons pas fuir ? Nous pouvons essayer d’ignorer la souffrance. Essayer d’en changer les causes. Et si ce n’est pas possible et que nous ne pouvons l’éviter ? Toutes ces réactions sont humaines et compréhensibles. Cependant, aucune de ces réactions n’est efficace lorsque la cause de notre souffrance est hors de notre contrôle et menace d’entraîner la mort. Anneken Jans avait 28 ans lorsqu’elle fut confrontée à la mort. À Rotterdam, aux Pays Bas, elle fut jugée à cause de sa foi anabaptiste et condamnée à mort par noyade le 24 janvier 1539. Dans le Miroir des martyrs on peut lire qu’alors qu’elle était amenée sur le lieu de son exécution, Anneken proposa de donner de l’argent à quiconque voudrait bien adopter son bébé (âgé de 15 mois). Anneken écrit ses derniers mots, dans une lettre adressée à son fils : « N’ai pas honte de le confesser [Christ] devant les hommes ; ne craint pas les hommes ; mais donne ta vie plutôt que de t’éloigner de la vérité. » Face à la souffrance et à la mort, cette jeune femme a fait preuve d’un <courage et d’une confiance peu habituels. Les derniers mots de Jésus à ses disciples témoigne également de courage et de confiance. « Prenez courage, j’ai vaincu le monde. » Comme Anneken l’a vécu, la vie que Jésus nous invite à vivre produit la paix, le courage et la confiance malgré la souffrance. En vivant la dépendance au Père, nous découvrons que nous ne sommes pas seuls et que les puissances de ce monde n’ont pas le dernier mot. Il ne s’agit plus d’échapper à la douleur ou de l’ignorer. Il ne s’agit pas non plus de simplement rester positif. Et tout ne s’arrange pas non plus quand on ne s’y attend pas. Cette vie qui nous donne la force dont nous avons besoin pour faire face à la souffrance est centrée sur Jésus. Il s’agit de vaincre la domination, la vengeance, l’accumulation et l’isolation avec l’amour de Dieu. La vie que Jésus a menée est plus puissante que l’obscurité, le mensonge et la mort. Éclairés par sa vie, nous pouvons affronter l’adversité et même la mort avec courage et la certitude que demain sera nouveau. En ce dimanche de la fraternité anabaptiste mondiale, prions pour l’Église mondiale. Que nous vivions comme Jésus, que nous puissions vaincre l’obscurité avec l’amour. Que les membres de notre communion mondiale qui sont confrontés à une souffrance extrême reçoivent le courage qui vient de la présence de Dieu. |